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« », une petite histoire imaginée par helene

1 LE CHEVALIER D’EON Hélène tvq@femmes.net 20-12-2004, 19:58

J’ai fait un résumé d’un excellent livre consacré au Chevalier d’Eon. Dans ce texte de nombreux passages sont tirés directement du livre.

Le Chevalier d’Eon, L’histoire du plus étrange espion de tous les temps. Edith Moreels, 1996, Collection Histoires et Mystères, Éditions Marabout, 335 pages.

S’il est un personnage a avoir intrigué le XVIII e siècle, on ne se trompera nullement en citant le Chevalier d’Eon . Aujourd’hui , il aurait fait le bonheur des médias et des journaux à sensation, toujours à l’affût d’événements croustillants et de gens extraordinaires. Sorte d’ancêtre de James Bond, d’Eon a cultivé l’ambiguïté et le paradoxe jusqu’à s’y perdre lui-même, soulevant à la fois haines et soutiens indéfectibles. Ses fonctions secrètes ont entraîné les questions les plus folles, puis la légende et enfin le mystère.

Homme ou femme, agent double ou double agent, dément ou mythomane, d’Eon a réussi à terroriser les plus grands de son temps et à brouiller les pistes jusqu’à nos jours.

49 ans homme, 33 ans femme. Pourquoi?
Des gravures le représentant tantôt en femme, tantôt en homme ou encore moitié-moitié continuent à faire vaciller les certitudes les mieux affirmées.

Le 5 octobre 1728, naît à Tonnerre (Yonne, environ 150 km au sud-est de Paris) Charles-Geneviève. ‘Le 7 octobre, l’an mil sept cent vingt-huit, a été baptisé Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Timothée, fils du noble Louis Déon de Beaumont, conseiller du roy élu en l’élection de Tonnerre, directeur des domaines de Sa Majesté, et de dame Françoise de Charanton, ses pères et mères de légitime mariage, nés le cinq du présent mois…’

D’origines modestes, il va grandir dans cette Bourgogne enivrante, d’autant que ses parents sont commerçants vinicoles.
L’enfant est turbulent mais intelligent. Son père le fait instruire à Paris d’où il sort diplômé en 1748. Il brille par sa mémoire et ses grandes capacités, notamment dans les langues.. De plus il se révèle excellent escrimeur et cavalier émérite.

Pubère, Charles-Geneviève a le physique fin, le visage imberbe. Androgyne disent certains. De plus les choses de la nature et le sexe faible ne semble pas vraiment l’intéresser. On le taquine, on le traite de puceau. Aucune de ses lettres ne dévoile d’ailleurs le moindre prénom féminin, la plus petite parcelle d’érotisme, de passion charnelle ou même d’amour platonique. Seule une lettre à Mayerne, un ami de lycée, laisse perplexe. Il y écrit : ‘Mon sang est à ton service… En un mot, mon ami, je t’aime à ce point que la vie et l’intérêt ne pourront jamais influer sur mes sentiments…’

Il est ce qu’on appelle un épicurien. Il aime la fête, le luxe et les beaux décors. Et le vin…

A 21 ans il s’inscrit comme avocat au Parlement de Paris. Il se fait des relations auprès de la noblesse, princes, ducs et comtes font partie de son entourage. Il fait la connaissance de Voltaire. Grâce à ses fins talents de diplomate et d’opportuniste, il réussit à se faire adopter à la fois par le camp des catholiques et par celui des anticléricaux.

Pendant ce temps, Louis XV a créé le Secret, véritable service d’espionnage, doublant ainsi les ambassadeurs et les officiels des grandes capitales étrangères. Ici la carrière d’Eon va prendre un tournant.

Selon la légende, d’Eon aurait fait la connaissance du roi à 27 ans lors d’un bal costumé. Déguisé en femme, d’Eon aurait trompé même le roi. Cependant on ne sait si cette anecdote est véridique. Néanmoins le fait demeure qu’il est alors nommé agent du roi.

A cette époque, pour contrecarrer l’alliance entre l’Angleterre et l’Autriche, le roi désire se rapprocher de la Russie pour que son appui nuise aux politiques expansionnistes des ennemis de toujours. D’Eon aura pour tâche de s’attirer les faveurs de la tsarine Elisabeth.

En juillet 1755, une élégante jeune femme du nom de Lia de Beaumont se dirige vers St-Pétersbourg. On soupçonne que sous cet habit féminin, d’Eon serait entré dans les cercles fermés des proches de la tsarine. D’Eon, alis Lia de Beaumont n’a aucune peine à divertir l’impératrice, avide de culture française. Mais par la suite d’Eon avouera avoir détruit tout document permettant d’authentifier cet épisode de sa vie. Cependant, le vieux Marquis de L’Hospital, devenu ambassadeur à St-Pétersbourg se plaît à appeler d’Eon Ma chère Lia et même ma belle de Beaumont.

Enfin, le chevalier au sexe versatile a accomplit son mandat en rapportant au roi de France un écrit de la tsarine.

S’ensuivra une deuxième mission en Russie pour convaincre Elisabeth à renoncer au soutien anglais et a confier le commandement des troupes russes en Courlande (aujourd’hui Lettonie) à un français du nom de Conti. Mais il y va sous l’apparence du Chevalier d’Eon et au cas où certains remarqueraient une ressemblance avec Lia de Beaumont il dira qu’ils sont frères et sœurs. Malgré que son jeu d’espion ait été découvert, Elisabeth le protège. Finalement, mission accomplie, Elisabeth se rallie à la France et l’Autriche contre l’Angleterre et la Prusse.

D’Eon devient la vedette à la cour de Versailles. Le roi lui accorde un brevet de lieutenant de dragons (soldat de cavalerie légère) et lui offre des cadeaux somptueux. Surprise de taille, d’Eon remet alors au roi le testament secret de Pierre le Grand. Le roi abasourdi exulte.

Troisième voyage en Russie. Ses talents lui permettent de paralyser les opposants de la tsarine. Celle-ci est impressionnée et veut s’attacher officiellement les services de d’Eon. Cependant celui-ci demeure fidèle à la couronne de France. Il demeurera en poste en Russie pendant quatre ans et lorsqu’il reviendra le roi lui octroiera une pension annuelle et le grade de capitaine de dragons. Pendant quelques mois il participera à quelques batailles de cette Guerre de Sept Ans.

Cette guerre est sur le point de s’achever et d’Eon est choisit comme adjoint du ministre chargé de négocier la paix avec l’Angleterre. Il aura comme mission secrète d’informer le roi de France de tout ce qui se passe en Angleterre. Après cinq mois de tractations, le traité de Paris est prêt à être signé. Et c’est à d’Eon qu’on demande de le transporter en France pour le remettre au roi. Mais la France digère mal ce traité de paix et ses dirigeants souhaitent avoir leur revanche, d’autant plus que l’Angleterre vient de conquérir de nouvelles possessions (Cuba, Philippines). La France voudrait envahir l’Angleterre et mettre un Stuart sur le trône. Qui pourrait diriger une telle folie? D’Eon bien sûr! Le roi le nomme ministre-président puis ministre plénipotentiaire et l’envoie auprès du roi d’Angleterre. D’Eon et ses subordonnés font bien leur travail d’espion et fournissent quantité de renseignement à la France.

Il mène à Londres une vie faste et luxueuse. L’État remboursera-t-elle ses dettes?. Et il n’a pas que des amis. Ses adversaires politiques, menés par Mme de Pompadour jouent d’astuces et de traîtrise pour le détruire, le faire retourner en France voire même l’assassiner. D’Eon est habile et sait déjouer ses ennemis. Malgré cela il sera destitué par le roi de France qui souhaite cependant le conserver de son côté.

On tente de le faire passer pour fou et de le détruire en avouant publiquement son travestissement. Il reçoit un billet d’un certain Louis : ‘Vous m’avez servi aussi utilement sous les habits de femme que sius ceux que vous portez actuellement. Reprenez les de suite et retirez-vous dans la cité.’

Le combat que se livrent d’Eon et ses ennemis se déroule sous forme d’écrits, lettres et publications ou chacun révèlent ou menacent de révéler des secrets politiques et personnels. On y traite même d’Eon ‘d’hermaphrodite aliéné’. D’Eon a le sens du spectacle et de la machination. Il a de nombreux alliés et la faveur du public. Même les anglais penchent en sa faveur.

Sa vie est en danger, il doit rivaliser d’astuces pour survivre. Des gardes armés jusqu’aux dents le protège. Il doit continuellement se cacher. Un jour la police londonienne parvient à le localiser. ‘Les agents cassèrent les portes, armoires, valises, pour me trouver, et ne trouvèrent que mon cousin d’Eon de Mouloize qui était tranquillement à se chauffer au coin du feu avec Mme Eldowes et une autre dame. Cette autre dame était celle qu’on appelle communément le chevalier d’Eon.’

Hugonnet, courrier de Louis XV a avoué après avoir été arrêté à Calais que d’Eon se travestissait pour échapper à la police. Mademoiselle Dufour, maîtresse d’Hugonnet et prostituée notoire racontera qu’elle-même avait fourni à d’Eon des vêtements de femme.

Finalement la tempête se calme. D’Eon restera en Angleterre comme espion du roi de France. Après tout il est toujours talentueux, très utile et puis, moins dangereux chez les anglais qu’en France.

Mais le Chevalier garde dans sa manche un atout. Il est toujours en possession des plans d’invasion de l’Angleterre par la France.

La Chevalière d’Eon

Sa vie prend un nouveau tournant en octobre 1770. On se met à raconter qu’il ne serait pas hermaphrodite mais bien une femme travestie en homme. En plus la princesse russe d’Askoff prétend l’avoir connue en tant que demoiselle d’honneur puis de lectrice auprès de la tsarine Elisabeth. La nouvelle se répand vite. Eon refuse de confirmer ou d’infirmer. Les journaux s’en donnent à cœur joie. En Angleterre les gens font des paris sur le sexe véritable du Chevalier d’Eon, paris qui atteindront cent mille livres sterling ! Quel plaisir en plus de pouvoir ridiculiser la France ! Le Chevalier en est attristé : ‘J’ai le chagrin d’entendre et de lire même, jusque dans les papiers anglais, tous les rapports extraordinaires qui viennent de Paris, de Londres et même de St-Pétersbourg, sur l’incertitude de mon sexe… ‘

Des gens vont même jusqu’à Tonnerre, sa ville natale pour faire parler sa vieille nourrice. Craignant pour sa sécurité, d’Eon demande la permission de regagner la France.

Le comte de Broglie qui a envoyé un secrétaire, Jean Drouet, auprès du Chevalier écrit : ‘(…) Le S. Drouet, à qui j’avais recommandé de faire de son mieux pour les vérifier, m’a assuré à son retour qu’il y était en effet parvenu et qu’il pouvait me certifier, après avoir examiné et palpé avec beaucoup d’attention, que ledit sieur d’Eon était une fille, qu’il en avait tous les attributs et toutes les incommodités régulières. (…)’

En 1774 Louis XV s’éteint. D’Eon perd alors son protecteur. Louis XVI souhaite récupérer les papiers secrets que possède d’Eon. Il faut donc la faire revenir en France. Le roi est prêt à la réintégrer dans son grade et à abandonner les procédure contre elle à la condition qu’elle se tienne tranquille. D’Eon refuse. Versailles charge Beaumarchais d’aller à Londres récupérer les papiers. Les négociations sont longues et tournent autour des questions monétaires, de la réhabilitation politique et que le gouvernement devrait publier un décret dans lequel son statut de femme serait reconnu. Le plan de Louis XVI prévoit la reconnaissance publique du sexe de d’Eon si elle porte les habits de femme dès son retour. Cette transaction est officialisée et signée le 4 novembre 1775. On lui permet de garder en souvenir quelques reliques de son passé militaire : uniforme, casque, sabre, pistolet, baïonnette et croix de St-Louis.

Elle écrira : ‘Vous n’avez eu pour capitaine de dragons et aide de camp, en guerre et en politique que l’apparence d’un homme. Je ne suis qu’une fille qui aurait parfaitement soutenu mon rôle jusqu’à la mort, si la politique et vos ennemis ne m’avaient pas rendu la plus infortunée des filles …’

Finalement les documents secrets reviennent aux mains de la royauté française.

Beaumarchais a l’insolence de proposer à la Chevalière huit mille louis si elle prouve publiquement son sexe. Elle est humilliée et se cachera pendant deux mois. Poussant encore plus loin, Beaumarchais fait courir la rumeur qu’il va épouser d’Eon. Entre les deux c’est la guerre. Désormais, irritée, d’Eon refuse de porter des vêtements féminins et exige sa réintégration en tant que ministre plénipotentiaire, capitaine de dragons.

C’est en janvier 1777 qu’elle rentre en France, désabusée. Cela faisait dix-sept ans qu’elle n’avait pas remis les pieds sur son sol natal. Entre-temps elle avait perdu la sympathie du peuple anglais.

Le 27 août 1777 le roi Louis XVI écrivit : ‘De par le Roi, Il est ordonné à Charles-Geneviève d’Eon de quitter l’habit uniforme de dragon qu’il a coutume de porter, et de reprendre les habits de son sexe, avec défense de paraître dans le royaume sous d’autres habillements que ceux convenables aux femmes.’

Le sort en est jeté. Elle devra désormais vivre en femme. ‘Depuis que j’ai quitté mon uniforme et mon sabre, je suis aussi sot qu’un renard sans sa queue ! Je tâche de marcher avec des souliers pointus et de hauts talons, mais j’ai manqué de me casser le col plus d’une fois.’

Tout le monde se presse pour avoir la chance de voir cet ‘animal étrange’, cet homme devenu femme. La presse se régale. La foule joue au voyeur. On lui témoigne aussi du respect, mais en fait elle a plutôt le rôle du clown triste.

Mais homme ou femme, sa vie ne peut rester calme. Nouveaux démêlés avec Beaumarchais et divers procès se succèdent. Sa rencontre avec Benjamin Franklin lui donne le goût de l’Amérique mais le gouvernement français lui interdit de se mêler à cette nouvelle guerre, après tout une femme n’a pas à se mêler aux affaires militaires …

Mars 1779, elle est emprisonnée … mais prison de luxe avec dîners avec les nobles etc. A sa sortie on l’exile dans sa ville de Tonnerre tout en l’obligeant à porter les vêtements féminins. Graduellement elle s’adapte à sa vie féminine, modifie ses habitudes et comportements mais le naturel tend toujours à refaire surface. L’aventure lui manque, elle regrette sa vie passionnante d’antan. Londres lui manque énormément. Elle pourra retourner vivre en Angleterre en 1786. Elle retrouve enfin la liberté. Parfois elle remet des vêtements masculins, entre autre pour des tournois de fleuret. Mais elle vit sa vie de femme en quasi permanence. Elle ne remettra jamais les pieds en France.

1789. La révolution française. Les têtes tombent. Entre autre celle de Louis XVI.

La Chevalière vit dans la pauvreté et la maladie assombrit sa vie. De plus une blessure profonde au fleuret l’affectera beaucoup. Elle lit et écrit énormément. On a retrouvé 2000 manuscrits écrits de sa main.

Elle va vivre avec Mary Cole, une vieille amie qui partagera ses dernières années.
A 76 ans elle fera cinq mois de prisons à cause de ses créanciers.

Le 21 mai 1810, elle s’éteint à l’âge de 82 ans.

En 1796 elle avait écrit : ‘Je ne regrette plus d’avoir perdu mon titre empuanti d’homme … Je ne regrette plus de paraître en public dépouillée de l’uniforme et revêtue de l’habit de femme : puisque j’en porte le fond, il est naturel que j’en porte la forme … ‘

La révélation

Son autopsie …

Tel que rédigé par le docteur Demalon : ‘Attestations justificatives du sexe du Chevalier d’Eon (…) Je certifie par le présent que j’ai examiné et disséqué le corps du chevalier d’Eon, en présence de M. Adair, de M. Wilson, du Père Elisée, et que j’ai trouvé les organes mâles de la génération, parfaitement formés sous tous les rapports. Wilman Street, le 23 mai 1810. Signé : Tho. COPELAND, chirurgien. ‘

Les personnes qui avaient parié sur la masculinité ou leurs descendants ont pu finalement avoir leur argent …

Elle (il) a été enterré dans le cimetière de la paroisse Saint-Pancrace, dans le compté de … Middlesex …




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Responsable du site : Lucie Sobek


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