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« La solitude me pèse et notre confrérie sur hommefleur me donnait l'impression d'appartenir à une communauté et me plaisait beaucoup. Par mon comportement sociétal, accepté de mon voisinage, et probablement connu plus que je ne le crois, je pense faire oeuvre utile et positive pour notre reconnaissance dans la société. »
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Je suis bigenre, donc je suis normal. Chapitre 3 : Témoignages

à la fin de ce récit, tu peux donner ton avis

( texte proposé par Lucie Sobek )
Témoignages

Ces textes qui vont suivre sont des témoignages tirés, entiers ou partiels, donnés sur TVQ ou HF. Heureux ou pas, ils éclairent sur notre personnalité profonde.


Le récit de Yanna.

Ayant gardé secret à mon entourage mon attirance pour le travestissement, c’est à vous que je vais me confier. J’en ai maintenant le courage…
Je ne sais plus exactement quand j’ai commencé à vouloir être une fille. C’était très jeune, vers les 6 ans. Je trouvais les filles plus sympas, moins brusques, plus jolies, plus tendre. J’avais envie d’être une fille, je m’imaginais fille... en plus j’avais des cheveux mi- longs et on me confondait parfois avec l’une d’entre elle !
Arrivent l’adolescence et la puberté. Dans mes fantasmes je m’imaginais femme. Un jour, j’ai eu le courage de mettre une robe et des bas à ma mère. C’était doux, pas contraignant, je me sentais bien… Je me souviens que je jouais toujours des filles dans des jeux de rôles. Plus tard, avec le net, j’ai appris l’existence des transsexuelles. Il était possible de devenir femme ! A partir de là, je m’imaginais, plus tard, une fois majeure, devenir femme et réaliser mon rêve…

Puis viennent les premiers amours, qui fonctionnaient, ou ne fonctionnaient pas avec des filles. Surgissent des périodes de culpabilité, de honte, et d’arrêt de toute féminisation… désir qui revenait inexorablement au bout d’un moment.
Puis j’ai fait l’amour, c’était super. Je me suis construit en tant qu’homme, mais avec cette part de féminité toujours présente en moi, et ce contact plus facile et naturel avec les femmes. Mes amis sont un peu féminins, ou du moins loin du prototype du mâle viril, et j’ai pas mal d’amies…

En devenant plus mature, j’ai appris à rejeter la honte et la culpabilité. Je ne suis pas responsable de ma nature. Ce n’et pas de ma faute si je suis comme cela. Serait-ce mon histoire prénatale, l’environnement, ou que sais-je encore ?… En tout cas je ne l’ai pas fait exprès et je n’ai donc pas à me blâmer.
La société, les normes, le font pour nous…

Je ne veux plus être transsexuelle ma vie en tant qu’homme me convient. Bien qu’il me manque quelque chose je ne pense pas non plus être juste fétichiste car cela va plus loin. Je me sens d’une personnalité plus féminine que masculine. Je ne suis pas homosexuel, les hommes ne m’attirent vraiment pas… J’ai aussi appris qu’on n’avait qu’une vie (du moins c’est ce que je pense), et que donc il fallait en profiter et se réaliser dans ce que l’on veut faire, maintenant car il n’y aura pas d’autres chances.

Récemment, je me suis donc un peu plus impliqué.
Mon premier achat a été des bas. Quelles sensations ! De la beauté, de la douceur, les jambes prises dans quelque chose, le frottement d’une jambe contre l’autre… Mais avant ça, le courage d’aller les acheter : comme cela a été dur… je suis allée dans une grande surface, à une heure où il n’y a pas trop de monde avec la peur qu’on me reconnaisse, qu’on me voit, qu’on me dise quelque chose… Il y a une chose à laquelle j’ai pensé : ceux qui m’appelleraient « tapette » ou je ne sais quoi ne peuvent imaginer ce qu’il faut de courage pour faire ça !

Plus tard, je me suis rendu dans un sex-shop près de chez moi, une petite ville de province, la peur au ventre. La peur aussi en demandant aux vendeurs(es) des vêtements ou accessoires plus féminins… Puis j’ai acheté une chemise de nuit, un string… c’est tellement agréable à porter!... La douceur, l’apparence… Enfin j’ai pu récupérer des vêtements de fille, robe, jupe, hauts… toujours les même sensations de légèreté, de douceur… mais pourquoi n’ai-je pas le droit et la liberté de m’habiller comme cela quand j’en ai envie?

Plus tard, à diverses occasions, j’ai pu me féminiser au grand jour, avec des amis, pour s’amuser. Je passe facilement pour une fille, et plutôt jolie en plus ! Il faut dire que je suis fin, les cheveux longs… quel plaisir ! Ça devrait arriver plus souvent !

Et maintenant, je suis à un moment où je ne sais plus trop quoi faire. Je sais que tout cela est en moi, qu’il n’y a rien de mal à l’exprimer, et que de toute façon je ne peux pas m’en empêcher. J’aurais envie d’aller plus loin, mais il y’a aussi la vie ‘’normale’’. Quelles explications fournir à la famille et aux amis : pourquoi je me suis rasé partout, qu’est-ce que je fais à tel moment, le manque de courage toujours, mais ça progresse. Il y a aussi le fait que je ne me vois pas uniquement au travers du travestissement, j’aime plein d’autres choses, que je peux faire en tant qu’homme, sans que cela me dérange… c’est assez compliqué !
Et puis je me pose des questions sur le pourquoi du travestissement. Je pense que notre personnalité est un mélange complexe d’interactions avec notre environnement depuis que nous sommes nés, mais pourquoi? Mes parents auraient aimé avoir une fille après la naissance de mon frère, mais ça ne va pas plus loin. J’ai sais aussi que mon père avait des films pornos avec des trans, je les ai regardés… mais qu’en tirer comme conclusions ?

Voilà, j’espère que certain(e)s se retrouveront dans mon histoire. J’ai un besoin énorme d’en parler et je ne l’ai jamais fait. C’est la seule chose que mes amis proches ne connaissent pas, que je cache. J’en ai un peu honte : manque d’honnêteté ? … on fait ce qu’on peut !


Voici encore toute une série de témoignages ‘’d’amies’’ de l’association, témoignages aussi émouvants que sensuels qui décrivent ce que peuvent ressentir des jeunes garçons déjà sensibles à leur état naturel.

‘’ La robe de bal couleur pêche ‘’

J’étais alors très jeune, 6 ou 7 ans et ma grande sœur en avait alors environ 18. Elle était belle, je l’aimais viscéralement, et elle portait des vêtements … à faire damner un saint ... que je n’étais pas !... J’aimais la voir, la sentir, la toucher, l’embrasser, me noyer en elle.
Ses parures si attirantes et si troublantes, je les ai essayées. Mes premières sensations dans ses jupons et ses dessous de dentelles m’ont fait vite désirer être une fille, comme elle.
Quel bonheur de m’envelopper dans ses chemises de nuit et dans ses robes. Quand elle me surprenait, et j’y prenais un plaisir certain, elle en riait et me prenait dans ses bras en les faisant tourner, valser et virevolter… être et se sentir un ange, aussi asexué que les anges peuvent l’être, saturé du plaisir de ce toucher soyeux autant qu’impalpable, de ce bien-être envoûtant et irréel…
Etre Elle, cette grande sœur, cette Femme au charme et à la douceur indescriptibles. Pas simplement mettre ses vêtements, ce dont elle s’amusait de façon un peu libertine, mais être elle, à sa place, en elle et avec elle.
Etre fille et ne plus être garçon: le jour contre la nuit, le soleil contre la grisaille, la douceur sereine contre la rudesse hargneuse …
Ne plus être garçon mais vivre mon essence profonde, totalement, sublimement et librement.
Plus tard, beaucoup plus tard, je me suis acheté une grande robe de bal, en satin couleur pêche. Toute survoilée et brodée, l’intérieur était aussi doux et soyeux que les souvenirs de mon enfance… Lorsqu’elle était serrée autour de moi, totalement enfermé dans cet écrin voluptueux, lacé à en sentir la tension, je me sentais femme, toute immergée, submergée, transie dans un plaisir vaginal inénarrable et inoubliable, aussi impuissant qu’heureux de l’être !...



Comme beaucoup d'entre nous, mes premiers émois au contact d'un vêtement féminin sur moi, je les ai vécus vers l'âge de 10 ans en trouvant un soutien-gorge abandonné par la mère de ma "petite fiancée" de l'époque, qui avait déménagé. J'y pris goût et dès que je le pouvais en rentrant de l'école j'allais fouiller dans les affaires de ma maman et jusqu'à ce qu'elle revienne du travail. J'avais bien 2 heures de plaisir devant moi. Cela dura jusqu'à mes 14 ans, je pouvais essayer toute sa garde-robe,… Je fus découvert le jour où elle trouva dans mon coffre de chambre un de ses maillots de bain…
Elle me demanda si je voulais aller voir un docteur …


C'est à l’âge de sept ans que mon parcours dans la féminité a commencé consciemment. Le premier déclic. Avant cela, tout n'est que bribes de souvenirs et voyages en amnésie, mais je sais que S. était déjà bien présente…


Depuis tout jeune, je suis attiré par les femmes. Aîné d'une famille de garçon, je me suis déguisé en femme pour la première fois vers l'âge de 10 ans …


J’ai goûté à cette sensation dès l'âge de 6 ans … J'avais déjà ce feeling soyeux…


Comme toutes les ‘’ filles ‘’ parmi nous (ou presque) je me suis retrouvé vers l'âge de 10-11 ans avec ce sentiment d'avoir des sensations bizarres de vouloir porter des bas en nylon (je trouvais cela magnifique)…

….
Mes plus lointains souvenirs _ je pourrais les assimiler à la sensation de vivre dans un corps qui ne m'appartient pas_ remontent à ma jeune enfance. Ce doit être à la même époque qu'un beau jour, mes sœurs, avec l'accord de ma mère, de ma grand-mère et le mien, m'habillèrent en fille et me mirent même un peu de rouge à lèvre. Le souvenir que j'en ai est celui d'une sensation très agréable. Je ne sais si j'aurais voulu rester toujours comme ça mais cela me plaisait c'est sûr. Ce doit être aussi vers le même âge ou un peu plus tard peut-être que je commençai à penser à une chose merveilleuse: " Un jour on m'opèrera. On me mettra un cœur de fille, une voix de fille, et, tout ira mieux…" Pensées folles d'un enfant…L'affirmation de ne pas vouloir grandir garçon et homme ensuite vint à l'âge de neuf ou dix ans…


La vie vaut-elle d'être vécue? Quelle vie, celle que l'on vit ou celle que l'on aurait voulu vivre?


Puis vint, à l'âge de 6-7 ans, un voyage en colonie de vacances. A cette époque une partie des vêtements était fournie par l'établissement. Mais par manque de pyjama, on donnait aux plus jeunes des chemises de nuit. Pour moi ce fut une révélation…
Plus tard, je profitais des grandes vacances pour m'habiller en fille. Vers les 10 ans, j’avais trouvé un petit copain pour jouer avec moi. On s'amusait à se déguiser. Je prenais toujours le rôle de la maman, la fée, la maîtresse, bref le rôle féminin…
Plus tard, il y a eu beaucoup de moment où je me suis senti coupable. Punissable d'un délit d'interdit; punissable du non-respect des normes et de l’ordre établi


Oui, je suis un homme et j'aime me maquiller.
Non, quand je croise le regard maquillé d'une femme ce n'est pas le désir de la possession qui m'anime mais celui de la fusion dans un être à jamais inaccessible.
J'aimerais aussi tant pouvoir dire, crier cet homme qui désirait tant être femme… pas pour moi, pas pour ma petite personne mais pour la poésie. Je ne suis rien. Rien qu'une femme prisonnière dans le corps d'un homme, à jamais, condamnée pour cela au silence éternel du tabou…


De l'enfance, je ne garde qu’assez peu de souvenirs. Je me souviens qu'on me prenait souvent pour une fille, ce qui ne me plaisait pas du tout…
Je me suis mis au foot comme tous les garçons de mon âge. L'adolescence fut une période faste d'amitiés franches et viriles. Les filles étaient pour moi des fantômes et je me mis à les désirer pour faire comme mes amis sans réellement jamais comprendre ce qui les attirait tant vers ces créatures si étranges. C'est à cette époque, que quelque chose commença à me travailler sérieusement l'esprit. Je ne sais toujours pas ce que c'est ce sentiment d'être transparent, insignifiant, nul, ridicule, laid...
Parcours scolaire exemplaire, mais une vie sentimentale plutôt "auto sexuelle" et de gros problèmes de personnalité…
J’ai commencé à me travestir sans objectif précis et ma vie a éclaté en une série de morceaux indépendants avec de sales moments de honte et d'auto flagellation masochistes qui me rappelaient que derrière mes apparences d'étudiant studieux, se cachait une monstruosité sans nom... Que suis-je ? Un homme ? Une femme ? Un travesti ? Un fou ? …


On ne naît pas travesti. On le devient au fur et à mesure que l’on prend conscience de son ‘’ moi ‘’ féminin.
Quand ai-je réellement réalisé que dormait en moi une fille ? Tard, fort tard même, à un âge où on a du recul et moins de préjugés…


Comme la plupart d'entre vous, mon histoire a commencé très tôt, vers l'âge de 6 ou 7 ans. Mon premier souvenir est la vue d'une paire d'escarpins blancs appartenant à ma mère que je lui avais déjà vu porter. Mais cette fois ci, sans raison, j'ai été prise d'une envie folle de les essayer…


Pour moi, tout a commencé vers l'âge de 5 ans, j'avais un petit compagnon qui avait accès à une garde-robe féminine très intéressante. Un jour il me proposa de me rendre chez lui et d'aller visiter son hangar. Quel bonheur ce fut pour moi de découvrir toute une panoplie de sous-vêtements féminins qui appartenaient à sa mère et qu'elle nous laissait essayer sous son regard approbateur
Elle nous faisait parader devant elle et nous donnait des prénoms féminins ce qui me rendait heureuse, car j'adorais me prendre pour une fille…


Je devais avoir 10 ou 12 ans, je profitais de l'absence de mes parents pour aller visiter les tiroirs qui contenaient les dessous de ma mère. Quel bonheur, quelle douceur, quelles tentations...
Bien sûr, à force de visites, l'envie de revêtir culottes, soutien-gorge et autres nuisettes ne s'est pas fait attendre. Toujours plus hardi, je m'habillais toujours davantage…


... Et je parus…garçon… Emma est née le même jour que moi. Je me suis construite dans la douleur et dans le déchirement. Mais j'ai gardé au fond de moi une grande douceur, une tendresse infinie, et me découvrant Femme, un immense bonheur. Je suis une femme heureuse…


Comme la plupart d'entre vous, ça a commencé dans la petite enfance. Un jour, à l'âge de 7-8 ans, mes parents sont invités chez des amis qui ont une fille qui veut jouer à des jeux de filles… Je me retrouve déguisé avec une chemise de nuit. Et la fille de me dire: "Pas chiche de te montrer à tes parents ".
Quelques années plus tard, je joue le rôle d'une princesse …
Plus tard encore, moniteur de colo, je me retrouve monitrice pendant toute une journée, à m'occuper des enfants, qui n'en croient pas leurs yeux…

Je devais avoir 10 ans lorsque je pris goût à tout ce qui est féminin. Je voyais sans m’en douter dans la glace de la salle de bains cette femme qui est en moi depuis toujours!
Vers I5 ans je pense, c'était devenu impossible de ne pas me transformer en fille et maintenant adulte, dans ma vie normale de mec hétéro, dans ma vie en couple, je suis, je me pense encore plus femme dans mon corps de mec…


Vers la fin mai 1948, la famille se réjouissait à l'idée d'accueillir une petite fille qui allait se prénommer Marie-Christine… surprise: Dame Nature avait fait une grosse faute d'orthographe en transmettant le bon de commande, ne voilà-t-il pas qu'elle a rajouté une ‘’ t'ite virgule ‘’ entre les deux parenthèses!
Dans ma famille bourgeoise, j'ai grandi dans un milieu exclusivement féminin. Un jour ma plus jeune sœur jouait avec ses poupées, j'ai voulu la rejoindre. Elle m'a fait remarquer que je n'étais pas une fille mais que si je mettais une jupe j'en serais une. A 4 ans à peine, dans mon esprit d'enfant, la chose m'a paru simple et si évidente, j'ai accepté sans la moindre malice… Quelques minutes plus tard, devant un miroir j'ai été envahi d'un grand trouble, j'ai vu une petite fille vêtue d'un pull rouge et d'une petite jupe plissée grise, c'était MOI cette petite fille! J'étais une fille, plus jamais je n'ai pu m'en passer ! Cette scène est restée gravée à vie dans mon esprit …


J'y pensais sans cesse et j'ai sauté le pas... Cette parure ivoire à laquelle je rêve depuis plusieurs semaines repose enfin dans mon tiroir secret. Elle me hantait jour et nuit... Je l'imagine portée sous un pantalon crème avec mon chemisier de satin chocolat, un gilet beige et mes derbies de daim. Un collier fait d'anneaux de bois ciré, de discrètes boucles d'oreilles assorties, un bracelet un tantinet ethnique et le tour sera joué. J'ai pensé à cette tenue mille fois et mille fois je l'ai repoussée. Mille fois je me suis sentie coupable de me laisser entraîner dans le tourbillon des idées folles.

Je vis ma féminité dans le plus grand secret et pourtant, depuis quelques mois, elle remplit tout mon esprit. Je la laisse vagabonder de site en site, de bavardages en photos postées. Je me laisse faire. Le téléphone sonne, je réponds en poursuivant mes surfs sur les vagues électroniques de satin et de dentelle. On entre dans mon bureau ? Je ne dissimule presque plus les fenêtres ouvertes sur les jardins des hommes fleurs... Un peu de lingerie dans mon cartable à peine dissimulée. Un album photo dans un tiroir du bureau. Je prends des risques. Trop de risques. Ma concentration s'en ressent. Mon travail se dégrade...
J'ai besoin de me revivre B. ... M'échapper d'un quotidien trop lourd. Changer d'air. Dans quelques semaines j'espère, je pourrai redevenir pour quelques heures la jeune femme que j'ai créée peu à peu. Combien de temps reviendra-1-elle éclairer mon sommeil ? Combien de fois devrais-je céder à ses avances ? Je m'en défends parfois avec des armes molles. Des fusils de papier, des épées de brouillard. Inoffensive armada contre les élans de mon âme.
Je sais que pour lui donner toute sa place il faut que je travaille. Que je remplisse la tirelire ; celle que l'on casse d'un coup de talon aiguille pour courir avec ses désirs vers des pays sauvages. Ma cagnotte sous le bras, je ne serai pas plus libre mais j'achèterai un peu de liberté. Un maquillage soigné par des mains expertes. Une tenue légère.


J'ai toujours été différent des autres garçons de mon âge. Vers 7-8 ans, j'étais très timide, sensible, romantique, fleur bleu et très doux, j'adorais être dans les bras de ma mère et faire des câlins.
Un jour, vers l'âge de 12 ans, en fouillant dans les tiroirs de ma mère, j’ai trouvé de la jolie lingerie : string, bas, porte- jarretelles. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle aurait pu avoir ça à la maison. Profitant de son absence, je mis pour la première fois de la lingerie sur moi… comme si j'étais dans un rêve…
J'avais honte de moi, à chaque fois que j'avais fini mes plaisirs intimes, j'enlevais tout avec un grand sentiment de culpabilité…

… Je me rappelle, j'avais 7 ou 8 ans et je jouais les après-midi avec deux petites filles, voisines en vacances près de la maison de mes parents.Elles passaient une bonne partie de l'été dans une maison voisine qui possédait un parc immense. Zélia, la dame qui les gardait, me faisait un peu peur, au contraire de son mari qui était un homme charmant.
Nous jouions souvent, notamment quand le temps était maussade, dans l'orangerie de cette demeure. Zélia avait donné aux fillettes pour se déguiser quelques vieux vêtements et sous-vêtements .Il y avait parmi ceux-ci une combinaison en soie ou en rayonne rose telle que les portaient les femmes à cette époque. C'était l'attribut favori des enfants mais peut-être plus encore le mien. J'aimais donc enfiler cette combinaison et sentir sur mon corps impubère la douceur de l'étoffe. Nous avions des jeux innocents mais je ressentais quelque chose de trouble quand je m'habillais avec les vêtements de Zélia. Bien sûr ce que je préférais c'était la combinaison rose ...
Les années passèrent et je me trouvais un jour seul chez mes parents, et j'entrouvris la porte de l'armoire de leur chambre à coucher, il y avait les soutiens-gorge, les bas, les gaines à jarretelles. Je découvris surtout une robe noire, plissée, très élégante. J'étais dans tous mes émois quand mon père m'appela du rez-de-chaussée, alors que je pensais être seul, pour me demander si je voulais aller à la chasse avec lui. Je refusais vivement et, heureusement, il partit car il semblait pressé.
Ce fut ma première et dernière alerte tant que j’ai vécu chez mes parents tant j'ai eu peur ! Ce premier plaisir mêlé de peur me restera toute ma vie...


Enfin, un extrait d’une lettre de confidences, reçue il y a quelques semaines ( 09/2012)
‘’ …
En fait, on transforme son physique pour être dans son genre. Ne pas être dans son genre et vouloir le vivre peut effectivement être un passe-temps amusant voire un loisir ponctuel pour certains mais pour certaines cela peut devenir obsessionnel. Pour celles-là, dès qu’elles auront ouvert la porte plus rien ne pourra les arrêter et tout ce qui se mettra en travers de leur chemin leur paraîtra une agression. La force de cette vague balaie tout sur son passage, la famille, les amis, le métier. Enfin, pour les transsexuelles, vient cette amputation et sa souffrance physique voire morale…
Les conséquences d’une transformation sont inattendues car changer de genre n’est pas seulement se féminiser, s’habiller en femme comme certains se l'imaginent au gré de leurs fantasmes.
Le genre est une construction : on se construit en tant que femme. On découvre réellement le poids de la séduction, du physique. Les rapports hommes femmes sont très inégalitaires et pour ce qui me concerne, me sont apparus comme nouveaux et pas toujours faciles….Tu perds une forme de crédibilité car non seulement tu es femme mais en plus tu es transgenre, donc en position de double faiblesse: on ne te fait plus confiance quand tu prends la voiture et on t’explique la politique, la mécanique mais en revanche au niveau du repassage et du ménage, là, pas de soucis tu peux y aller, en bref on te prend parfois pour une idiote… et je reste polie...
"Pendant que les hommes refont le monde à table, les femmes refont la vaisselle dans la cuisine." …
J'ai travaillé avec des hommes et j'ai même vécu avec un homme… ‘’
Le sentiment commun qui lie la modulation de l’expression ressentie de son genre à une évolution ‘’ condamnable ‘’ du comportement sexuel ou bien à un comportement vestimentaire extravagant dans son sens social n’a de vérité que dans l’absence de réflexion de ce que peut être la personnalité et ses subtilités aussi nuancées que variables.



Voici un texte trouvé sur Internet, dont je n’ai d’autres références que celles qui y sont notées.

Genre : ni homme, ni femme
Le troisième genre transcende les codes masculins et féminins
Publié le 5 avril 2016 par DG+L2F

Un nombre grandissant de jeunes Américains ne se sentent ni homme ni femme. Ils revendiquent le droit de piocher dans les attributs des deux sexes, comme bon leur semble.

Jacob Tobia se définit comme un membre d’un troisième genre, qui transcende les codes de la masculinité et de la féminité. «Lorsque je m’habille le matin, je choisis simplement ce que j’ai envie de porter, sans réfléchir s’il s’agit d’un vêtement d’homme ou de femme», explique l’Américain de 24 ans. Il s’est toujours senti différent. «Enfant, ma journée idéale consistait à courir dans la forêt et jouer avec des bouts de bois, puis à regarder un film de princesse», glisse-t-il. Vêtue d’une robe rouge vif et de sandales en cuir compensées, la silhouette longiligne dégage une impression d’élégance, rehaussée de lèvres carmin et d’un collier de perles. Mais, à y regarder de plus près, quelque chose cloche. Le teint pâle du visage laisse transparaître une barbe de trois jours, la voix est grave, virile, et les cheveux sont coupés courts, une mèche soigneusement rabattue sur le côté.

A la puberté, il comprend qu’il est gay et fait son coming out. «Mais je n’ai pas ressenti le soulagement que j’aurais dû éprouver, se souvient-il. Il manquait quelque chose.» Il songe alors à changer de sexe. «Mais je ne me sentais pas entièrement femme et ne souhaitais pas abandonner ma part de masculinité, détaille-t-il. Devenir trans m’aurait simplement enfermé dans une autre case.»
Coincé dans une petite ville de Caroline du Nord, il ne trouve pas les mots pour décrire ce qu’il ressent. Ce n’est qu’à 17 ans qu’il entend parler du concept de gender Queer, une étiquette inventée pour décrire les membres de la communauté LGBT qui ne s’identifient avec aucun genre en particulier. Il s’en éprend immédiatement.
Aux Etats-Unis, de plus en plus de jeunes adhèrent à cette vision d’un corps sans genre. Une multitude de termes sont apparus pour décrire le phénomène: gender Queer [Genre étrange], mais aussi gender-neutral [Genre neutre], neutrois [Neutre], agender [Sans genre], genderfluid [Genre fluide] ou postsexual (une contraction entre postmoderne et sexuel). Certains, comme Jacob Tobia, aiment juxtaposer les symboles féminins et masculins. D’autres rejettent ces attributs, adoptant plutôt un look androgyne.

Une orientation sexuelle fluide
C’est le cas de Micah Lévy. «Je ne me sens ni homme ni femme, raconte cette informaticienne de San Francisco. Beaucoup de gens ne savent même pas à quel genre j’appartiens lorsqu’ils me rencontrent.» Elle a commencé à prendre des hormones masculines et a subi une mastectomie, mais elle s’est arrêtée à mi-chemin. Cette ambiguïté lui vaut parfois des commentaires acerbes. «Ce serait plus simple à comprendre pour les gens si je changeais simplement de sexe, rigole-t-elle. Cet entre-deux les met dans une situation inconfortable.»
La plupart des adeptes de ce troisième genre sont gays ou transgenres, constate Riki Wilchins, une activiste transgenre qui a publié un ouvrage sur la question*. «Mais la majorité refuse de se définir en fonction de ces étiquettes qui renvoient à une compréhension binaire du genre, souligne-t-elle. Leur orientation sexuelle est complètement fluide.»
Jacob Tobia aime les garçons, mais n’exclut pas de tomber amoureux d’une fille. Ou d’un homme transgenre. Ou d’une femme transgenre. Micah Lévy vit avec sa petite amie, mais ne se sent pas pour autant lesbienne, puisqu’elle ne se sent pas femme.
Comment expliquer cet éclatement des codes masculins et féminins? Si les sociétés non occidentales ont de tout temps hébergé des expressions non binaires du genre – qu’on songe aux ladyboys thaïlandais, aux hijras indiens ou aux vierges sous serment des Balkans – elles sont plus récentes chez nous.
«L’émergence de la question du mariage gay, puis de celle des droits des transgenres dans le discours public américain a ouvert les vannes autour des notions de genre, estime Lonny Shavelson, qui a produit un film, Three to Infinity, sur ce thème. Il est devenu plus facile pour les jeunes d’exprimer une identité qui sort de la norme.» Cette diversité fait désormais partie de la pop culture: la starlette Miley Cyrus s’est à plusieurs reprises déclarée genderqueer.
Colin Self est emblématique de cette génération. «J’ai grandi dans une famille d’artistes, entouré de personnalités ambiguës, comme ma prof de théâtre transgenre, relate ce grand musicien blond aux cheveux longs et à la voix légèrement perchée. Je n’ai jamais eu besoin de faire de coming out.»
Aujourd’hui, il multiplie les identités. «Mon apparence physique est une performance, que je façonne en piochant dans une boîte à outils composée des attributs de la masculinité et de la féminité, dit-il en renouant son chignon. Ma génération a grandi avec une multitude d’avatars en ligne, dont certains ne sont même pas humains: il n’est pas étonnant que nous refusions de choisir un seul genre.»

Une attitude décomplexée
Cette attitude décomplexée a donné lieu à un certain nombre d’avancées. Plus de 150 universités américaines ont introduit des toilettes et des logements neutres en matière de genre. L’Université du Vermont a fait un pas de plus: elle permet aux étudiants de se choisir de nouveaux nom et prénom, que les professeurs doivent utiliser. Les membres du troisième genre privilégient «ils» ou «xe». Facebook et OK Cupid ont pour leur part introduit l’an dernier une cinquantaine de nouveaux descripteurs, comme agenre, androgyne, allosexuel ou pansexuel.
Mais, malgré ces progrès, tout n’est pas parfait. «La plupart des gens commencent tout juste à saisir ce qu’est un gay ou un trans, souligne Lonny Shavelson. Ils peinent à comprendre cette nouvelle identité qui n’a pas de définition claire.» Sans compter que cela les oblige à remettre en question leur propre identité, fondée sur une séparation nette entre les sexes.
En novembre 2013, trois adolescents ont mis le feu à Sasha Fleishman, un jeune Californien qui aime porter des jupes et des vestons, dans un bus. Il a survécu, avec des brûlures au troisième degré.
Même au sein de la communauté LGBT, le débat fait rage. «Certains activistes plus âgés ont le sentiment que nous décrédibilisons leur cause, note Micah Lévy. Ils nous accusent de ne pas prendre les questions de genre au sérieux, de ne pas les ressentir avec la même intensité qu’eux.» Il y a une part de jalousie aussi : à l’époque où ils ont fait leur transition, l’étiquette genderqueer n’existait pas. Certains ont dû renoncer à une part d’eux-mêmes qu’ils n’étaient peut-être pas prêts à abandonner.
* «Genderqueer : Voices From Beyond the Sexual Binary». Alyson Books, 2002.
Par : Julie Zaugg
Publié le : 17.03.2016
Source : Hebdo.ch


A tous ces témoignages, au contenu apparemment simple et heureux, je veux ajouter celui d’une amie, proche qui m’a fait part de sa propre expérience, terriblement douloureuse vers le chemin de la compréhension et de l’acceptation de sa nature ressentie. Plus de 50 ans de combats et de souffrances, d’incompréhension et de rejets successifs, de blessures jamais cicatrisées.
Voici le témoignage de Carla qu’elle a appelé : ‘’ Tranches de Vie’’

Tranches de vie !

Ceci est l’histoire de la femme qui est en moi, des premières images à la femme accomplie et comblée que je voudrais être aujourd’hui, et bien entendu le chemin tortueux qu’il m’a fallu emprunter.
Je vais traiter cette histoire étape par étape, époque par époque et tenter de retranscrire tout ce qui a pu se passer dans ma tête ainsi que les conséquences dans ma vie.

Tout d’abord mon enfance.
De 5 à 11 ans, une série d’expériences involontaires, plus subies que désirées se terminant pas un effroyable viol.
La toute première image, je devais avoir 4 ou 5 ans. A la fête de l’école, la maîtresse, pour équilibrer le nombre de ‘’ couples’’ du spectacle présenté m’a fait m’habiller en fille ‘’ jupette et foulard rose’’ … Après le spectacle, j’ai été obligé de passer l’après-midi comme ça sur la place en attendant que la maîtresse se libère et vienne enfin nous ouvrir la porte de la classe pour enfin pouvoir se changer. J’étais collé à la robe de ma mère et n’osais m’en éloigner. Chaque parent qui venait saluer ma mère faisait ce ‘’compliment’’ « Elle est mignonne votre petite ! » et ma mère répondait : « Non c’est le dernier de mes garçons ! ». J’ai vécu cette journée, comme une très mauvaise expérience, et pendant des mois, je me suis senti mal à l’aise et contrarié vis-à-vis des enfants de l’ensemble de l’école…

Le deuxième souvenir vient du fait que ma famille était nombreuse. Je suis le dixième d’une famille de onze enfants. A cette époque les enfants à l’école portaient des blouses qui, pour les garçons les blouses se boutonnaient devant et pour les filles derrière. Pour cause d’économie, les vêtements passaient successivement des plus grands au plus jeunes. Malgré mes plaintes d’enfant, inutiles j’ai dû, à plusieurs reprises aller à l’école avec les blouses de mes grandes sœurs,. J’en ai développé une phobie des boutons que j’ai traînée pendant des années. Cela m’est resté comme un souvenir particulièrement désagréable...

La troisième image ce sont ces sorties au marché où ma mère n’emmenait qu’un seul enfant à la fois. Lorsque c’était mon tour d’y aller et qu’elle voyait une jolie robe pour ma petite sœur, avant de l’acheter et malgré mes réticences, elle me la faisait enfiler prétextant que nous faisions la même taille. Je me vois encore, très mal à l’aise au milieu de la foule des badauds, tournant sur moi-même afin que ma mère puisse l’apprécier sous tous ses angles…

Vers 8 ou 9 ans, j’ai vécu une expérience étrange. Invité à passer un après-midi chez lui, il m’a ouvert la porte habillé avec les vêtements de sa mère. Il était seul dans la maison. Surpris, je l’ai été mais il ne m’a pas laissé le temps de réagir. Il m’a emmené dans sa chambre. Il y avait préparé pour moi, sur son lit, une tenue féminine complète, des sous-vêtements, une robe bien sûr et des bijoux… Je n’ai pas résisté à sa demande et me suis habillée. L’après-midi s’est passé ainsi, plutôt agréable, à deux…

Enfin, pour terminer le sujet de mon enfance, alors que j’avais 11 ans, un garçon de 15 ou 17 ans m’a violé en me sodomisant de force… Une expérience atroce qui a clos cette enfance tragiquement.

Vient alors l’adolescence.
Mal dans ma peau, en manque d’écoute, me sentant seul et isolé, j’ai fait une première fugue à 13 ans qui a duré quelques mois. Retour en famille et de nouveau dérive et mal être. A 15 ans, nouvelle fugue sur les routes du Sud, de l’Espagne et enfin du Maroc, routard et clochard. Je ne suis revenu dans ma région que majeur, à 18 ans.
C’est pendant cette période que j’ai petit à petit réalisé et pris conscience de ma différence et m’a fait m’éloigner de ce monde masculin.. A chaque discussion, échange, moments partagés, en présence d’hommes, je me trouvais éloigné de leurs mondes. Leurs pôles d’intérêts, leurs comportements, leurs machismes, leur humour déplacé, tout me mettait mal à l’aise. Avec les femmes masculines, c’était encore pire et la première rencontre sexuelle que j’ai eue, avec une telle femme, avait un goût de viol. Petit à petit je me suis rendu compte que à l’intérieur je me sentais bien plus proche des femmes que des hommes, mais sans comprendre pourquoi, sans tenter de le vivre pleinement, prenant cet état de fait plus comme une tare, une anomalie, un défaut de fabrication qui me parasitait dans mon accomplissement, qui brouillait mes relations et que je ne pouvais ni contrôler ni modifier malgré mes multiples efforts. J’ai traversé cette période rongée de questionnements, de culpabilité, de honte de moi tout en devant avancer et construire des relations ne serait-ce que pour ma survie.
Une série d’expériences et de situations de vie, mal vécues mais intimes et faites de questionnements sans réponses…

Ma construction de jeune « homme » !
A mon retour au pays, je me suis installé avec une forte envie de me normaliser, de me fondre dans la masse et d’être comme tout le monde, transparent et invisible. J’ai rencontré ma future femme, celle avec qui j’allais enfin pouvoir partager et avec qui nous avons conçu notre merveilleuse fille. J’ai vraiment cru, pendant cette période, être sortie d’affaire. Niant toutes ces émotions et cette sensibilité qui ne cessaient d’envahir mon cerveau, en conflit avec moi-même, je me suis lancé à fond dans la construction de ma vie d’homme, de mari, de père, persuadé de réussir avec le temps à brider puis effacer ce que je ressentais comme une perversion … Quelques années ont suffis pour faire éclater cette façade et à me perdre de nouveau seul. Malgré toute la passion et l’amour développées et entretenues autour de ma propre famille, je me suis retrouvée de nouveau face à moi-même à devoir encaisser, digérer, assumer les conséquences de cette mascarade que j’avais moi-même initiée. J’ai pris la décision après mon divorce de partir à Paris en cohabitation avec un ami musicien. Il me fallait une vie à 100 à l’heure, sans penser ni de m’écouter. J’ai appris la musique à cette époque. Ça a marché un moment. Durant les deux premières années entre 3 et 10 heures d’instrument tous les jours, les sorties, du monde à la maison, et le travail. Ma fille montait de province de temps en temps, j’ai de nouveau cru être sortie d’affaire malgré cette sensibilité exacerbée toujours présente. L’aventure Parisienne a pris fin à la suite de l’incendie de notre immeuble en grande partie squatté, sans possibilité de relogement. Suite à une visite surprise chez mon ex-femme en province, je lui ai proposé de prendre notre fille avec moi l
Le début d’une nouvelle tranche de vie !...
Dans toute cette période, il n’y a eu ni féminisation visible, ni travestissement mais plutôt une lutte incessante contre moi-même faite de dissimulation de ma nature et de souffrances que j’essayais d’adoucir autant que je le pouvais.

Une vie d’homme qui se stabilise et un début d’apaisement !
J’ai alors 26 ans, ma fille 5 et les 15 années qui ont suivies lui ont été consacrées, Je l’ai élevée seul. Bien sûr j’ai eu des aventures amoureuses plus ou moins longues, mais avec le recul d’aujourd’hui je me rends compte que le schéma a toujours été à peu près similaire. Au début les femmes étaient touchées par ma douceur, ma sensibilité, mon attention, , même si je leur taisais mes tensions intérieures. Ma « féminité voilée » devait transpirer sans que je m’en rende compte.et Petit à petit le ciel s’assombrissait jusqu’au jour où les reproches faisaient état de mon manque de virilité et de mon appétit sexuel trop modéré, que les mauvaises expériences du passé ne faisaient de refréner, alors ce méprisant « T’est pas assez mec….» que j’ai entendu à multiple reprises, m’était jeté à la figure, marquant la fin d’une séquence amoureuse …
Mais qu’importe, j’avais ma fille avec moi et son bonheur était le centre névralgique de ma vie. J’ai adoré notre vie de famille, réduite certes mais tellement riche. A la fois papa qui assure le foyer, qui accompagne, qui cadre, qui dirige, mais également maman qui rassure, tien le foyer en état, partage les petits soucis du quotidien, l’aide à devenir une petite fille puis une jeune fille puis une femme. Je l’ai accompagnée tout ce temps, avec ses moments et ses questions de jeune et d’adolescente, avec bonheur, jusqu’à son envol dans sa propre vie alors que j’allais vers mes 40 ans.
Pendant toutes ces années, j’ai gardé ma féminité confinée au fond de ma tête, multiplié les activités, vie professionnelle en perpétuel évolution, une vie sociale et associative riche et active, des groupes musicaux, une vie en tourbillon… sans réflexion approfondie ni tentative d’auto psychanalyse. Je me sentais plus apaisé et moins torturé.

La période où j’ai décidé de me faire face, sans me dérober.
J’ai profité de me retrouver seul à la maison pour entamer une vraie période de mise au point avec moi-même. Il me fallait déjà quitter le tumulte permanant que j’avais construit autour de moi, recommencer comme si je repartais de mon enfance, essayer d’avancer de me comprendre, de m’accepter totalement et d’arrêter de me mentir au quotidien. L’opportunité est venue du travail, avec un nouveau métier, nouvel employeur dont une des exigences était de me rapprocher de ma zone de travail (beaucoup de déplacements) qui devait être la vallée du Rhône. Je suis donc parti habiter en Ardèche Nord pendant une dizaine d’années, seul, sans amis de longue date, sans famille et une nouvelle vie à construire. Passé le cap de l’installation et des premières habitudes j’ai alors attaqué mon auto psychanalyse en partant du plus ancien que je me souvienne et cette fois-ci en mettant à plat toutes ces turpitudes, leurs conséquences sur ma vie, mon équilibre, mon bien-être et mon bonheur. Cela m’a pris 3 ou 4 ans pour réaliser que c’est le « Pourquoi » qui m’a de tout temps parasité et que finalement le « Quand » être soi-même devait primer sur le reste. Le « Pourquoi ? » est en fait le moyen de se justifier, mais se justifier de quoi ? D’être blond ou brin, petit ou grand, moche ou beau, intelligent ou simplet, caractériel ou zen, pourquoi devoir justifier ses gènes, son âme, son tempérament, son genre, ses tripes.
C’est donc à ce moment-là que j’ai décidé (la première fois que je parle au féminin !) de lâcher la bride et de commencer enfin à vivre ma féminité à l’intérieur comme à l’extérieur. Cependant, autant je connaissais, même à contre cœur cet intérieur et ses subtiles rouages, autant l’extérieur m’était totalement inconnu. Se procurer des vêtements féminins, mes premières et timides sorties nocturnes sur des petites routes de campagne que j’espérais désertes, mes plongeons dans les talus pour éviter que ‘’les voitures’’ ne m’aperçoivent _ et je me suis fait prendre quand même _ et tout cela dans une atmosphère de manque de confiance en moi et dans mes connaissances de ‘’chose’’ féminine…
Avec le temps de ces dix années ardéchoises, et à l’aube de mes 50 ans, j’ai commencé à prendre du plaisir à être femme, à respecter mon âme, à écouter mon genre et à prendre un peu d’assurance. Mon processus de féminisation prenait enfin son envol, discrètement encore, avec encore beaucoup choses à apprendre mais c’était parti. Loin de ma fille de mes petits-enfants et d’une vie passée dans laquelle j’avais construit de belles choses, je décidais donc de revenir dans ma région de cœur, avec le même travail mais plus serein.

Dernière période, un faux départ puis un lâcher prise.
En revenant chez moi j’ai décidé autant de garder ce secret pour moi qu’en même temps de m’assumer et de vivre cette deuxième vie. J’ai donc commencé à faire les magasins (loin de chez moi) pour me constituer une garde robes, vécu au féminin au quotidien à la maison, m’équiper de maquillage, prendre soins de mon corps. Au fur et à mesure que mon allure s’affinait, j’ai osé des sorties en ville cette fois-ci, pas encore dans les rues piétonnes .Durant 2 ans j’ai petit à petit, pris de l’assurance et surtout du plaisir. J’ai compris à ce moment que je ne pourrais plus revenir en arrière. Et si je parle de faux départ c’est par apport à cette période.
Arrivée à 53 ans, je rencontre ma compagne actuelle. Une femme intelligente, ouverte, tolérante, bonne vivante, du caractère mais j’en ai aussi, et puis un peu dégoûtée des hommes et leurs comportements à travers ses différentes expériences, bref beaucoup de points communs entre nous et une attirance mutuelle. Je ne pouvais pas concevoir de lui cacher une si importante part de ma vie, il fallait donc que je la mette dans la confidence. Bien sûr je ne pouvais pas lui lâcher tout en bloc comme ça, il me fallait user de subtilité et de pertinence afin de ne pas la choquer voire la brusquer. Dès le début, avant même que nous vivions ensemble, j’ai commencé progressivement à lui faire comprendre que je n’étais pas un homme comme ceux qu’elle avait connu, que ma part de féminité prenait souvent le dessus, et qu’elle constaterait aisément mon manque de virilité…. Passée la surprise, elle a pris cela un peu comme un jeu qui l’a plutôt amusé. Pendant deux ans, nous avons vécu des étapes de découverte de l’autre et cherché à construire notre amour. Ce temps passé, j’ai commencé prudemment à me féminiser devant elle. Elle a réalisé progressivement que pour moi cette féminisation n’était pas un jeu, qu’elle ne se limitait pas à mettre une jupette à la maison, que lorsque je me féminisais j’adoptais aussi les comportements adaptés, qu’il m’arrivait de passer plus de temps à la salle de bains qu’elle et que j’avais besoin que l’extérieur ressemble à l’intérieur. Elle est alors passée de l’amusement à l’agacement puis à l’énervement puis à la colère, l’incompréhension, le reproche et … J’ai compris que je lui demandais de faire en quelques mois ce qu’il m’avait fallu 45 ans pour réaliser. S’en ai suivi une longue période de conflits et de tensions, de hauts et de bas. Je voyais resurgir en elle tous les conflits intérieurs qui avaient cadencés ma vie. Je me reprochais de lui imposer ma double vie et en même temps je ne voulais pas recommencer ce long processus de maturation que je croyais être derrière moi. Mais comment faire pour adoucir ses souffrances sans devoir replonger dans les souffrances qui m’avaient minée autrefois ?
Jusqu’à là je n’avais jamais partagé mes propres pensées et ma propre analyse avec qui que ce soit et ma seule référence était moi-même. Son analyse me semblait avoir un grand retard sur ma réflexion et l’acceptation de mon état. Je ne voyais pas d’autre solution que de faire marche arrière, à contre cœur encore une fois : soit je faisais son bonheur et mon amertume, soit mon bonheur et son amertume !
Avec la découverte fortuite du site HF, l’association et surtout toutes les copines avec leurs expériences tout a basculé., Je me suis rendu compte que non seulement je n’étais pas seule mais qu’en plus nous sommes toutes à des degrés différents dans une vie qui concilie respect de notre genre et conservation de ce que l’on a construit avant, même si on ne les vit pas de la même manière. J’ai enfin pu partager ce qui n’a toujours tourné que dans ma tête, j’ai enfin pu poser des mots raconter mon histoire, laisser transpirer mes émotions et ma sensibilité face à des oreilles sans a priori, sans moqueries et sans mépris. Il m’apparaît évident aujourd’hui que je n’ai pas d’autre choix que de vivre cette féminité dont j’ai envie autant que besoin, qui m’apporte du plaisir et du bonheur, même si je ne mélange pas ma vie « publique » et cette nouvelle vie, et cela, quelles que puissent être les conséquences. Depuis que j’ai adopté cette position claire avec moi-même, nos relations sont en train d’évoluer. Je ne sais pas encore vers quoi mais, même si ce n’est pas toujours simple entre nous, je suis au moins apaisée avec moi-même.

Si je devais faire une courte conclusion de tout cela, je dirais que la féminisation visible, le travestissement, ne sont que la face visible de notre iceberg et l’on imagine mal le volume de ce qui est caché et qui pourtant représente l’essentiel de nos tourments et de notre essence même.
Qui, ne se sentant pas ‘’concerné’’ se pose de questions, ou seulement a de l’intérêt pour cet aspect de ce que nous, êtres humains, sommes et au combat intérieur qui nous animent



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