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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Solweig

Solweig

(publié: 02-11-2004, 11:06 )

Paradoxe ? Alors que pratiquement tous les parcours féminins dont j'ai pu lire l'histoire ont débuté dans l'enfance, le seul trouble qui fût le mien à cette époque est un court épisode d'un après-midi de déguisement avec ma sœur, quand il lui vint l'idée de m'affubler de ses habits. Mon impression n'était pas nette. J'étais dominé par la honte de m'exhiber ainsi devant mes parents, spectateurs amusés de notre comédie. Cette honte m'a empêché de tirer un quelconque plaisir d'une situation qui, je me l'avoue aujourd'hui, aurait été délicieuse sans cette exhibition. Plus tôt, il me revient que ma mère avait coutume de m'acheter des vêtements un peu "limite" fille : chaussures blanches et gilet tricoté par exemple qui m'ont valu tant de moqueries à l'école que je refusais de mettre l'un et l'autre.

Est-ce là l'origine de mon goût pour les vêtements féminins ? Je ne vois pas trop pourquoi puisque j'en ai souffert... Si je ne situe pas mes premières expériences dans l'enfance, c'est que j'y suis venu fort tard : à 26 ans, sans rien connaître de l'expérience des autres en ce domaine et rongé à la fois par la crainte d'être découvert et celle d'être un être sexuellement perverti. Je n'en ai jamais parlé à ma compagne de l'époque et je profitais de moments seuls, essentiellement lors de déplacements en voiture, pour enfiler des collants et pincer à mes oreilles une paire de créoles dont le simple balancement me ravissait. Je prenais autant de plaisir à "oser" faire l'achat de tel ou tel article (culottes, bas, collants), à imaginer le jour, le moment où j'allais en faire l'expérience et, ensuite à glisser un esprit féminin dans les habits qui m'en révélaient l'image.

En fait, ces épisodes furent rares : de zéro à trois fois par an durant 7 ans. Souvent, j'ai jeté le trésor d'objets féminins accumulés quand je pensais ne plus en avoir l'usage. En 99, j'ai découvert TVQ. La relative normalité de mes pulsions féminines m'est alors apparue. Ma femme et moi nous sommes séparés. J'ai connu ma compagne actuelle. Un modèle de générosité, d'amour et de compassion. Malgré cela, il m'a fallu près de trois ans pour lui avouer ce qu'elle pressentait pourtant. Je lui ai simplement écrit une longue lettre pour lui expliquer ce que je suis, ce que je ne suis pas, ce que je ressens et ce que j'ai envie de ressentir librement. J'ai flippé dix fois en l'écrivant et à peu près autant quand je lui ai donnée et pendant qu'elle la lisait. Je m'étais éloigné et affairé à la cuisine pour occuper mes pensées.

Ses bras autour de moi et un baiser dans le cou m'ont délivré d'un fardeau qui, infini ou millénaire, n'aurait pas été moins lourd. Le poids était si grand que j'en ai pleuré et qu'il m'a fallu près de deux semaines pour prendre conscience de cette libération. Le reste est plus intellectuel. En ce qui me concerne, l'aveu fait à ma femme ne me libérait pas totalement d'une gêne de m'exhiber devant elle. Elle m'a aidé en m'écoutant, en me prêtant habits et maquillage et chaussures, en lisant tel ou tel témoignage sur le net et, surtout, en dédramatisant par l'humour, la moquerie douce.

Alors, petit à petit, je me suis laissé aller deux, trois soirs durant deux semaines à vivre quelques heures en femme : à apprendre à marcher, à sentir l'effet d'une jupe à la fois sur les jambes et sur le comportement, à serrer les jambes en toutes occasions, à me laisser aller à telle attitude ou tel geste typiquement féminin. Je me suis aperçu qu'à ce prix seulement il m'est possible de faire l'expérience de ma part de féminité physiquement bien sûr mais aussi et c'est le plus important, dans la manière même de penser. Mais je pense que j'y reviendrai.

Nous avions pris de l'avance sur le plan sexuel en ne refusant, entre nous, aucun des jeux possibles. L'usage des vêtements et la libération de mes gestes m'ont permis de sentir pleinement une partie de moi que j'ai trop longtemps refusé d'admettre. Je suis heureux, tranquille et paisible aujourd'hui. Pour tout cela, je remercie ma chérie.


Solweig


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