Je suis bigenre ... donc, je suis normal. Chapitre 5: Essai d'analyse Partie 2_2a
à la fin de ce récit, tu peux donner ton avis
( texte proposé par Lucie Sobek )
Mais, un homme féminin, qu’est-ce que cela peut bien être ?Pourquoi faire une différenciation entre sexe et genre?
Le sexe est caractérisé, je l’ai dit dans mon introduction, indiscutablement par la présence d’organes génitaux et une composition chromosomique. A plus de 95%, nous possédons des organes mâles ou femelles complets. Nous sommes donc classés hommes ou femmes, et notre numéro INSEE possède un ‘’ 1 ‘’ ou un ‘’2’’ comme premier chiffre... Cela est immuable et a été constaté par un médecin lors de notre naissance … ou avant !...
‘’ …J’ai écouté, moi aussi, cette conférence de madame Laure Murat, du 6 décembre 2007, ayant comme thème : Le troisième sexe utopie ou aphorie. Je l’ai ressentie comme particulièrement équilibrée, mais…
Elle rappelle que la définition du sexe d’une personne a évolué dans le temps, suivant les connaissances. D’une constatation physiologique (présence ou non de testicules ou de membre externe) elle est passée à l’analyse hormonale puis chromosomique … pourquoi pas ?
On nous dit maintenant que cette analyse génomique n’est plus suffisante pour définir le sexe, sous le prétexte que l’on trouve dans le ‘’ cheptel ‘’ étudié un certain nombre de tri ou quadrisomies sur le chromosome habituellement sexuel.
En tant que ex-scientifique, je garde cette conviction que nous savons tous qu’une réalité scientifique est une réalité statistique et que dans une population, il y a toujours des exceptions ‘’qui confirment la règle‘’. Je persiste à croire que, dans le domaine génétique, il en est de même. La règle statistique dit qu’est ‘’mâle‘’ un être humain doté de chromosomes XY et ‘’femelle’’, celui doté d’un groupe XX… ce qui n’empêche pas qu’il puisse exister un autre ensemble de personnes aux compositions chromosomiques plus complexes...
Je ne suis pas sûr, non plus que les personnes intersexuées aient, dans leur grande majorité un génotype autre que le XX ou XY, qui soit très différent des autres humains.
Pour mon équilibre personnel, je préfère utiliser les notions, puisqu’elles existent et sont traditionnellement définies, de sexe tel qu’il est et de genre.
Par contre, je n’aime guère le terme de ‘’3ème sexe‘‘ parce qu’il est ambigu et procède du mélange de la sexualité et du genre, et prolonge cette ambiguïté… même s’il nous vient de Platon dans le mythe de l’Androgyne… encore que, dans ce texte, les androgynes étaient des êtres doubles, constitués de deux personnes assemblées, similaires ou différentes : mâle-mâle, femelle-femelle ou mâle-femelle.
Ce classement morphologique ne dit pas pour autant ce qu’est notre intellect. C’est le rôle du genre de le préciser. Un homme, autant qu’une femme, peut être masculin(e) ou féminin(e) à tel ou tel moment de son existence et inverser son comportement, à une autre occasion.
Le genre est affaire de comportement et non de physiologie. Il est mouvant, coloré et nuancé.
Je pense que l’on peut donner le qualificatif d’homme féminin à tout homme dont le comportement momentané, mais le plus fréquent, est dicté par des réactions et des sentiments ‘’ féminins ’’ de protection de la vie, compassion, sensibilité, paix, douceur, recherche de consensualité, dialogue, accueil… Les différentes combinaisons Homme-Femme, Masculin-Féminin pouvant se présenter dans toutes les nuances possibles.
Au-delà de cette présentation, j’irai même jusqu’à penser que toute personne équilibrée possède nécessairement ces deux aspects masculins et féminins… Seule une faible part d’entre elles en acceptent la réalité et essaient de les exprimer consciemment.
. Ce qui ne veut pas dire qu’autant féminin que l’on puisse être, face à des situations de survie, anormales ou dangereuses, ces tendances féminines et paisibles resteront présentes mais moins exprimées sinon anihilées (temporairement). Cet homme-féminin peut redevenir alors très masculin et en avoir tous les attributs et comportements nécessaires à sa survie, celle de sa famille et de ses proches
Il me semble d’ailleurs que ces mêmes phases d’alternances masculines et féminines se retrouvent chez une femme dans les mêmes situations.
‘’ Je me définis le genre comme l’ensemble des comportements vitaux et sociaux que notre liberté et notre conscience nous font prendre, individuellement, dans l’acceptation ou le refus des règles attribuées à un sexe donné. En fait, il s’agit d’une sorte de ‘’ De-Moi ‘’, résultant de la construction de sa propre personnalité et chapeautant le ‘’ Moi ‘’ génétique et le ‘’ Sur-Moi ‘’social.
Mon avis personnel est que l’on ne change pas de sexe par une opération de réassignation, d’une part parce que cette opération ne crée pas un organe fonctionnel (d’un point de vue biologique) , et que, d’autre part, le génome ne s’en trouve pas modifié. Je ne deviendrais pas un palmipède en me faisant greffer une membrane entre chaque doigt !...A ce sujet et pour répondre à des remarques qui ont été soulevées dans des discussions, je ne vois personne, sur Homme Fleur, dénigrer la transsexualité en tant que fait. Je vois des personnes reconnues comme telles, et reconnaissant à chacun des autres membres de la communauté humaine le droit de mener sa vie à sa convenance et suivant ses convictions, même si son analyse personnelle l’amène à considérer un fait particulier comme ‘’ efficace ‘’ ou pas.
Par contre, je crois que le genre d’une personne est tout au long de sa vie ‘’ ondoyant ‘’, en fonction de son âge, de ses expériences de vie et de son milieu quelque soient les manifestations ‘’ extérieures’’ ou publiques qu’elle affiche.
Contrairement à ce que tu penses, chère amie, je crois bien que cette affirmation, que tu contestes ’’ Se faire opérer, c'est abonder dans ce qu'impose la société ‘’, traduit bien la tentative de cloisonnement dans laquelle cette société tente de nous enfermer. Elle ne reconnaît que deux sexes-genres et la réassignation confirme qu’au fond de nous-mêmes, en subissant cette opération, nous acceptons cette classification étranglante. Les traitements hormonaux, dans une moindre part, procèdent de cette même soumission à des contraintes extérieures injustifiées. Que le but de cette opération soit une recherche d’identification physique à l’autre groupe sexuel est une autre chose, puisque, extérieurement, nous le recherchons toutes activement par l’apparence, le vêtement, la démarche …Encore une fois, personne ne ‘’ juge ‘’ personne. Il est cependant du droit de chacun d’analyser et de se positionner, sur le bien-fondé d’un fait, d’une opinion ou d’un comportement quel qu’il soit.