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« », une petite histoire imaginée par sabine

1 le garçon fleur 3 sabine tvq@femmes.net 27-10-2004, 16:00 par Sabine


Chapitre 5
Les quoi ? Les … filles ?

- Plus haut, Bruno ! Garde la jambe d'appui bien droite, et lève l'autre plus haut ! Trois, et quatre, et un, et deux, et trois, et quatre …

Je me concentre de mon mieux, mais je suis trop perturbé par ma tenue pour y parvenir tout de suite. Il me faut un quart d'heure pour oublier mon académique noir qui révèle la moindre de mes formes. Je repense à la photo du bureau, je me dis t'es pas tout seul en collant, Bruno, vous êtes quatre mecs, oublie un peu le petit ballon entre tes cuisses, quoi, merde ! Mais c'est pas facile, quand je vois les regards des autres s'y diriger …

Sylvie semblait tout voir, petits ballons compris. Seize jambes se levaient en cadence, mais elle repérait facilement leur propriétaire.

- Bon, arrêtez, lança-t-elle après deux minutes. Les nouveaux, pensez au miroir. Regardez les autres. Ne cherchez pas à faire aussi bien, mais observez à quoi vous devez arriver. D'accord ? Allez, on y va. Trois, quatre. Un, et deux …

J'ai regardé le miroir. L'envie de bien faire a fini par me donner assez de concentration pour ne plus penser à autre chose qu'à la danse. Peu à peu, ma tenue me semble normale. Et puis, c'est agréable à porter, un collant, faut reconnaître. C'est doux, c'est chaud …

Le cours a passé vite. Alors que nous nous dirigeons vers les vestiaires, je prends de nouveau conscience de nos tenues. Les filles me semblent moins jolies à regarder que les garçons. Ca a toujours été vrai chez moi, mais nos collants exagèrent les différences. Je n'aime pas leur ventre qui plonge directement entre leur cuisses, sans relief, non-plus que leur bassin trop large à mon goût.

Un vague sourire me vient, et je me dis que je ne suis vraiment pas dans la norme. T'en penses quoi, ô lecteur critique ? L'es-tu, toi, dans la norme, si tu es là à me lire ? Devant toi, des corps de filles et de garçons tout moulés, tout beaux : tu mates quelles fesses ? Et quelles épaules, hein ? Et quels entrejambes ?


Nous sommes tous fatigués, même Pascal et Dominique, les anciens. Je n'ai pas envie de discuter, et je suis content que les garçons filent directement aux vestiaires. Silencieux, on les suit. De nouveau, ma tenue me semble incongrue parce que je ne danse pas, je marche, simplement, et qu'il est rare que je sois en collant pour simplement marcher. Je baisse les yeux sur mon ventre, mes cuisses, mes jambes en une espèce d'auto-exhibition marrante.

Puis on arrive. Assis côte à côte sur le banc, on se regarde et on se sourit.

- Ca va, me demande Pascal, pas trop dur ?

- Pfff … Si ! Je suis crevé !

Nos voix résonnent dans ce vestiaire trop grand. Je ne sais pas trop quoi dire. Je regarde nos cuisses alignées, puis nos sexes ballonnés qui émergent entre elles. Les anciens, volontairement ou non, nous avaient mis très à l'aise deux heures avant, dès notre première rencontre intime entre mecs ! Imagine ce qui suit, ô lecteur attentionné, et tu me diras :

Or donc, on s'est changés ensemble pour le cours, Pascal et Dominique avaient leur vestiaire attitré.

- Prenez ceux d'à côté si vous voulez, ils sont tous libres.

On les a pris. Mine de rien, on les regardait, décidés à faire comme eux sans poser de questions. Ils se sont déshabillés en discutant à voix basse, et on les a imités. Ils ont été nus avant nous. Un regard discret vers leur sexe, et voilà que je me pose déjà des questions ! Leur pénis est à nu à son extrémité. La peau s'arrête avant, découvrant une chair rose et brillante.

Et puis ils sont plus gros que les nôtres, un peu comme si il bandaient légèrement en permanence. Je me garde mes observations pour moi après un rapide regard à Michel. Son visage me renseigne : il a vu comme moi, et semble se poser les mêmes questions. Du coup, je me débrouille pour ne pas trop leur montrer mon petit pénis fripé avec toute sa peau, certain d'avance que ce sont eux qui sont … normaux. Je préfère me tourner vers mon copain, qui a le même !

Ils ont les mêmes gaines que les nôtres, qu'ils enfilent avec la rapidité acquise de l'habitude. A peine le temps de jeter un œil, et hop, elles sont en place. Ils plient sur leurs jambes deux ou trois fois, ce que Michel et moi nous empressons de faire dès que nous sommes prêts. De fait, la gaine se place parfaitement ainsi, surtout la partie entre les fesses. Celle de Dominique a une ceinture large comme la nôtre, celle de Pascal une plus étroite de moitié. Je remarque ces détails malgré moi.

J'observe les jambes des garçons, plus musclées que les nôtres, plus adultes. Deux ans de différence, dans cette tranche d'âge, ça se voit. Tout en appréciant l'harmonie de leur corps, je me dis que dans deux ans, si ça se trouve, mon pénis ressemblera au leur … Pascal se retourne, puis regarde nos gaines.

- Vous n'en avez jamais mis ? C'est la première fois ?

- Ben … oui, admet Michel, étonné de cette question.

- J'espère qu'elles ne sont pas trop serrées. Il paraît que ça peut empêcher de bander, à force, si ça serre trop.

- Tu crois ? demandé-je, autant surpris de son naturel à parler de bander que de sa révélation.

Il s'approche de moi et glisse un doigt entre la ceinture de ma gaine et mon corps, juste au dessus du sexe. Puis il tire un peu dessus plusieurs fois, appréciant la tension du tissu élastique. Ensuite de quoi il va vers Michel et agit de même. Dominique regarde faire son copain, tranquille et souriant.

- Elles sont toutes neuves, hein ? nous demande-t-il. Puis sans attendre la réponse : - Elles se feront vite. Mais si vraiment ça vous serre trop, il faudra les changer.

- Et elle me serre trop, tu crois ?

- Non, pas la tienne, affirme Pascal. Celle de Michel, c'est limite.

- Ah bon ? s'inquiète mon copain en passant les pouces le long de la ceinture.

Pascal se marre en s'approchant de lui.

- Mais non, pas là ! C'est pas ta taille qui est trop serrée, c'est ta queue !

Un autre monde, décidément. Une acceptation sans tabou du corps. Dominique se place devant mon copain, met carrément la main sur le ballonnement de sa gaine, et glisse les doigts entre elle et le corps. Michel à un mouvement réflexe de recul, et j'avoue avoir eu le même, en moins fort, par … sympathie, l'imagination aidant.

- T'affole pas, mec ! Je vais pas te faire mal !

Puis ôtant sa main après quelques secondes :

- Oui, un peu trop serrée, à mon avis. Tu verras bien quand elle aura été lavée plusieurs fois. T'as eu peur que je te violes ?

- Non, j'ai été surpris, plutôt. C'est la première fois qu'on me mets la main ici.

- Ah bon, sourit-il, même une main de fille ?

Comme Michel baisse les yeux et semble confus, Dominique lui ébouriffe les cheveux en un geste de sympathie et de protection.

- Ok, ça me regarde pas, excuses-moi. Tu m'en veux pas ?

- Mais non. T'es sympa. C'est moi qui suis con.

- T'es pas con, t'as pas l'habitude. On est entre mecs, t'as pas à s'inquiéter. Même si on est un peu homos sur les bords … Pas vrai les garçons ?

Puis, souriant, il enfile son justaucorps et son collant avec autant de naturel que sa gaine.



O=O


Voilà, ô lecteur rassasié … On se retrouve ensemble, assis sur le banc, à décompresser. Mon regard en dessous, qui observait les petits ballons de noir moulés, rencontre inopinément celui de Dominique. Il me sourit, pose les yeux sur mon petit ballon à moi, puis sur mon visage, et demande :

- Qu'est-ce que tu regardes ?

- Rien, m'affolé-je, rageant qu'il m'ait surprit. Y fait chier, Pascal, à me coincer comme ça !

- Comment ça, rien ? C'est pas gentil, ça !

Il est rapide, il réagit vite … Et il a le sens de l'humour.

- T'entends ça, Domi ? continue-t-il, décidé à plaisanter.

- Ouais. Il regardait quoi ?

- Devine ! En tout cas, c'était entre mes cuisses !

- Oh, oh ! Et il a rien vu ?

- C'est ce qu'il a dit.

Me voilà avec deux paires d'yeux braqués sur moi. Mais les garçons se mettent à rire. Alors, soulagé, je me marre franchement.

- Ha, les cons ! Vous êtes chiés, vous ! Vous n'en ratez pas une !

- C'est pour vous décontracter un peu, quoi. Vous dites rien, on dirait qu'on vous fait peur !

- C'est vrai? Les garçons vous font peur ? insiste Pascal.

- Pas vraiment, souffle Michel.

- Je me disais aussi. Ca serait plutôt les filles, hein, qui vous feraient peur ? Hein ? Non ? Hého ?

Ils sont arrivés à leur fin. Nous voilà décontractés, Michel et moi. Bien mieux, avec eux, nous nous sentons bien. Je n'ai plus nulle hésitation à laisser errer mon regard sur leur corps, seule chose intéressante dans ce grand vestiaire vide. Le naturel qu'ils affichent me laisse rêveur. Pascal passe son bras autour du cou de Dominique avec de la provocation dans les yeux. Il me choisit pour cible.

- Dis, Bruno, Michel et toi …

Je dois être rouge brique. Le plancher devient soudain digne d'un intérêt soutenu. Ils doivent voir les battements de mon cœur à travers mon académique, c'est pas possible autrement. Elles sont longues, les quelques secondes de silence qui suivent. Elles n'en finissent pas.

- Je demande ça, parce que Domi et moi …

J'avais remarqué. Je suis naïf, voire con, mais pas idiot. Domi et lui … Bon, je réponds quoi ? Et Michel qui ne dit rien justement quand il faudrait, merde ! Si les garçons ne lui font pas peur, ben alors qu'il le montre !

C'est Dominique qui met fin à mes angoisses :

- Vous voulez pas répondre, hein … Vous savez pas trop où vous en êtes, avouez.

- Moi, je le sais, affirme mon copain.

Ce qui bien sûr sous-entends que je ne le sais pas. Erreur, je le sais, mais je ne le dis ni ne le montre. Il parle trop tard, mon copain, et en plus pour m'enfoncer. Et comme le silence revient, Pascal fait cesser le supplice.

- Vous êtes … touchants, les garçons. Bon, allez, on parle d'autre chose avant d'aller à la douche. Alors, ce cours, ça vous a plus ? Ca vous branche, la danse ?



O=O


On a parlé du cours et de notre plaisir à y participer. Ils aiment ça autant que nous. Le sujet ne sera pas facilement épuisable. Ils connaissent la danse, et bien qu'amateurs comme nous, ils ont leurs vedettes, leurs idoles. Et leur envie de bien vivre leur passion. Dominique semble plus accroché que son ami, à première vue. Quand il parle du plaisir qu'il éprouve à danser, son visage s'éclaire. Un beau visage, d'ailleurs … Efféminé juste ce qu'il faut pour faire craquer les filles et déranger les garçons, les normaux du moins. Moi, il ne me dérange pas, son visage, et pour tout dire, il me trouble, avec ses longs cils de fille et ses yeux aussi bleus que les miens.

Puis on s'est levé pour aller à la douche. Pascal, à ma gauche, pose sa main sur ma cuisse comme pour y prendre appui. Mais au contraire, sa main glisse sur ma cuisse et vient toucher mon sexe. Juste toucher, du bout des doigts, avant de s'y poser franchement. Je ne peux retenir un bref gémissement, et malgré moi je ferme les yeux. Une invraisemblable impression de douceur m'envahit alors que ma poitrine se contracte douloureusement.

Je ne bouge plus, je ne respire plus, comme pour une radio. La main de Pascal serre très doucement le petit ballon noir, une fois, puis deux … puis il ôta sa main. Je me lève quelques secondes après les autres, n'osant pas les regarder. Je ne sais pas si cette rapide caresse est passée inaperçue. Je ne suis même plus sûr qu'il ai serré mon sexe … Je sais juste que ma gorge me fait mal, elle, d'être trop serrée, et que mon pénis prisonnier de la gaine et du collant a définitivement mémorisé ce câlin comme quelque chose d'infiniment agréable.

Pascal m'a imposé cette caresse. Sait-il qu'elle me comble, ou n'est-ce de sa part qu'une nouvelle taquinerie ? Lorsque je reviens sur terre, Michel m'attend, et les autres sont déjà à quelques mètres. J'ai l'impression que le petit ballon noir entre mes cuisses a doublé de volume. Car c'est seulement maintenant que mon pénis réagit et lutte pour exprimer son contentement. Un regard me rassure : c'est à peine visible. C'est solide, une gaine de danse. Mais quand je vais l'ôter, alors …

Une brève panique me prend, vite dissipée à la vue de l'alignement de cabines. Je ne sais pas comment j'aurai vécu une douche en commun ! On aura chacun la sienne, et franchement, je préfère. Je ne crains rien physiquement, j'ai entière confiance en Pascal et Dominique, mais je voudrais éviter de me retrouver la cible de leurs plaisanteries. Et je suis tellement excité qu'ils auraient de quoi longuement plaisanter!

Nous n'évitons pas un dernier gag. Dans le même registre. Nous marchons vers les douches, Michel et moi, et on s'arrête, conscients que les garçons ne nous ont pas suivi. On se retourne, et ils sont là à nous regarder en souriant, se tenant par le cou.

Ils sont beaux ! me dis-je malgré moi. Ils sont splendides dans leur collant noirs. La vue de ces deux garçons enlacés me semble non seulement normale, mais agréable. Immédiatement, je les envie, je les comprend. Immédiatement aussi, la certitude d'être comme eux et d'avoir les mêmes besoins se plante dans mon cœur. Ainsi, plus tard, quand ça m'arrivera, là encore ça me semblera normal.

Ils se regardent ensuite quelques secondes puis ensemble, à je ne sais quel signal, ils penchent la tête l'un vers l'autre et s'embrassent sur la bouche. Je me sens trembler sur mes jambes … Une envie me vient, aussi puissante que brève, que Michel fasse pareil avec moi, mais le temps n'est pas venu. Statufiés, on les dévore des yeux. Dominique se marre :

- Vous savez pas ce que vous ratez, les garçons.

Ayant dit, ils vont à la douche, nous laissant nous démerder avec nos corps tremblants et nos pensées qui bouillonnent.

O=O

Nos sacs sur l'épaule, on rentre chez nous. C'est pas loin, on en a à peine pour un quart d'heure. Je me demande ce qui m'arrive. Je viens d'avoir une … révélation, mais je ne sais pas exactement laquelle !

- Dis, Michel, Dominique et Pascal, qu'est-ce que t'en penses ?

- Ils sont sympa. C'est des marrants. Et ils sont plus souples que nous ! On a l'air de manches à balais, à côté d'eux !

- Comment t'écris balais ? lais, ou llet ?

- Amusant … On a l'air de manches, de toute façon !

- Ouais, mais je voulais dire … au vestiaire ? Quand ils ont regardé nos gaines ? Et avant la douche, quand ils se sont embrassés ?

- C'était plutôt sympa, tout ça, non ? Que veux-tu que je t'en dise ?

- Y sont homos, hein ? déclaré-je stupidement.

- Crois tu ! se marre-t-il. T'es vachement observateur, dis-donc ! Et ça te gêne, qu'ils soient homos ?

- Non ! affirmé-je, un peu trop vite. Sûrement pas ! Et même, de les voir se … Dis, Michel, par rapport à eux, toi et moi …

- Toi et moi, quoi ? Tu veux parler d'eux, ou de nous ?

Je préfère quand il est aussi direct. Il m'oblige à me découvrir, et c'est bien comme ça.

- De nous. Pour toi, être homo, c'est quoi ?

- C'est aimer les garçons.

- Oui, mais … Les aimer comment ?

- Ben, au lieu d'aimer les filles, on aime les garçons.

Décidément, mon copain me laisse me démerder ! Je me sens ridicule de ne pas être plus direct, mais rien à faire, ça ne passe pas.

- Bon, d'accord. Et t'es homo ?

- Mais oui, Bruno, soupire-t-il, je suis homo. Et toi aussi. Et on le sait bien tous les deux. T'es pénible tu sais. Toi et moi, homos. Pascal et Dominique, homos. Ca va, comme ça, c'est clair ?

Voilà. Je l'envie, mon copain, de pouvoir dire les choses comme ça. Bon, ben faut que je continue, autrement ça n'aura servi à rien ! Je vais attaquer par la bande, si je puis dire.

- T'as vu ce que Pascal m'a fait, au vestiaire ?

- Vaguement, oui. J'ai surtout vu ta tronche ! Il t'a touché, non ?

Je craque. Il faut que je lui dise. La caresse, plus leur baiser, je craque. Je m'arrête, lui pose la main sur l'épaule pour qu'il me regarde. Il s'arrête aussi, puis me regarde. Bon, on y va …

- Il m'a caressé le sexe. Putain, il m'a caressé le sexe ! Et j'ai …

Une dernière hésitation, parce que quand on est con, hein ! Michel me fixe, à présent, et le sourire qu'il me fait me décide.

- J'ai aimé ça, Michel. Putain, j'ai adoré ! Si tu savais l'effet que ça m'a fait !

- C'est vrai ? s'informe-t-il pour le principe, tout son visage exprimant la joie.

- Je croyais pas que ça soit possible ! Dis, tu comprends ce que je t'explique ?

- Et toi, t'arrêtes de dire des conneries ? Je comprend, oui, bien sûr. Et alors ?

- Alors … rien. Je voulais juste t'en parler.

- Ben vas-y, parle, Bruno, bordel ! Pascal t'a caressé, et t'as aimé ça. Ils se sont embrassé, et t'as aimé voir ça. La suite ?

Je le regarde, ravi de me voir compris. Mon amitié pour lui grimpe d'un cran. Il a les yeux brillants d'émotion, et moi je me mets à pleurer. Oh doucement, je n'éclate pas en sanglots ! Mais je ne peux retenir mes larmes.

- C'est ça, être homo, hein Michel ? C'est ça ? C'est quand on aime les caresses d'un autre garçon ?

- Ca et bien autre chose, je pense, s'adoucit-il, mais surtout ça ! Du moins au début ! Un moyen de se faire savoir les choses. Faut bien commencer par quelque chose. T'as l'air vraiment … secoué ?

J'ai soudain envie de beaucoup parler ! Des fois que ma timidité reprenne le dessus, il faut en mettre un vieux coup !

- Tu peux pas savoir, Michel ! Quand j'ai senti sa main sur mon sexe, j'ai eu .. ça m'a fait … un truc incroyable ! Une espèce de chatouille interne, qui m'a prit partout ! Je savais plus où j'en étais, je te jure ! Tu te rends compte ? Juste sa main sur ma queue, juste quelques secondes … C'est dingue !

- A ce point ?

- Pfff … J'en reviens pas encore !

- Et si tu pleures, c'est pour quoi, exactement, dis Bruno ?

La bonne question. Celle qu'il devait poser. Je n'ai pas de réponse tranchée. Lui pense à une possibilité, qu'il évoque aussitôt :

- Tu l'aimes déjà à ce point ?

Je le regarde, ébahi. Aimer Pascal ? AIMER Pascal, moi ? Je ne sais pas aimer comma ça ! Pascal ou qui que ce soit d'autre !

- T'es dingue ? C'est … la caresse, que j'aime, pas lui ! C'est … sa main sur moi !

Il vient de tout casser, ce con. Une caresse qui me plaît, quelques secondes de joie simple, et tout de suite les grands mots ! Aimer … Mais aimer, ça veut dire s'engager, croire, se donner complètement, enfin je pense ! Qu'est-ce qu'une petite caresse comme ça a à voir ? J'ai que 16 ans, moi, faut pas déconner. J'ai toujours envie de jouer, juste jouer, pas de m'engager avec qui que ce soit ! Mon Nounours en peluche et mon Mécano, ils sont pas si loin …

Il doit voir à ma tête que sa supposition me heurte. Il insiste cependant.

- Tu sais, il n'y aurait pas de mal à ça !

- Arrête, merde ! Je peux aimer une caresse sans pour autant aimer le garçon qui me la fait ! Je sais même pas ce que ça veut dire, aimer !

- Mais si. T'aimes ta mère, ta sœur …

- C'est pas pareil !

- Mais si, c'est pareil. Ta mère, ta sœur … et ton copain.

- Remets pas ça ! Je te dis que Pascal, c'est simplement sa …

- Je ne parle pas de lui, mais de moi. Tu m'aimes. J'en suis sûr, Bruno. Y a que toi pour pas le dire. Caresse ou pas. Remarque, les caresses, si tu veux, je peux t'en faire aussi …

Me revient mon envie qu'il me touche alors qu'il m'aidait à fermer mon académique. Je ne peux pas me cacher que déjà ... Pourquoi donc les choses me semblent-elles si compliquées, hein, ô lecteur attentionné ? Michel vient de clairement parler, ben non, c'est pas encore ça …

- Je sais, Michel, je murmure.

Non seulement je le sais, mais je n'attend que ça. Seule solution pour me décoincer : que l'autre agisse, comme l'a fait Pascal. Moi, j'en suis incapable.

- Je sais, que tu sais. C'est bien qu'on en parle.

Qu'il en parle, soyons francs. Et maintenant ? C'est à moi de …

- Bon, ben voilà, hein, mon copain, continue-t-il à mon soulagement. Y fait doux, on est ensemble, tu te décides à parler d'amour, enfin, de caresse … Allez, avance, reste pas planté là.

Et comme il reprend sa marche, lentement, je l'imite, et me retrouve à son côté. Il cherchait apparemment à ne pas affronter mon regard. Après quelques pas, il m'enlace par le cou. Je marque une nette hésitation, qu'il suit sans me regarder. Conscient qu'il fait son possible pour clarifier la situation, je repart, je lui laisse la direction des opérations. Je me serre sur lui, le cœur affolé, la bouche sèche. Son bras est solide, il ne me lâche pas. J'ai la tête qui tourne. Qu'est-ce qui m'arrive … ?

- T'es bien, Bruno ? me demande-t-il d'un murmure dans l'oreille.

- Oui.

- On est comme on est, tu sais. Faut que t'arrête de lutter contre toi-même. Tu vas te rendre malade !

- J'ai peur, Michel. J'ai peur, tu comprends ?

- T'as toujours peur. Ta mère et ta sœur savent que tu es homo, elle te le dise, elles l'admettent devant toi, elles t'aiment toujours autant, et toi tu te fait des nœuds au cerveau par trouille de je ne sais quoi. Par trouille du physique, je pense. T'es plus à l'aise avec les pensées qu'avec les actes, hein ?

- C'est vraiment une question ?

- Non, soupire-t-il. Tu oses des trucs, et pas d'autres. Tu fais de la danse, tu es en petit justaucorps mauve, puis en collant, sachant très bien que …

- Ben quoi ? Tous les danseurs ne sont pas homos, quand-même !

- Non, bien sûr. Mais reconnais qu'un garçon, ça fait plutôt du foot, ou du judo.

- Ouais, mais pas tous, tu vois … Toi et moi, donc, on n'est pas dans la norme, hein ?

- Pas vraiment, me souffle-t-il. Puis il me dépose un petit bisou dans le cou. Son premier bisou pour moi. Son bras me serre un peu plus, et sa respiration s'accélère. Mon émoi est tel que mes larmes reviennent. Après tout, l'amour, c'est peut-être juste ça, ce moment d'intense plaisir à être avec l'autre. Et si ça n'était pas forcément un engagement à vie ? Finalement, je me demande où j'ai été pêcher cette certitude ! Parce que c'est évident, non, que j'aime mon copain ?

- Pas vraiment, répète Michel.



Chapitre 6
Je progresse …

Ma sœur me regarde, et j'ai l'impression qu'elle sait tout. Je suis un imaginatif …

- Alors p'tit frère, ce premier cours ? Ca a été ?

- Super, affirmé-je en souriant. Mais je suis crevé.

- Mais ça te plaît ? Tu préfères la danse ou la gym ?

- La danse !

- J'en étais sûre. T'as eu du succès, avec ton beau collant ?

Elle se marre d'avance. Je me marre aussi, heureux qu'entre elle et moi se précise une telle complicité. J'ai vécu 16 années avec elle, mais seules les dernières m'ont révélé que ma sœur pouvait devenir ma complice. Et c'est bon, c'est super bon. Je me sens bien, soudain.

- T'es bien curieuse, grande sœur. Tu veux savoir quoi, au juste ?

- Comment tu t'es senti, avec ton petit ballon entre les jambes !

Là, je baisse les yeux, quand-même. Elle y va fort ! Je l'adore, mais j'ai problème à affronter de telles questions.

- Regarde moi, p'tit frère, rigole-t-elle. Que je m'occupe un peu de ta timidité ! Tu sais, je t'ai vu tout nu souvent, quand tu étais petit ! Je sais comment c'est fait, un mec !

Alors je la regarde. Elle se marre toujours. Je n'ai plus peur. Je voudrais tout lui dire, mais je n'oserai jamais. Comment parler de Pascal et des caresses ? Et du bisou de Michel ? Je peux au moins aborder ma tenue, puisqu'elle semble y tenir.

- Mon petit ballon … Ben il m'a drôlement gêné, tu sais Michou.

- J'aurais voulue être là ! Je t'imagine tout timide, à ne pas oser bouger, te rendant compte que tu ne peux rien cacher de ton beau corps de mec !

- Sans rire, je te jure que c'est … gênant !

- Bof … Et les autres ? Michel, et les autres garçons ?

- Michel, il était comme moi. Les autres, ils ont l'habitude. Mais bon, dès qu'on a attaqué, j'ai oublié. Enfin presque.

- Bref, ton collant, t'as bien aimé, non ?

Regard appuyé durant quelques secondes. Son sourire me rassure, sa franchise aussi. Elle insiste :

- Tu sais Bruno, je crois que les filles comprennent bien plus facilement que les garçons si tu aimes te montrer. Nous, c'est permanent, alors on connaît !

- Qui te dis que j'aime me montrer ?

- Mon petit doigt. En fait, je vous envie un peu, les mecs … Justement parce que chez vous, c'est pas permanent, cette envie, et que du coup c'est encore meilleur quand ça arrive. Tu comprends ?

- Je te connaissais vraiment pas comme ça, Michou, je réponds, ce qui est une façon de dire oui. - T'es incroyable. Comment tu peux savoir ça ?

- Je suppose que c'est ma nature, mon p'tit frère ! On est tous plus ou moins fier de notre corps, faut croire. On est fabriqués pour être en couple. Fille avec garçon, sauf exception. Et comme c'est plutôt les garçons qui choisissent les filles, on se retrouve à aimer les tenter.

- Et si le garçon préfère … les garçons ?

- Ca n'y change pas grand chose. Tu te montres pareil à tout le monde, et t'es choisi ou t'es pas choisi, comme au marché quand on achète des tomates ! Si tu plais à la tomate et que la tomate te plaît, ça roule !

- Les tomates donnent pas leur avis ! Et puis pourquoi des tomates ? je me marre.

- Pourquoi pas ! Ou des … bananes, si tu préfères ! Le tout, c'est d'attirer le client. Je verrais bien un marché où on vendrait des garçons en collant, moi … T'imagine ? Tous en ligne, et les amateurs qui viendraient tâter la marchandise ! Tu sais, comme les mémés qui tâtent tous les camemberts avant d'en prendre un ? Elles tâteraient vos petits ballons, histoire de voir si ils sont fermes !

L'image me déride. Elle est marrante, Michou, quand elle s'y met. Un peu trop fixée sur le même sujet, mais bon. Je remplace en pensée les mains des mémés par d'autres moins fripées, et l'image du coup me trouble franchement. Sacré Pascal !

- Ca fait un peu marché aux esclaves, ton truc ! Y nous manquerait plus qu'un collier avec une chaîne !

- Tu sais, la vie, c'est ça ! Le marché est plus grand, et on voit pas que c'est un marché, mais c'est ça ! On est esclaves de nos sentiments et de nos fantasmes … T'as un collier d'homo, et une chaîne d'amoureux.

Elle m'ébouriffe les cheveux, puis ajoute :

- Surtout toi, p'tit frère. T'es bien enchaîné ! Ta différence, il va falloir que tu l'assumes.

- Je sais … Dis, les danseurs, ils sont tous homos ?

- Pour ce que j'en sais, non, pas tous. Mais une majorité. Pourquoi ? T'as des doutes sur Pascal et Dominique ?

- Pas vraiment ! Si j'en avais eu, je n'en ai plus !

- Ah ! Et dans quel sens ?

- Dans le sens que tu penses. Ils font partie de la majorité, disons. C'est même une forte majorité : quatre sur quatre !

- Allons bon. Et tu en es déjà sûr à ce point ?

- Attends … Plus sûr que ça tu meurs ! J'ai des preuves incontestables !

- Oh, oh ! Tu me racontes ?

Alors je lui raconte. Alors j'ose. Je lui dis tout. Les gaines, les conseils, mon regard attiré par leur corps, les moqueries gentilles, la caresse de Pascal, le baiser qu'ils ont échangé avec Dominique. Et surtout, je lui dis l'attitude de Michel. Je lui dis l'envie que j'ai eue qu'il me caresse, je lui dis le bisou dans le cou. Elle m'a pris la main, m'écoute avec attention.

- Je ne sais pas où je vais, conclus-je. Je sais juste que j'aime les mecs, et qu'il y a des mecs qui m'aiment. Pour le moment, c'est … dans la tête, uniquement dans la tête.

- La caresse de Pascal, c'était pas dans la tête, p'tit frère !

- Non, pas la caresse, ni la bise de Michel, bien sûr. Je veux dire que … enfin que …

- Je sais ce que tu veux dire, t'inquiète pas. Pour le moment, c'est parfait comme ça. Dis Bruno, t'es puceau ?

Un cap de plus à passer, semble-t-il. Je rougis, puis baisse le regard. A 16 ans, vraiment, on peut ne pas l'être ? Puis je me traite de con Majuscule, ayant entendu il y a quelques semaines qu'un couple dont le garçon avait 16 ans avait obtenu une dispense pour se marier, la fille de 15 étant enceinte. Et merde … Ouvre les yeux, Bruno, et vite, vite ! Elle prend mon embarras comme une réponse positive.

- Alors reste puceau, surtout, continue-t-elle. Reste vierge, p'tit frère. C'est bien plus beau dans ta tête, pour le moment, crois-moi. Contentes-toi des caresses, embrasse ton petit ami si tu en as envie, faites-vous plaisir tant que vous pouvez, mais ne va pas trop loin. Pas encore.

- Trop loin, c'est quoi ?

Tant pis si je passe pour un con. Me faut une certitude. Mais son regard n'exprime ni moquerie ni déception quelconque. Une vague surprise, peut-être. Une hésitation.

- Plus loin, c'est la sodomie, Bruno. Tu sais ce que c'est ?

Je fais oui de la tête. Quand-même … Les dictionnaires sont des outils bien pratiques pour renseigner les ignorants. Le mot sodomie y figure. J'ai ma confirmation. On garde le silence un moment, chacun dans ses pensées.

- De ce point de vue, t'es exactement comme moi, p'tit frère. Comme les filles, je veux dire. T'es pas vraiment actif, hein ? Je ne me trompe pas ? Avec un garçon, Bruno, si ça arrive, tu ser …

- Je suis passif, Michou, la coupé-je. Avec un garçon, c'est probablement moi ferais la fille. C'est bien ce que tu me demandes ?

Elle soupire, et ses yeux deviennent humides. Elle me sourit, histoire de faire passer la tension. Sa main serre plus fort la mienne. Comme elle est belle, ma sœur, quand elle console son homo de frère !

- Exactement. N'ai pas honte, s'il te plaît. Te prends pas la tête. Puisque tu serais la fille, réfléchis comme une fille, et méfie-toi des beaux garçons qui te promettent tout plein de trucs.

- Si on m'avait dit qu'un jour, toi et moi, on discuterait entre filles …

- Comme quoi, hein mon Bruno … Alors entre filles, quand tu seras complètement dingue d'un beau mec, je te demande de ne pas … craquer trop vite. De réfléchir. De penser au Sida. D'accord ? Je suis sûre que t'as même pas de préservatifs sur toi ?

- Des … Non, j'en ai pas. J'y pensais même pas, me désolé-je .

- Je t'en passerai, t'inquiète pas. Te laisses pas … prendre sans préservatif, p'tit frère. Impose-le à ton mec, et si il ne veux pas, va pas aussi loin. D'accord ? Tu promets ?

- Je promet, Michou. Putain, si je m'attendais à une conversation pareille ! Tu te rends compte ?

- C'est dur à passer ? Ca te vexe, que je te parle comme à une fille ?

- Non. Oh non ! Ca me ferait plutôt plaisir. Si toi, en si peu de temps, tu sais déjà tout ça sur moi, c'est que quelque part je suis une fille, faut croire. Mais c'est trop rapide, alors je suis … largué.

- Bon, ben ça suffit pour le moment, alors, p'tit frère.

Puis après un clin d'œil canaille :

- P'tite sœur …

Je lui fais un grand sourire. Michou vient de mettre en évidence toute la puissance de mon côté femelle. Je suis heureux, je baisse les bras. T'es drôlement belle en fille, dis donc, m'avait dit le garnement, et j'avais adoré. Je m'accepte comme je suis. Ce que je ressens ne trompe pas : j'adore être sa petite sœur !

- Faut faire la bouffe, maintenant ! Maman rentre tard, ce soir. Tu veux manger quoi, sœurette ?





Chapitre 7
Je progresse encore.

Les cours au lycée m'occupent plus que je ne le croyais. Ca me fait du bien de penser à autre chose. J'ai choisi l'informatique, matière d'avenir. Michel a pris la filière maths, et on a pas mal de cours communs. Très occupés, on vit nos cours de danse comme des récréations plaisantes. La moitié de l'année a passé, soit, en gros, cinquante cours. On aime ça de plus en plus. On commence à danser sur de vraies chorégraphies, ce qui nous oblige à un voisinage fort proche avec les filles.

Je connais à présent l'académie exacte d'une fille ! Dans les mouvements en couple, on est souvent si serrés qu'il serait difficile de ne pas se rendre compte. Nathalie, ma femelle préférée, est la seule qui se permette parfois quelques … attouchements pas vraiment indispensables pour le mouvement … Pour le moment, je laisse faire, mais j'en suis de plus en plus gêné. Mais ça m'a appris quelque chose : alors que sa main traîne sur mon petit ballon, j'ai une érection instantanée … C'est donc la présence physique d'un contact sur mon pénis qui déclenche cela, même si la main est femelle.

Je n'ai pas osé en parler à Pascal ou Dominique, mais Michel, mis au courant un soir dans les vestiaires, a trouvé ça fort drôle.

- Elle joint l'utile à l'agréable, ta Nathalie. Elle est amoureuse de toi, sûrement !

- Putain, déconne pas ! Qu'est-ce que je ferais avec une fille, moi ?

- Faut voir … T'aimes pas ses caresses ?

- Comme toutes les caresses, mais ça n'a rien à voir. Quand-même, merde, depuis le temps elle doit bien voir que je suis homo, non ?

- Ben … Si elle te sent bander quand elle te caresse, c'est pas évident que tu sois homo, tu crois pas ?

- Me sentir bander, avec ma gaine, quand-même …

- C'est pas des ceintures de chasteté, nos gaines ! Toi et moi, hein, on sait à quoi s'en tenir !

- Oui, bon, je sais pas … Putain, mais quel besoin elle a d'aller me tripoter ?

- Besoin de femelle. Elle t'aime, je te dis ! Ou alors, elle vérifie si t'as pas perdu une pièce ?

- C'est ça, t'as raison. Je savais bien que nos collants finiraient par … nous trahir !

- Un scandale ! Je l'ai toujours dis : un garçon, c'est pas fait pour être en collant devant des filles !

On se regarde, puis on éclate de rire. Parce que bon, c'est loin d'être dramatique ! Et puis, elle est gentille, Nathalie.

- N'empêche, Michel. Je voudrais pas être obligé de … décevoir Nathalie. Tu comprends ?

- Bien sûr. Repousse-la gentiment. Essaie de la décourager !

- Et comment je fais, pour la décourager, hein animal ? T'as une idée ?

- Ouais ! T'attends qu'elle soit là, puis tu me fais comme ça, propose-t-il en s'approchant.

Il plaque sa main sur mon entrejambe encore tout excité de Nathalie, saisit la mienne et la plaque sur le sien. On a joué un bon moment au (petit) ballon. Il avait raison, nos gaines laissent deviner des choses. L'avouerais-je : j'ai bandé beaucoup plus qu'avec Nathalie !

O=O

Nos familles se voient souvent, à présent. Le père de Michel est décidément très sympa. Il s'entend bien avec ma mère, sans y voir autre chose que le lien de leur fils respectif et leurs passions communes. Ma sœur a un petit ami, depuis quelques semaines. Un beau blond aux yeux noirs, baraqué comme un chef, mâle à ne plus en pouvoir. A cette occasion, Michou m'a donné une forte joie. Un soir, elle m'a rejoint dans la salle de danse à la fin du cours.

Accompagnée d'Yves, son ami, elle est venue à moi et a fait les présentations.

- C'est mon petit frère Bruno, informatique et danse. Bruno, voilà Yves.

Cinq minutes plus tard, ils étaient partis. Le soir, comme je lui demandais pourquoi n'avoir pas attendu ma sortie, elle m'a dit avoir mis Yves au courant de mon homosexualité dès le début.

- Il t'accepte comme tu es. Je voulais qu'il te voie aussi comme tu es. Si il t'avais rejeté d'une quelconque manière, je l'envoyais balader.

Une telle attention m'a troublé. J'ai remercié ma sœur, les yeux humides. Puis je lui ai fait de sincères félicitations sur son mec, vraiment très réussi.

- P'tite sœur, si tu me le piques, je te tue, a-t-elle prévenu en riant.


Les repas avec nos deux familles sont un réel plaisir. Je soupçonne ma sœur de mettre ma mère au courant de nos petits secrets, car il n'y a jamais le moindre raté. André, le père de Michel, est tout aussi à l'aise avec son fils. Lui et ma mère ont définitivement accepté notre différence. Ainsi, lors des repas, je suis à côté de Michel, et je n'ai plus de retenue à laisser passer quelque geste tendre. Il nous a fallu, Michel et moi (moi surtout), briser des tabous, faire taire les petites voix, dire merde aux conventions. Les seuls vrais problèmes sont venus de nous-mêmes.

Si je n'ai plus en mémoire le premier repas, trop tendu, le deuxième reste net. Depuis 6 mois, Michel et moi avions commencé à nous bien connaître. Une sorte d'entente tacite nous interdisait tout vrai rapport physique mais n'excluait pas caresses et baisers. Il avait fini par m'apprivoiser, mon copain. Plus d'hésitation à se toucher, se caresser, et plus récemment à s'embrasser pour de vrai. Encore un truc d'enfer, ça tiens !

Laisse-moi te raconter, ô lecteur chanceux. Pascal doit en rire encore … Tout tremblants, tout émus mon copain et moi, on se regardait les yeux dans les yeux à en avoir mal d'être trop proches. Je ne sais quel élan amoureux nous avait rassemblé, juste après le cours. On discutait tranquillement, les garçons étaient à la douche. Si je me souviens bien, on a posé la main sur la cuisse de l'autre au même moment, ce qui a déclenché je ne sais quoi.

Puis on s'est tus, on a approché nos visages … et on est resté là, n'osant aller au bout. Je me sentais con à ne plus en pouvoir, et je savais que Michel ne prendrait aucune initiative de peur de me heurter, moi le trouillard patenté. Sans réfléchir, j'ai déplacé ma main vers son sexe, et il a fait de même vers le mien. Avec le recul, je me marre de penser que dans mon esprit, tripoter le sexe de mon copain me semblait moins grave que de l'embrasser sur la bouche !

Bref, nos petits ballons respectifs ont tenté la main de l'autre. Ca n'était pas la première fois, mais là, ça durait … Je n'osais plus bouger autre chose que les doigts en une caresse délicieuse. Michel me prouva sa maîtrise en répondant exactement à chaque pression par une pression semblable. Sa façon de me dire : Bon, ben qu'est-ce que t'attends ?

Puis la voix de Pascal nous est parvenue, inattendue et rieuse :

- Alors quoi, les garçons, vous vous décidez ?

Fallait-il qu'on soit bien pour ne même pas sursauter ! Un peu comme si on attendait un truc de ce style, quoi, une aide, un coup de pouce. Michel a eu un début de sourire, et moi j'ai craqué. J'ai caressé plus franchement la forme noire, sentant nettement le pénis durcir. Michel n'a pas répondu, cette fois, mais a terminé le peu de chemin qui restait entre nos bouches.

Alors, hein, on s'est embrassés. Puis les bras non occupés ont enlacé le cou de l'autre. Je n'avais jamais embrassé, et Michel m'avait avoué que lui non-plus. Pour des novices, on s'en est bien tirés, je crois. La présence de Pascal, et probablement de Dominique, nous excitait. Les caresses sont devenues pressantes, et notre baiser encore meilleur. Elle a bon goût, la salive de mon copain … Et ses lèvres, oh, ses lèvres, je les ai adorées, tout contre les miennes ! Il a pas perdu son temps, celui qui a inventé les baisers !

Je ne sais plus combien de temps on est resté collés. Je ne me lassais pas de découvrir le plaisir du contact du corps de mon ami. Lui un garçon, moi un garçon, ben voilà, c'est fait ! Les couples d'amoureux qui s'embrassent longuement sans souci d'être vus, à présent, je les comprenais. C'est pas pour la frime, ni pour la provocation, comme je le pensais avant. Le plaisir simple du corps de l'autre, fut-il de même sexe, ben on ne s'en lasse pas facilement si on en est amoureux !

Des baisers, on s'en est fait plein, et des caresses aussi. Plongés dans les délices de faire la chose interdite, on a oublié les collègues. On a tout oublié. Nos petits ballons changeaient de forme, chaque pénis poussant à qui mieux mieux sur les deux épaisseurs de tissu. J'avais accepté cela aussi, je n'en avais plus peur. Et c'est Michel qui a cessé le premier alors que j'ai cherché à saisir plus franchement son pénis.

Qu'est-ce qui m'a pris, dis, ô lecteur subjugué ? De fait, la caresse changea alors d'esprit, si je puis dire. Que ce soit moi qui ai fait cela me laisse encore rêveur … J'en ai acquis depuis une sorte de surveillance de moi-même, quand le besoin de tendresse se prolonge et augmente. Mais là, vraiment ... C'est sûrement vrai, qu'il faut se méfier de l'eau qui dort.

- Arrête, pas maintenant ! m'a-t-il soufflé, ôtant sa propre main de mon entrejambe.

J'ai immédiatement cessé. J'ai lâché son pénis, laissant se prolonger le contact, puis j'ai retiré ma main. A cet instant, Michel, je l'adorais. J'ai accepté mon homosexualité plus nettement encore, devant l'évident amour éprouvé pour mon ami. Un dernier baiser, imposé par lui, m'a prouvé qu'il ne m'en voulait pas. Je sais qu'il me le donna exactement dans ce but. On a émergé quelques secondes plus tard. Les collègues, déjà douchés et en jean, nous observaient, bras dessus bras dessous, en souriant gentiment.

- C'est chouette, hein, d'être en collant dans ces cas-là ? a dit Dominique. Par contre, les gaines, faut voir …


Donc, ô lecteur excité, Michel et moi nous connaissions bien, lors du deuxième repas. Poser la main sur l'épaule, ou le bras autour du cou de l'autre nous semblait normal. Un court épisode nous y aida : André a surpris un geste tendre de ma part pour son fils, et moi, me constatant observé, j'ai lâché précipitamment son cou. Il m'a sourit, m'a bien regardé.

- Pas de ça, les garçons. Pas avec nous ! Pourquoi tu as lâché Michel, Bruno ?

Il avait beau sourire, j'étais comme un con, moi. Il a insisté, l'père :

- Allez, vite, dis-moi pourquoi !

- Parce que … devant vous, ça … se fait pas, que j'ai bafouillé.

- Tutoies-moi, s'il te plaît. Et puis devant moi, à partir de maintenant, ben ça se fera!

Faut vivre ça une fois pour de nouveau espérer de la race humaine. Ca m'a foutu un coup au cœur que je ne suis pas près d'oublier. Tu comprends, ô lecteur assidu, ce que le mot compréhension signifie pour moi ? Tu saisis le mot amour, aussi ? Et tolérance, surtout ? J'ai absorbé difficilement, puis pour ne pas changer, j'ai commencé à pleurer.

Gêné, André s'est tourné vers ma mère, qui d'un sourire l'a rassuré. Il avait intérêt à s'habituer, le père, parce qu'avec ma sensibilité invraisemblable, de femelle comme dit ma Michou …

- Remets-toi, Bruno. Je ne te savais pas si sensible, excuses-moi.

- C'est pas grave, ai-je menti en filant dans la chambre de mon copain y cacher mes larmes.

Il m'y a rejoint, mon copain, bien entendu. Je tentais de me calmer, j'avais le visage trempé. Il s'est assis à mon côté, m'a enlacé, m'a donné un baiser sur la joue. Il a du la trouver salée.

- T'as vu, mon père hein ? T'as vu ? C'est plus qu'un copain, c'est …

Il n'a pas trouvé de qualificatif adapté. Il s'est contenté de me faire des bisous partout. Je me suis calmé assez vite. Il le fallait, pour lui rendre les bisous !

- Ca va mieux mon Bruno ?

- Ca va, merci, reniflais-je.



Chapitre 8
Ma tribu

Avec de tels souvenirs en tête, le repas présent se passe fort bien. S'embrasser tendrement si on en a envie, sans gêne aucune, en récoltant même des sourires compréhensifs et amusés, je te garantis que c'est quelque chose, ô lecteur envieux ! Nous nous efforçons de ne jamais exagérer, de ne jamais se donner en spectacle. Notre comportement était celui d'un couple dont les éléments s'aime bien, sans plus.

Peu à peu, Michel et moi, on devient nettement amoureux l'un de l'autre. Tous le voient, même moi ! On n'a pas cherché à lutter contre, tant l'ambiance de la tribu nous donne confiance. On laisse faire en se disant que c'est drôlement agréable, d'être amoureux. Ma mère semble en être heureuse. J'y pense souvent, me demandant si elle l'est vraiment. Qu'elle le soit pour moi, je le sais, mais pour elle ? Je suppose qu'une mère aspire à ce que son fils perpétue le nom, ce que jamais je ne ferai. Un jour, oui un jour, je lui demanderai.

Michel a les mêmes pensées vis à vis de son père. Parfois, on en parle. Nous devenons adultes, nous nous posons des questions d'adulte, même si ça nous dérange. Mais l'homme est égoïste, quand il veut vivre son bonheur. Alors on oublie, on se contente de voir les parents apparemment heureux, on ferme les yeux.

Moi, lors d'un autre repas, j'ai fermé les yeux. Et tous étaient là, Michou et Yves compris. C'est arrivé bêtement. Pour mes 17 ans m'attendait un cadeau. Un beau. Un PC, un micro ordinateur. Et bien équipé ! Très ému, je regarde la bête sans y croire, en sachant le prix. En plus de l'unité centrale, il y a imprimante, modem et écran 17 pouces. C'est Michel qui me découvre tout ça camouflé jusque là derrière un meuble, précisant qu'outre ma famille, son père a beaucoup aidé à l'achat. Il voulait répartir les mérites, mon copain. Comme j'adressais un sourire André, celui-ci demanda :

- Vous ne vous embrassez pas ? Ca m'étonne de vous !

J'ai embrassé mon ami. Tendrement. Une bise sur chaque joue, sonore et sincère.

- Ca te plaît, j'espère ?

- Michel. C'est … splendide !

Alors on s'est embrassé sur la bouche, dans un élan imprévu mais irrésistible. Pas de quoi choquer les convives. Et puis bon, les circonstances, hein …

La suite est plus inhabituelle. Plus troublé que je ne le pensais, alors que nos bouches se séparent, je laisse échapper dans le silence un je t'aime fort perceptible. Auquel Michel répond par un moi aussi ému.

Voyez comme sont les choses. Notre émotion nous a fait dire notre amour à haute voix. Rien de bien étonnant, si ce n'est que jamais encore nous ne l'avions fait en public. Disons que nous venions d'officialiser notre amour tout neuf. Du coin de l'œil, j'ai accroché le visage d'André. Son sourire a disparu un instant. Les mots, parfois, sont plus forts que les actes. André, qui nous a si souvent encouragé à ne pas nous cacher, cède soudain à cause d'un je t'aime innocent …

Ca a été bref, invisible pour qui ne le regardait pas à cet instant précis. J'en suis resté triste toute la journée. A tort ou à raison, j'ai cru voir André choqué par ce je t'aime qui enterrait définitivement l'espoir d'avoir un fils normal. Et si je me suis trompé, si André n'a jamais pensé ça, rien n'empêchera que c'est ma Vérité et que j'ai fermé les yeux dessus. Pour ne pas être dérangé

O=O

C'est un branchement un peu bordélique, mais je n'ai pas pu attendre, et j'ai tout connecté. Le PC made in Taïwan (les meilleurs !) est parti tout de suite, annonçant fièrement un Pentium 166, 32 mégas de mémoire et un disque dur de 2 gigas … Ils ne s'était pas foutus de moi, mes amis !

Windows, Office, tout ça déjà installé. Y avait plus qu'à ! On est resté tout l'après-midi à jouer avec l'ordinateur, Michel et moi. De temps en temps, l'un ou l'autre venait voit si ça tournait. Je ne me lassais pas de regarder l'écran de 17 pouces, bien mieux que ce qu'on a au lycée ! Michel s'intéressant, j'ai commencé un petit cours d'informatique, basé sur la différence entre la mémoire de masse et la mémoire vive. Un début comme un autre, non, que si ça se trouve, tu le sais même pas, toi, ô lecteur dépassé !

Puis l'excitation de la découverte tombant, l'intérêt de mon ami s'émoussant, on commence à discuter, Michel et moi. Assis par terre, adossés au lit, bras dessus bras dessous, on décompresse. On parle du lycée, de la danse, de Pascal et Dominique, surtout. On évoque leur dernières taquineries, et on se marre. Ils sont nos aînés, et on les admire sans se l'avouer, nos beaux danseurs. On envie leur avance sur nous dans tous les domaines.

Ils nous aiment bien ! Ils nous font des grimaces en plein mouvement d'ensemble tout en dansant parfaitement, et on a un mal de chien à garder notre sérieux. Ou alors l'un des garçons nous prend carrément l'entrejambe en nous soufflant un truc du style c'est bien, t'es sage ! Parfois aussi, arrivant en douce derrière l'un de nous, il lui caresse les fesses et les épaules et lui murmure vous venez souvent danser ici, Mademoiselle ?, ou c'est doux … C'est neuf ?

Depuis qu'ils nous ont appris qu'ils vivent ensemble, on les regarde d'un autre œil, comme un couple normal. Souvent, je les observe, les sonde à leur insu, cherchant à deviner lequel des deux est la fille du couple. Ils sont également beaux dans leur collant moulant, les garçons, et c'est le visage de Dominique qui me laisse à penser que c'est lui la femelle, le passif … bref, moi peut-être un jour. Les filles, les vraies, à part Nathalie qui me cherche, nous laissent tous tranquilles. Je pense qu'elles savent depuis le début que nous sommes homos. Ca devine des trucs, ces petites bêtes-là !

On ne dit plus rien, mon pote et moi, depuis un moment. On pense, on s'écoute vivre. Puis les doigts de mon ami viennent me chatouiller le cou. Je glousse de plaisir et lui rend sa caresse.

- Ca va ? me demande-t-il.

- Ca va. Je suis bien avec toi, Michel. Je … t'aime.

Ca a été plus dur à sortir, moins spontané que tout à l'heure. Evoquer Pascal et Dominique nous laisse à chaque fois une sorte de retenue durable, due à notre ignorance de pas mal de choses.

- Je t'aime aussi.

C'est presque aussi bon que les caresses et les baisers, de se dire je t'aime aussi simplement. On ne regarde nulle part, nos doigts vadrouillent dans le cou de l'autre. Je décide de ne pas parler à mon ami de ce que j'ai cru remarquer chez son père. Ce serait cruel de lui faire de la peine. Ses pensées devaient être proches de miennes, car il demande :

- A 17 ans, tu crois qu'on peut vraiment aimer ?

Allons bon … Il reprend là mes propres préoccupations. Et même mes propres paroles. Il se pose les mêmes questions. Ca me rassure d'un côté, mais m'inquiète d'un autre. Si personne n'est sûr de rien, je me demande où on va !

- Je sais pas, Michel … Je sais même pas ce qu'on entend par aimer.

- Il n'y a pas de règle, je crois. On aime quand on est bien avec quelqu'un. Simplement. Non ?

- Peut-être. Si c'est ça, alors je t'aime vraiment.

- Alors, moi aussi ! décide-t-il en me serrant contre lui. Je me laisse faire. C'est bon de sentir son bras serrer et trembler un peu. Il se penche, cherche ma bouche, et la trouve sans difficulté. On s'embrasse … D'abord calmement, puis de plus en plus fort. Peu à peu, on glisse, on se retrouve allongés au sol. Il se place au dessus de moi, et là encore, je laisse faire. Je sais très bien laisser faire ! C'est un don, chez moi …

Du coup, nos baisers prennent une autre tournure, du moins pour moi. En même temps que nos lèvres, nos corps se touchent. Ca fait beaucoup de contacts à gérer d'un coup, je trouve. Alors que nos langues explorent et frétillent, je saisis des deux bras mon ami par le cou et le plaque sur moi. Le baiser grimpe encore en intensité. On respire nerveusement, on gigote, on se cherche …

- Je t'aime, murmure-t-il de nouveau avant de se calmer. Il reste où il est, le nez au creux de mon bras, et je lui caresse les cheveux. Les yeux fermés, je réfléchis à ce qui nous arrive. Je sens des battements de cœur en surface de nos corps, assez rapides, sans parvenir à discerner duquel ils proviennent. Michel est immobile. Je me dis que si quelqu'un vient, on l'entendra parce que la porte du couloir fait un bruit caractéristique quand on l'ouvre. Un rapide retour en arrière me rassure : Yves, le dernier venu ici, l'a bien refermée en partant. Ainsi, je peux avoir des préoccupations très triviales en même temps que les caresses !

Ca me fait sourire, de constater ça. Michel gémit, puis bouge légèrement, se plaçant exactement sur moi. Je sens son sexe pile sur le mien, et ma poitrine se resserre. Il l'a fait exprès ? Voilà un contact sur lequel je me concentre de mon mieux, regrettant que nous ne soyons pas en collant. Puis je sens mon ami bouger les reins, se plaquer plus sur moi tout en naviguant légèrement de droite à gauche. Cette fois, ça n'est plus un hasard, j'en suis sûr. Son souffle se fait plus court, puis se calme de nouveau.

Il continue son lent mouvement de bassin, cherchant à exciter son sexe sur le mien, apparemment. Ses bras, qu'il a laissés libres, se rapprochent de nos corps, et ses mains, ensemble, s'insinuent lentement entre eux. Bon, plus aucun doute, mon p'tit ami me cherche carrément. Pour le moment, une vague trouille m'empêche de réagir. Je demande que ça, mais j'ai quand-même la trouille ! Je me contente de voir venir et de tenter d'analyser ce qui nous arrive. Après tout, je suis bien, moi, sous mon copain !

Il cesse sa reptation quand ses mains s'atteignent au dessus de mon pénis, et augmente par contre l'appui de son corps. Si il insiste trop, il va finir par m'étouffer. Puis ses mains attaquent une caresse curieuse, à la fois sur le haut de mes cuisses et sur mon pénis, du bout des doigts. Et de nouveau il s'immobilise.

- Bruno … fait-il d'un murmure.

Juste ça, et je sais qu'il n'attend nulle réponse. Je le rassure d'une pression de mes bras, toujours autour de son cou. Il pousse un long soupir, puis reprend le baiser un moment oublié. Son bassin se remet à vivre, mais plus lentement, avec grâce, presque. Un autre contact se fait jour, dont je doute d'abord, puis dont je suis sûr ensuite : il commence à bander.

Ca me fait un drôle d'effet. Nos tenues, peut-être, nos jeans de rude toile qui chuintent en frottant l'un sur l'autre … Le fait aussi d'être justement en jean alors que nos précédentes caresses un peu poussées ont toutes eues lieu au vestiaire et en collant. Là, dans sa chambre, habillés comme tout le monde, ça prend un tout autre relief. Ca veut dire que c'est la vie de tous les jours, ça perd son côté exception pour devenir la norme. On n'a plus l'excuse de nos collants, quoi. Tu comprend, ô lecteur pensif ?

Long à écrire, instantané à ressentir. Mon copain vautré sur moi et qui commence à bander, je fais quoi, moi, hein ? Gagné, ô futé lecteur. Je me mets à bander aussi. La conséquence, dans ma tête, est immédiate : je sais que j'aime les garçons. Ne rigole pas, toi, devant ton écran, laisse-moi préciser ! Je sais aussi que je m'aime en tant que mâle. T'as rien compris, hein … C'est pas grave. Saches pourtant que c'est là que je me différencie des homos standard, par cette absence d'envie de la sodomie tout en étant incontestablement le femelle/passif du couple.

Plus tard, les choses (les miennes aussi) évolueront. Plus tard, je goûterai au plaisir anal, mais sans jamais le considérer comme la norme de mon homosexualité. Ce sera le côté femelle qui me séduira, bien plus que quelque jouissance anale. Mes jouissances, toujours, passeront par mon pénis, quelles qu'en soient les causes. Et là, t'as compris ? Pas encore !? Pfff …. Change de site ! Tu devrais faire Ctrl-Alt-Del, ou attaquer une partie de Solitaire !


Responsable du site : Lucie Sobek


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