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« », une petite histoire imaginée par marietherese2

1 LA PRISE DE POUVOIR jeanne jeanne.claude@femme.net 14-10-2004, 6:57 "MADELEINE" partie 9 de 12

"LA PRISE DE POUVOIR"

"Jacques, j'ai besoin de toi !" Me dit Luc qui se tenait devant mon bureau. Il avait l'air grave et sérieux, ce qui ne lui était pas habituel. J'avais peu de contacts avec Luc. Professionnellement nous n'avions pas de raisons de nous rencontrer. En dehors du boulot, nous n'avions pas de loisir ou de centre d'intérêt commun, du moins en apparence. Car un jour, il y a de cela environ un an, je suis passé dans sa comptabilité voir un de ses collègues. C'était pendant la pause café. Luc feuilletait un magazine. Il s'était placé à son bureau de telle sorte que lui seul puisse voir l'intérieur du magazine sous un bon angle. De plus il l'avait enveloppé dans un dossier bien officiel, comme si c'était un support facilitant la lecture. On ne voyait pas la page de couverture, ni le titre du magazine. Je serais passé cent fois à côté de Luc sans me douter du genre de magazine qu'il lisait, si je n'avais trébuché sur un fil d'ordinateur mal placé. En tombant vers Luc, en un éclair j'ai réalisé la spécificité des photos et du magazine. C'était le genre de magazine que je dévorais. C'était le genre de photos que j'appréciais. C'était le genre de photos et de magazines que l'on trouvait dans l'arrière boutique de Jean. Je me suis agrippé comme j'ai pu au bureau voisin. Luc a sursauté et a refermé vivement son dossier et son magazine. Je me suis relevé. Une fois debout je me suis tourné lentement vers Luc. Nos regards se sont croisés. Le regard de Luc était interrogatif. Avais-je pu voir quelque chose ? Avais-je surpris son secret ? Je lui ai envoyé un regard calme et serein, plein de douceur. J'avais vu. J'avais compris. J'avais surpris son secret. Et ce secret, je le partageais. Ce regard n'a duré qu'une fraction de seconde, mais pendant ce court instant nous avons conclu un accord tacite : Taisons nous et gardons ce secret pour nous. Cela pourrait être utile un jour.

Ce jour était venu. Luc était devant moi, il avait besoin de moi. J'occupais un des bureaux du local des informaticiens, près du local des ordinateurs. Ce n'était pas très discret. Je lui fis signe de me suivre. Une des petites salles de réunion était libre. Je fermai soigneusement la porte derrière nous et activai le signal "NE PAS DERANGER". Je m'assis confortablement et écoutai Luc.

"Il s'agit de Marcel, tu sais le petit jeune homme qui travaille avec moi à la comptabilité. Il est travesti. Je l'ai rencontré déjà souvent en dehors de l'entreprise, dans des bars ou de petites fêtes privées. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est très doué. Nous parlons parfois. Il m'a dit qu'il mettait souvent des sous-vêtements féminins pour venir travailler. Personne, à part moi, n'en savait rien, du moins jusqu'à présent. Hier, comme chaque année, nous avons transporté les archives de l'année écoulée, de la comptabilité vers le local des archives principales. Le hasard a voulu que l'un des chariots ait un coin métallique détérioré et que Marcel se trouve au mauvais instant au mauvais endroit, juste au moment ou le chef de service inspectait le travail. Celui-ci, se portant au secours du blessé, voyant le pantalon déchiré et ce qu'il y avait dessous s'est immobilisé. Il n'a d'abord rien dit. Sa tête est devenue violette. Il a lâché un juron à rallonge et s'est précipité vers le service du personnel.

Les deux employés restés avec moi ont été nettement plus aimables. L'un a soigné la blessure, qui heureusement était superficielle. L'autre tenait un grand carton devant ses deux collègues, pour camoufler Marcel aux regards indiscrets. Cela n'a pas traîné. Dix minutes plus tard, le chef est revenu. Il était accompagné par Lucienne Duhaut, la directrice du personnel. Marcel a été mis à pied séance tenante pour une durée d'une semaine, le temps que le comité de direction statue sur son sort."

Luc avait fini son récit. Il proposait une action musclée, une grève de solidarité. Il voulait prendre des membres de la direction en otage. Il se demandait s'il m'était possible, comme informaticien, de bloquer les GSM, les cartes de crédit, l'internet, les agendas électroniques, les réservations d'avions. Luc voulait rendre la direction de l'entreprise inopérationelle. Marcel était populaire. Son licenciement était inacceptable. Luc demandait ma solidarité. J'ai demandé deux minutes de réflexion.

Je lui ai proposé ceci :
"Je n'aime pas l'idée de bloquer l'entreprise, elle va déjà assez mal comme cela. Je peux bloquer à court terme les ennuis que l'on voudrait faire à Marcel. Cet après-midi je peux créer un fichier parallèle du personnel. Les deux fichiers seront identiques et seront mis à jour en parallèle. Il n'y aura qu'une petite différence : Marcel ne figurera plus sur le fichier parallèle. C'est ce fichier seul que pourra consulter le service du personnel. Ils seront dans l'impossibilité matérielle de le licencier ou de lui donner une sanction quelconque. Ils se rendront compte de ceci au plus tôt dans huit jours. Pour le reste, j'ai ma petite idée. Je vais passer quelques coups de fil. Je te demande de ne rien faire de grave avant quarante huit heures. "

Le soir même j'ai téléphoné à Madeleine. Comme d'habitude, elle était aimable, disponible et heureuse de m'entendre. Elle me parla de notre dernier voyage à Ténérife et du dernier défilé de mode auquel elle venait d'assister. Je lui parlai de ce qui venait de se passer chez "BELCUISININOX". Elle fut chagrinée d'entendre mon récit. Elle me confirma que Geneviève avait des actions dans cette société. Elle se chargea de la prévenir sans tarder.

Geneviève me téléphona le soir même. Elle me proposa une réunion d'information le lendemain.

C'était la première fois que je venais chez madame la comtesse d'Archambauld. Je veux dire que les autres fois c'était Nathalie qui venait. Cela me faisait un peu drôle, c'était un peu étrange. Ces dames, elles aussi, étaient un peu étonnées de me voir là. Elles me connaissaient, bien sûr, mais n'avaient pas l'habitude de me voir ainsi, tel que j'étais habillé aujourd'hui. C'est avec plaisir que je retrouvai Geneviève, Danièle, Françoise, Alcina et Jacqueline. Louise, toute charmante dans son bel uniforme de femme de chambre, nous servit à boire. Elle quittait de temps à autre la réunion afin de s'assurer que madame la comtesse n'avait besoin de rien. Entre-temps, elle suivait avec intérêt notre réunion, ainsi que Geneviève nous l'avait proposé. Personne n'y voyait d'inconvénient, bien au contraire.

Geneviève m'a demandé de raconter devant ses amies ce qui s'était passé. Comme je m'y attendais, elles n'étaient pas d'accord du tout et voulaient défendre Marcel. L'affaire des fichiers parallèles les amusa beaucoup. Elles me félicitèrent pour mon action ingénieuse et courageuse. Geneviève, qui suivait de près l'évolution boursière des actions "BELCUISININOX", nous dit ses soucis et ses étonnements. Malgré un marché en pleine expansion et des outils de production théoriquement performants, les résultats financiers de la société restaient décevants.

Elle souhaitait tirer l'affaire au clair.

Dans ce but, elle avait demandé à chacune de ses amies d'examiner leurs portefeuilles d'actions respectifs. Elle fit le compte et vit que notre groupe d'actionnaire détenait 53 % des actions de la société "BELCUISININOX". C'était une courte majorité, mais c'était jouable. Je lui fis remarquer que moi-même, en tant qu'employé de la société, je détenais quelques actions. Je pensais aussi que Luc et Marcel en détenaient quelques-unes. De plus je connaissais pas mal d'employés actionnaires qui pourraient bien rejoindre notre groupe.

D'autre part, intervint Geneviève, l'action étant assez basse, nous pouvions nous risquer à en acheter encore un peu le lendemain matin. Elle nous proposa de nous revoir le lendemain, en soirée. Le lendemain j'ai vu rapidement Luc. Je lui ai dit que tout allait bien. Je lui ai demandé de voir autour de lui quels employés amis avaient souscrits au programme d'achat d'actions.

Il avait contacté Marcel. Sa blessure était superficielle et guérissait bien. Il se faisait bien sûr du souci pour la suite de l'affaire. Marcel détenait une vingtaine d'actions. Le soir, Geneviève nous annonça que notre groupe détenait 61%. des actions de "BELCUISININOX". Elle nous exposa sa stratégie qui fut approuvée à l'unanimité. Louise nous servit avec élégance le champagne qu'elle avait préparé. L'heure n'était pas aux compliments, mais nos regards approbateurs lui firent plaisir. Nous avons trinqué en faisant cliqueter nos verres avec celui de Geneviève.

Le lendemain, en matinée, je croisai, apparemment par hasard, Luc dans un couloir. Un clin d'œil, un sourire, nous suffirent pour savoir que des deux côtés tout allait bien.

En fin de matinée le comité de direction recevait un courrier officiel. Ce courrier émanait de Françoise. Elle déclarait détenir 21 % des actions et désirait se faire reconnaître le statut d'actionnaire minoritaire de référence. Geneviève voulait attaquer par la bande et ne pas dévoiler ses batteries avant d'avoir à les employer. Elle savait qu'un actionnaire seul aurait du mal à convoquer une assemblée générale exceptionnelle des actionnaires. Elle se doutait que le comité de direction mis en place par celui-ci ne verrait pas d'un bon œil un actionnaire quelconque vouloir vérifier les comptes et contrôler la gestion de la société. Le comité pouvait refuser. Par contre, si la demande émanait d'un actionnaire privilégié, la demande ne pouvait plus être rejetée facilement. Comme il y avait un réel problème de gestion, le comité ne pourrait plus refuser. Geneviève pensait que ces péripéties financières gèleraient pendant quelques temps le problème de Marcel. J'étais chargé de surveiller la situation de ce côté là. C'était facile pour moi. Je surveillais régulièrement le trafic sur le fichier parallèle.

Geneviève avait vu juste. Le comité reconnut à Françoise le statut d'actionnaire minoritaire de référence. Cela nous valut une autre soirée champagne. Pour celle-ci, je m'étais arrangé avec Geneviève pour arriver plus tôt et disposer de son appartement. J'ai ainsi pu me présenter à la réunion dans une tenue qui me convenait mieux. Je me suis senti plus à l'aise et j'ai senti à la chaleur de leur accueil, que ces dames préféraient aussi me voir ainsi.

J'ai donné des nouvelles de Marcel et du fichier, elles étaient bonnes. J'ai confirmé qu'il régnait au niveau de certains membres de la direction une tension, un émoi perceptible. Geneviève nous apprit que l'action baissait encore. Geneviève nous proposa de passer au point suivant de sa stratégie : la convocation de l'assemblée générale exceptionnelle des actionnaires. Elle avait préparé le document. Nous l'avons examiné. C'était superbement fait, parfaitement dans les règles. Françoise l'a signé, pendant que Louise faisait joyeusement sauter le premier bouchon.

Danièle me l'ayant gentiment proposé, je suis rentré avec elle. Elle m'a tendu les clefs de la Jaguar. C'était très agréable de m'installer au volant. Tout ce que je touchais était en cuir ou en bois précieux. J'enlevai mes chaussures, n'ayant pas l'habitude de conduire une voiture avec de hauts talons aux pieds. Mes pieds nus, simplement enveloppés dans leurs bas en nylon, touchaient les rudes pédales. Je souris à Danièle et je mis le moteur en marche. Juste avant de partir, Danièle me fit patienter d'un geste, se pencha vers moi et gentiment, affectueusement, comme l'aurait fait une grande sœur, remonta ma jupe d'un bon dix centimètres. Elle régla la puissance du ventilateur sur le maximum et orienta la ventilation sur mes jambes.

"C'est le réglage que je préfère. Dis-moi si tu aimes cela aussi." Me dit-elle avec un petit sourire coquin. Je mis la voiture en route et roulai dans la nuit. Cela faisait beaucoup de plaisirs sensuels à la fois. L'émotion était grande et je ne pus répondre de suite à la question de Danièle. Ce n'est que quelques minutes plus tard que je me mis à rire dans la nuit.

Arrivés chez Danièle, nous avons bu un dernier verre au salon, près du feu de bois. Nous avons bavardé. Nous avons parlé de nos vies emmêlées et des circonstances diverses de nos rencontres. Elle m'a dit que parfois c'était moi qui était la grande sœur et elle la petite, et que parfois c'était l'inverse.
Je lui dis ma difficulté à vivre mes deux vies en parallèle. Nous sommes restés tout un temps sans rien dire. Nous étions bien.

Danièle me conduisit vers la chambre d'amies. C'était la chambre occupée précédemment par la gouvernante. Cette chambre était toujours prête, pour une éventuelle amie de passage. Elle me prêta quelques affaires pour la nuit. C'était soyeux, doux, avec beaucoup de dentelles. J'aimais bien cela. Elle m'indiqua ma salle de bain et me laissa me préparer. Lorsque je fus couché, elle vint voir si tout était en ordre. Elle s'assit au bord de mon lit et m'inspecta en souriant. Elle lissa et remonta les couvertures pour que j'aie bien chaud. Puis, lentement, elle se baissa vers moi. J'étais fasciné par sa jolie poitrine enveloppée de dentelles qui s'approchait lentement de moi. Du dos de sa main, elle m'effleura la joue, puis elle me donna un léger baiser sur le front.
"Bonne nuit, petite sœur, fais de beaux rêves !" Me dit-elle avec émotion et gravité.
"Bonne nuit, petite sœur !" Réussis-je à répondre, d'une toute petite voix.
Je n'ai pas pu m'endormir très vite, mais après j'ai fait de très jolis rêves.

Le lendemain matin fut très agréable. C'était un samedi, j'avais tout mon temps. Nous avons pris notre petit déjeuner sur la terrasse, entre les deux chambres. Ensuite, Danièle a proposé de profiter du beau temps et de nous promener dans son parc. Elle se prépara une tenue de promenade et voulut m'en prêter une. Elle me fit ce jour là découvrir le pantalon. Bien sûr, Jacques connaissait ce vêtement, mais Nathalie, ayant peu de temps, peu d'occasions pour s'habiller comme elle l'entendait, n'en mettait jamais. Celui qu'elle me prêta était très agréable à porter et de plus, il était joli à regarder. Il me serrait juste ce qu'il fallait pour me mettre en valeur. Un chemisier aux jolies couleurs et un très long pull bien enveloppant, au col en V, laissant dépasser celui du chemisier, complétèrent ma tenue. Danièle emporta l'album des photographies de son mariage. Elle m'amena aux différents endroits où les photos furent prises et évoqua avec moi les anecdotes de ce jour mémorable. Je regrettais de ne pas avoir emporté mon appareil. Il y avait de belles photos à faire. Danièle, dans une jolie tenue pareille à la mienne, concentrée dans son travail de réflexion, regardant avec attention l'album, attentive à l'évocation de ses charmants souvenirs, avait des mimiques et des poses que j'aurais photographiées avec plaisir.

L'assemblée générale se déroula comme l'avait pronostiqué Geneviève. Le Président Directeur Général et le comité de direction le prirent de haut. Ils ne considéraient pas Françoise comme une interlocutrice valable. Ils ne participaient à la réunion que contraints et forcés par la loi. Ils montrèrent pour la forme quelques graphiques optimistes et quelques plans d'actions creux à souhait. D'après eux, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Après leur présentation, Geneviève demanda la parole. Elle avait préparé un exposé. Elle monta à la tribune. Son exposé était bien plus bref et surtout beaucoup plus clair. Elle mit deux points en évidence. Les ventes ne suivaient pas l'évolution générale du secteur et ce retard s'accentuait. D'autre part, les moyens de production étaient suffisants mais inadéquats. A la fin de son court exposé, elle se tourna vers le PDG et le comité de direction, et leur posa une simple question : "Et maintenant, qu'allez vous faire pour normaliser ces deux points ?"

Ils se concertèrent quelques instants et continuèrent sur leur lancée. Ils avaient les choses bien en main, ils connaissaient leur métier, le marché et la conjoncture. Il fallait les laisser faire. Ils demandaient à continuer leurs activités comme par le passé, sans être importunés davantage. D'ailleurs, reprit le PDG, ils jouissaient de la pleine confiance des actionnaires.

C'en était trop. Geneviève leva la main et dit qu'elle pensait que ce n'était pas le cas. Elle déposa une motion de défiance vis à vis du PDG et du comité en place. Elle demanda de passer immédiatement au vote, toutes les conditions prescrites par la loi étant remplies.

Le vote fut sans histoires. Geneviève et son groupe d'amies détenaient 61% des actions. Moi et mes amis et connaissances, membres du personnel, en détenaient 5%. Quelques actionnaires qui avaient suivi les débats votèrent dans notre sens. La motion de Geneviève obtint 83% des votes des actionnaires présents. Ceux ci représentaient 68% des actions de la société. Geneviève proposa son nouveau comité qui était composé de Danièle, Françoise, Alcina et de Geneviève elle-même. Jacqueline était fort prise par la vicomtesse dont la santé lui causait quelques soucis. Elle préférait donc rester un peu en retrait de tout ceci, mais viendrait bien sûr aider ses amies à l'occasion. C'était un comité provisoire destiné à assurer l'intérim jusqu'à la prochaine assemblée générale ordinaire. Le nouveau comité fut élu sans problème.

Geneviève, en bonne diplomate, remercia l'ancien comité pour les services rendus et annonça que le nouveau se réunirait l'après midi même.

Elles se répartirent le travail : Danièle prit en charge la production. Alcina s'occuperait des relations humaines. Françoise dirigerait les ventes et Geneviève se réservait les finances.
Jacqueline serait consultée régulièrement et aiderait là où ce serait nécessaire.

Ces dames faisaient confiance à Geneviève mais n'étaient pas très rassurées. Elles savaient qu'elles manquaient d'expérience. Geneviève, qui les connaissait toutes très bien, leur dit qu'elles avaient toutes un excellent instinct et le goût des jolies choses. Elles n'avaient qu'à suivre leur instinct et à faire en sorte que le résultat soit joli, et tout irait bien.

Je signalai à Alcina que l'activité du fichier parallèle commençait à devenir préoccupante. Le trou laissé par la ligne de Marcel commençait à intéresser des utilisateurs. Des questions étaient posées. Il fallait s'en occuper.

Alcina a eu une première réunion avec Lucienne Duhaut. Elle lui a demandé de lui faire une situation actuelle détaillée du personnel. Lucienne était énervée et fatiguée. Pourtant son étude était intéressante. Elle donnait bien sûr des tas de chiffres que l'on s'attend classiquement à trouver dans une étude pareille. Lucienne allait plus loin. Elle allait plus loin que les traditionnelles études de motivation. Elle se demandait si le personnel était heureux. Elle envisageait les valeurs matérielles mais également les autres. Elle parlait d'améliorations à apporter à l'entreprise dans les domaines de l'expression de soi et de la suggestion d'idées nouvelles. Cette partie de son rapport n'était qu'esquissée, mais c'est celle qu'Alcina lut avec le plus d'attention. Elle lui posa des questions. Lucienne se détendit quelque peu. Elle parla de sévir, d'interdire, comme si elle sentait qu'elle avait été un peu trop loin dans son rapport. Elle répondait au début d'une façon un peu mécanique, comme une réponse apprise, comme si elle avait eu trop longtemps à donner des réponses attendues, conventionnelles. Alcina le remarqua bien vite et ne dit plus rien. Elle laissa le silence s'installer. Cela dura de longues, de très longues minutes. Puis, de sa voix douce, Alcina demanda à Lucienne ce qu'elle en pensait, elle. Une note de service émanant du service du personnel sortit le même jour. Elle était courte et laconique. Le personnel était autorisé à s'habiller comme il l'entendait. Les seules restrictions seraient les bonnes mœurs et la sécurité au travail. Une commission serait constituée incessamment pour examiner la situation du personnel transgenre. Suivait une courte note explicative concernant cette terminologie à l'usage des membres du personnel non transgenre.

La commission fut rapidement créée. Alcina, Luc, Marcel, Lucienne DUHAUT et moi-même nous sommes réunis dès le lendemain matin. La commission ne prit qu'une décision, mais ce fut une décision importante. La société n'allait pas seulement tolérer les transgenres, mais en plus elle allait les aider.

Lucienne courait un peu partout, essayant de maintenir un peu d'ordre. Elle levait souvent les bras au ciel et s'énervait facilement. Alcina restait non loin d'elle et restait parfaitement calme.

Marcel et moi avons été les premiers à profiter de l'aubaine. Quelques jours après, nous avons parlé à nos collègues et leur avons expliqué notre situation. Nous avons pris quelques jours de congé. Après ces quelques jours, Sidonie et Nathalie nous ont remplacés au travail.

Le Directeur Général, responsable opérationnel de l'entreprise, fut convoqué par Geneviève à la réunion suivante du comité de direction. En accord avec Françoise, elle lui avait fait parvenir à l'avance les questions qu'elle voulait débattre avec lui. Celles-ci concernaient la situation actuelle de la société, sa part de marché, les possibilités de production, le personnel, les perspectives d'avenir à court terme.

Le Directeur Général était un homme jeune, d'une bonne trentaine d'années, au large sourire. Il avait préparé des réponses aux questions de Françoise. Pour chaque question il avait préparé plusieurs graphiques. Il présentait ses graphiques comme au cirque, lorsque le dompteur de tigres présente ses animaux. Il regardait le public, d'un regard circulaire pour bien observer l'effet produit, et jetait ensuite un rapide coup d'œil vers son animal, pour contrôler qu'il était toujours bien en place et qu'il ne s'apprêtait pas à l'attaquer dans son dos. Ces graphiques étaient très généralement fortement montants. On voyait au premier coup d'œil que la partie droite était nettement plus haute que la partie gauche. Geneviève demanda à les voir de près. Elle posa plusieurs questions sur l'origine des chiffres employés, sur la composition des graphiques, leurs échelles, le choix des zones représentées.

Françoise lui demanda son avis sur la part de marché occupée par la société ainsi que son évolution à court terme. Là, il montra un graphique descendant et afficha un sourire crispé de jeune enfant pris en faute. Danièle lui demanda ce qu'il pensait de la production. Il reprit de l'assurance et son sourire supérieur. Il se demandait visiblement ce que ces dames lui voulaient avec ces questions bizarres. Il montra un beau graphique montant et dit qu'avec une production inadéquate et une part de marché s'amoindrissant, il était inévitable de voir le coût de production par unité monter. Danièle le questionna plus précisément sur les bords des arrêtes de hottes ainsi que sur les rainures des canaux récolteurs de condensats de graisse. Elle proposait d'arrondir les arrêtes et d'élargir les rainures. Ces modifications faciliteraient le nettoyage des condensats de graisses et augmenteraient la satisfaction de la clientèle. Il ne savait pas grand chose à ce sujet. Il chercha dans ses graphiques pour gagner du temps et puis annonça qu'il allait consulter le directeur technique à ce sujet. Alcina lui demanda s'il pensait que son personnel était heureux. Il balaya la question d'un geste brusque et dit que cela n'était pas nécessaire à la bonne marche de l'entreprise. Comme elle insistait, il lui dit que ces gens étaient payés pour travailler et non pas pour s'amuser.

Jacqueline l'interrogea alors sur sa vision d'avenir à court terme de l'entreprise. Il attendit quelques instants afin de capter l'attention. Son sourire et son regard se firent fixes. D'une voix lente, grave et un peu métallique, il annonça qu'il fallait se séparer de 10% du personnel, principalement en production. Il remit à Françoise un gros rapport donnant tous les détails de cette opération imminente et déjà programmée. Françoise et Danièle lui demandèrent s'il y avait des alternatives, par exemple en améliorant la qualité ou en relançant la demande. Il fronça les sourcils d'un air malheureux et leur expliqua, comme on le fait à de jeunes enfants qui viennent de poser une question naïve, que la division "Recherche et Développement" avait travaillé plusieurs années sous sa direction sans trouver de solution adéquate. Il montra à nouveau son beau graphique des coûts montants et affirma, avec un air gourmand, que le licenciement de 10% du personnel était l'unique solution. Il ajouta, un ton plus bas que ces 10% n'étaient qu'un début. Il prévoyait pour bientôt, une deuxième tranche de 10%.

Geneviève remercia aimablement le Directeur Général pour sa présentation. Elle fit du regard le tour de la table pour voir s'il y avait encore des questions. Il n'y en avait plus.

Après sa sortie, les amies se regardèrent entre elles. Personne n'était d'accord avec une politique pareille. Danièle et Françoise, en charge de la production et de la vente, signalèrent que, comme elles en avaient l'intention dès le départ, elles avaient commencé à s'informer dans leurs domaines respectifs. Elles avaient parlé avec le personnel de direction, bien sûr, mais aussi avec le personnel des autres niveaux. C'est auprès de celui-ci qu'elles avaient enregistré le plus de critiques constructives et reçu le plus d'idées créatrices et innovantes. Si 10 à 20 % des idées reçues du petit personnel pouvaient être mises en pratique, elles se faisaient fort de diminuer les coûts de production et d'augmenter sensiblement la qualité et les ventes.

Le sort du Directeur Général était scellé.

Geneviève se tourna vers Alcina et lui demanda, d'un ton prudent, s'attendant à une réponse astronomique, si elle avait une idée de la somme qu'il faudrait débourser pour se débarrasser de ce montreur de graphiques. Alcina était restée calme et sereine lors de la réunion. Elle fit ici aussi une réponse calme.

"Je crois que je vais pouvoir arranger cela pour pas cher du tout. Depuis que je suis responsable des ressources humaines, j'ai beaucoup de contacts avec des chasseurs de têtes professionnels. Ils me proposent d'engager à prix d'or des directeurs expérimentés de haut niveau. Ils m'en ont déjà fait rencontrer plusieurs, par hasard, de façon informelle. On dirait qu'ils sont tous sortis du même moule, bâtis de la même manière. Dès la fin de cette réunion, je ferai systématiquement l'éloge de notre Directeur Général, surtout si des oreilles de chasseur de tête peuvent l'entendre. Je vous demande de faire de même. Faites-moi confiance, cela peut marcher."

Deux semaines plus tard, lors du comité de direction, Alcina communiqua que le Directeur Général avait présenté sa démission. Il venait d'être engagé par un fabricant de casseroles en inox. Avec un petit sourire malicieux, elle fit remarquer que son stratagème avait bien fonctionné. Aucune indemnité de rupture n'était prévue au contrat, dans ce cas-ci. Cela ne coûtait donc rien à "BELCUISININOX". De plus, ajouta-t-elle à l'intention de Geneviève, notre ancien Directeur Général allait probablement appliquer son plan au fabricant de casseroles. Geneviève comprit de suite et promit de suivre l'évolution des actions de ce fabricant. D'un air intéressé, elle dit que cela pourrait être bientôt une opportunité intéressante pour notre société. Cela nous permettrait d'élargir la gamme de nos produits.

Geneviève et les autres, à part nettoyer des cuisines, ne connaissaient pas grand chose à la bonne marche d'une société comme "BELCUISININOX". Elles décidèrent de suivre l'exemple de Danièle et Françoise, et de demander leur avis aux directeurs, mais surtout et de préférence, aux membres actifs du personnel. Elles commencèrent à noter les idées neuves, les évidences, les erreurs actuelles que l'on pouvait aisément corriger. Les employés et les ouvriers, au début étaient un peu étonnés, ne comprenaient pas bien où elles voulaient en venir. Puis, petit à petit, voyant que l'on tenait compte de toutes les remarques et suggestions, d'où qu'elles viennent, ce fut un déferlement. Françoise se chargea de l'organiser. Françoise avait une grande capacité d'écoute, une large ouverture d'esprit, l'art de se mettre au niveau de son interlocuteur et un excellent esprit de synthèse. Elle se promenait beaucoup dans les différents départements de l'entreprise et avait toujours sur elle différents carnets où elle notait les remarques, les suggestions, les questions qu'on lui communiquait. Elle y ajoutait ses propres observations. Chaque semaine, lors de la réunion du comité de direction, elle communiquait et commentait une note de synthèse.

Danièle avait un grand sens pratique, de la volonté, de la persévérance. Elle mettait en pratique les conclusions des notes de synthèse de Françoise qui concernaient la production, en se fixant des objectifs à court et moyen terme. Françoise mettait en application celles qui concernaient la vente.

Tout ceci bouleversait les habitudes de l'entreprise. Chaque membre du personnel se rendait compte qu'il pouvait désormais prendre une part plus active dans la société et en influencer le développement. Les notions d'enthousiasme, de solidarité et de plaisir au travail furent redécouvertes. Sans investissement supplémentaire, sans effort plus lourd demandé au personnel de production, le nombre d'unités construites augmentait. Mais surtout, la qualité augmentait également. D'une part les défauts, les écarts avec le cahier de charges qui accompagnait chaque unité, diminuaient. D'autre part, les cahiers de charges devenaient de plus en plus longs et détaillés. On écoutait maintenant les souhaits des clients et les propositions de notre personnel qui prenait plaisir à faire du bon travail et à l'améliorer chaque jour.

Danièle et Alcina ont veillé personnellement à ce que les arrêtes des hottes soient largement arrondies et à ce que les rainures récupératrices de condensats de graisses soient élargies.

Tout le monde ne se laissait pas gagner par l'enthousiasme. Alcina mit ce point à l'ordre du jour du comité de direction. Comme d'habitude, elle décrivit bien le problème et proposa une solution. Elle proposa de créer un département spécialisé dans l'étude du plan de prévision. Ce serait une administration inutile au bon fonctionnement de l'entreprise. Elle serait chargée de récolter des statistiques dans les domaines les plus divers, de les étudier et de produire des prévisions, des conseils et des recommandations, à l'usage exclusif du comité de direction. Aucun membre productif de l'entreprise ne serait donc gêné par ce département. Alcina comptait transférer dans ce nouveau département les directeurs, les technocrates, les employés et les ouvriers incompétents, à l'esprit négatif, qui étaient un frein au courant d'enthousiasme qui parcourait l'entreprise, et pour qui le système employé pour se défaire de l'ancien Directeur Général n'avait pas encore fonctionné fructueusement. Le comité fut d'accord de tenter l'expérience.

Alcina eut quelque mal à créer ce département. Il manquait d'équilibre. Elle trouva facilement trois directeurs et douze chefs de service pour en assurer la direction.. Elle eut du mal à trouver deux employés pour y travailler. De plus, après deux semaines de travail effectif, les deux employés demandèrent à avoir une conversation sérieuse avec la responsable des ressources humaines. Ils avaient pu comparer les deux régimes et préféraient rejoindre les rangs joyeux des travailleurs normaux, où l'on s'amusait visiblement beaucoup plus.

Dans les bureaux, les ateliers, les travailleurs changeaient parfois brusquement d'apparence. Certains changeaient aussi leur prénom. Certaines réunions se passaient parfois bizarrement. Certaines notes de service, certaines relations entre employés devenaient confuses. Souvent, en changeant d'apparence, les employés changeaient aussi de caractère. C'étaient souvent des employés timides, un peu obscurs qui n'intervenaient que très peu dans le cours de l'entreprise. Ils devenaient plus épanouis. Ils donnaient plus souvent leur avis, qui était d'ailleurs souvent intéressant. Mais cela donnait dans l'ensemble de l'entreprise une note d'exaltation et de confusion. Alcina signala que le taux actuel de transgenres connus dans l'entrepris n'était que de 1,4% et qu'elle prévoyait que les choses allaient se tasser. Son point de vue n'était pas entièrement partagé par Lucienne Duhaut. On voyait souvent celle-ci les bras tendus vers le ciel, l'air consternée. Alcina l'invita à prendre la parole à ce sujet lors du prochain comité de Direction.

Lucienne était tendue et agitée. Elle n'était pas habillée avec beaucoup de recherche ce jour là. Sa nouvelle coiffure était très courte. Elle avait mis un pantalon, ce qui était rare chez elle. Elle jouait machinalement avec son bic en attendant que la réunion commence. Alcina vint s'asseoir à côté d'elle.

Lucienne présenta le premier point de la réunion d'une façon un peu saccadée, d'une voix hésitante. Elle répondit aux questions et passa au deuxième point. Elle lut quelques phrases du texte qu'elle avait préparé et s'arrêta au milieu de l'une d'elles. Elle était blême. Elle resta immobile un long moment. Tout le monde autour de la table sentait que le moment était important, et se taisait. Lucienne joua encore avec son bic. D'un geste brusque, elle le cassa entre ses doigts. Lentement, elle se leva. Des yeux, elle fit le tour de l'assemblée et d'une voix sèche dit :
" Appelez-moi dorénavant Lucien ! " Elle se rassit doucement.

Alcina se rapprocha de lui et lui prit la main. Alcina, de sa voix douce, lut le reste du texte du deuxième point et répondit aux questions. Lucien lut d'une voix qui se cherchait le texte du troisième point. Au fur et à mesure qu'il lisait, sa voix s'affermissait et l'effet de l'émotion disparaissait. Il répondit avec compétence aux questions qu'on lui posa, démontrant sa bonne vision des problèmes et de leurs solutions. De plus sa voix transmettait maintenant beaucoup de chaleur humaine, bien plus qu'auparavant. En fin de réunion, en plus des points à l'ordre du jour, il osa proposer quelques idées personnelles, quelques idées neuves, quelques améliorations. Il proposa de mieux aider les transgenres qui se lançaient dans une nouvelle vie. Il comptait mettre à leur disposition des locaux, des moyens et du personnel. Certains membres du personnel pourraient ainsi arriver au travail habillés dans un certain genre, s'habiller autrement et changer de genre apparent pour travailler, et se retransformer le soir pour rentrer chez eux. Il comptait sur Madeleine pour le conseiller dans ce domaine où elle était experte. Il proposa également une solution élégante au problème des toilettes. Plusieurs vastes bureaux de directeurs étaient libres. Il suggéra de les recycler utilement en toilettes à l'usage des transgenres, ce qui éviterait les quelques frictions enregistrées actuellement.

La réunion se termina dans une gravité joyeuse. Tous les participants avaient compris que l'heure avait été grave, et que la joie de vivre avait enfin pénétré dans le cœur de Lucien.

Les idées neuves continuaient à affluer. Les améliorations suivaient. L'entreprise était maintenant la plus dynamique de son secteur. Le taux de transgenres était de 1,5 % du personnel. Cela amena bien un peu de désorganisation. Tel employé changeait d'apparence et de prénom entre deux réunions. Telle note de service était rédigée ou envoyée par des personnes inconnues, du moins dont le prénom était inconnu.

La production, plus originale et plus proche des souhaits des clients, augmentait. Les coûts diminuaient. L'ambiance au travail était nettement plus agréable qu'auparavant. L'absentéisme devenait presque nul. Les clients contactaient maintenant directement le bureau de vente pour passer leurs commandes fermes. Françoise put ainsi récupérer plusieurs excellents membres du personnel qui s'occupaient de visiter les clients potentiels. Elle se fit aider par eux pour organiser et canaliser le flot d'idées neuves.

Françoise fit agrandir le département de démonstration. Elle voulait pouvoir montrer en activité nos différents modèles de cuisines aux clients intéressés. Ce serait aussi un endroit pratique pour tester les nouvelles idées. Pour animer ce département, Alcina rechercha des personnes connaissant bien la cuisine, notre matériel et ayant une présentation soignée. Madeleine, en tant que consultante, proposa quelques esquisses de tenues agréables à porter et à regarder. Il y eut beaucoup de candidatures dans le personnel. Alcina était embarrassée. Madeleine eut l'idée d'organiser un défilé afin de départager les candidates et les candidats.

Le défilé eut lieu un samedi, dans les nouveaux locaux de démonstration. Madeleine avait dessiné trois tenues différentes pour les candidats et cinq pour les candidates. Elle avait tenu à ce que chaque candidat et chaque candidate puisse défiler dans toutes les tenues proposées. Les couturières eurent fort à faire, mais le résultat en valait la peine. Je m'étais inscrite ainsi que Sidonie. Il y avait quelques autres transgenres parmi les candidates. Parmi les candidats il y en avait aussi. Nous avons eu bien raison d'essayer. C'était un grand plaisir de défiler dans ces jolies tenues devant les collègues. Madeleine avait très bien fait les choses.

L'ensemble du personnel était invité. Il eut la lourde tache de départager les tenues et les candidats. Après les défilés, en attendant les résultats du vote, nous avons bu le champagne. J'ai fait tinter mon verre avec ceux de Geneviève et de ses amies.

J'ai bu mon verre en pensant avec satisfaction au chemin que j'avais parcouru depuis mon voyage à Ténérife avec Madeleine. Geneviève et ses amies ont bu le leur en pensant à l'évolution positive de leurs diverses entreprises.

* marie therese le 12/01/2005


Responsable du site : Lucie Sobek


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