Lolablonde est née publiquement en juin 2005, mais que d'années de frustration à vivre dans la clandestinité !
Tout jeune, le cliquetis des talons aiguilles que portait ma mère était la douce musique qui a provoqué mes premiers émois.
Ma mère m'habillait aussi avec des vêtements qui étaient équivoques (dentelle) ce qui provoquait des réflexions moqueuses des garçons de ma classe.
Passée la période de l'adolescence pendant laquelle je profitais des absences de ma mère pour chausser ses escarpins à talons, j'ai acheté ma première paire de chaussures avec l'une de mes premières payes. Je me cachais dans la cave pour marcher avec mes trésors aux pieds, ce qui provoquait une excitation terrible.
Mon mariage très jeune n'a pas éteint ces pulsions et toujours en secret, j'avais toujours une paire de chaussures que je mettais en cachette, pendant les absences de ma femme.
Mon approche du milieu travesti s'est intensifiée lors de mon passage professionnel sur Paris à partir de 1999 : la fréquentation régulière de la Maison Du Travesti tous les mercredis a été déterminante.Fascinée par cette féerie de femmes quelquefois plus belles que certaines femmes bio, je me suis rendue compte que mon histoire n'était pas si bizarre que ça. N'osant pas me montrer en public, car me sentant trop grande, trop grosse, pas crédible, j'ai pris la résolution de faire les efforts nécessaires pour me féminiser : perte de poids, constitution d'une garde robe, rasage partiel puis total, enfin épilation complète depuis presque 3 ans...j'ai acquis une force morale qui m'a amenée fréquenter beaucoup de clubs et de connaître beaucoup de consoeurs lors de mes déplacements professionnels.
Ma femme ayant découvert le "pot aux roses" il y a 2 ans et demi, s'est rendue compte que mon travestissement n'était pas une lubie perverse mais que je possédais une âme et une sensibilité féminine indéniables. Elle est donc maintenant une complice, participe à mes choix pour le maquillage, pour les vêtements. Elle admet que je sorte voir mes amies et copines. Ce "coming out" forcé est une libération pour moi et j'essaye de profiter du mieux possible de cette liberté pour sortir, connaître de nouvelles copines et lier ou renforcer des amitiés nouées depuis ces presque 5 dernières années.