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« le garçon fleur 5 », une petite histoire imaginée par sabine

1 le garçon fleur 5 sabine tvq@femmes.net 27-10-2004, 16:02 par Sabine



Chapitre 11
La confirmation

On prépare la bouffe. On est joyeux, la vie avec Michou est drôlement belle ! On a épuisé le sujet Paul, et je n'ai guère envie d'y revenir. Parler de moi au féminin est devenu normal, et j'adore. Aussi me renfrogné-je quand elle ressort soudain Paul. Qui aurait dit que ce serait là le départ d'une aventure qui dure encore ? Une autre part de mes envies allait être mise sur le tapis en même temps que le reliquat Paul.

- Au fait, depuis Paul, Michel, ca va ? Je veux dire, il a bien réagit ?

Décidé à faire amende honorable sur tout, je cache mon envie de parler d'autre chose.

- Je te dis : je ne le mérite pas. Il m'a d'abord engueulée, comme toi, et après il m'a consolée … Tu parles d'une lavette … T'as raison, j'ai rien d'un mec.

- A ce propos, tant que j'y pense, puisqu'on se dit tout, entre filles, elle t'allait bien, ma tunique de danse, dans la salle de bains ?

J'éclate de rire. Après quatre ans, elle me sort ça ! Moi qui m'étais promis de lui avouer, ben c'est plus la peine.

- Alors tu savais ?

- Alors je savais. C'est pas que je connaisse par cœur l'ordre des vêtements sales dans la corbeille, mais quand je retrouve ma tunique juste sous tes vêtements alors qu'elle était quasiment au fond, ben …

- On est con, hein, à cet âge !

- Con, non, mais pas prudent ! T'as pas répondu, elle t'allait bien ?

- Super, Michou. Si tu savais le plaisir que j'avais à la mettre !

- Je devines … Moi, j'ai essayé ton justaucorps, pour ne rien te cacher !

J'essaie d'imaginer Michou avec mon justaucorps, mais je n'y parviens pas. Nos tenues étaient trop proches, probablement. Un frisson vient cependant confirmer le trouble que me donne la simple idée que ma tenue fut portée par une fille et par moi … Je te le disais, ô lecteur fidèle, que je suis un imaginatif !

- Et alors ? T'étais beau, en garçon ?

- Bof … Pas mon style. C'était vraiment par curiosité ! Donc, ma tunique, elle te plaisait ?

- Oh, c'était bien plus que ça, je peux pas t'expliquer.

- Mmmhhh … Et depuis ?

Un signal se met à vibrer dans ma petite tête de fille.

- Quoi, depuis ?

- Tu remets des trucs à moi ? Depuis la tunique ?

Aïe … C'est si direct que malgré l'ambiance plus que favorable, je baisse le regard. Un mélange de honte et de gêne me bloque. Je me rends parfaitement compte que ne pas répondre signifie répondre oui. Il est déjà trop tard pour nier, de toute façon. Et même si je nie, elle lira sur ma tronche que je mens!

- Des fois, tes petites gaines …

Michou, bien que fort agréable à regarder, n'est pas naturellement mince. Moi, je trouve que ça lui va bien, mais pas elle. Se conformant à la mode, elle cherche à amincir sa silhouette et porte pour cela de petits slips, montant assez haut sur la taille, qui compriment taille et cuisse. De jolies petites gaines discrètes mais fort efficaces.

- T'as pas assez des tiennes ?

- C'est pas pareil …

Pas pareil, en effet. Si j'appelle gaine ce que je mets sous mon collant, c'est que c'est le nom officiel écrit sur les catalogues. C'est plus un slip qu'une gaine. Ce que porte Michou par contre, c'est féminin, ça moule bien partout, ça mérite le nom de gaine, et surtout il y a les jarretelles qui pendent sur les cuisses …

- Je veux bien te croire ! Et tu mets ce qui va avec ?

Ce qui va avec, c'est les soutien-gorge assortis, que j'enfile souvent avec délices. Ce sous-vêtement spécifiquement féminin m'a toujours troublé justement parce qu'il n'a pas d'équivalent masculin. Je veux dire qu'un garçon portant un soutien-gorge n'existe théoriquement pas. La mode a vue les hommes en collant lors des siècles précédents, et même des chausses, tenues par des brides, ancêtres des bas et des jarretelles actuels. Alors, quand je bouclais sur ma plate poitrine le soutien-gorge de Michou, je ne le faisais vraiment que pour me sentir fille !

Mais ce qui va avec les petites gaines et leurs jarretelles, c'est aussi, c'est surtout les bas. Si Michou, en fille moderne, porte des collants, elle semble aimer aussi les bas. Mais c'est relativement récent. Avant, je ne voyais que des collants dans la corbeille de linge sale, autant ceux à ma mère que ceux à ma sœur. Je m'excitais à les enfiler, choisissant de préférence les noirs de danse à Michou, les autres me semblant vraiment trop transparents.

L'arrivée des bas dans la corbeille a coïncidé avec celle de mes propres collants, tout à fait officiels, qui ont supprimé tout plaisir à mettre ceux de ma sœur. Du moins ceux de danse … Je me suis donc tourné vers les collants transparents, à la recherche d'autres sensations. Je pense que mon côté exhib est né là, lorsque je contemplais mes jambes satinées et brillantes, ainsi que la gainette (sans jarretelles à l'époque) que le collant ne cachait point. Le soutien-gorge complétait l'effet recherché. Et quand, souvent, je me glissais pour finir (quand il y en avait de disponible !) dans une petite robe ou jupe, le plaisir de l'exhib des sous-vêtements disparaissait derrière celui , plus puissant, de me voir si proche d'une fille ... complète.

Puis les gainettes à jarretelles sont apparues, en même temps que les bas. D'après la taille, elles appartenaient à ma sœur, c'était évident. Le plaisir des bas et des gainettes à jarretelles a remplacé celui des collants, comme quoi la vie est bien faite, parfois, tu trouves pas, ô lecteur impatient ?

La nécessité de devoir, un par un, enfiler les bas puis les fixer aux jarretelles, confirme et prolonge l'envie d'être fille. Un collant, tu l'enfiles, pof, en une fois. Avec l'habitude, tu vas vite ! Des bas et des jarretelles, faut être patient, ne pas s'énerver, bien placer le tout, fixer les jarretelles au bon endroit … Moi, ô lecteur connaisseur, c'est mon pénis qui m'a appris que pour être en fille je préférais le harnachement précité à un collant trop vite enfilé. Quand t'as terminé et que tu t'admires, t'es toujours excité, bien sûr, mais pas autant que pendant ta transformation, reconnais ! Enfin bon, ce que je t'en dis, hein …

Je me suis encore égaré, je te demande pardon. J'en étais où, déjà ? Ah oui !

- Je veux bien te croire, disait ma sœur au sujet de ses gainettes. - Et tu mets ce qui va avec ?

- Ben oui, je répond, décidé soudain à ne plus nier l'évidence. Je vais même jusqu'à la regarder en face pour le lui dire. - Mais la dernière fois, ça remonte à loin !

- Si loin que ça ? sourire-canaille-t-elle.

- Des mois …

Je ne mens absolument pas. Ca remonte à deux mois, en gros. Mon des mois est donc exact, même si il est à la limite autorisée pour ce pluriel. Je ne précise pas qu'il y a deux mois, je me suis permis un essayage de soutien-gorge nettement plus poussé, avec gants de toilette en guise de seins, pour que le sweet noir de ma sœur retrouve les formes habituelles.

- Pfff … Une éternité ! Et depuis, t'as plus envie de me piquer mes fringues ?

Et comme je ne réponds pas, elle précise sa question.

- T'aimerais encore t'habiller en fille, dis-moi un peu p'tite sœur ?

J'avale ma salive, je ne la quitte pas des yeux. Elle sourit, elle rit presque. Ca a commencé comme ça !

O=O

L'occasion se présente un vendredi, deux semaines plus tard. Maman est de sortie, Yves est à l'étranger pour son boulot. De retour du cours de danse, je trouve Michou seule la maison.

- Salut p'tite sœur, m'accueille-t-elle gentiment.

Être la p'tite sœur de Michou me ravit. Déjà par deux fois, on s'est laissé aller parler de moi au féminin devant maman, qui s'est contentée de sourire. Bien que j'en meure d'envie, je n'ose pas officialiser ça avec maman. Même Michou, qui pourtant ose plus que moi, ne l'a pas fait. Elle lui en a parlé, par contre, j'en suis sûr, d'où le sourire prometteur.

Je pose mon sac et vais lui faire un bisou sur la joue. J'emplis à moitié de café un verre, le complète avec du lait , met deux sucres, et fourre le tout au micro-onde. Le ronronnement du plateau tournant meuble le silence. J'observe rêveusement le verre à travers la vitre de la porte.

- Quand t'auras fini ton café, j'aurai un truc à te montrer.

Je fini mon café, l'esprit encore au cours de danse durant lequel pour la première fois Michel et moi avons travaillé sur le grand écart. Puis je me lève et suis Michou. Direction sa chambre. Je n'y vais pas souvent, même en sa présence, dérangé par le sentiment de violer son intimité.

Un autre genre de trouble m'attend, alors que je vois étalés sur le lit gainette, bas blancs de dentelle, soutien gorge et courte petite robe de cuir. Au pied du lit, des chaussures à talons hauts.

O=O

Pour une fois, elle semble plus troublée que moi, ma sœurette. Quand je me tourne vers elle, je souris, j'ai déjà accepté ce qui m'arrive, mais elle me présente un visage sinon inquiet, en tout cas sérieux et attentif.

- Tu veux bien, p'tite sœur ? qu'elle s'excuse presque.

Et comme c'est pas son style, je devine alors que sa gêne est de même nature que la mienne quand on évoque précisément mon anormalité. Je comprend qu'elle a de quoi être hésitante. Moi, je vis par obligation mes fantasmes et mon homosexualité, mais elle, à cet instant, elle les flatte, les entretient, et aussi, quelque part, en profite. Je reste quelques secondes à réfléchir, observant les fringues, puis ma sœur.

- Michou … lui souris-je, c'est … génial.

Elle me sourit aussi, elle semble contente.

- Un peu, que je veux, grande sœur ! je conclus en m'approchant du lit.

Elle m'y rejoint, pose sa tête sur mon épaule, passe les bras autour de ma taille, regarde les fringues en même temps que moi.

- J'avais peur d'aller trop loin, trop vite ...

Je saisi ses mains croisées sur ma taille et les serre en guise de réponse. Elle s'explique, confirmant ce que j'ai deviné.

- Quand je te préparais tout ça, je me disais que je cédais à mon envie, et que la tienne me servait d'excuse, tu comprends ? Comme si je profitais de mon p'tit frère pas comme les autres.

- J'avais compris, Michou. Tu me prenais pour ta poupée, quoi, comme quand t'étais petite.

Elle éclate de rire. Sa tension éclate en morceaux avec, je le sais.

- Exactement ! Je n'y avais pas pensé, mais c'est exactement ça, p'tite sœur ! Sûrement que des envies de poupée traînent encore … Tu veux bien être ma poupée, alors ?

- Ben écoute, on peut toujours essayer, hein ?

O=O

Je ne me tourne que quand j'ai la certitude de ne pas pouvoir maîtriser mon érection. Dommage, pour une fois que je parviens à passer la barrière de ma nudité devant ma sœur … Elle est assise à l'autre bout de la chambre et m'observe en souriant. Nu, une jambe déjà passée dans la gainette, je dois sautiller pour me retourner.

- On dirait qu'elle a des problèmes, ma poupée ?

Michou ne voit pas mon sourire béat. Si elle n'est pas tombée, la barrière vient cependant de prendre une baffe. Elle et moi savons pourquoi je lui oppose mon postérieur plutôt que mon pénis. L'instant d'après, elle confirme de manière non ambiguë.

- C'est vrai que t'es une poupée gonflable … Auto gonflable, même !

Décidément, la poupée nous inspire ! J'éclate de rire, elle fait de même. J'en ai du mal à passer l'autre jambe tellement le rire me secoue. C'est autant la plaisanterie que notre état nerveux qui maintient ce fou-rire. Je finis par remonter la gaine et me placer dedans au mieux. Elle me serre drôlement … Je peux enfin me retourner.

Elle a un visage radieux, ma grande sœur. Elle est debout et vient à moi, puis m'enlace.

- Bruno, p'tite sœur Bruno, tu pouvais pas me donner une meilleure preuve que celle-là !

- Une preuve de quoi ? demandé-je, trop ému pour avoir bien suivi ses pensées.

- De ton plaisir à t'habiller en fille, que t'as pas voulu me montrer.

- T'avais des doutes ? Tu ne m'a pas cru, tout à l'heure ?

- Si, mais … Entre les paroles et les actes, je préfère les actes !

Il est fort involontaire, cet acte-là. D'autant plus sincère, ce qui ne lui a pas échappé. Du coup, elle ne rejoint pas sa chaise et reste près de moi pour la suite des opérations. Elle regarde sa gaine sur mon corps, et doit en tirer plein de pensées joyeuses, parce qu'elle sourit tout grand.

- Ca va, p'tite sœur ? Pas trop serrée là-dedans ?

- Plus qu'avec ma gaine de danse, mais ça va.

- C'est vrai que t'as pas des hanches de fille, toi ! Et que tes petites fesses sont moins grosses ! Tu me laisses t'habiller, maintenant ? Tu veux bien ?

Elle avait prévu cette demande, je crois. Il n'y plus ni gêne ni honte d'elle dans sa voix. Plutôt de l'amusement, de l'excitation. Quant à moi qui n'avais absolument rien prévu, je me sens soudain beaucoup plus poupée que Michou ne pourra jamais le souhaiter ! Si je veux bien ? Mais je suis aux anges !

Elle n'attend d'ailleurs pas la réponse. Elle prend un bas et s'agenouille devant moi. Elle regarde ma jambe, puis la remonte jusqu'à la gaine, puis regarde mon visage. Sa position à genoux devant moi me fait tout drôle, certain que je suis que ça devrait être l'inverse. Elle s'immobilise alors que ses yeux verts se plantent dans les miens. Et après deux secondes :

- Je l'appelais Sabine … me déclare-t-elle.

Un vague souvenir émerge en moi. Sabine, ça me dit quelque chose. C'est associé à Michou, c'est sûr, et aussi à ma mère, mais de quelle façon ?

- T'étais trop jeune pour te rappeler, poursuit ma sœurette. - C'était le nom de ma poupée préférée. Je ne sais plus où j'avais été pêcher ce nom, mais ça lui allait tellement bien …

Bien que son regard soit dirigé vers moi, ses yeux regardent ailleurs. J'ai l'impression d'être devenu transparent. Je déplace un peu la tête, et son regard ne la suit pas. Elle est partie je ne sais où, on dirait ! Puis elle redevient présente.

Elle roule le bas dans sa main de manière à en présenter le pied. La suite ne m'étonne pas :

- Lève ta jambe, Sabine, que je te fasse belle.

O=O

- Je me demande ce que maman … Dis, Michou, faudra bien qu'on lui dise, non ?

- J'en sais rien p'tite sœur. Je pense que oui. Arrête de parler.

Elle en est au rouge à lèvres. Elle a commencé par le rouge à ongles, puis plusieurs produits se sont succédés : fond de teint, poudre, couleur pour les joues … Si je parle, en effet, elle ne va pas pouvoir me le mettre correctement, le rouge de mes lèvres. Mon maquillage est en train depuis dix minutes, et je suis impatient d'en voir le résultat. Elle s'applique, Michou. Elle fait ça bien. Une fois déjà, elle a pris du recul et a sourit, murmurant :

- A ce point, j'en reviens pas …

Prometteur ! Comme je voulais vérifier dans le miroir, elle m'a attrapé par le bras et déplacé de manière à m'empêcher de me regarder.

- A la fin ! a-t-elle ordonné.

Je me console en me concentrant sur mon corps. Je ne fais que ça depuis un moment, d'ailleurs. Si je ne me suis pas encore vu maquillé, je me suis vu en fille.

Comme ça a été progressif, je m'attendais au spectacle. Et puis j'ai déjà mis des robes et des bas. Mais là, j'étais complète … Mais là, j'avais la chambre entière pour bouger, marcher en talons hauts. Et surtout, j'avais une admiratrice.

Elle tombait pile, la robe de cuir à ma sœur. Elle s'arrêtait un peu plus bas qu'à mi-cuisses, laissant apparaître des jambes de dentelles blanches qui m'ont donné l'impression de ne pas m'appartenir. L'effet était encore plus fort de par les talons, qui ajoutaient une touche d'authenticité ahurissante.

Je n'avais pas devant moi des jambes de garçon habillé en fille, mais bien des jambes de fille tout court. Ma tenue me plaisait infiniment. Je me sentais plus que bien. Ma robe me faisait fille non seulement sur les cuisses, ressuscitant ainsi mes émois en tunique mauve, mais elle faisait mieux encore en dessinant sur ma poitrine des formes merveilleusement adaptées. J'en oubliai mes hanches trop minces et mes épaules trop larges.

- P'tite sœur, ce que t'es jolie …

Emue, Michou m'admirait. Pour elle, c'était une découverte, son Bruno en fille. Elle avait complété ma tenue d'une large ceinture qu'elle avait serrée très fort, regardant avec ravissement ma taille diminuer de diamètre. J'avais laissé faire, je supportait facilement la ceinture serrée à ce point. Qu'est-ce que t'es mince, c'est pas croyable ! s'était-elle extasiée, complexée par sa propre taille qu'elle jugeait trop grosse.

Tout ça me tourne en tête, me faisant plus facilement attendre la fin de mon maquillage. Je me laisse faire, ravi, bougeant parfois les jambes à seule fin de sentir mes bas frotter sur l'ourlet de ma robe. Je sens la position de mes pieds dont la pointe et le talon sont à des hauteurs différentes et inhabituelles pour un garçon. Je chausse du 39, ainsi que ma sœur, ce qui a facilité les choses. Je me remémore avec quelle facilité je me suis habitué à marcher avec des talons hauts. Et aussi du plaisir éprouvé à la démarche chaloupée, découverte ravissante, qu'il m'imposaient.

Mes bras nus, par contre, me semblent un peu trop mec, bien que pratiquement pas poilus. Les bras des filles sont nettement plus frêles. Avec la robe, toutefois, ça n'attire pas l'œil. La prochaine fois, il faudra quand-même que je rase les quelques poils superflus. Quant à mes biceps de mâle, faudra faire avec. La nature m'a déjà donné un corps quais glabre, je ne vais pas lui reprocher les quelques muscles en trop des bras !

- Ca va être fini, bouge pas. Faut souffrir pour être belle !

Bof … Je souffre pas vraiment, moi ! Le seul point qui me gêne, c'est mon soutien-gorge, parce qu'il m'irrite la peau, et même qu'il m'irrite tout court, ce con qui insiste à me rappeler que je suis un garçon ! Ma poitrine, peu habituée à un contact de cet ordre à cet endroit, rouspète un peu. Pas grave ! Je n'ai qu'à penser à autre chose pour oublier la démangeaison, par exemple à l'émoi ressenti quand Michou a bouclé mes bas à mes jarretelles … Le contact de ses mains sur mes cuisses, si proche de mon sexe, je ne l'oublierai jamais !

J'en tremblais … Grande sœur ou pas, connard de Paul ou pas, les caresses et les contacts de ce style me déclenchent décidément à tout coup ! Heureusement que la gainette me serrait vraiment très fort. Pas prévue du tout pour envelopper une telle forme à un tel endroit, elle est du genre féroce, la gainette ! Mon pauvre pénis, plaqué entre mes cuisses, recroquevillé, réduit à rien, parvenait quand-même à s'extérioriser ! Je ne peux donc pas dire que je bandais de plaisir, non, mais l'envie valait largement l'action et me faisait accepter facilement une sourde douleur due à l'érection trop durement contrée.

O=O

Michou se recule, étudie mon visage une fois de plus, mais ne revient plus dessus. Elle s'éloigne un peu encore, et son sourire s'agrandit. Elle secoue la tête de droite à gauche et murmure :

- C'est pas croyable …

Je la revois me dire d'aller me raser de près, avant qu'elle n'attaque mon maquillage, ne ratant pas le jeu de mots qui s'imposait :

- Je veux une poupée Barbie, pas une poupée barbue !

Que vient-elle d'en faire, de mon visage bien rasé ? Ma barbe est fine, peu voyante, et il m'arrive souvent de ne me raser qu'un jour sur deux sans que ça se voie vraiment. Le pied, hein, pour le maquillage ! Je file au miroir. J'y éprouve un choc, j'en prend un vieux coup.

Miroir, est-ce que je suis la plus belle ?

Dans les contes, les miroirs répondent. Si celui-ci ne répond pas, il parle cependant. Je ne me reconnais pas. Comprend, ô lecteur avide. L'image que je vois ne me représente plus du tout. C'est dû au fait que j'ai une vision globale de mon visage, brutale, non analysée. Elle ne durera pas plus de quelques secondes, mais cette première fois me laissera à parts au moins égales autant de malaise que de joie.

Comment dire … ? C'est comme de croire reconnaître de dos une personne, et que quand elle se retourne, ça n'est pas elle. Pas du tout elle. Le miroir me fait le même gag. Il me renvoie l'image d'une fille où j'ai l'habitude de voir un garçon.

Ebahi, je me dévore des yeux, haussant les sourcils ou ouvrant la bouche à seule fin de voir l'image du miroir faire de même. Je cherche une ressemblance, malgré moi, avec l'autre image, celle que je connais. Il va me falloir quelques secondes pour y parvenir, et ce temps durant, je crois bien que j'ai eu peur. J'ai oublié Michou et ma tenue. J'ai besoin de mes bases, de mon visage, de mes certitudes.

Et puis ça se met en place. D'abord le nez, que je parviens je ne sais comment à isoler du reste, et qui m'apparaît comme avant. Non maquillé autrement que par un peu de poudre, il est intact. Puis le front, les pommettes, le menton …

Ma peur s'envole, je me retrouve, je sais que c'est moi, et que je suis belle. BELLE !

Les yeux et les lèvres sont à moi sans l'être. Le maquillage transforme tellement mon regard que j'ai du mal à le supporter ! Je m'auto-trouble,! La belle fille du miroir m'intimide, mais me comble de plaisir. Car je suis mon genre, pas de doute, comme pour la plupart des travestis !

Les lèvres colorées juste ce qu'il faut, le bleu léger aux yeux, les quelques zones de rose sur les joues et les sourcils faits, voilà ce qui m'a transformé en fille. Mes cheveux aux épaules prennent un relief tout différent que quand j'étais un garçon ! Ils sont … justifiés, en quelque sorte. Et paraissent plus beaux, même !

- C'est … trop, dis-je à Michou sans me détourner du miroir. Tu te rends compte ?

- C'est vrai que je ne m'attendais pas à ça ! se marre-t-elle. - Et encore, j'ai oublié les faux cils ! Je me doutais que tu serais jolie fille, mais là, vraiment …



Chapitre 12
La transformation

Je n'ose pas lui en parler. J'hésite, je ne sais pas pourquoi. Je me décide en voyant arriver les garçons, Dominique en tête. Lui aussi est beau et efféminé. Je tente de l'imaginer en fille, mais n'y parviens pas.

- Salut les mecs. Déjà là ? Comment va ? demande-t-il.

On lui répond d'un sourire. On se serre la main, puis ils vont à leur vestiaire. Nous, déjà en tenue, on va s'asseoir sur le banc. Je m'approche de mon copain, pose ma main sur sa cuisse.

- Pas maintenant, se méprend-il, on va être trop excités !

- C'est pas ça, je corrige en lui donnant quand-même sa caresse sur l'entrejambe, je voulais te dire que Michou, vendredi soir, elle m'a habillé en fille.

- Michou, ta sœur ?

- Ben oui, ma sœur, je connais pas d'autres Michou.

- Ah bon, en fille ? Complètement ? Je veux dire avec toutes les fringues ?

- Oui. Des fringues à elle. Et elle m'a maquillé, aussi.

Je sens son regard sur moi. Quelques secondes d'attente de réponse, puis je lève la tête. Il sourit, mais pas franchement. Il semble troublé, mon ami. Il observe mon visage comme s'il ne l'avait jamais vu, sa main vole jusqu'à mon collant renflé.

- Et … T'as aimé ?

Je passe quelques minutes à lui expliquer que j'ai beaucoup aimé. Il m'écoute, se fait préciser quelques points, puis me dit :

- Et tu … Vous recommencerez ?

- J'espère bien que oui !

- Si je pouvais être là, ça me plairait bien …

Je me marre.

- Oh,oh ! Curieux, hein, sale voyeur ?

- Pas seulement, Bruno. Toi en fille, moi, j'adore ...

- Qu'est-ce tu veux dire ? Tu m'as jamais vu !

- Non, mais j'en ai souvent rêvé.

Je le regarde, étonné. Ses yeux gris brillent.

- Rêvé … Comment ça, rêvé ? De moi en fille ?

- Rêvé. De toi en fille, confirme-t-il d'un sourire et d'une caresse appuyée. - Toi en fille qui sort avec moi, sans se cacher, comme un couple normal, quoi. Toi et moi au restau, ou au cinéma, ou simplement en balade la main dans la main.

- T'es sérieux, Michel ?

La question est de pure forme. Michel est très sérieux, c'est évident. On se regarde un moment, l'un cherchant dans les yeux de l'autre les réponses aux questions qu'il n'ose poser. L'arrivée des garçons nous ramène à la réalité.

- Eh alors, on rêve ? demande Pascal, étonnamment perspicace.

- On prépare un rêve, disons, répond mon copain.

- Un rêve à deux, je parie. Quand je vous vois vous regarder comme ça, et vous tripoter comme ça …

On lui sourit, puis on se lève. Il regarde nos collants un poil plus gonflés que la normale.

- Calmez-vous, les garçons. Avec l'entraînement pour le grand écart, elles vont nous étudier l'entrejambe, je vous l'annonce !

O=O

Le cours est prenant, heureusement. Je n'ai guère le temps de penser aux paroles de Michel. Les filles sont au point, pour ce grand écart. Dominique et Pascal suivent de près, et Michel et moi on traîne. Sylvie retient nos élans, modère nos envies de réussite.

- Votre corps est moins adapté que celui des filles à cet exercice, nous explique-t-elle. En plus, les danseurs professionnels travaillent ça à 14 ou 15 ans. A 18, c'est déjà moins facile ! Ne forcez jamais, ce serait trop dangereux ! Vous pourriez vous abîmer quelque chose, surtout vous, les garçons. Vous comprenez ?

- Ce serait dommage qu'ils s'abîment quelque chose ! remarque Nathalie, assez fort pour que tous entendent. - Ils sont tellement jolis tels quels, avec toutes … leurs formes !

- C'est vrai qu'on est en forme, insère Dominique.

- Oh oui , en pleine forme, ou plutôt en formes pleines ! Et ça se voit. Hein, les filles ?

Elle est comme ça, Nathalie. Gentille, à l'aise, sans complexe. Elle n'hésite pas à dire qu'elle aime regarder les beaux mâles, et admet ouvertement nous adorer en collant. On devine qu'elles sont toutes plus ou moins du même avis, mais seule Nathalie l'est à ce point et ose le clamer. Autant elle m'a paniqué au début, autant elle m'a libéré par la suite. Lors du premier cours, en académique noir, alors que je restais à l'écart durant une pause, elle est venue vers moi et m'a regardé des pieds à la tête. Elle le faisait souvent, mais là, avec ma tenue moulante et sans pitié, je ne me sentais pas trop bien.

- Tu sais, Bruno, m'a-t-elle déclaré, ciblant son observation à mes cuisses et ce qu'il y avait entre, t'as pas à être gêné, au contraire. Après tout, dans le temps, la mode pour les garçons, c'était des collants.

Ma mémoire me renvoie les images de mon livre d'histoire, section moyen âge, ou renaissance italienne, où figurent les garçons en collant évoqués par Nathalie. Ces époques semblent en effet plus propices à l'acceptation du corps tel qu'il est, la mode n'hésitait pas à mettre en évidence les seins des filles au trois quart visibles, et le sexe des garçons, voilé certes par un vêtements, mais par contre dans son intégralité. Et comme je lui faisais un timide sourire, elle ajouta :

- T'es un garçon, t'as un corps splendide, tu ne devrais pas avoir plus honte de le montrer que nous les filles on montre le nôtre.

- C'est pas pareil …

- Dans ta tête, peut-être, mais pas dans la mienne. Crois-moi, même si elles ne le disent pas, les autres adorent votre tenue. Je regrette que la mode ait changée … Vous êtes faits pour être … moulés !

- T'es sérieuse, Nathalie ?

- Oui Bruno. C'est comme nous pour les seins, c'est fait pour être moulé, pour qu'on le voit mieux, que ça soit en valeur. On a des seins, on sait qu'ils excitent les garçons, on peut pas les cacher alors autant leur montrer. Enfin, montrer la forme. Vous, vous nous excitez encore plus avec votre sexe. Vous pouvez pas le cacher non-plus, alors montrez-le ! Montrez la forme, comme nous ! T'as honte d'être un garçon ?

- Mais non, j'ai pas honte. Mais de là à me regarder comme ça …

- Bon, d'accord, je n'insiste pas. Mais t'es beau quand-même ! Et je te regarderai tant que je voudrai !

Elle tient parole, et même au delà, Nathalie. Elle a peu à peu apprivoisé ma timidité et ma pruderie anormales. Puis quand son regard ne m'a plus gêné, elle est passée au stade supérieur, celui du toucher. Là, elle a encore du boulot, pour me dresser ! Mais ce qu'elle vient de dire ne me gêne absolument plus. Nous devons tous quatre supporter un tir groupé de regards rieurs et fort précis. Nous sachant en nette infériorité numérique, on s'écrase, ravis quelque part de ces regards.

Et si elle me voit un jour en fille, Nathalie ? Elle dira encore qu'elle aime ma tenue ? Cette pensée me fait sourire. En fait, à cette idée, je me sens jalouse du corps de ces drôle d'animaux si beaux en bas et jupe ! Tu te rends compte, ô lecteur dubitatif ?

Puis le cours reprend normalement, et je ne pense plus qu'a m'appliquer.

O=O

On s'assoit tous sur le banc, comme à l'habitude, pour décompresser un peu. Dominique et moi, ensemble, posons une main sur la cuisse de notre copain personnel. Michel et Pascal, côte à côte, ont presque la même position, bras ballants, la tête en arrière, les yeux fermés. Chacun saisit le geste de l'autre, et on se regarde, Dominique et moi. Au début, on se regarde … normalement, quoi. Mais ça dure, ça dure, et plus ça dure, moins c'est normal. Je commence à me sentir pas à l'aise. On finit par se sourire, gentiment, amicalement, et ça va soudain mieux. Puis il se passe un truc, comme ça, sans prévenir, et … on fait bien plus que de se sourire.

Notre regard devient en un instant … autre chose. Je n'ai pas à analyser, ni à deviner, car c'est une évidence. Ses yeux me disent j'aime Pascal, je te ressemble et les miens lui disent j'aime Michel, je te ressemble aussi clairement que si nous nous l'étions avoué. J'avale ma salive, j'ai la trouille, pour ne pas changer. Je devine que ça va bien plus loin que ces aveux silencieux. Je n'aime pas ce que je ne comprend pas. Et là, je ne comprend rien : je subis.

Dominique était … Dominique, quoi, un copain de danse, comme d'habitude, et l'instant d'après, juste à cause de ce regard, il n'est plus le Dominique d'avant. Et ne le sera plus jamais. Mon cœur s'affole, je recommence à me sentir mal, mais je ne peux pas séparer mon regard du sien. Son sourire s'élargit, devient immensément compréhensif, et je sens ma trouille s'envoler. En me disant que je suis définitivement con de réagir pareillement, je comprend ses yeux me confier qu'il m'aime d'être comme lui. Comme lui. Lui, moi, NOUS.

Au delà de cette compréhension absolue et mutuelle, je devine autre chose. Je ressens notre complicité, notre joie d'être semblable et de se l'avouer soudain … mais son sourire dit plus encore. Je cherche, j'essaie de comprendre ! Pourquoi maintenant, hein, dis ? Puis soudain, pof, je sais … qu'il sait. Ce qui reste de trouille disparaît et je peux enfin lui rendre son sourire tout grand. Je viens d'apprendre moi aussi à communiquer par le regard. C'est impressionnant. Sans me lâcher des yeux, il pose sa tête sur l'épaule de son ami. J'hésite, oh juste pour dire, avant de faire de même avec le mien.

Eux aussi communiquaient-ils ? Ils réagissent pareil, n'ouvrent pas les yeux, se contentent d'appuyer leur tête sur la nôtre. Il y a comme ça des instants exceptionnels qui nous tombent dessus, sans prévenir. Celui-ci marque une sorte de palier dans notre complicité à tous.

Libéré, heureux sans raison, me marrant presque, je pousse ma caresse jusqu'au sexe de mon copain, ce que Dominique imite immédiatement avec le sien. Pascal bouge un peu et gémit, Michel demeure immobile. Dominique se décide à communiquer par gestes. De son index gauche, il montre son oreille, puis me désigne, puis pose sa main sur sa poitrine et dessine dans le vide la forme d'un sein. Il mime ensuite l'action de se mettre du rouge à lèvres, puis de se poudrer le visage, puis de se faire les yeux … Puis de nouveau il me désigne.

Il savait, plus de doute ! Plus explicite, ça n'existe pas, ni plus rapide. Fais les mêmes gestes, cher lecteur, et tu verras ! Le tout a prit trois secondes. Ahuri et ravi de l'être, je confirme d'un hochement de tête. Ainsi, ils nous ont entendu, les traîtres … Du moins Dominique ! Comme lorsque ma sœur et ma mère m'ont fait avouer mon homosexualité, je me sens incroyablement soulagé. Je me contente en réponse de le désigner du doigt et de lui demander du regard : toi aussi ?

Mais ça n'était pas nécessaire. Je le savais déjà. Il confirme cependant, de plus en plus rieur. Puis il glisse sa main gauche dans les cheveux de Pascal, la droite plus nettement encore sur le renflement de son collant et termine d'un bisou sonore sur la joue. J'imite la caresse sur mon Michel, qui ouvre les yeux, contrairement à Pascal.

Je n'en passe pas moins ma main gauche dans les cheveux de mon ami, puis le bise aussi histoire d'aller au bout du gag. Michel se rend compte de nos actions et positions exactement semblables, et surtout de notre large sourire commun.

- Ben … Qu'est-ce que vous fabriquez, tous les deux ? s'étonne-t-il.

O=O

On se rhabillera plus tard. On n'a pas envie de briser le charme. On explique le gag à nos amis, ce qui est moins facile qu'il n'y paraît. Sans réellement comprendre, ils admettent.

- Le coup de foudre, quoi ! suppose Pascal.

- Il y a de ça, sans rire, reconnaît son ami. Pas dans le sens de l'amour, dans le sens de la compréhension.

- Ben y'a intérêt ! Que je te voie tourner autour de mon p'tit ami, toi ! me gronde-t-il.

- J'le f'rai plus, m'sieu ! participé-je.

Bref le temps est au beau fixe. Les garçons admettent volontiers nous avoir entendu sans le vouloir, avant le cours.

- Ca résonne, là dedans, et vous parliez relativement fort.

- Vous avez l'oreille fine …

La tête sur l'épaule de Michel, en biais par rapport à lui, je lui enlace le cou. Dominique a conservé sa position, plus apte aux caresses. Nos attitudes sont devenues différentes, et les autres s'en rendent compte.

- Décidément, c'est l'amour, entre vous !

- L'amitié, sûrement, rectifie Dominique en me fixant. L'amitié entre filles …

Je plonge mon regard dans le sien. C'était soit ça, soit je baissais les yeux. Pour une fois, je suis drôlement courageux ! Il a dit entre filles, déclenchant en moi un trouble visible. Ca le fait marrer.

- Tu veux pas que je parles de nous comme de filles, Bruno ? Ca te vexe ?

Déjà entendu … D'une fille, une vraie : Michou. Mais de la part d'un garçon, c'est encore plus frappant : j'adore à la puissance mille !

Et rien que pour t'embêter, ô vibrant lecteur, je change de chapitre et d'épisode, na !


Responsable du site : Lucie Sobek


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