Sister alice
(publié: 18-05-2008, 11:19 )Rien de très original : à 13-14 ans, j'ai essayé une jupe, un collant et un corsage appartenant à ma mère devant le miroir. A peu près au même âge, dans les vestiaires de la piscine, un garçon s'est glissé derrière moi en me disant "je vais te prendre" (il a employé un autre mot, ue je vous laisse le soin d'imaginer). Je n'ai pas réagi, partagée entre l'envie, la peur, la honte, la surprise, la curiosité... Ces ébats ne sont pas allés bien loin, mais suffisamment pour provoquer chez moi une culpabilisation énorme... qui pendant 20 ans m'a poussée à rejeter tout au fond de moi à la fois mon homosexualité et mon désir de féminité. Je me suis réfugiée dans une sexualité régressive, et il m'a fallu une psychothérapie pour me réconcilier avec moi-même.
C'est après avoir annoncé, à 35 ans, mon homosexualité à mes parents, que ma part féminine a montré de sérieux signes d'impatience. Et c'est ainsi qu'Alice est née.
J'ai ouvert un blog (http://alicelamalicetv.spaces.live.com/default.aspx) qui a été un prétexte, un tuteur pour construire Alice : j'y ai raconté mes premiers pas, j'avais envie d'y publier des photos, il me fallait donc être la plus jolie possible (!!) Et j'y ai trouvé le soutien de visiteurs fort sympathiques qui m'ont donné du courage dans les moments difficiles.
Et puis j'ai rencontré par le biais d'un réseau de rencontres un homme de 60 ans avec qui j'ai eu une liaison assez chaotique et passionnelle qui a duré un an et demi environ. Il m'a énormément aidée, notamment en me donnant le courage de sortir en public. Il a été très généreux, il me considérait comme une femme, tout simplement. Il voulait qu'on vive ensemble. Le rêve, donc...
Sauf qu'il était jaloux et possessif à un point inimaginable, que la différence d'âge est devenue pesante, et surtout nos centres d'intérêt et nos modes de vie étaient très éloignés...
Après avoir envisagé assez sérieusement d'emménager avec lui, après d'innombrables séparations et racommodages, la rupture définitive a eu lieu en février dernier. Elle s'est très mal passé, mais nous arrivons tant bien que mal à nous parler normalement aujourd'hui.
Et Alice suit son petit bonhomme de chemin, se cachant de moins en moins, toujours en quête du pays des merveilles...