Je continue à mener une existence où ma féminité est en bonne équilibre avec ma masculinité. L’hiver un peu froid que nous connaissons ne m’a pas fait renoncer aux jupes et aux robes, bien que je trouve souvent que certains pantalons sont plus sexys. Je suis une lectrice attentive de la presse people, ou grand public qui si elle n’est pas excellente quant à l’écriture se révèle intéressante pour mieux comprendre certains aspects de notre société. Le récent article de Paris Match sur les hommes qui s’habillent en femmes m’est paru très bien dosé, et loin de la « pédale douce » dont on nous affuble le plus souvent. Il s’agissait de « femmes triées sur le volet » donc reflétant, le « haut de gamme de notre communauté ». Les différentes discussions que j’ai pu lire sur « hommefleur » sont aussi caractéristiques de notre société mot qui dépasse pour moi largement notre communauté. Il est des travestis et des transsexuelles comme du reste de l’humanité, même si elles sont probablement plus narcissiques et un poil hystériques. Ces considérations un peu philosophico -sociétales m’éloignent un peu de mon propos.
Je vous dois fidèles lectrices des explications quant à mon silence, mes amours continuent à être variés, ma vie de couple parfois un peu chaotique, en fait pas plus que la plupart de nos contemporains. En fait, je n’avais plus le goût à l’écriture frivole mais je me suis penchée sur un sujet plus sérieux. Il s’agit pour moi de comprendre comme l’ont fait avant moi des auteurs renommés ce que peut être la « comédie humaine », vous pouvez penser que les bas « Dim up » me sont montés à la tête, que j’ai avalé mon soutien gorge et mon porte-jarretelles ou mieux encore que j’ai la grosse tête. Je me suis attaquée à la recherche du temps perdu, aux ressors qui ont fait que mon humeur variait selon les modes et selon les saisons. En fait je regarde dans le rétroviseur de la vie pour retrouver des sensations aujourd’hui disparues. Elle se fait vieille Sidonie, elle se demande comment s’est déroulée sa vie ?
J’ai rencontré beaucoup de consœurs, qui avaient jeté leurs vêtements de femme aux orties un grand nombre de fois, des transsexuelles comme Claire qui avaient sauté le pas, des hommes bien sûr attirés par le troisième genre. Des naïves, des vénales, des tordues, hésitant entre la ou la, ne sachant pas si leur bonheur était lié à leur porte-jarretelles ou à leurs collants. Certaines ont disparu, d’autres sont restées fictives, elles n’avaient peut être jamais existé que dans leur tête. J’en ai vu des grosses, des maigres, des vénales, des sado-maso, certaines m’ont offert des fleurs, d’autres sont venues de loin. En fait les plus sympathiques essayaient toujours de faire plaisir plutôt que de se regarder le nombril.
J’ai rêvé, d’un monde où l’on ne discrimine pas, d’un monde tolérant, où on avait droit à avoir du poil aux pattes, où l’on ne cherchait pas à briller avec plus moche que soi, j’ai mangé « des lapins », j’ai invité des copines à ma table, j’ai eu des révélations. J’ai vécu la vraie vie, la comédie humaine est la même, quelque soit le genre. J’ai relu Madame Bovary, elle aurait pu être TV.
Il en est des pures, comme Caroline Buisson, des perverses que je ne citerai pas, et moi, et moi, et moi !
Aux derniéres nouvelles ,Claire n'est plus transexuelle. Elle est tombée amoureuse d'une fille, elle a arrêté son traitement hormonal et sa libido masculine est revenue.Je n'ai plus de nouvelles, elle a changé so numéro de portable et de téléphone fixe. C'est un bout de pan devie qui s'en va! Heureusement il me reste mes copines d'hommefleur!