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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Béatrice Myriam

Béatrice Myriam

(publié: 17-10-2004, 8:31 )

Chapitre Un
Mon Enfance

Je suis né garçon voici 49 ans dans un petit bourg de Suisse Romande, non loin de Genève.

Vers l'âge de 5 ans, pour autant que je me souvienne très exactement, je ne voulais pas être ce garçon à qui on apprenait les bonnes manières de garçon: être gentil avec ma soeur, ne pas la frapper. C'est à cette époque déjà, que ce sentiment profond d'être une fille naissait en moi; je voulais déjà m'habiller comme ma soeur.

Ce sentiment est resté en moi; je refusais la violence des garçons à l'école, préférant de loin la compagnie des filles. Mais, je ne m'habillais pas comme elles jusqu'à un événement important qui fut un tournant en matière de choix vestimentaire. Un après-midi de congé, une camarade de classe m'invita chez elle pour jouer; nous avions 7-8 ans. Après un moment, elle me demanda d'échanger nos vêtements; à l'instant, une angoisse intérieure monta en moi, je pris peur et refusai net ce moment tant attendu. Puis un peu plus tard, je lui dis que j'étais d'accord, mais que je voulais choisir moi-même mon costume, car elle était en jeans. Elle m'emmena dans sa chambre, je me déshabillai et elle me sorti sa garde-robe. C'est ainsi que j'eu ma première expérience des vêtements féminins, j'ai joué tout l'après-midi vêtue d'un petit pull à col roulé et d'une petite jupe plissée bleue marine. Je me souviens bien de cette merveilleuse sensation d'être enfin la fillette que je voulais être au fond de moi-même.

Chapitre Deux
Les Débuts de Béatrice Myriam

Après cette expérience, je n'ai jamais plus porté des vêtements de fille, jusqu'à l'âge de 11 ans, où ce sentiment d'être une fille refit surface de façon intense. Je me suis mise à emprunter les robes et les jupes de ma soeur, pour les porter dehors dans un bois voisin; et ça recommençait chaque nuit. J'aimais bien aussi les cordes à linge pour essayer les tenues féminines (même mouillées) suspendues sur les fils.

Vers 13 ans, à l'école, nous avons eu un nouveau camarade de classe qui avait une soeur, je me suis très vite lié d'amitié avec lui et nous passions beaucoup de temps ensemble pour écouter de la musique et faire de la radio (son hobby). Nous étions tout le temps chez lui, et un jour, je découvris dans la salle de bain du 1er étage à côté de sa chambre, une jupe écossaise plissée de sa soeur. De suite, je me suis enfermée et je l'ai enfilée. Un plaisir immense m'envahit, je ne pouvais plus décoller de la salle de bain.

Les jours suivants, je m'enhardis à aller dans la chambre de sa soeur et fouiller ses armoires; je découvris un véritable trésor de beaux vêtements, des robes, des jupes, des blouses en quantité. L'instinct m'ayant complètement fait oublier les dangers, je me suis déshabillée et je me suis complètement travestie, essayant toutes les robes et toutes les jupes de sa soeur; je me trouvais très belle ainsi vêtue. Mon camarade, étant dans sa musique, ne s'est aperçu de rien du tout, il a cru que j'étais partie. Ce manège a duré 2-3 ans; sa soeur a dû s'en apercevoir, car elle laissait toujours des vêtements bien rangés sur son lit quand elle n'était pas là, et ne disait rien quand je partais avec une jupe pour la mettre à la maison.

Chapitre Trois
L'Adolescence

Un jour, vers l'âge de 16 ans, ma mère découvrit une jupe et une blouse de ma soeur dans mon lit (ce qui devait arriver); elle se mit à crier, me traitant de tous les noms, dont celui de PD, mon père me frappa aussi, j'étais la honte de la famille. Sur cela, je décidai de quitter la Suisse pour aller apprendre l'allemand près de Dortmund en Allemagne; je trouvai une place dans une fabrique, où un travail à la chaine m'attendait. Je logeais chez une dame âgée, veuve depuis peu, j'avais donc suffisamment d'espace pour moi. Dès que j'eu mon premier salaire, je décidai d'aller me ballader en ville et faire quelques achats.

Quel ne fut pas mon étonnement quand je me dirigeai presque instinctivement vers le rayon des jeunes filles: je regardai les jupes, les robes, les chaussures à talon, et non sans une certaine apréhension, je m'achetai mes premiers vêtements de fille, une minijupe, un pullover, des collants et des chaussures. J'allai même dans un supermarché m'acheter du maquillage. Ce fut une jolie garde-robe qui au fil des mois garnissait mon armoire. Je sortais ainsi parfois, mais le plus souvent j'étais dans ma chambre à m'admirer comme une adolescente. À ce moment-là, je décidai aussi de laisser pousser mes cheveux avec une raie au milieu. Très souvent, j'avais sous mon pantalon de mec, une minijupe, que je m'empressais de faire apparaître aux toilettes ou derrière des cartons. Je quittai l'Allemagne après un an de séjour pour reprendre mon travail dans un commerce de Genève.

Jusqu'à l'âge de 21 ans, je demeurai chez ma mère, avec des périodes très difficiles; ne pouvant exprimer ma féminité, je devins agressif. Aussitôt que quelqu'un s'opposait à mes volontés, j'étais très mal dans ma peau. Souvent, j'ai jeté mes robes, souvent je déprimais, mais je sus installer une bonne façade pour l'extérieur et je déployais nombre d'activités sociales pour fuir cette réalité féminine qui montait en moi.

Chapitre Quatre
Jeune Adulte

C'est à l'âge de 21 ans que je décidais de quitter la maison pour commencer une école d'infirmière. Je pris donc un petit appartement en ville à Genève (payé par mon père) et commençai les études tellement souhaitées depuis l'âge de 11 ans.

Cette période fut une des plus féminine de ma vie. Car j'avais décidé dans ma tête que j'étais une fille et que la nature s'était trompée à mon égard, je refusais ce sexe d'homme, je le cachais, le serrais toujours entre mes cuisses, je ne le voulais plus. À cette période, je fis connaissance d'amies et d'amis avec lesquels je ne me gênais absolument pas de porter la minijupe, des filles me donnaient parfois leurs vêtements. J'ai même loué une chambre à mon cousin sans que cela ne le dérange. Je sortais souvent en fille, avec une amie très proche, nous nous sommes même déjà embrassées dans la rue. Parfois, j'étais invitée chez telle ou telle, je me déplaçais à mobilette, jupe au vent ou parfois en voiture ainsi vêtue.

À 24 ans, je fis la connaissance d'une fille beaucoup plus jeune que moi, et très vite ce fut le grand amour; je lui dis que j'étais à l'intérieur de moi une fille, que je me sentais femme, elle a pleuré un moment, puis elle me dit qu'elle m'acceptait comme cela. Quand nous avions des relations intimes, c'était pratiquement toujours entre filles, et c'est comme cela que j'ai eu mes plus fortes relations. Malheureusement, cette amie me parlais que depuis toute petite elle ne voulait plus vivre sur cette planète, et un jour, elle mis ce désir à exécution en se donnant la mort. Ce fut pour moi un deuil profond, dont j'ai mis des années pour en sortir.

Chapitre Cinq
Mes Amours

J'ai eu la chance de rencontrer une fille pleine d'amour qui m'a aidée à ressortir de ce deuil, et nous avons décidé de nous marier. Je lui ai bien dit avant que je me sentais femme et que je m'habillais en femme, elle accepta que je porte la jupe à la maison, mais cela ne dura pas et elle commença à me refouler, ce qui nous entraîna sur le chemin du divorce quelques années après. Actuellement, j'en suis à mon deuxième mariage, avec une femme qui m'a acceptée ainsi durant quelques années, mais qui depuis quelques temps me refuse ainsi; ce qui fait qu'entre nous il y a quelque chose qui est cassée, malgré que sur beaucoup de points nous nous comprenons bien. Je profite de chaque instant pour m'habiller en femme totalement: le matin avant de partir au travail, lorsque que ma femme travaille le week-end, etc. Je continue de m'acheter de temps en temps des vêtements féminins; j'ai une impressionnante garde-robe, plus que les vêtements d'homme, que j'ai de la peine à porter. Actuellement je suis à un tournant et je pense à rencontrer un médecin spécialisé dans ce domaine.

Chapitre Six
La Conclusion

Mes parents n'ont jamais consulté un médecin à mon sujet; ils se sont seulement contentés de m'humilier et de me traiter de PD. Plus tard, j'ai eu l'occasion après une tentative de suicide de consulter un psychiatre éminent sur ce sujet, et qui devait statuer si je pouvais continuer ma formation d'infirmière. Ce psychiatre ne semble pas avoir fait grand cas de ma situation, en me disant que ce n'était pas grave et cela passerait. Dans cette foulée, j'ai accepté de me faire suivre en thérapie de soutien dans un centre de quartier, mais je n'arrivais pas à me faire comprendre et en ressortait des plus angoissés, angoisses que j'allais passer dans les boutiques à m'acheter des vêtements.

La transformation, j'y ai pensé très souvent, mais la culpabilité pris le dessus, la peur aussi, mais aussi ma démarche spirituelle qui ne m'autorisait pas à passer à l'acte de ma transformation en femme. J'ai eu pas mal d'approches holistiques dans mon cheminement, une formation de sophrologue, une formation en médecine naturelle, des démarches dans les deuils. Tout cela n'a rien changé à ma situation, je m'habille toujours en femme et pleure toujours intérieurement quand je vois une fille à qui j'aimerais ressembler, je déprime souvent en pensant avoir passé à côté d'un bonheur plus complet, car je sens qu'il me manque quelque chose pour être bien dans ma peau, être plus heureux. Je ne sais pas encore ce que je vais décider, je suis en pleine réflexion et je recherche quelqu'un qui puisse m'aider dans ce domaine.

Il y a aussi un aspect qu'il ne faut pas négliger dans notre situation de travestis ou de transsexuelles, c'est la souffrance de notre entourage, celle de nos parents, de notre famille, de notre conjointe ou compagne. Prendre conscience aussi de ce qui se passe en eux en rapport avec notre problème d'identité, cela les remet aussi en question, des révoltes peuvent avoir lieu, des crises, du désespoir parfois. Nous ne sommes pas seules dans notre souffrance, pensons-y !!!

Chapitre Six
Femme jusque dans les tripes

Chères amies,

Etant mariée à une femme d'une grande beauté intérieure, d'une sensibilité propre aux femmes asiatiques, une femme que j'aime beaucoup, de laquelle je n'ai aucune envie de me séparer, vous comprendrez certainement ma douleur profonde à ce que je vis depuis quelques mois, c'est-à-dire depuis le jour où elle a refusé de me voir porter les vêtements qui sont réellement les miens, la robe, la jupe, et tant d'autres habits que ma peau vibre tant elle aime s'y voir enveloppée. Vous comprendrez ma douleur et ma révolte face à une situation de rejet par la femme qu'on aime. Que je la comprends de ne pouvoir me voir ainsi, car elle a épousé un homme, qui n'a jamais caché ses penchants pour le port de la jupe, mais qui pensait que cela passerai avec le temps.

Ma souffrance est telle que parfois j'en arrive à vouloir me faire du mal, la révolte gronde en moi très souvent, car je ne sais plus où j'en suis, une femme, un homme ? Et à chaque fois que je me pose cette question, la réponse s'impose à moi.... Je suis une femme.... Oui parce que je ne peux m'empêcher de me changer dès mon retour du travail, et même parfois le matin avant d'y aller, remettre le pantalon pour sortir de la maison est un vrai cauchemard. J'ai envie de partir comme cela. Presque tous les matins, je sors de la maison pour aller chercher le journal livré à 5 h.30. J'en profite pour faire un petit tour dans le chemin où j'habite, pour voir à la lumière des lampadaires ma jupe flotter au vent.

Il y a 4 mois, je suis allée consulter un médecin psychiâtre, 3 premières consultations et des tests de personnalité chez une psychologue, m'ont permis enfin de mettre à plat mon problème, et de le reconnaître comme une réalité et non pas comme un fantasme uniquement. Mon épouse à également été entendue par mon médecin. De penser, d'imaginer être une femme est une chose, mais de se retrouver devant le médecin et de lui étaler le problème en est une autre. Être face à cette réalité que l'on est un homme qui veut être une femme, et de devoir le formuler clairement, dire que notre démarche est d'aller vers un changement de sexe est quelque chose que je n'aurais jamais pensé oser dire un jour.

Il y a quelques jours, j'ai eu un rendez-vous avec le chef de clinique de mon médecin (celle-ci étant malade). Il a, à ma demande, invité la psychologue à l'entretien, car j'ai demandé une clarté et une transparence dans les dialogues. Et bien, j'ai eu un choc quand elle m'a révélé les résultats. A chaque parole, l'émotion montait en moi et les larmes coulaient sur mon visage. Sur tous les points elle avait raison : La souffrance intérieure, la tristeese latente, la dépréssion latente, l'hyperémotivité, l'angoisse, mais surtout elle a perçu ma dualité masculin/féminin, elle a vu mon ambivalence et mes penchants transsexuels.

Pour moi, ce fut un choc, car il y avait là une reconnaissance de ma souffrance profonde. Ensuite le médecin m'a dit que j'avais bien fait de consulter, car j'étais au bord de la rupture, ayant depuis tant d'années fonctionné avec des mécanismes d'adaptation à la société, car ne pouvant être ce que je suis intérieurement. Mais maintenant, le gros morceau du travail est à venir, car nous allons fixer prochainement les modalités des pro- positions de thérapeutique à mettre en route. Le médecin m'a aussi demandé si j'en avais parlé autour de moi, je lui ai répondu que des amies très chères sont au courant, que certaines m'ont donné leur appui inconditionnel à ma démarche. Il m'a dit aussi que je devais en parler, mais bien cibler à qui.

Le lendemain, j'en ai parlé à mon épouse qui a été très émotionnée, mais surtout très déterminée à ne pas accepter de compromis pour que nous puissions encore espérer de rester ensemble.

Ma vie deviens de plus en plus compliquée, car je suis totalement dans la confusion, je ne sais plus où j'en suis dans ma tête, j'ai peur de franchir le pas, mais j'ai aussi peur de continuer sans faire quelque chose pour moi. Je dois absolument, maintenant, prendre du temps pour moi, afin de me retrouver avec Béatrice et faire le point. Heureusement j'arrive encore à bien fonctionner dans mon travail et pour l'association bénévole dont je m'occupe, mais je dois absolument retrouver les moyens de ressourcement que j'ai perdus l'habitude d'employer pour me déconnecter des soucis en provenance de l'extérieur.

Chapitre Sept
Le Présent

Recevoir

Quel bonheur de pouvoir recevoir des amies chez soi, les accueillir en tant que femme d’intérieur, leur préparer un repas avec amour, même un lit dans un endroit pour dormir durant un week-end. Oui, cette expérience j’ai pu la vivre dernièrement, et le plus grand bien est venu m’envahir; Béatrice Myriam a enfin renoué le contact avec l’extérieur, avec les amies, les amis qui l’aime vêtue ainsi, dans sa peau de femme. Ce vécu me rappelle il y a vingt cinq ans, lorsque dans mon quart de siècle, je recevais chez moi, vêtue d’une minijupe, je me rappelle aussi que je sortais seule ou accompagnée en ville, à pied ou à mobilette, que j’étais invitée chez des amies. Mais le temps a passé et les choses ont changé, Béatrice Myriam a pu vivre sa vie avec des hauts et des bas comme nous toutes, mais aussi avec le concours par période de l’épouse.

Je disais donc, quel bonheur de recevoir enfin des amies à la maison. Tout d’abord, ce fut le tour d’une amie femme qui m’accepte et me soutien depuis plusieurs mois; souvent elle me téléphone pour me demander comment va mon moral, vient me voir spontanément au travail entre deux rendez-vous, cela dans la simplicité du souci de mon bien-être psychologique. Béatrice se devait donc une fois de se présenter, d’inviter celle qui fut la première à l’accepter et la soutenir dans sa démarche. L’invitation a été fixée pour un dimanche midi, et après une nuit calme et tranquille, Béatrice s’est douchée, puis épilée les jambes, les mains, cela ayant déjà pris plus d’une heure, elle s’est rasée de près, de très près, le plus près possible afin de cacher cette peau masculine et cette barbe trop apparente pour laisser transparaître sa féminité. Je me suis maquillée, avec un premier fond de teint un peu plus foncé que d’habitude, je le laisse sécher, puis plus tard je pose un fond de teint plus clair, pas trop, je laisse à nouveau sécher, puis j’apporte un peu de couleur rosée sur mes joues, sur mon visage de femme, vient aussi le moment de me faire les yeux, je choisi un bleu clair, que j’applique avec douceur, mais en tremblant un peu quand même…. Je me maquille pas tous les jours…. Puis, j’applique du ricil d’un bleu plus foncé qui complète ainsi le regard féminin de Béatrice Myriam. Enfin, je choisi un rouge à lèvres un peu marqué, afin de renforcer ma féminité, je pose un " tour de cou " noir pour cacher cet attribut masculin qu’est la glotte, et je termine par mes cheveux, dont je laisse la longueur flotter sur mes épaules. Voici maintenant que Béa va choisir les vêtements… là, ce n’est pas simple, une vraie fille devant son armoire et son miroir, des essais longs mais agréables, je fait le tour des blouses, des jupes pour voir laquelle serait la plus belle pour recevoir mon amie, je trépigne, le temps passe et je n’ai pas encore préparé le repas. Enfin, je trouve une blouse rouge, une jaquette noire légère par dessus et une jupe droite, une paire de chaussures à talons et voilà, Béatrice est enfin prête…

Ouf, juste le temps de préparer le repas que depuis la fenêtre j’aperçois mon amie qui parque sa voiture, je sors pour l’accueillir, je suis impatiente de connaître sa réaction. Je ne vois dans son regard aucun jugement, simplement il brille et me sourit, mon amie me fait la bise et me dit que la voix devrait être travaillée un peu, mais qu’elle ne me reconnaîtrait pas si elle me croiserait dans la rue. Nous passons au salon un instant, elle trouve que Béatrice est bien, que je passerais bien comme femme, cela la dérange pas de me voir ainsi, au contraire elle respecte mon choix et trouve que la féminité me convient bien. Nous passons ainsi toute l’après-midi à parler, elle me donne quelques conseils de fille et me propose même de sortir un jour en boîte au aller au restaurant ensemble. Dernièrement, elle m’a même invitée à venir passer la soirée chez elle en la présence de ses deux filles. Je lui suis très reconnaissante du soutien et de l’amitié sincère et authentique qu’elle m’apporte, car j’en ai vraiment besoin en ce moment.

Recevoir encore

Que d’invitations à honorer ces derniers temps, car trois jours avant mon amie, c’est au tour de Véronika, amie qui s’exprime aussi sur le site de TVQ, Véronika vient également de la Suisse Romande comme moi. La possibilité qui s’est offerte à nous de pouvoir nous rencontrer et de pouvoir parler de nos deux vies fut un bien, autant pour l’une que pour l’autre, car j’avais besoin de rencontrer une personne ayant les mêmes soucis que moi dans ce domaine complexe et souvent incompris du travestisme et de la transsexualité. Après avoir tourné avec sa voiture durant près de une heure dans le secteur, Véro se présente enfin chez moi. Je l’ai reçue en parfaite hôtesse, et même, je me suis faite les ongles. Cette rencontre à été très riche et nous avons pu voir combien nos chemins se ressemblent par moment, mais aussi combien une personne souffrant du syndrome de Benjamin comme moi peu se trouver devant l’impossibilité de pouvoir vivre sa vie comme moi je peux la vivre, cela malgré que j’ai moi aussi mes propres obstacles, et je me plaint encore …. J’aimerais là aussi encourager Véronika à pouvoir un jour en parler à son épouse, cela allège considérablement le poids de la souffrance, mais je la respecte, car elle respecte sa famille qui n’est au courant de rien.

Dix jours plus tard, j’accueille avec un grand plaisir Mary Pierre de France. Là aussi les possibilités de rencontre étaient restreintes, mais nous pu vivre en femme durant tout le week-end, nous avons parlés de nous, de nos vies, de nos démarches, proches sous bien des points. La venue de Mary Pierre a été très importante pour moi, car elle m’avait écrit quelques semaines auparavant un message emprunt d’une profonde gentillesse, mais aussi d’une parfaite lucidité, j’ai beaucoup apprécié ce message, mes larmes ont coulés à sa lecture, et il m’a beaucoup fait réfléchir sur MA VIE, et que nul ne peut me juger depuis LEUR VIE. Cela est vrai, car ma vie n’est pas celle des autres, aussi proches de moi qu’ils puissent être !

Avec Mary Pierre, nous n’avons pas seulement parlé chiffons, mais aussi de nos activités, mais aussi du vécu de la rencontre de janvier, avec photos à l’appui. J’ai pu en tant que maîtresse de maison, confectionner de bons petits plats à cette amie de passage, amie qui a un taux d’écoute élevé, une compréhension à l’égard de ses compagnes de fortune que nous sommes. Béatrice Myriam a été heureuse durant ce week-end, malgré les moments de découragement perçus par Mary Pierre, mais il est vrai que je suis à un point de décision important, je suis au pied du mur de la décision de continuer sur la voie de la transformation. Nous avons parlé de mes peurs, de mes craintes de commencer un traitement hormonal. Enfin, il est bon de parler de soi avec quelqu’un qui est comme ce soi. Je constate combien nous devenons humble et tolérant lorsque nous-mêmes sommes confrontés à une souffrance intérieure qui nous ronge sans discontinuer. Merci Mary Pierre pour le grand bien que tu m’as faite durant ces heures passées ensembles, car tu n’as pas hésité à prendre plusieurs moyens de locomotion pour me rejoindre à Genève, et ta simplicité, ta présence m’ont beaucoup aidée.

Le lendemain des recevoirs

Quel lundi ! ! ! D’habitude, le lundi est le jour le plus difficile de la semaine, car nous devons nous mettre en route, et il y a le week-end derrière, et devant toute la semaine restante à travailler. Je disais donc " quel lundi ! ! !", car ce lundi-là, fut un des plus dur vécu depuis plusieurs mois. D’abord, il y a eu le départ de Mary-Pierre, puis le début de la journée. Reprendre une vie d’homme après avoir vécus deux jours pleins en femme est très difficile à vivre, ne plus sentir la jupe sur les cuisses, le maquillage sur le visage, les cheveux qui caressent notre visage est très difficile à vivre. Les émotions sont montées à vitesse grand V, émotions ressenties au fond de mes tripes, se traduisant par des larmes coulant de mes yeux à chaque fois que je pense à moi, à mon avenir ou mon non avenir de femme. De plus en plus je sens cette féminité prendre place en moi, et la détermination s’installer dans mes pensées, seule obstruée par mes peurs, mes attachements. Dans ma tête, cela travaille aussi à vitesse grand V. Ce jour là, j’avais aussi un entretien avec mon médecin, nous avons parlés de sexualité, et je lui parle aussi de mon désir de commencer un traitement hormonal, il me rétorque que je dois vivre en femme dès le début du TTT. Enfin, ce ne sera pas pour le 1er avril, car je dois préparer mon entourage à ce changement. Manifestement, je n’étais pas bien ce jour là, nostalgie de la femme qui est en moi, nostalgie de la femme que je ne suis pas ..encore… Heureusement que mon amie a senti ma tristesse, mon désarroi, et qu’elle m’a téléphoné et remonté le moral. Merci à toi amie de Coeur, merci.

Le dire à sa soeur cadette

Depuis longtemps, très longtemps, j’avais envie de le dire à ma sœur qui habite à 60 km de chez moi. Après plusieurs tentatives, et après lui avoir dit que je voulais lui parler et que pour c’était important, j’ai combiné mon déplacement à un salon de la santé avec la visite à ma sœur, à qui j’avais demandé que l’on puisse parler entre 4 yeux. Arrivée chez elle, nous avons bu un thé froid avec son mari et sa fille de 17 ans, puis elle leur a demandé de nous laisser dans la véranda pour que nous puissions parler. Je la teste en lui demandant si elle se rappelait, bien que plus jeune que moi, de mes problèmes d’enfance. Eh bien oui, elle s’en rappelle, même quand ma mère avait découvert la jupe dans mon lit, et le courrier que j’ai du avoir avec elle pour m’expliquer et lui faire comprendre que j’étais une fille et non pas un garçon. Elle se rappelle aussi quand je lui en avais reparlé plus tard à mes 22 ans. Elle en avait aussi parlé avec ma première épouse, qui s’était confiée à elle.

Je lui raconte donc encore plus en détail quelle a été ma vie jusqu’à maintenant, ma vie de femme en cachette, ma vie de femme en sortie, mes relations avec mes deux épouses, ma relation avec la femme que je suis, ce que je vis, ma souffrance, ma thérapie, les raisons de ma tentative de suicide à 23 ans. Contre toute attente, elle me dit qu’elle s’attendait à ce que je lui parle de cela, car elle ne comprenait pas pourquoi j’ai résisté autant de temps à cette souffrance, elle comprend que l’on peut avoir envie d’en finir en vivant ce que je vis. Je lui dis combien je me sens bien en jupe, maquillée et combien j’ai hâte de sentir mes cheveux tomber sur mes épaules.

Merci petite soeur de me dire que tu ne peux plus me voir triste et souffrir ainsi, merci de me dire que je dois faire le nécessaire pour être heureuse et que si être heureuse s’est passer par la transformation il faut y aller, ne pas hésiter. Merci de me dire que tu me soutiendras, toi, ton mari, tes filles, merci de m’accepter telle que je suis. Merci de me dire que je ne dois pas me soucier de ce que penseront les autres, que c’est ma vie, mon chemin. Merci.

Le redire à son épouse

Ce jour-là est bien arrivé, il a fallu que je parle de mes rencontres thérapeutiques avec mon épouse. Dur pour elle, frustrant, révoltant, je sentais la révolte, la colère monter toujours plus chez elle. Lui dire que je voulais aller dans le sens d’une féminisation m’était difficile aussi, mais être clair était aussi important. Je lui ai conseillé d’aller voir le médecin qui m’avait suivi au début. Les jours qui ont suivi, c’est Béatrice Myriam qui s’est présentée à elle, maquillée, les cheveux sur les épaules, et cela à été difficile, mais nous avons pris conscience que nous devions nous séparer pour un temps d’abord, la suite on verra plus tard. Elle a pu comprendre combien Béatrice est présente, combien j’ai besoin qu’elle se manifeste, combien elle est impatiente d’évoluer normalement dans la société. Les jours qui ont suivi, la tolérance et l’amour étaient de mise, nous nous aimons, mais elle ne peut supporter que Béatrice Myriam se manifeste, du reste, elle ne connaît pas mon nom encore..

La visite à mon amie.

Dimanche soir dernier, mon épouse devant travailler de nuit, j’ai dû l’amener à son travail pour 21 h.30, et après avoir évolué toute la journée vêtue de mes plus beaux habits féminins, j’ai préparé le complément dans un sac et sans autre forme de procès, j’ai emmené mon épouse à son travail en enfilant juste une petite veste sur les épaules. Mon épouse ne m’ayant rien fait remarqué sur mon habillement, je me suis " grisée " de me sentir vraiment femme au volant. Puis ensuite, après l’avoir déposée, je suis allée en dehors de la ville dans un coin tranquille pour me maquiller et enfiler mes cheveux, changer de veste pour une plus féminine, et suis allée chez mon amie qui m’avait invitée ce soir. Femme je suis, femme je me présente chez elle, quelle joie de croiser des gens dans la rue, de sonner chez quelqu’un. Mon amie m’accueille chaleureusement, me défait de mon manteau, elle me complimente sur mon maquillage, plus léger que la dernière fois, trouve que je suis bien habillée, simplement. Elle m’offre à boire et m’invite à m’asseoir au salon. Nous avons conversé toute la soirée et une partie de la nuit, et quel bonheur de pouvoir parler entre femmes. Puis vers 1 h.30 du matin, je décide de reprendre le chemin du retour, 5 km en voiture, traverser la ville, faire face aux regards des autres automobilistes aux feux rouges, j’étais vraiment heureuse de faire enfin cette sortie en femme, expérience que je n’ai plus vécue en public depuis 24 ans environ. Merci de m’avoir lue et à bientôt pour la suite des aventures de Béatrice Myriam.

Chapitre Huit
La décision

Chères amies, voici de nombreux mois sans nouvelles de ma part, bien sûr, il y a eu le voyage à Provincetown avec Claire et Marie-Jo et son compte-rendu sur le site, mais des nouvelles toutes fraîches rien. Et bien en voici quelques unes.

Depuis lors, au retour de Montréal, tout en moi s’est mis à brasser, de haut en bas, de long en large dans ma tête, dur de vivre sa transsexualité, dur de devoir affronter le psychiatre et lui raconter que j’ai aimé ce que j’ai vécu, aimé vivre comme la femme que je suis, lui dire, oui, j’y vais maintenant. C’est ce que j’ai fait, lui dire que je voulais commencer ma transformation physique vers mon sexe de prédilection, le féminin.

Il est d’accord, et me voilà en 3 jours chez l’endocrinologue, qui accepte à son tour, mais souhaite que je maigrisse et soit attentif à mon cholestérol à la limite supérieure du tolérable et, aussi ma tension artérielle un peu haute à cause du stress de mon travail. Je maigris donc, en mangeant normalement, mais peu, mais cela c’était sans compte les réactions de mon corps, il réagissait un peu trop vite, et je me suis mise à perdre pas mal de poids en peu de temps, ce qui m’a déclencher des problèmes importants de santé, mais heureusement je n’avais pas commencé l’hormonothérapie. Maintenant je vais beaucoup mieux, je n’ai jamais été aussi bien depuis longtemps, j’ai posé 10 kg que je ne reprends pas malgré les hormones.

C’est le 25 septembre que j’ai pris ma 1er dose d’oestrogènes, et au fil des semaines, je me suis senties différentes, psychologiquement certainement, il y a 1 semaine j’ai changé le traitement pour la Diane 35, mon corps réagit très bien, ma tête aussi, j’ai maintenant lâché prise de pensé que je pourrais guérir autrement que par le passage de la transformation, je multiplie les recherches sur l’opération, les épilations de différents types, là merci Claire pour tes impressions et tes conseils, j’en vais ce jeudi en France pour tester l’épilation au laser et ce vendredi je fais un test à Genève même, il y aura certainement une grande différence de prix (car pour nous la France est moins chère). Je me réjouis d’attaque ce point sensible, car après une longue hésitation qui je crois est nécessaire dans notre situation, je me décide.

De plus en plus je pense féminin, je parle de moi au féminin, et je ne peux voir qu’un visage féminin dans le miroir. Ma voix commence gentiment à changer, j’y prête beaucoup attention. Plusieurs de mes amies reprennent des photos de moi qu’elles ont en possession et me disent toutes que j’ai déjà un visage de femme. Moi qui me rongeais les ongles par angoisse, j’arrive maintenant à les laisser pousser.

Mais ne croyez pas que tout est rose chaque jour, cela est souvent très difficile, souvent je " flippe " et les larmes coulent de mes yeux, mais une chose est sûre, c’est que je prends le chemin de la féminisation et pour l’instant je m’en porte très bien, toute ma famille me soutient et ils veulent m’aider. Pour mon épouse, c’est bien sûr beaucoup plus difficile, mais nous avons parlé de nous séparer d’ici quelques mois, il ne faut pas bousculer, car chacun va à son rythme et c’est important de le respecter.

Mon rythme à moi, j’essaye d’en prendre conscience est également je le respecte, je fais les démarches lentement, mais sûrement, comme je le sens, je laisse parler mon intuition. Ce qui est bien, c’est de se relaxer afin d’apprendre à écouter son corps et son esprit, écouter ce qu’ils ont à dire sur le chemin que nous prenons. Personnellement pour avoir une longue pratique d’enseignement et de vécu de la relaxation, je pense que cela est nécessaire pour le travail d’acceptation de notre nouvelle identité. Je pratique également de plus en plus la méditation, étant croyante, cela me semble également indispensable de se lier à nos croyances, là aussi nous trouvons beaucoup de réponses à nos interrogations. Mais dans ce domaine, la liberté de chacune est indispensable, nous ne pouvons donner des conseils, mais seulement parler et faire profiter les autres filles de notre propre vécu.

Maintenant, je me sens de mieux en mieux dans ma peau de femme, je respecte ma peau d’homme qui lentement s’efface, je la respecte d’autant plus que durant de nombreuses années je l’ai rejetée, haïe au point de faire une tentative de suicide. Certainement que ma non acceptation de mon état de mâle à été à l’origine de bien des maux de mon existence. Mais, je suis bien consciente que je ne résoudrais de loin pas tout en enfilant ma peau féminine, je reste vigilante, à l’écoute de la vie qui se transforme en moi.

Myriam est en train de naître à une nouvelle vie, elle remercie Didier de l’avoir amenée jusqu’ici tant bien que mal, Didier s’est épuisé à lutter, Myriam telle une chrysalide va faire revivre l’être profond qui sommeille de trop depuis de nombreuses années. Merci à mes Maîtres spirituels de m’avoir accompagnées sur ce chemin caillouteux, plein d’épines.

J’ai décidé aussi de garder le prénom que je me donne depuis ma tendre enfance, seul celui-là résonne juste dans mon être, résonne en couleurs quand je le prononce, je l’aime et l’adopte pour l’éternité. Béatrice restera comme deuxième prénom, et je laisse à mes amies le choix de m’appeler comme elles le souhaitent. Merci à vous toutes de m’avoir écoutée et soutenue dans ma démarche jusqu’à ce jour, je pense à Mary-Pierre, Marie-Josée, Claire, Wendy, Jennifer, Anne-Daphnée, Isabelle, Lise, Daphnée, Catherine, Laurence, Louise, Gigi et tant d’autres avec lesquelles j’ai déjà communiqué grâce au site.

Chapitre Neuf
Le cheminement

Voici une année, je prenais la décision de me lancer dans l’aventure de la transformation. Durant cette année, beaucoup de choses ont été vécues sur le chemin choisi avec détermination en juillet 1997. D’abord vous dire que c’est une aventure vraiment hors des sentiers battus, une aventure hors du commun, et à quelque part, il faut avoir une certaine dose d’inconscience pour se lancer sur ce chemin pleins d’obstacles, voir de barrages parfois.

Cette aventure a été émaillée jusqu’à ce jour et depuis mon dernier chapitre par des expériences intenses, mais aussi par des périodes de révoltes, d’envie d’en finir définitivement, d’envie d’aller plus vite, des périodes de confusion : Qui suis-je ? Combien de fois je me suis posée cette question fondamentale existentielle, 10, 50, 100, 200 fois ou plus ? Chaque instant de vie est une remise en question de l’aventure menée, chaque instant de vie est aussi un bonheur de pouvoir réaliser le rêve de son enfance, devenir enfin Myriam, réaliser que je suis sur ce chemin de vie en devenir.

Jusqu’à fin 1997, pas trop de problème, je continue à faire le tour de la famille pour parler de mon vécu et de mon état de transsexuelle (oh que je n’aime pas ce terme, tant il est péjoratif et mal accommodé). A chaque fois que j’en parle, c’est la surprise, mais cette surprise fait place à la compassion et à l’acceptation. Tous les membres de ma famille m’ont donnés leur appui inconditionnel à ma démarche, comprenant bien que je n’ai jamais vraiment été un mec.

Pour mon épouse, le chemin devient de plus en plus difficile, nous nous aimons beaucoup, mais malheureusement un jour ou l’autre ma démarche nous poussera à nous séparer. Fin février 1998, voilà le départ de mon épouse pour plusieurs mois de formation à l’étranger, je me rends compte que la cassure est là, elle dit au revoir aux membres de ma famille, en leur promettant d’aller les voir de temps en temps. Je réalise là, la fin de notre relation de couple, je réalise que je viens de perdre mon épouse adorée (ce qui n’est pas tout à fait vrai, car cela fait longtemps que je l’ai perdue, depuis le jour où elle m’a rejetée en tant que femme). Ma réaction est terrible dès ce moment, je me suis mise à pleurer, et j’ai pleuré durant plusieurs jours sans arrêt, pendant des mois. Je suis entrée dans une période de deuil intense, plus d’envies, plus d’envie de me transformer, j’ai tout arrêté, hormones, épilation, psychiatre, j’ai dégagé ma garde-robe, vous pouvez vous imaginer dans quel état Myriam se mettait pour une situation prévisible depuis longtemps. Mais cela était plus fort que moi, je venais de perdre l’être aimé, ma compagne, celle avec qui j’avais passé de merveilleux moments.

Cette situation dura 1 mois et demi, puis comme par l’action d’une baguette magique, je reprenais goût à mon désir d’être femme, et doucement, je repris mon traitement, mes séances avec le psy, l’épilation. Et même plus j’ai pris contact avec une orthophoniste pour la voix. Je me suis rendue compte que cette force qui nous anime vers la transformation est une force terriblement attractive, et qu’il est difficile d’y résister, je me rends compte combien l’évidence de la transformation fait place aux doutes.

Des changements importants se sont produits en moi et sur mon corps, de plus en plus l’évidence de ma vie féminine prend la place de mes peurs. Mon visage a changé, mon corps change, mes seins poussent et je ne peux plus les cacher. Ma direction professionnelle est au courant, mes collègues mêmes, mes voisins. Je suis à la recherche d’un travail pour début 1999, un travail au féminin bien sûr. Et avec mon psychiatre, nous parlons déjà de l’opération programmée pour fin 1999. Souvent je vis en femme, et aussi à l’extérieur, car même habillée quelque peu encore au masculin, on me prend pour une femme, avec mes cheveux qui poussent vite, cela aide.

Actuellement, je me sens toujours mieux dans ma peau de femme, et m’en vais inéluctablement vers la transformation. Mon épouse étant revenue pour un mois, mais est repartie début août dans son nouvel appartement, elle accepte relativement bien et nous resterons des amies, mais nous avons quand même besoin de temps pour panser nos blessures. Ce n’est pas un chapitre que je tourne, mais un livre entier de ma vie, et je souhaites vraiment à chacune qui se trouve prise dans l’attractive perspective de la transformation de recevoir le soutien que je reçois de mon entourage composé de ma famille, de mes amis et de mes collègues de travail.

Je vous donnerais des nouvelles dès que j’aurais franchi le pas de la vie en femme en permanence au début 1999. Avec toutes mes pensées à toutes, je vous embrasse bien fort.

Myriam Béatrice


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