Manon T

(publié: 16-10-2004, 9:44 )

Mes parents étaient très religieux et avaient un sens très aigu de la morale. Dès l'âge de six ou sept ans, on m'avait déjà bien inculqué l'idée qu'il était péché de coucher avec une femme avant le mariage et qu'il était aussi péché de le faire en pensée. Il était tout aussi mal, pour un garçon de penser à des femmes nues en rêvant de les caresser.

Le raisonnement d'un enfant est souvent étrange. Pour contourner le problème, je me mis à m'imaginer être une femme me faisant caresser par un homme. Puisque tout était imaginaire, il ne pouvait donc pas y avoir de péché réel! C'est formidable n'est-ce pas ? A partir de cette époque, je me couchai le soir en phantasmant dans le sexe opposé.

Avec les années, mes rêves et mes phantasmes devenaient de plus en plus complets et complexes. Lorsque je me couchais, j'entrais dans un autre monde. Un monde qui, avec le temps m'était devenu familier. Aujourd'hui, mes craintes face au péché se sont passablement émoussées et bien que je ne me sois jamais marié, il est passé plusieurs femmes dans ma vie. Lorsque l'une d'entre elles partageait mon lit, c'est à elle que je pensais. Par contre, lors des longues périodes où je me retrouvais seul, je revenais continuellement à mes anciens phantasmes. Des phantasmes que j'entretenais maintenant depuis près de trente ans.

Depuis plus de trente ans, je m'amusais à être une femme dans mes rêves et je portais, en imagination, des robes et tout ce qui va avec... Et un jour, j'ai voulu en avoir le coeur net. Dans la réalité, était-ce si agréable? J'ai commandé par catalogue, ma première robe et mon premier soutien-gorge et je me suis acheté un bâton de rouge à lèvres. Quand je me suis habillée et maquillée pour la première fois, j'avais en rêve, déjà plus de trente ans d'expérience dans le monde des jupons et le tout s'est fait naturellement.

Je n'ai jamais pensé que la nature avait fait une erreur en plaçant une femme dans un corps d'homme. Je suis bien ce que je suis et j'en suis satisfait. Par contre, lorsque je me glisse dans une robe, j'en suis très heureuse car c'est une seconde nature, pour moi, depuis des dizaines d'années.