charlotte

(publié: 28-06-2008, 4:17 )

Bonjour chère jeanne
Je t'envois ci-dessous mon petit témoignage.
Si cela te semble possible, j'aimerais bien y joindre quelques photos arrangées avec photoshop comme celle qui est jointe.
Bises et merci encore pour ce que tu fais
Charlotte

En plein baby boom, ma mère a télégraphié à mon père, qui était en déplacement, pour annoncer la naissance d'Anne (de Montmorency). Elle était épuisée après avoir eu 4 filles en 5 ans, puis mon frère 11 mois avant ma naissance.

Pendant mon adolescence, je profitais des rares moment où je pouvais m'enfermer dans la salle de bain familiale pour essayer les tenues de mes sœurs, jupons, combinaisons, chaussures, maillots de bain...Mais ce que j'aimais surtout, c'était de m'imaginer femme avec une poitrine, de me fabriquer des seins postiches. J'ai tout essayé: chaussettes roulées en boule, balles de tennis, fil de fer, ballons de baudruche,....Je grandis et acquis plutôt un physique de déménageur, 1,84 mètre et de larges épaules. Je jouais au rugby pendant mes études et apprécie encore beaucoup l'ambiance qui règne dans ce sport. Mon visage s' est orné d'une moustache que je n'ai plus quittée.
Avec les filles j'étais plutôt timide et mes premiers rapports furent tardifs. Puis je me suis marié et nous avons eu 3 enfants.

Mais me sentir femme était une obsession, à laquelle je revenais et reviens encore périodiquement.

Avec l'arrivée de l'informatique je me suis mis à écrire des histoires. Quand j'ai découvert TVQ en 1997 j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir plein d'amies qui connaissent des histoires proches de la mienne. En écrivant « Virginie », ma première « histoire imaginaire » qui sera publiée sur TVQ, j'ai éprouvé la sensation de vivre ce que j'écrivais et cela m'aidais à supporter mon état. J'avais déjà une cinquantaine d'années et il m'apparaissais impossible de transformer mon corps de manière crédible.

Maintenant, grâce aux RTT, je peux parfois être seule à la maison et me travestir avec les vêtements de ma femme, sans trop de risque d'être interrompue dans mes essayages par mes enfants ou mon épouse. J'ai fait part à celle-ci de mes désirs d'être une femme. Elle dit me comprendre, mais je ne crois pas qu'elle puisse imaginer ce que cela représente pour moi.

Grâce à des logiciels de PAO et aux photos numériques récupérées sur Internet, je place mon visage sur des corps de femme, je me transforme ainsi en toute liberté. Je peux avoir la taille fine, les épaules moins larges, je peux être enceinte ou dans les bras d'un homme. Je peux essayer toutes sortes de tenues, robes de soirée, robe de mariage ou d'une autre époque. Je peux être blonde, brune ou châtain. J'ai du réaliser ainsi plus de 150 montages plus ou moins bien faits. J'aimerais bien mettre mes « photos »les plus réussies sur www.hommefleur.net dans une rubrique spéciale, ou avec une mention précisant qu'il s'agit d'un collage.

Plus récemment j'ai commencé à sortir avec une poitrine fabriquée avec 2 ballons de baudruche assez grands, remplis d'eau, et logés dans un soutien-gorge ou dans un haut de maillot de bain 2 pièces (que je peux enlever assez discrètement et rapidement si nécessaire). Après m'être d'abord promenée ainsi dans les bois, sans trop de risques, j'ai commencé à sortir en ville. Habillée en homme mais avec une poitrine tiède et souple que je sens bien, je me sens femme au milieu des gens. Depuis il m'arrive de faire les courses, de prendre le métro et d'aller jusqu'à mon travail dans cette tenue assez discrète. Cette « transformation corporelle » , qui n'est pas vraiment un travestissement, a pour moi l'avantage de me permettre de me sentir mieux sans compromettre ma vie professionnelle et mon entourage familial.

En effet, je suis peu intéressée par le maquillage, les perruques ou les accessoires féminins. C'est de me sentir femme dans mon corps qui est important pour moi.

Je suis curieuse de savoir comment j'évoluerai dans les prochaines années et je compte sur hommefleur et sur les copines pour passer encore de bons moments grâce à notre communauté virtuelle.
Bisous à vous toutes