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« », une petite histoire imaginée par marietherese

1 L'étudiant en anglais marie thérèse tvq@femmes.net 05-11-2004, 20:04 J'étais bien content, je voyais enfin venir la fin de ces études compliquées. Dans deux ans, avec un peu de chance et énormément de travail je serai ingénieur.

Un cours d'anglais était prévu ces deux dernières années. Cela ne me faisait pas peur. J'avais eu la chance d'avoir eu auparavant un excellent professeur. Il m'avait beaucoup appris. Il m'avait fait faire des exercices où il fallait parler comme dans les vieux films de Laurel et Hardy. Il m'avait enseigné la différence d'accent entre la langue française et l'anglaise. Il m'avait dit que j'étais doué pour les langues.
Il avait raison.
Mon professeur dans l'école d'ingénieur, monsieur Duchemin, en début d'année, nous fit passer un petit test, afin de déterminer nos niveaux de connaissances déjà acquises et d'adapter son cours.

Je l'ai intéressé. Il m'a demandé si j'avais de la famille en Angleterre, si j'avais déjà séjourné là bas. Comme j'ai répondu négativement, il a été étonné. Il m'a dit lui aussi que j'étais doué pour les langues. Selon lui j'allais perdre mon temps en suivant son cours. Il me proposait de faire quelque chose de plus difficile. Il m'a prêté un gros dictionnaire et m'a demandé de lui faire quelques traductions de manuels techniques. J'ai bien aimé ces cours d'anglais. Je me plaçais dans un coin, tout au fond de la salle de cours. Je pouvais ainsi travailler bien à l'aise, à mon propre rythme. Après la fin du cours, monsieur Duchemin venait parler quelques minutes avec moi. Nous parlions anglais. Il se rendait ainsi compte de mes progrès.
Il avait son propre bureau de traduction. Il me confia quelques travaux de traduction techniques pour lesquels il me rémunérait. Ces petites sommes d'argent venaient à point pour faciliter un peu ma vie d'étudiant pauvre.

Les grandes vacances approchant, il me fit une proposition intéressante. Il avait en Angleterre un ami, John, qu'il avait connu pendant la guerre. John était conservateur dans un musée près d'Oxford. Celui-ci était consacré aux techniques anciennes. Il cherchait des étudiants pour travailler pendant les vacances à la bibliothèque de son musée. Il prendrait en charge mes frais de déplacement et d'hébergement sur place.
Je me suis dit que ces vacances seraient studieuses et peu coûteuses.
Elles seraient intéressantes au point de vue technique et linguistique.
Au moment ou j'acceptai la proposition je ne savais pas encore que ma décision allait changer le restant de ma vie.

Le voyage fut sans histoire. John m'attendait à la gare. Je ne pouvais pas le manquer. Il était une caricature vivante du gentleman anglais, tel qu'on l'imaginait en France dans les années cinquante. Il était calme et charmant, poli et raffiné.

Il me montra sa bibliothèque et m'expliqua le travail qu'il attendait de moi. Je trouvais ce travail agréable. Il fallait répertorier et classer toute une ancienne correspondance commerciale provenant des archives d'une usine produisant des machines à vapeur et qui en avait vendu partout en Europe. La correspondance rédigée en anglais avait déjà été classée par un de mes prédécesseurs. John comptait sur moi pour classer, suivant la même méthodologie, la correspondance rédigée en français.
Je disposais d'un grand bureau en bois, dans un coin de la grande bibliothèque, où il faisait très calme.
J'aimais ce travail intéressant et agréable.
John venait souvent me rendre visite à la bibliothèque, pour se rendre compte de l'avancement
de mes travaux et aussi pour bavarder un peu. Il était très discret mais il me dit tout de même de temps en temps quelques mots sur lui. Il me parla un peu de sa guerre, point commun avec
monsieur Duchemin. Il n'avait pas aimé la violence exacerbée de l'époque. Il me dit qu'il avait causé bien du chagrin à sa mère en restant célibataire. Il me parla aussi de sa sœur aînée, infirmière en chef de l'hôpital de la ville, un cœur d'or sous un caractère revêche.
John s'occupait aussi de me faire visiter l'Angleterre. Il avait prévu un week end à Cambridge. Je devrais m'y rendre seul, John étant retenu ici. Il allait recevoir quelques amis de longue date. Leur sujet de conversation principal risquait de m'ennuyer.

Un jour, John m'indiqua dans son bureau un gros tas de vieux papiers. Il me demanda d'y jeter un coup d'œil et d'y prendre ce qui pouvait concerner mon travail. Je classai sommairement les papiers en différents tas. J'avais déjà une certaine habitude et un seul coup d'œil me suffisait.

Un papier inhabituel attira mon attention. En fait c'était un magazine. Il était placé à l'envers par rapport à mon sens de lecture. J'ai vu tout de suite que ce n'était pas un magazine ordinaire. Il n'avait certainement rien à voir avec mon classement. Avant de le prendre en main, avant de le toucher, avant de voir de près les photos, je savais de quoi il s'agissait. Mon émoi fut grand, ma respiration s'accéléra et devint plus profonde. Je sentis le sang affluer à mes tempes. Je sentis une grande tension s'installer entre mes cuisses. Je n'étais plus que deux mains faisant tourner fébrilement les pages du magazine, et deux yeux dévorants de délicieuses photos et des titres accrocheurs, lisant à une vitesse incroyable des textes en anglais comme je n'en avais jamais vu, pleins de mots nouveaux et que pourtant je comprenais sans peine.

C'était la première fois de ma vie que je voyais des photos, des titres et des textes de ce genre là. Je croyais qu'il n'y avait pas de choses pareilles en dehors de ma tête à moi. Je croyais être le seul à rêver de tout cela, et tout à coup je voyais mes rêveries étalées et détaillées dans les pages d’un magazine.
Tous mes sens étaient exacerbés, pourtant je n'ai pas entendu John entrer.

Lorsqu'il a vu ce que je tenais en main il a perdu un instant son calme britannique. Il a tendu vivement le bras pour me prendre le magazine des mains et a fait mine de vouloir expliquer quelque chose. Ce faisant il m'a regardé. Il a vu mon air et mon attitude. Il a arrêté son geste. Il est resté la bouche ouverte.
Je le regardais, étonné.
Il me regardait aussi. C'est lui qui a compris le premier la situation. Il a vu que le magazine ne me choquait pas, mais qu'au contraire il m'intéressait beaucoup.
Il me regardait maintenant en souriant.
"Evidemment, cela change tout." Me dit-il."Nous avons encore une semaine devant nous. Je vais immédiatement contacter ma sœur. Je vais lui demander de nous aider."
L'après midi même nous avons été chez la sœur de John. L'attitude de celui-ci avait imperceptiblement changé. Il était devenu un peu plus cordial et en même temps plus déférent. J'avais pris de la valeur, une valeur différente, à ses yeux.
John fit les présentations, et avant de repartir travailler me souhaita un agréable après midi.
Heureusement il m'avait prévenu pour sa sœur. L'accueil très froid de celle-ci, son air pincé, son regard scrutateur ne présageaient rien de bon et me donnaient l'envie de repartir aussitôt.
J'ai suivi le conseil de John. Je suis resté. John avait raison.
Margareth, gardant soigneusement ses distances, alla chercher un album photographique. De son air froid, sans dire un mot, elle me le tendit.
Je l'ouvris et aussitôt la tempête d'émotions du matin se redéclencha en moi.
L'album était composé de séries de photos concernant chaque fois un seul personnage. On y montrait les étapes de la transformation du personnage qui devenait une dame, une jeune femme et parfois, mais c'était plus rare, une jeune fille. A la fin de l'album il y avait des photos de groupes.
Ces dames étaient attablées, levaient joyeusement leur verre, ou dansaient. Il y avait aussi quelques photos prises à l'extérieur, dans un parc.
Je parcourais l'album, revenant parfois en arrière pour comparer deux séries. J'étais fasciné.
Margareth me regardait faire. J'étais fort occupé à examiner l'album, mais je notai au passage la petite flamme joyeuse apparue depuis peu dans le regard de la sœur de John.
Elle attendit que j'arrive à la fin de l'album, que je me calme un peu et me demanda, d'une voix bien moins désagréable que celle de tout à l'heure :
« Quel genre de tenue voudrais-tu essayer ? »

Je ne voulais rien de spécial, rien de compliqué, je ne voulais pas de robe de mariée, je ne voulais pas de tenue de soirée, du moins pas tout de suite. Je voulais simplement être la jeune fille de mon âge que j'aurais pu être si j'étais née ainsi. Margareth trouva que c'était un excellent choix pour un début. Elle avait l'habitude de transformer les personnes. Ce que je demandais était facile pour elle. Elle m'avait déjà bien examiné et savait exactement quelle tenue m'irait. John lui avait donné un objectif. Il souhaitait que je participe à la petite fête qu'il organisait avec l’aide de sa sœur le week end prochain. Il souhaitait que j'y participe en tant que "french maid", en tant que femme de chambre. Margareth me prit l'album des mains, le feuilleta, me montra une série de photos, et me précisa le genre de femme de chambre que je devais devenir. Elle me précisa les particularités de la tenue, me faisant remarquer une série de détails qui me plurent beaucoup. La pensée que j'allais devenir aussi jolie et attirante m'excitait et me paralysait à la fois. Margareth comprit mon désarroi, mit sa main sur mon bras, se pencha vers moi et, pour m'encourager dans cette tâche qui serait difficile, me dit d'une voix douce qu'elle était sûre que je serais la plus belle et la plus craquante des femmes de chambre qu'elle aurait jamais fabriquée.

C'est elle qui prenait les initiatives, qui proposait ses idées. Moi je me laissais faire, j'acquiesçais. Comme étudiant désargenté j'avais souvent du me battre pour faire valoir mes droits, j'avais du revendiquer, obtenir, initier, réfléchir et exiger. Ici c'était différent, je me laissais doucement faire. C'était un doux plaisir nouveau.

Pour une première fois, elle me mit quelques sous-vêtements de jeune fille, simples et classiques. L'effet sur moi était suffisamment grand, lorsque je m'observais dans le grand miroir, voyant Margareth s'affairer autour de moi. Elle choisit pour moi une jupe droite qui m'arrivait juste au-dessus des genoux et un joli chemisier fleuri dont le ton dominant, le rouge, était en harmonie avec la couleur de la jupe unie. Elle posa sur ma tête une perruque aux longs cheveux bruns. J'aimais voir Margareth tirer, ajuster, peigner et brosser les cheveux de cette jeune fille que je discernais derrière elle. Lorsqu'elle s'est retirée, la jeune fille me souriait gentiment et je l'ai trouvée bien sympathique. Margareth s'est rapprochée et a placé sa main sur mon épaule. En faisant glisser sa main le long de mon bras nu, elle voulait me faire comprendre que le glissement que je ressentais et la vision que je voyais concernaient la même personne, moi. Je me sentais très bien. Je souriais à la jeune fille, je me souriais, je souriais à Margareth, je souriais à la vie.
Elle me mit un peu de maquillage, juste un peu. Elle plaça à mes pieds une paire de chaussures classiques.
Elle me jeta un dernier coup d'œil et me fit lever.

C'est en me levant devant le miroir que les choses se mirent en place dans ma tête. C'était comme si en me levant je laissais sur la chaise que je quittais de vieilles choses qui n'avaient plus leur place dans ma tête, qui m'embarrassaient et que je laissais sur place sans remords. Margareth me prit la main et me guida vers d'autres pièces, vers d'autres plaisirs. Elle me fit marcher, m'asseoir, me remettre debout. Je vis à son air qu'elle était satisfaite de mes débuts. Je me rendis compte que cela faisait des années que j'observais les jeunes filles autour de moi et que cette longue observation portait ses fruits aujourd'hui. J'étais très content. Je découvrais un accord interne avec un moi-même que je ne connaissais pas.
Lorsque John est venu me chercher en fin d'après midi, Margareth lui montra avec fierté ce qu'elle m'avait déjà appris. Elle lui dit son optimisme. Elle croyait que je serais fin prêt pour le week end.

Le lendemain nous avons encore bien progressé.
Le matin j'ai fait bien avancer mon travail de rangement. En l'effectuant, comme j'étais seul, chaque fois que je me déplaçais, j'accomplissais un des exercices préconisés par Margareth. Celle-ci ne pouvait m'aider que l'après midi, car elle travaillait tous les matins dans son hôpital.
Elle me fit revêtir ce jour là une tenue du même genre que celle de la veille, mais dans des tons différents. Elle me fit faire mes exercices pour voir si j'avais bien assimilé la matière de la première leçon.
Comme elle était contente de moi, elle se plaça à côté de moi, devant le grand miroir et m'indiqua mes bras, mes jambes, les poils qui les couvraient ainsi que ma taille un peu trop large. Tout cela allait être amélioré aujourd'hui. C'était notre objectif.

J'ai bien eu un peu mal, j’ai senti quelques brûlures, j'ai eu parfois quelque difficulté à respirer. Mais mon plaisir à me voir de près dans le miroir, à placer mes mains autour de ma nouvelle taille, à faire glisser mes mains le long de mon joli corps et surtout le long de mes nouvelles jambes compensait largement ces petits inconvénients. J'avais maintenant de longs cheveux blonds et mes yeux, grâce à des lentilles de contact appropriées, étaient devenus d'un bleu assez clair. J'ai beaucoup travaillé ma démarche et mes attitudes.
John fut très content. Il nota les différentes améliorations avec approbation.

Le troisième jour, Margareth ne s'est plus contentée du léger rembourrage en ouate qu'elle glissait auparavant dans mon soutien gorge.

Elle m'a fait ouvrir les mains. Elle y plaça deux sacs en un genre de plastique fort mou, remplis d'un liquide onctueux. Les sacs étaient fort mobiles et s'agitaient en tous sens au moindre de mes mouvements. Je vis qu'ils étaient de forme allongée, avec une grande partie plus plate. Ils étaient munis chacun d'un magnifique mamelon. Elle mit les sacs adroitement en place dans les bonnets du soutien gorge, qui était de deux tailles supérieures à celui de la veille. L'ensemble me fit une grosse impression. D'une part le volume que j'avais sous les yeux était bien plus grand, d'autre part tout cela avait du poids. De plus cela bougeait agréablement, en de doux mouvements harmonieux, chaque fois que je bougeais. C'était ravissant.
Elle vint se coller tout contre moi, mit une main sur mon épaule et l’autre à ma taille, et murmura à mon oreille qu'elle était très contente de moi. Elle comptait coller les prothèses le lendemain. Elle croyait que cela me plairait beaucoup.

Elle avait préparé pour moi une tenue de femme de chambre. C'était une tenue très classique. Elle me précisa que celle que je porterais le week end serait assez différente de celle-ci. La première ne servait qu’à m'aider à rentrer dans la peau de mon personnage. L'autre serait bien plus jolie, plus ouverte, plus courte et me mettrait bien mieux en valeur. Elle serait du même genre que celle des albums de photographies.
Elle voulut me montrer à John qui fut à nouveau très satisfait.

Rapidement, elle me transforma en jeune étudiante bien sage et me donna la permission de rentrer ainsi vers le musée où j'occupais la loge de l'ancien concierge. Elle me tendit un paquet contenant de jolis vêtements de nuit qui seraient propices à me procurer des rêves agréables. Margareth m’accompagna jusqu’à la voiture de John. Elle m’indiqua comment m’asseoir et m’installer dans celle-ci. Je suivis bien ses instructions mais ne pus empêcher certains petits dévoilements, certaines petites remontées. John ne me quittait pas des yeux et ne perdait rien du spectacle. Margareth ajusta la bretelle de la ceinture de sécurité. Elle me demanda si l’ajustement me convenait. J’ai donc regardé vers le bas.

Je suis resté longtemps à regarder vers le bas. Je voyais ma poitrine joliment mise en valeur par la bretelle supérieure, l’ouverture de mon sage chemisier de collégienne dévoilant quelques dentelles. La bretelle inférieure serrait ma taille, arrondissait mes hanches serrées dans le cuir du fauteuil et tendait ma jupe classique que ma position assise faisait remonter largement au-dessus de mes genoux, dévoilant là aussi quelques autres dentelles. Mes cheveux blonds, tombant en longues mèches entouraient et adoucissaient encore ce spectacle charmant. C’était un spectacle charmant et puissant. J’étais envahi par une émotion charmante et puissante qui se concrétisait au creux de mes cuisses par une tension charmante et très puissante.

Lorsque je parvins à me redresser, je vis que John n’en menait pas large, lui non plus. Margareth, voyant la situation, prudemment, nous demanda de patienter encore un peu avant de mettre le moteur en marche et nous conseilla de régler le volume du ventilateur d’aération de la voiture sur la position maximale.

Le lendemain elle voulut commencer par s'occuper sérieusement de mon emmaillotage. Je m'étais contenté les jours précédents de mettre l'une sur l'autre trois petites culottes bien couvrantes et bien serrantes. C'était bien, c’était solide, c’était robuste, l’épreuve d’hier soir l’avait prouvé. Mais ce n’était pas assez joli pour une vraie "french maid made by Margareth".

En tant qu'infirmière, elle avait élaboré une méthode personnelle et me garantissait un résultat esthétique de haut niveau. Ce serait à s'y méprendre. Elle me montra quelques photos et quelques dessins explicatifs. Elle me prévint gentiment que le spectacle de sa manipulation pouvait être un moment un peu difficile pour moi. Je fus courageux, je préférais voir, elle m'installa donc devant le miroir. Elle commença par prendre quelques mesures de mon anatomie, à l’aide de son mètre ruban. Ensuite elle choisit l’un de ses schémas cotés. Puis elle découpa suivant le schéma choisi toute une série de sparadraps de forme bizarre. Ensuite elle prit de petits ciseaux pointus. Devant ma mine effrayée, elle éclata de rire, précisant qu'elle allait simplement modifier la taille de mes poils. Elle en récupéra un certain nombre qu'elle glissa dans une enveloppe. Elle examina soigneusement mon appareil ainsi dénudé. Celui-ci, pris d'enthousiasme, voyant que l’on s’intéressait à lui, se dressait fièrement. D'un geste professionnel, sec et précis, elle lui fit comprendre qu'il fallait maintenant se reposer. Docilement il se coucha. Elle me fit tendre les mains et colla légèrement les sparadraps sur mes doigts écartés dans un ordre établi. Elle me fit prendre certaines positions bien précises, me demandant de placer mes jambes de telle ou telle façon, de faire travailler ou de relâcher tel ou tel muscle, de tirer ou de pousser telle partie de ma peau. Au fur et à mesure de l'avancement de la procédure, elle réclamait les sparadraps et me faisait changer régulièrement de position. Elle tirait ma peau, l'étalait, la soulevait. Elle employait ma peau comme un sculpteur travaillant la terre glaise. Adroitement elle consolidait son montage en y collant les sparadraps. Je devais parfois l'aider. Elle attrapait alors ma main et la positionnait ainsi qu'elle l'aurait fait avec un quelconque outil. Elle m'indiquait dans quel sens je devais appuyer, tirer ou pousser, tandis qu'elle s'activait plus loin pour obtenir une harmonieuse symétrie. Je jetais de temps à autres un coup d'œil dans le miroir et observait ce qu'il se passait là en dessous, ce qu'il advenait de mon corps.
Elle avait eu bien raison de me mettre en garde.
Quand elle eut collé le dernier sparadrap, elle se recula pour juger de l'effet. Elle me jeta alors un rapide coup d'œil pour voir ce que j'en pensais.
J'étais franchement étonné. C’était comme si je voyais l’anatomie de quelqu’un d’autre. Comme cette vision était franchement féminine, j’avais par délicatesse tendance à détourner les yeux pour ne pas embarrasser la personne que je regardais.

Margareth me fit bouger les jambes pour voir si je pouvais les mouvoir sans gène. Il y avait bien sûr un peu de rigidité due aux multiples sparadraps, mais l'ensemble donnait une agréable impression de légèreté, de liberté. Elle m'invita à me mettre debout, à m'asseoir, à marcher, à me baisser. C'était formidable.
J'ai tendu la main, j'ai voulu toucher. Elle a vu ma main et son état.
Elle s'est d'abord occupée de mes mains avant que je puisse toucher. Elle a eu raison, une fois de plus.
Quand j'ai eu de jolies mains, j'ai pu à nouveau me regarder et j’ai pu me toucher.
C’est en tremblant un peu que je me suis donnée ma première caresse.
C'est avec fierté qu'elle m'expliqua qu'une particularité de son procédé était que je pourrais, en cas de nécessité, employer les "Ladies room" exactement comment le ferait une vraie Lady.
J'ai remis ma tenue de femme de chambre. J’ai refait devant ma monitrice une série complète d’exercices. De plus cette fois-ci j’ai du monter et surtout descendre tout un escalier.
Elle ne m'a laissé ainsi que pendant une heure, puis elle a enlevé les sparadraps. Il fallait remettre en place mon anatomie maltraitée, et lui laisser le temps de s'habituer.

Le lendemain tout a été poussé encore un peu plus loin. Elle s'est d'abord occupée de mes mains. Puis elle a refait son travail de la veille et a remballé mon petit appareil. A l'aide d'un peu de maquillage posé sur les sparadraps, elle a amélioré la transformation.

Elle a alors fixé mes prothèses. Elle a placé dans mes jolies mains, ouvertes telles deux corolles, les sacs en silicone. Elle m'a fait asseoir sur une chaise, le dos collé contre le mur. Elle a enduit de colle spéciale les endroits adéquats. Elle a pris mes mains dans les siennes et a pressé fortement l'ensemble sur ma poitrine. Au bout d'un moment, elle a relâché son étreinte. Elle a fait glisser mes mains vers le bas afin de soutenir les prothèses dont le haut restait à coller. Elle a enduit de colle un peu de ma peau et a poussé les prothèses contre ma peau, en faisant glisser ses doigts. Elle était attentive. Elle avait le bout de sa langue entre ses dents. Son regard était intense. Elle remontait les sacs et les collait au fur et à mesure. Les sacs prenaient forme. J'étais fasciné. Je ne pouvais pas quitter ce charmant spectacle des yeux. Pour bien les appliquer, elle poussait bien fort. Le sac se donnait. Je sentais ses doigts sur ma peau. Je sentais le glissement de ses doigts. Un vertige me prit. Je sentis mon sang circuler bien plus vite, bien plus fort. Je sentais un battement près de mes tempes. Elle a continué son encollage et ses glissements, veillant avec soin à la symétrie de l'ensemble. Elle est enfin arrivée en haut. Elle s'est redressée et a examiné son travail. Elle était satisfaite. Elle m'a interrogé du regard et a vu mon état. Elle a posé sa main sur mon épaule et m'a murmuré à l'oreille :
« Poor little thing », et m'a laissé pleurer à mon aise.

D'un geste très doux, elle a libéré mes mains. Mes pouces, en glissant, ont touché tour à tour mes deux mamelons, provoquant deux petites explosions très douces qui répandirent dans tout mon corps une vibration profonde qui se répercuta dans celui-ci pendant un temps qui me parut fort long. Ce fut un moment délicieux.

La vue était bien agréable, surtout quand je bougeais. Mes deux seins se balançaient alors mollement. J'aimais voir mes mamelons s'agiter devant mes seins lorsque je marchais. J'aimais sentir ce poids supplémentaire suspendu à ma peau. J'aimais les sensations transmises par ma peau. J'aimais sentir mes seins se réchauffer et s'intégrer harmonieusement au restant de mon corps. J'aimais me regarder dans le miroir lorsque, dans un geste pudique, je plaçais mes mains, doigts écartés, devant mes seins et que je serrais fermement mes cuisses l'une contre l'autre. Mon plaisir venait du mélange de l'accomplissement et de la contrainte.

Margareth m'avait préparé des sous-vêtements un peu plus coquins, un peu plus jolis à regarder. Il fallait que je m'habitue à ce genre de sous-vêtements que j'aurais à porter tout le week end prochain. C'est en agrafant mes bas noirs dans le mécanisme du porte-jarretelles noir, harmonisé à l'ensemble de sous-vêtements, que j'ai remarqué que John se tenait sur le pas de la porte, et m'observait avidement.
Margareth voulut lui faire voir ce dont j'étais déjà capable, en tant que "french maid".
J'ai marché devant lui comme elle me l'avait appris.
J'arrondissais le pas, je laissais glisser mon pied et au dernier moment je le tapais au sol, déclenchant un petit soubresaut qui parcourait tout mon corps. Mes seins profitaient de cette impulsion pour se mettre en mouvement et se balancer mollement, en cadence avec mes pas.
Je faisais bouger mes hanches comme elle me l’avait appris, mes hanches entraînaient ma jupe et mon jupon.
John fut très content.

Le lendemain, c'était le grand jour.
C'était le fameux samedi. Les invités allaient venir en début d'après midi.
Margareth et moi avions bien besoin de toute la matinée pour bien me préparer.
Elle sortit ses sparadraps et fit encore mieux que les autres fois. Par-dessus les sparadraps maquillés, elle replaça en les collant une partie des poils qu'elle avait dû couper il y a quelques jours.

Elle contrôla la fixation de mes prothèses. Elle en maquilla les bords visibles pour que l'on ne distingue plus ce qui était vraiment à moi et ce qui venait d'être ajouté. Elle étalait la pâte molle avec le bout de ses doigts. Elle faisait glisser ceux-ci pour obtenir un joli dégradé. Ces glissements et la vue de ceux-ci provoqua chez moi une tendre et forte émotion. J'en avais la bouche ouverte.
Elle soignait les détails et la vraisemblance. Je m'habituais avec aisance.
Cette fois-ci elle me fit un chignon, surmonté par un petit napperon en dentelle, laissant flotter dans mon cou dégagé quelques mèches bouclées.
Le chemisier blanc au large décolleté fut légèrement déboutonné.
Les bas noirs étaient superbes. Ils avaient une couture et étaient agrémentés d'un petit motif en dentelle.

La jupe avait changé. Celle-ci était noire elle aussi, mais bien plus évasée. Pour la tenir en place, pour lui donner sa jolie forme, j'ai dû mettre l'un au-dessus de l'autre six jupons en soie, bordés de rubans et de dentelles. Par devant ma jupe, Margareth plaça un joli petit tablier tout blanc tenu en place par deux longs rubans. Elle me fit un grand nœud et veilla à laisser libres les deux longues extrémités des rubans.
Margareth avait soigné mes mains et mon maquillage. Elle me fit de beaux grands yeux qui me donnaient un air candide.

J'aimais me voir, voir dans le miroir cette jeune femme ensorcelante, affriolante et désirable qui était moi. J'aimais être ce jeune homme ensorcelé, affriolé, qui lui aussi était moi et qui désirait cette jeune femme qui était moi aussi. J'aimais être ce spectateur troublé qui regardait avidement cette jeune femme ensorcelant ce jeune homme.

Elle s'y connaissait pour troubler ce pauvre jeune homme. Il n'avait aucune chance de lui échapper. La rouée lisait dans ses pensées cachées comme dans un livre, puisqu'elle était lui. Elle esquissait un geste anodin, changeait par exemple la position de sa main, il le remarquait aussitôt, et elle savait qu'il l'avait remarqué. Elle déplaçait son corps, le balançait, le faisait tourner, en touchait du bout de ses doigts les différentes parties, faisait glisser ses mains sur sa peau ou le long des tissus, les faisant chanter, et sans même devoir consulter le miroir confectionnait toute une cartographie précise et complète des zones de volupté du jeune homme et de ses désirs les plus secrets. Elle se hâtait lentement pour l'emmener vers ces zones et assouvir ces désirs.

Nous étions complémentaires. Elle voulait exister. Elle voulait connaître la volupté d'exister et exister voluptueusement. Lui la désirait. Il désirait vivre. Il désirait vivre en elle. Il voulait être elle. Moi je voulais les voir se regarder. Je n'existais que dans et par leurs regards.

J'ai eu juste le temps de répéter mes exercices avec Margareth avant que le premier invité arrive.
Margareth lui a ouvert la porte.

Il n'avait pas l'air très à son aise, là devant la porte, sa grande valise à la main. Il avait un peu l'air d'un conspirateur. Il regardait sur le côté, comme pour tenter de savoir si on l'observait. Dès qu'il a vu la porte ouverte, il est entré. Dès que la porte derrière lui fut refermée, il fut un peu rassuré. Margareth l'a salué amicalement et m'a présenté. J'ai fait une petite courbette qui m'a valu mon premier sourire admiratif. Il m'a regardé quelques instants. Puis je me suis approché de lui pour le débarrasser de son manteau. Il était content. Ensuite je me suis penché vers lui, exactement dans la bonne position et sous le bon angle recommandé par Margareth, pour m'emparer de sa valise. Il était ravi. Margareth a consulté sa liste d'invités et m'a indiqué la chambre où je devais mener ce monsieur.

Je n'avais plus vu John depuis la veille au soir.

La maîtresse de maison, Elisabeth, fit son apparition. Cette dame élégante aurait bien pu être la jeune sœur de John. Elle portait un tailleur classique venant d'une excellente maison française. Elle le portait avec aisance. Elle n'avait sur elle que quelques bijoux, tous de valeur. Elle attendait dans le couloir, devant la chambre indiquée. Elle salua froidement l'invité et le fit entrer dans la chambre.
Arrivés dans la chambre, je posai délicatement la précieuse valise sur le lit, indiquai le chemin de la salle de bains et redescendis dans le hall d'entrée pour me charger du prochain invité.

Ils étaient tous un peu surpris de me trouver là. Ils ne me connaissaient pas, pas encore. John n'avait pas eu le temps de les prévenir. Mais ils étaient très contents de me voir. Ils aimaient me regarder. J'aimais leurs regards flatteurs. Je reçus beaucoup de compliments. Je ne parlais que le français, ce qui les épatait. Margareth avait insisté pour que je n'emploie que la langue de Molière, afin de m'inscrire encore mieux dans ce rôle de " french maid " qui m'allait à ravir. Je trouvais cela un peu paradoxal, moi qui venais ici pour perfectionner mon anglais, mais je dus convenir bien vite que Margareth avait raison. Cette diction française que je maniais avec aisance, ces phrases étrangères qu'ils faisaient semblant de comprendre, donnaient une touche finale élégante à mon joli personnage.

Dès que les premiers invités occupèrent leurs chambres, Elisabeth alla de chambre en chambre, saluant chaleureusement l’arrivée de chaque invitée. J'entendais de loin des gloussements de plaisir, des exclamations joyeuses.

La première fois que je l'ai rencontrée entre deux chambres, elle s'est arrêtée, visiblement émue. Elle n'a rien dit, mais a pris ma main qu'elle a serrée entre les siennes. Elle s'est penchée vers moi et m'a donné un rapide baiser sur la joue. Elle s'est alors engouffrée dans la première chambre ouverte.

Il régna bien vite un gentil désordre assorti d'un brouhaha sympathique. Ces dames sortaient de leur chambre en sous-vêtements, sans être habillées complètement. Elles voulaient se montrer à leurs amies, ou comparer leurs achats récents de lingerie. Certaines qui avaient achevé leur habillage allaient de chambre en chambre proposer leurs services d'habilleuses. D'autres étaient à la recherche d'une pièce de leur tenue ou d'un accessoire oublié ou prêté. Les grands miroirs avaient beaucoup de succès.

Comme tous les invités étaient arrivés, je pouvais me mêler à ces groupes joyeux et m'y intégrer. Certaines dames avaient bien eu un mouvement de recul. Elles avaient eu un doute, une appréhension à mon égard. Elisabeth et Margareth leur expliquèrent qui j'étais, que j'étais bien des leurs, que j'éprouvais en ce moment même le même genre de plaisir qu'elles.

Margareth, pince sans rire, très "british", ajouta que j'étais français et que j'étais aujourd'hui un "sans culotte". Elle avait en effet si bien réussi mon emballage aujourd'hui qu'elle m'avait interdit de porter la moindre petite culotte, même la plus légère, dans le genre de celles que je portais les jours derniers. Elle avait aussi employé un sparadrap d'un modèle plus aéré. Au moindre de mes mouvements mes nombreux jupons bruissaient doucement, musicalement, et produisaient un petit courant d'air qui venait me caresser agréablement.
Ces dames qui connaissaient la réputation de Margareth en matière de "tucking", d’emballage, se taisaient, admiratives et songeuses. Elles m'observaient avec chaleur, bienveillance, et émotion. Certaines, agitées par des pensées et des souvenirs très agréables, rougirent de plaisir.

Moi, entouré de toutes ces dames dont j'étais brusquement le centre d'intérêt, je connus un plaisir intense et prolongé. Ce fut comme une molle explosion, et je rougis comme je n'avais encore jamais rougi de toute ma vie. J'ai testé avec succès la qualité des sparadraps anglais. Mais je fus bien près d'atteindre la limite de rupture, comme disent les ingénieurs. Le plus gros de l'onde de plaisir passé, je voulus m'asseoir. Elles furent très prévenantes, voyant ma soudaine pâleur. Elles débarrassèrent un siège pour que je puisse m'asseoir. L'une alla me chercher un verre d'eau, l'autre me tenait la main, en me disant de musicaux et tendres mots anglais. Une troisième ouvrit la fenêtre, pour me donner un peu d'air. Une quatrième, à l’aide de son éventail, me rafraîchissait le visage. Une cinquième, ayant l’esprit pratique, souleva mes jupons, écarta délicatement mes genoux, et m’éventa l’entrejambes tout en détournant le regard pour ne pas m’embarrasser. Une sixième, pleine de bonne volonté, alla chercher des glaçons qu’elle plaça dans un grand sac en plastique. Elle voulut le placer entre mes jambes et me masser pour activer la circulation et ainsi relâcher la tension. Margareth l’arrêta d’un geste vif.
« Ne fais pas cela malheureuse, si Isabelle te voit, elle nous classera en S ! »
Les autres me touchaient, me caressaient les bras et les épaules.
Je fus bientôt remis de cette grosse émotion et continuai mes pérégrinations de chambre en chambre, afin d'aider ces joyeuses dames à terminer leur habillement.

Certaines étaient habillées avec recherche et faisaient preuve d'un goût excellent. D'autres se contentaient de ce qu'elles avaient pu trouver, se contentant pour être heureuses de porter quelques atours féminins. Il y en avait qui n’avaient que très peu d'expérience, qui portaient de beaux vêtements, mais qui n'allaient pas ensemble. L'une aidant l'autre, Elisabeth, Margareth et moi-même réussirent avec doigté et diplomatie à habiller convenablement tout ce petit monde.
Nous sommes alors passées au salon.

Les verres d'apéritif étaient prêts. Je fis passer le plateau entre les invités. J'en profitai pour les examiner de plus près. Beaucoup passaient bien, comme on dit. Mais peu passaient encore bien lorsqu’elles avaient à parler. Margareth m'expliqua que ces dames communiquaient énormément par internet et n'avaient que peu d'occasions d'employer leur voix. Lorsqu'elles avaient l'occasion de l'employer, leurs accents et leurs intonations étaient souvent encore assez masculins. Elisabeth allait justement proposer ce soir même quelques exercices de diction en groupe qui tenteraient d'améliorer cet état des choses.

Ces dames bavardaient gaiement entre elles. Certaines se retrouvaient ici depuis plusieurs années et se remémoraient d'anciens souvenirs. Certaines venaient ici pour la première fois. Elles étaient alors parrainées par une compagne qui veillait sur elle et la présentait aux autres anciennes.

Je m'arrêtai auprès de deux jeunes femmes. Elles étaient belles et élégantes. Elles me parlèrent de Londres. Elles étaient actives dans les milieux artistiques. Elles avaient connu des débuts assez difficiles. Elles s'étaient rencontrées dans un cabaret de troisième ordre. Elles y avaient monté un numéro à deux. C'était un numéro d'illusionniste. L'illusionniste hypnotisait un spectateur pris au hasard, mais qui était en fait un comparse, et le transformait en une splendide jeune femme. La transformation était traitée avec beaucoup de sensualité. A la fin du numéro, la jeune femme réveillée était en admiration devant son nouveau corps. Voyant l'illusionniste lever vers elle sa baguette magique pour la retransformer en jeune homme, elle quittait la scène et courait se réfugier sur les genoux d'un spectateur sympathique. Le numéro avait bien marché. Ils avaient changé de cabaret et côtoyèrent du beau monde. Un soir, le spectateur sympathique aima beaucoup la fin du numéro et voulut le prolonger. Richard était en admiration béate devant Vicky. Au début il craignit qu'Andrew ne soit jaloux des attentions qu'il avait pour Vicky. Lorsqu'il apprit l'existence de Jacqueline et que celle-ci ne demandait pas mieux que de se joindre à eux, il fut ravi de l'y inviter. Ils connurent à trois des jeux subtils mêlés de plaisirs variés et raffinés. Mes deux nouvelles amies préféraient être Vicky et Jacqueline, mais ne dédaignaient pas de reprendre quelquefois leur ancienne apparence masculine pour varier la gamme des émois de Richard. Jacqueline était d'un caractère légèrement plus directif que celui de Vicky. Vicky aimait à être la plus soumise des deux. Mais parfois, elles aimaient à inverser ces rôles là aussi. Richard aimait ces surprises et ces situations nouvelles.

Leur bienfaiteur possédait, entre autres, une galerie de peintures et d'objets d'art dans un quartier chic de Londres dont il ne s'occupait pas beaucoup mais qui lui rapportait gros. Le gérant, qui venait d'épouser une vieille dame très riche, une excellente cliente, laissait tomber la galerie. Richard était embarrassé. Vicky et Jacqueline l'ont tiré d'embarras. Leur style, leur élégance, le virevoltage et la joyeuse bonne humeur de ces deux jeunes femmes qui s'occupaient avec énergie et beaucoup de charme de la galerie firent merveille. Elles occupaient le vaste appartement de fonction, situé juste au-dessus de la galerie. Cette disposition était très propice en journée pour donner libre cours à leur penchant pour l'art du déguisement. Elles incarnaient à elles deux une bonne dizaine de personnages différents, presque tous féminins. Elles jouaient ainsi aux fausses clientes. Les clients, les clients normaux, avaient découvert cet attrait original de la galerie et la fréquentaient avec bien plus d'assiduité qu'auparavant. Richard, qui ne s'intéressait, avant de les rencontrer, que très peu à la galerie, passait souvent en journée et examinait soigneusement les clients. Il y eut quelques méprises. Il y eut quelques fou-rires.

Elles s'intéressèrent à moi, me posant des questions. Elles voulaient savoir comment j'avais débuté, qui m'avait initié. Elles me firent beaucoup de compliments. Lorsqu'elles comprirent que je venais à peine de débuter, et que cette tenue, qui m'allait si bien, était une tenue que m'avait prêtée Margareth, elles se regardèrent en souriant.

C'était maintenant le moment du dîner. Ce n'était pas un dîner classique, mais un buffet qui avait été préparé par un traiteur extérieur. Nous n'avons eu, Margareth et moi, qu'à découvrir la grande table qui attendait. Ces dames se servaient elles-mêmes et s'asseyaient à une table qui leur convenait. Elles pouvaient ainsi à leur guise poursuivre leur conversation ou en entamer une nouvelle. Je suis passé partout avec Margareth pour servir les boissons. Je marchais en glissant, comme me l'avait enseigné Margareth. J'aimais être regardé.

Après le repas, ces dames poursuivirent leurs conversations chaleureuses, teintées d'émotion, en les agrémentant d'échanges de vêtements et d'essayages. C'était un des plaisirs de ce genre de réunion de pouvoir essayer tel bijou, tel accessoire que portait une amie. L'une voulait essayer sur elle tel genre nouveau de sous-vêtement, l'autre voulait emprunter telle partie de tenue. Certaines échangeaient même leur tenue complète avec celle d'une amie, pour juger de l'effet produit. Des amies au grand cœur, ayant la chance de posséder beaucoup de vêtements apportaient même des valises supplémentaires contenant des tenues qu'elles avaient en surnombre, à l'intention d'amies moins favorisées par la vie.

Jacqueline m'entraîna dans la chambre qu'elles occupaient. Dans les deux valises qu'elle avait apportées, elle me trouva rapidement une tenue dans le genre bon chic bon genre qu'elle portait elle-même, mais dans d'autres tons. Je passai le tailleur. Elle enleva délicatement le napperon en dentelle qui ornait mon chignon et qui ne convenait pas du tout à ma nouvelle tenue. C'était fort différent mais cela me plaisait beaucoup. J'ai essayé différentes tenues seyantes et élégantes. Jacqueline et Vicky ont vu mon plaisir. Avant de partir, elles m'ont laissé leur adresse à Londres. Nous avons convenu que je passerais les visiter lors de mon voyage de retour.


Après la fête, après avoir tout rangé, j'ai repris mon travail de vacances. J'ai terminé mon classement. John et Margareth m'on dit chaleureusement au revoir et souhaitaient me revoir l'année suivante, ou au cours de ma carrière professionnelle.

Je n'ai passé que cinq jours à Londres, mais ils furent très agréables. Jacqueline m'avait fait préparer, avec humour, la chambre de bonne correspondant à leur appartement. Le matin nous visitions la capitale. L'une restait à la galerie, l'autre m'accompagnait. Après une heure ou deux de balade, nous revenions à leur appartement afin que je puisse me changer et essayer autre chose. L'après midi je me rendais utile à la galerie, c'était la moindre des choses et c'était plein d'agrément. Je jouais des rôles différents dont je changeais souvent. Mon rôle principal, au début, était celui de la femme de chambre. Je me promenais, dans la tenue complète que Margareth m'avait offerte en souvenir, le plumeau à la main, époussetant les tableaux. Certains visiteurs de la galerie avaient une préférence marquée pour les tableaux propres, car aussitôt que j'avais fini d'en épousseter un, ils venaient le voir de près. Certains me suivaient ainsi à la trace à travers toute la galerie.

Je faisais aussi des rôles de composition. Pour certaines toiles, je portais la tenue que portait l'une des héroïnes dans le tableau. Je me promenais alors dans la galerie, tout près du tableau, pour intriguer et appâter les clients. J'ai fait ainsi une jeune mariée en fleur, une jeune fille de bonne famille au regard innocent, une favorite du roi au regard enjôleur, une bergère romantique, une fermière battant le beurre, une lumineuse dentellière attentive à son délicat ouvrage.

Pour varier les plaisirs je m'habillais parfois en jeune femme branchée, un peu déjantée. J’entrais dans la galerie, l’air désabusé. Je me promenais dans celle-ci, l’air blasé. Dès que j’étais sûr d’avoir bien capté l’attention, tout à coup je tombais en admiration devant un tableau que je trouvais formidable. Il était à coup sûr vendu un très bon prix le jour même.
Nous avons trouvé ensemble le genre de tenue qui m’allait le mieux.
J’étais le mieux en rousse aux yeux verts, habillée de cuir souple et serrant. La tenue devait être courte et dévoiler légèrement mes sous-vêtements noirs. Les chaussures devaient avoir de hauts talons.

Richard passait souvent nous voir. Ravi est le qualificatif qui lui convenait. Tout ce que nous faisions et inventions le ravissait. Toutes les tenues que nous portions le ravissaient. Toutes nos idées étaient jugées amusantes et acceptées d'avance. Il était ravi et heureux. Il découvrait maintenant combien il s'était ennuyé.

Les soirées furent dignes de la fête chez John. Nous étions bien placés, près des endroits où l’on s'amusait. Ce qui nous permettait de passer en vitesse à l'appartement pour changer nos tenues ou les échanger entre nous, ou parfois même, mais rarement, changer de genre "just for the fun", juste pour le plaisir.



J'ai repris les cours en septembre. J'ai repris en option le cours d'anglais, qui m'avait si bien réussi et apporté tant de bonheurs nouveaux
Monsieur Duchemin m'a revu avec plaisir. Il m'a demandé si j'avais de bonnes nouvelles de John, insistant sur le mot "bonnes". En me demandant cela en français, d'un air faussement innocent, il avait un sourire qui en disait long.

J’ai eu un peu de mal à suivre les cours cette dernière année. Mes soirées étaient fort occupées. Margareth m’avait fourni le schéma coté qui convenait à ma taille, une bonne provision de sparadrap ainsi que ma tenue de « french maid », en souvenir. Jacqueline et Vicky m’envoyaient régulièrement des valises pleines de jolies choses à essayer.
Marie Thérèse KOEST


Responsable du site : Lucie Sobek


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