Réflexions sur le Travestissement (7/9)
à la fin de ce récit, tu peux donner ton avis
( texte proposé par Julie Desfois )
Ce texte, et les suivants sont une traduction qu’une amie a eu la gentillesse de faire.
Merci à ELLE
Réflexions sur le Travestissement (7/9)
Destinées aux Femmes et aux Petites amies
(Pour les FEMMES BIOLOGIQUES (Femme à la naissance)
Vivre avec vous tout le temps comme une femme transgresse aussi ma frontière, mais d'une façon différente. J'estime simplement qu'il est injuste de demander cela à une femme à moins qu'il le lui ait demandé avant de se marier et qu'elle ait accepté de vivre avec lui dans ces conditions. Ce n'est pas le travestissement, c'est adopter une vie de femme et ce n'est pas l'objet de mon propos. Ayant éliminé ces cas extrêmes, nous abordons vraiment le travestissement. Maintenant c'est simplement une question de degré. A ce point je peux dire que je ne vois pas de grosses difficultés tant que : 1) vous êtes tous les deux d'accord et êtes arrivés à un compromis. 2) personne n'est blessé par ce que vous faites. 3) Vous avez pris les précautions appropriées et avez décidé de protéger les enfants que vous pourriez avoir. 4) vous êtes tous les deux heureux de ce que vous faites.
Dans ces conditions, je pense que vous n'êtes ni malade ni immoral à faire ce que vous faites. Naturellement, je pense surtout à "l'habillement" en terme de loisirs. Je n'en fais pas "un mode de vie". J'ai oublié jusqu'à présent de mentionner que quelques hommes veulent se raser les jambes et les dessous de bras. Certains veulent se percer les oreilles et certains veulent même prendre des hormones pour se développer les seins. Quand nous arrivons à ce dernier point, nous avons de nouveau transgressé ma frontière. Je suppose qu'ayant épousé un homme vous avez le droit de vous attendre à ce qu'il soit un homme la plupart du temps. Ce droit semble juste mais vous pouvez y renoncer si vous le décidez, mais je crois que c'est votre droit tant que vous ne décidez pas d'y renoncer.
Attendez une seconde. Il y a un autre aspect concernant ce que je viens de dire. S'il a BESOIN de s'habiller, je soutiens que vous avez l'obligation de voir s'il n'y a pas une certaine façon de vous accommoder de ce besoin comme s'il devait prendre un médicament contre l’hypertension, par exemple. Le fait que vous ne puissez pas le diagnostiquer ou le voir en faisant une radio ou un scanner ne rend pas ce besoin moins réel. Je veux vous rappeler que cela commencé il y a très longtemps et ce n'a pas été son libre choix.
Dans la deuxième liste nous avons une autre forme de besoins. Dans le domaine des choses "plus sévères" nous transgressons rapidement ma frontière. Nous devons vraiment aller assez loin dans cette liste pour atteindre des choses qui dénotent que nous avons affaire à un malade ou un perverti. Par exemple, les choses qui impliquent la douleur importante ou des sévices corporels entrent dans cette catégorie. Quant au reste de cette deuxième liste, je les appellerais "fantasmes". Je ne porte aucun jugement de valeur quand je dis fantasme. C'est une définition que je donne à ces choses. En fait, je suis moi-même adepte de certaines d'entre elles. Dans beaucoup de cas il s'agit de fantaisie et non de réalité. Un peu de fantaisie et je peux vous dire que cela peut être tout à fait merveilleux. Cela peut être un plaisir réel et apporter à la relation un "plus" considérable en liant deux personnes par amour au travers de ces aventures intimes et privées. Mes directives dans ce domaine sont toujours les mêmes. Si deux amants veulent pratiquer certains de ces jeux et qu'ils les pratiquent sans faire de mal à personne, je pense que c'est tout à fait excellent. Non, je pense que c'est plus qu'excellent. C'est fantastique et ce n'est pas plus stupide que de prendre à deux un bain de minuit tout nu à la plage. En fait, on pourrait considérer ce bain de minuit plus dangereux car ils pourraient rencontrer par hasard quelques personnes se promenant sur la plage.
A la question suivante (trahison et duperie) :
"pourquoi ne m'a-t-il pas parlé de cela avant ? Je suis blessée qu'il n'ait pas eu suffisamment confiance en moi pour partager ce secret avec moi." Culpabilité! Culpabilité, espoir et beaucoup plus encore. La peur aussi. Nous nous sentons coupables de notre travestissement. C'est une grande partie de notre problème. Nous voulons nous travestir et nous n'y voyons aucun mal mais nous savons que les autres ne le comprendront pas et ils en tireront de fausses conclusions. Si nos copains le découvrent, cela deviendra un enfer. Lorsque nous étions jeunes, nous savions que notre mère réagirait de même et plus encore notre père, et d'ailleurs, nous ne voulions pas perdre la face devant notre père et c'est pourquoi nous l'avons laissé dans l'ignorance. La société nous a enseigné notre statut. Comme garçons et plus tard comme hommes, elle nous a imposé notre façon d'agir et de paraître. "La fille" qui est en nous a combattu pour sortir de temps en temps - probablement avant même que nous aimions une fille. C'était amusant et même audacieux. Nous bravions un interdit et c'était amusant. Nous avons même accepté cette "fille" et plus tard nous l'avons aimée comme nous pourrions aimer une sœur. Pourtant elle nous embarrassait. Le fait qu'elle soit en nous était embarrassant et bien qu'elle soit tout à fait inoffensive, elle nous a dérangé. Nous avons appris à la cacher.
Bien, vous êtes arrivée dans sa vie. L'homme est un chasseur. Vous étiez tout à coup l'être que nous chassions. Oh combien nous vous avons désirée. Et bien, nous vous avons offert des fleurs et nous avons fait toutes sortes de choses dans l'espoir de vous conquérir. Pensez-vous qu'à ce moment là cela aurait été une bonne idée de vous dire qui nous étions réellement ? (Je ne le crois pas.) Nous nous sommes montrés sous notre meilleur angle. Nous n'avons jamais considéré qu'être un travesti était notre meilleur atout. Nous avions peur de vous perdre et nous avons essayé de paraître un homme viril.
"Mais n'est pas une duperie ? Vous nous avez conquise en nous mentant." Et bien... Oui et non. Il se passait quelque chose de nouveau en continuant à garder le secret. "La fille" à l'intérieur de nous semblait disparaître un peu et peut-être même totalement. C'était dû à tout ce que nous faisions pour vous conquérir et nous pensions qu'elle serait partie pour toujours une fois que nous aurions gagné votre amour. Il semblait injustifié de mentionner quelque chose qui aurait bientôt disparu pour toujours, et de plus quelque chose qui aurait certainement put vous faire fuir. Et bien, nous avions eu tort en pensant qu'elle était partie. Cependant, nous l'avons vraiment cru à l'époque. Ce fut un vrai choc de se réveiller un matin et de trouver notre "fille" nous disant bonjour à nouveau. Ainsi, vous voyez, nous avons fait une erreur. Mais nous n'avons jamais eu l'intention de vous tromper.
"Oui, d'accord! Et bien, pourquoi ne nous en avez vous pas parlé une fois que votre " fille" vous a dit à nouveau "bonjour" ?" Pardonnez-moi car c'est ce que nous aurions dû faire. Pourquoi ne l'avons-nous pas fait ? Ah bah !! Nous avions plusieurs raisons. En y repensant, nous avions tort. Mais quelles étaient ces raisons. D'abord nous espérions toujours "qu'elle" allait partir. C'était une raison d'attendre pour voir si cela se produirait. Ensuite, nous avons pensé que nous pourrions "la" contrôler afin de vous protéger de ce problème. Ouais, vous pouvez penser que nous voulions vous la CACHER. A ce moment là nous étions aussi dans un état de souffrance. Nous avons voulu désespérément partager cette partie précieuse de notre vie avec vous mais la crainte nous a retenu par peur de vous blesser et que vous ne compreniez pas ce que nous vivions et que nous comprenions à peine nous-mêmes. Alors il y eut la pire des craintes : celle de vous perdre.