Sabine

(publié: 16-10-2004, 9:09 )

Bonjour à toutes. Sabine (Jean-Jacques pour les incultes), 51 ans, France, Val-de-Marne, 94.

Ma petite histoire est confuse, diffuse, et sans grand rapport avec toutes celles que j'ai lues ici. Mais pourquoi ne pas l'écrire quand-même ?

Bien qu'incontestablement attirée par la féminisation, bien qu'ayant déjà porté (en solitaire) robes, jupes et bas, deux autres fantasmes luttent avec celui-ci.

L'un est mon envie d'être attachée et soumise, l'autre mon amour des collants.

Là où vous toutes avez vécu des aventures en fille, moi je les ai vécues en collant. Sortir, se montrer en collant … Mon envie d'être femme est pourtant puissante (autrement, qu'est-ce que je ferais là ?) mais elle s'est toujours heurtée à mon indolence et ma timidité. Je recule lâchement, honte sur moi, devant les poils à raser, les ongles à laisser pousser, planquer soigneusement produits de maquillage et perruques, toute contrainte de ce style que je devine finalement agréable … si on a le courage de s'y tenir.

Beaucoup d'entre vous se sont faites surprendre à revêtir jupe, robes, bas et talons hauts. Et en gardent un merveilleux souvenir !! Moi, ce fut vêtue de collants de danse, que j'ai eue ces aventures. Ca a commencé tôt, très tôt, aussi loin que je remonte dans ma mémoire. Comme pas mal d'entre vous, c'est grâce à ma sœur que j'ai pu concrétiser mes envies ! Puis j'ai fini par vaincre ma trouille, et aller acheter moi-même les objets de mes fantasmes.

J'ai toujours associé la danse à la féminité, et j'ai donc trouvé par ce biais une manière de me sentir féminine tout en flattant mon côté exhib. L'ambiguïté des danseurs m'a toujours fait délirer ! Mon amour des collants vient probablement de cette association entre leur façon de bouger délicieusement féminine et leur collant qui les fait incontestablement garçon !

Ca ne m'a pas empêchée d'acheter aussi robe, jupe, collants de fille et bas, combiné gaine … Ni de les mettre et de me prendre (récemment) en photo avec. Pas d'expérience du maquillage, jusqu'à cette date, je ne sais donc toujours pas si je ferais une belle femme. Mais je suis persuadée que si !

Mon autre envie, celle des attaches, ligotage, bondage comme on dit, n'a jamais été découverte par des tiers. Sans doute que je l'ai cachée plus soigneusement, la peur de me faire voir avec des chaînes cadenassées contraignant mon corps (en collant, j'ai toujours groupé les deux choses) étant beaucoup plus forte.

J'ai donc, en solitaire, revêtu robe ou jupe, et collant de fille. Mais mes instants de liberté, je l'avoue, furent bien plus utilisés à ces auto attaches qui me voyaient enchaînée et menottée, terriblement excitée de l'être, et finissant souvent par jouir dans le collant moulant (ce qui mettait un terme à l'aventure, bien entendu). Vis à vis de la plupart des copines, c'est une déviation, ce fantasme, je l'avoue. Certaines ne le comprendront absolument pas, d'autres le devineront et en souriront peut-être … Mais bon, je n'y peux rien.

J'ai vécue quelques trente visites chez un ami dominateur qui aimait attacher et contraindre, donc mon opposé, donc fait pour moi ! Nulle tenue de fille avec lui, hélas, et je n'ai pu vivre mes longues heures de contraintes par les liens en robe ou en jupe, ce qui m'aurait pourtant comblée. Mais j'étais en collant, quand-même … Par deux fois, j'ai mis devant lui une petite jupe de plastique brillante et noire, espérant l'amener à je ne sais quoi, mais il n'a pas réagi, et j'ai laissé tomber.

Mon envie d'être entièrement femme reste donc toute neuve, encore inutilisée avec des copines …

Je me rattrape avec l'imagination ! J'ai écrit quelques histoires (dont une fort longue) sur ce site. Si d'aventure vous lisez les textes de Sabine dans 'Au gré de ma plume' , sachez que c'est moi, coincée dans mes contradictions, tiraillée par des envies diverses, incapable de … conclure et d'oser vraiment autrement que par le biais du roman.

Encore à 51 ans chez mes parents, ce qui ne facilite pas les rencontres, je vais bientôt aller vivre ailleurs, avec un ami. Car en plus, bien que peu portée sur le sexe, je suis homo … Dans vos petites histoires, il est rare de trouver des copines homo, du moins qui avouent l'être. Là encore, je diffère de la 'norme' … Même mes différences sont différentes !

J'ai lié relation (encore virtuelle pour l'instant) avec deux d'entre nous, dont l'une m'est devenue fort proche, bien que nullement attirée par mes autres fantasmes. Je partage ses envies, ses espoirs et ses désillusions. Je l'admire de savoir forcer son destin, grappiller de bons moments sur la vie pas drôle, et rester ainsi agréable et naturelle.

Une autre copine, qui elle partage mes envies de soumission et d'attache, correspond régulièrement avec moi. Alors bon, pourquoi pas cette brève petite histoire, puisque toutes nous sommes différentes, toutes nous avons besoin de nous serrer les coudes pour tenir face à la norme.

Voilà pour le moment, les copines. Je terminerai en vous disant mon admiration pour celles qui osent, qui vont jusqu'au bout, qui disent merde au reste du monde et vivent leurs fantasmes envers et contre tous. Et sur TVQ, il y en a un paquet … Isabelle, on t'adore !

Sabine.