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« L'autobus », une petite histoire imaginée par marietherese

1 L'autobus mt jeanne.claude@femme.net 12-10-2004, 18:04 Il ne faisait pas beau ce matin là. Il pleuvait. C'était une petite pluie froide et continue. J'avais mis des vêtements bien chauds. J'avais mis des chaussettes hautes, qui me venaient presque au niveau du genou, ainsi que mes grosses chaussures de marche. Je marchais à grands pas dans la nuit noire. J'allais à l'arrêt de l'autobus, comme tous les jours de semaine, depuis des années.

Après un petit quart d'heure de marche j'arrivai à l'arrêt, comme d’habitude. Il y avait déjà quelques personnes qui attendaient, bien à l'abri de la pluie. Moi je préférais attendre au bord du trottoir. La pluie froide achevait de me réveiller. De plus je pouvais ainsi mieux observer l'arrivée de mon autobus.

Le voilà qui arrivait. J'essayai de prévoir l'endroit exact où il allait s'arrêter et je me déplaçai légèrement en conséquence. La porte s'ouvrit juste devant moi. Je saisis la main courante et me préparai à poser un pied dans l'autobus. Machinalement je regardai où je posais mon pied et je m'arrêtai, interloqué. Ma grosse chaussure s'ouvrit, se découpa et fut projetée en dehors de l'autobus. La chaussette suivit. Mon pantalon s'en alla de la même manière. Les poils qui couvraient depuis de longues années mes jambes tombaient par paquets et furent emportés par un souffle violent. Ma jambe qui me semblait tout à coup bien plus mince qu'avant se couvrit d'un fin voile de nylon. Mon pied fut délicatement soulevé et une charmante petite chaussure à talon haut le recouvrit. J'hésitais, je ne comprenais pas bien ce qui se passait. Je regardai en arrière. Le soleil était haut dans le ciel. Le ciel était bleu. Il faisait chaud. Je sentis une main qui se posa doucement sur la mienne, qui s'agrippait toujours à la main courante de l'autobus. Une charmante jeune femme se tenait devant moi. Elle me regardait en souriant et me dit :
"Viens Marylin, viens sans peur, ma chérie." Mais comment cette dame inconnue connaissait-elle mon nom ? Je veux dire, le nom que je m'étais donné lors de mes rêveries, mon nom que j'étais seul à connaître, dont je n'avais jamais parlé à personne. C'est abasourdi, subjugué, que je posai mon deuxième pied dans l'autobus. Je voulus voir ce qui lui était arrivé. Je baissai les yeux et je ne le vis pas. Il y avait quelque chose dans le chemin. Je dus pencher fort la tête pour voir mon deuxième pied. Il avait subi le même traitement que le premier. En voir un m'avait fait de l'effet, mais en voir deux, charmants et pareils m'a fait beaucoup d'effet. Et puis j'ai redressé un peu la tête et j'ai vu ce qu'il y avait dans le chemin. C'était une poitrine. C'était une jolie poitrine. C'était une jolie poitrine qui bougeait en suivant mes mouvements. Cette poitrine était ma poitrine. Elle était couverte d'un joli chemisier à motifs imprimés et composés de couleurs printanières. Je n'en croyais pas mes yeux. Je me suis penché encore une fois. C'était bien cela, j'avais bien vu. Je remarquai alors la petite jupe qui m'arrivait à mi-cuisse et qui avait une jolie petite fente sur le côté. C'était incroyable. J’ai voulu tendre la main pour toucher et sentir. Ma main se tendit et puis s’est arrêtée. Ce n'était pas ma main. Cette main ne pouvait pas être ma main ! Je n'avais jamais eu une main pareille ! Elle était petite, fine et douce. Il n'y avait aucun poil sur cette main là. Les jolis petits doigts étaient gracieux. Les ongles étaient manucurés de façon charmante. Sur les doigts se trouvaient deux belles bagues. Cette main se trouvait au bout d'un bras fin, doux et lisse. Au poignet il y avait toute une série de bracelets qui s’entrechoquaient musicalement. Et puis cette main tenait un sac à main.
Et pourtant c'est moi qui commandais cette main. Je la faisais tourner, bouger, balancer, s'éloigner ou se rapprocher à ma guise.
La charmante jeune femme me laissa quelques instants pour reprendre mes esprits, puis mit ses mains sur mes épaules, m'attira à elle, m'enlaça, me serra bien fort en me murmurant à l'oreille :
"Marylin, ma chérie, tu es arrivée !". Elle se détacha de moi, me prit la main et me guida lentement vers deux places libres. Elle m'aida à m'asseoir, s'assit élégamment à côté de moi et me tendit son petit miroir. Je regardai dans celui-ci et mes yeux s'agrandirent : c'était Marylin que je voyais. Marylin était l'héroïne d'une bande dessinée, aux dessins charmants, aux belles couleurs pastel. Ses aventures se passaient dans un monde joli et agréable, peuplé de gens beaux et gentils. Ma sœur en avait toute une série. Je les lisais souvent en cachette. J'aimais beaucoup les regarder. J'aimais regarder Marylin.
Le soir, dans mon lit ou même en journée, lorsque je faisais ces rêves étranges, qui provoquaient chez moi de bizarres émotions, je rêvais que j'étais Marylin.

Ici, dans cet autobus, dans ce petit miroir, je voyais Marylin dans l'épisode "MARYLIN TRAVAILLE COMME SECRETAIRE". C'était exactement elle, tous les détails correspondaient. Son joli visage, son petit nez retroussé, ses grands yeux noisette, ses fins sourcils, ses petites oreilles charmantes, sa coiffure de jeune fille, sa tenue, ses chaussures, tout était là dans le miroir. Même le sac à main correspondait.

La jeune femme attira mon attention en posant sa main sur la mienne. Elle me montra son badge. Elle se prénommait Martine. Elle me montra le mien, il y avait écrit :"Marylin". Elle se pencha vers moi et me demanda doucement si j'étais contente. Je lui fis signe que l'émotion était trop forte et que je ne savais que dire. Elle vit mon sourire timide et mes joues qui rosissaient. Elle me tendit une flûte de champagne et me fit signe de lever mon verre. Je le levai. Tout autour de moi les passagères ainsi que quelques passagers me regardaient amicalement. Ils étaient souriants, bien habillés et avaient tous une flûte à la main. Ils entonnèrent une petite chanson, comme on le fait lors des anniversaires :
"Elle est contente,
Elle est des nôtres,
Bienvenue à Marylin"
L'une ou l'autre vint à moi et me toucha, me caressa ou me fit un petit compliment gentil.
Une autre jeune femme que je n'avais pas encore vue se fraya un chemin dans la foule. Elle portait un costume de commandant de bord, qui ressemblait à celui que porte Marylin dans "MARYLIN PILOTE D'AVION". Elle vint à moi et m'embrassa. Elle interrogea Martine :
"Est-elle prête ?" Martine fit signe que oui. La commandante s'éloigna et rejoignit son poste de pilotage. Le bruit sourd du moteur envahit l'autobus. Brusquement le lourd autobus se mit en mouvement et roula sur la chaussée. Il roula de plus en plus vite. L'avant se souleva. Il y eut quelques soubresauts et puis on ne sentit plus rien. L'autobus glissait dans l'air. Je regardai par la fenêtre et je vis les lumières de la ville qui devenaient de plus en plus petites.

Une autre charmante jeune femme s'approcha de moi en souriant. Elle était habillée comme Marylin dans "MARYLIN HOTESSE DE L'AIR". Elle avait une bouteille de champagne à la main. Elle remplit ma flûte et en fit de même autour de moi. L'autobus glissait maintenant en silence au-dessus des nuages. Le soleil pénétrait partout dans l'habitacle et mettait ma tenue printanière en valeur. L'autobus continua à monter. Le soleil semblait descendre. La luminosité diminua. Martine, d'un sourire me fit signe de ne pas m'inquiéter. Maintenant il faisait tout noir dehors.

Le moteur changea de régime. Son bruit devint plus grave. L'avant de l'autobus se cabra légèrement. Martine me désigna la fenêtre. Il y avait une faible lueur dehors. Cette lumière devint plus forte. C'était une lumière douce, chaude et agréable qui nous entourait maintenant. C'était une lumière qui ne provoquait pas d'ombres. Le bruit du moteur devint encore un peu plus grave. L'autobus se cabra un peu plus. Il y eut un léger choc. L'autobus revint doucement à l'horizontale. Il roulait maintenant sur une grande route toute lisse, bien large. La route était un peu éclairée, mais pas ses côtés qui étaient encore plongés dans la pénombre. L'autobus freina. Je vis alors une petite construction sur le côté de la route. Elle était composée d'une seule pièce, vivement éclairée. L'autobus s'arrêta à hauteur de la construction. La porte de l'autobus s'ouvrit. Je vis alors très bien la pièce. Sur la porte il était indiqué : "BUREAU D'ENTREE". La pièce était meublée d'un vieux bureau en bois massif. Un monsieur était assis derrière le bureau. Un tapis rouge couvrait le sol entre l'autobus et la porte d'entrée du bureau. Martine me toucha le bras et d'un air grave me fit signe de me lever. Elle m'indiqua la porte et le bureau, et me dit :
"Ne t'inquiète pas, je reste avec toi." Je me suis levé, et au moment de sortir, les autres passagères et passagers m'encouragèrent par des "A bientôt !" ou des "Au revoir !" et de petits gestes de sympathie.

Ce ne fut pas très facile. Heureusement, Martine me soutenait en me tenant le bras. Le vieux monsieur, me voyant arriver, se leva et vint m'ouvrir la porte de son bureau. Il souriait, il avait un air sympathique. Il ressemblait un peu au directeur d'école dans "MARYLIN A L'UNIVERSITE". Il nous fit asseoir et reprit sa place. Il y avait un seul papier sur son grand bureau. Sur ce papier il y avait deux listes de noms. Il le prit en main, me regarda longuement et me dit :
"Marcel DURAND, c'est bien vous ? " Je fis signe que oui, par habitude. Il hocha la tête, sortit son stylo de sa poche, en dévissa soigneusement le capuchon et biffa une ligne de la liste de gauche.
Il me sourit, avec bonté et tendresse et me demanda d'une voix très douce:
"Marylin, c'est bien vous ?" J'étais un peu dépassée, je ne savais que dire. Il attendit patiemment. Martine mit sa main sur la mienne pour m'encourager. Je hochai lentement la tête. Il biffa une ligne sur la liste de droite. Il replaça soigneusement le papier sur le bureau, veillant à le replacer exactement au même endroit qu'auparavant. Cela dura tout un moment. Puis il revissa le capuchon du stylo et le remit lentement en place, dans la poche de sa veste. Il toussota et continua :
"Tout d'abord mademoiselle, j'ai à vous présenter des excuses, en mon nom et en celui de tout le service "DESTINEES". Ce qui vous est arrivé n'aurait jamais du arriver. Vous avez souffert. Vous avez beaucoup souffert. Vous avez trop souffert." Il marqua un long temps d'arrêt. Son regard était doux et triste. Puis il continua :
"Nous avons découvert une petite anomalie dans la matrice de référence du système de gestion des destinées et des souffrances. C'est une matrice à cent vingt sept entrées, à cinq dimensions. Certaines catégories de transgenres étaient, jusqu'il y a peu, incorrectement référencées. Leur dose de souffrance pouvait dépasser la limite normalement admise. Vous faisiez partie d'une de ces catégories. Dans votre cas vous avez largement dépassé la norme." Il marqua encore un petit temps d'arrêt, toussota et continua :
"C'est pourquoi nous avons du terminer au plus vite l'existence terrestre de Marcel DURAND, qui est décédé ce matin. Il a été écrasé par un autobus. Il n'a pas souffert, comme vous le savez. Cela a été très bien fait, grâce à Martine. Votre esprit dématérialisé a été, à titre exceptionnel, récupéré, mis en mémoire et intégré à un monde virtuel temporaire créé pour l'occasion. Vous allez bientôt y pénétrer et y vivre pendant une période correspondante à 127 années terrestres, à titre de compensation. Ce monde virtuel est copié sur le monde terrestre, afin que vous ne soyez pas trop dépaysée. Nous avons veillé à en accentuer les meilleurs côtés et en avons éliminé les mauvais. Vu votre attirance particulière pour les albums de "Marylin", nous en avons fait le thème général. J'espère que cela vous plaira. Après votre passage ici, les choses suivront leur cours normal. Martine va vous accompagner et vous guider dans votre nouvelle vie. Je vous souhaite un très agréable séjour parmi nous. J'ai encore un petit cadeau à vous remettre. Il s'agit du dernier album de l'auteur de la série des "Marylin", qu'il n'aura malheureusement pas le temps de dessiner. Elle n'existe qu'à l'état de brouillon dans sa tête. Nous en avons fait imprimer une édition spéciale à votre intention, en une seule copie." Il se leva et fit le tour du bureau pour me remettre mon cadeau et me serrer la main avec chaleur.
Martine se plaça à coté de moi pour sortir du bureau. Devant l'entrée stationnait une calèche identique à celle de "MARYLIN VISITE BRUGES". Voyant mon air ravi, Martine en fit le tour avec moi. Elle salua le sympathique cocher par son prénom.

La calèche se mit en route. Elle roula une centaine de mètres sur la grand-route et puis bifurqua sur la droite. La promenade fut très agréable. Les légers cahots de la route étaient bien amortis par les ressorts de la suspension. Seuls de légers soubresauts, dus à la traction rythmée du cheval, étaient perceptibles. Bientôt, nos poitrines se mirent à se balancer en cadence. Tout le long du trajet, Martine me donnait des explications. De toutes façons, je n'avais pas à m'inquiéter, tout était déjà soigneusement emmagasiné dans ma mémoire programmée.

Je reconnus tout de suite la maison. C'était la maison de Marylin, qui était dessinée à chaque début et chaque fin d'album. C'était ma maison. C'était une sympathique villa entourée de verdure. Il n’y avait pas de numéro près de la porte d’entrée. Il y avait seulement un joli "M" en fer forgé, accroché au mur. Georges et Marc, deux beaux jeunes gens, travaillaient dans leurs jardins respectifs, voisins du mien. A mon arrivée, ils arrêtèrent leur activité et vinrent nous saluer. Martine fit les présentations. Elle leur précisa que je venais ici pour la première fois, mais que j'avais déjà beaucoup entendu parler de ce magnifique endroit, ainsi que d'eux. Cela parut leur faire plaisir, surtout à Marc. Elle ajouta que j'allais vivre ici pendant un très long moment. Marc eut l'air très content.
Martine m'a conduite vers l'entrée de ma maison.
"Pour la porte d'entrée, pas de problème, tu pousses la porte, c'est tout. Il n'y a pas de serrure, il n'y a pas de clef." Je poussai la porte et en effet, elle s'ouvrit. Le hall d'entrée, que j'avais tant de fois regardé dans les albums, était devant moi.

Martine me montra le living. Les fauteuils étaient vastes et confortables. Elle m'expliqua que pour la musique, il n'y avait pas besoin de télécommande. On pouvait bien sûr se déplacer jusqu'à la chaîne stéréo et manipuler les boutons qui fonctionnaient tous. Mais si l'on voulait faire plus simple, il suffisait de penser au genre de musique que l'on désirait entendre, au volume sonore, et le mode automatique s'occupait alors de tout. La télévision fonctionnait pareillement. On pouvait demander à tout moment la diffusion de toute une série de films. C'étaient tous des films gentils et un peu tendres. C'étaient tous les films que j'aimais voir.

Martine me montra aussi la cuisine. Elle était très bien rangée et rutilante. Pour manger, j'avais le choix. Si j'aimais cela, je pouvais sortir et prendre au supermarché ce dont j'avais besoin. Prendre, car ici l'argent n'existait pas. Le commerçant se contentait d'un beau sourire en guise de payement. Je pouvais placer soigneusement mes aliments dans le réfrigérateur, ou les laisser en dehors sans crainte, car ici les aliments restaient toujours succulents. Je pouvais confectionner mes plats préférés, en essayer d'autres. Ils seraient de toute façon excellents. Je pouvais aussi, plus simplement, me placer devant le réfrigérateur et penser à ce que je désirais manger. Le mode automatique s'occupait alors de tout.

Martine me montra aussi ma chambre, où je ne fus pas non plus dépaysée. Martine m'expliqua que je pouvais aller prendre les vêtements et accessoires qui me plaisaient dans les magasins et boutiques de la ville et les ranger moi-même dans mes armoires. Je pouvais aussi me placer devant mon armoire et penser à de nouveaux vêtements. Le mode automatique s'occupait alors de tout.

Pour s'habiller, c'était le même système. Elle me fit une petite démonstration de mode automatique. Successivement, et instantanément, elle fut prête pour aller jouer au tennis, au golf, pour aller faire les boutiques, pour travailler au jardin, pour sortir en boite avec les copains, pour aller à l'opéra, pour être demoiselle d'honneur à un mariage. Elle me dit que personnellement, elle n'aimait pas beaucoup le mode automatique dans ce cas ci. Elle préférait s'habiller elle-même devant son miroir. Cela lui avait trop longtemps manqué dans sa vie précédente. Je voulus essayer. Cela m’avait aussi beaucoup manqué. Je choisis donc le mode manuel. J’ouvris l’armoire et passai ma main à l’intérieur. Je frôlais les vêtements, je sentais la caresse des étoffes. Des frissons me parcouraient. J’en sortis quelques-uns, au hasard. Je les plaçai sur le lit et me penchant vers eux, je les caressais. Je me penchai encore plus. Je me suis couchée sur le lit. J’ai fermé les yeux. Mes mains, mes bras et mes jambes se déplaçaient, glissaient, caressaient ces tissus merveilleux et me procuraient un plaisir trop longtemps deviné, jamais vraiment connu. J’ai entendu Martine faire le tour du lit. Elle se pencha. J’entendis sa main glisser vers la mienne. J’ai senti ses doigts s’intercaler entre mes doigts écartés, en un geste de réconfort très doux. J’ai pleuré. Lorsque je me suis relevée, j’ai regardé Martine. Elle aussi avait un peu pleuré.

Et puis, plus loin, dans l'armoire, il y avait aussi tous ces sous-vêtements bien rangés qui attendaient que je vienne les déranger.

La salle de bains fonctionnait de la même manière. Là aussi Martine préférait ne pas employer le mode automatique et pensait que je ferais de même.

Elle me montra alors la chambre d'amis. C'était plutôt une chambre d'amie, car elle était assez féminine. Martine allait y loger quelques temps. Elle avait apporté quelques-unes de ses poupées ainsi que quelques objets auxquels elle tenait particulièrement. Dès que je serais habituée à ma nouvelle vie dans ma nouvelle maison, je pourrais décider si je voulais vivre seule ou avec une ou plusieurs amies. Tout était possible ici.

Elle me parla aussi des relations entre les habitants de la ville temporaire. Ces relations pouvaient être superficielles, de service, mais elles pouvaient aussi devenir plus profondes. Elles évoluaient alors vers le copinage, l'amitié. Une tendresse, qui pouvait devenir grande, était dans l'ordre du possible. Le programme informatique ne permettait pas d'aller plus loin. Ceci était voulu en raison de notre proximité immédiate avec des lieux peuplés de saintes personnes.

Martine m’a parlé alors de nos deux charmants voisins. L’un était un personnage virtuel, qui faisait partie de ce monde artificiel. L’autre était un transgenre comme moi, qui avait été informaticienne et qui avait d’ailleurs collaboré à la mise au point de quelques sous-ensembles de programmes.
Martine m'a demandé quel genre d'activité me plairait pour cet après midi. Je préférais quelque chose de calme. Elle me proposa une promenade au parc. J’acquiesçai.

C’était le moment de mettre en pratique les explications de Martine. Je me plaçai devant le miroir et pensai à une promenade au parc. Le miroir me proposa trois tenues différentes. Je choisis celle avec le petit short en jean et le chemisier lilas, sans manches. Je pris les chaussures de type basket blanches avec des lacets rose. Je passai à la salle de bains et me fit faire une amusante petite queue de cheval. Je pris mes lunettes de soleil que je plaçai dans mes cheveux.

Nous sommes redescendues au living. Elle me fit signe de m’installer dans le canapé. Elle sortit pour voir si les garçons avaient envie de nous accompagner. Ils travaillaient chacun dans leur jardin, tout près de ma porte d’entrée. Je les entendis répondre à Martine qu’ils arrivaient de suite, le temps de passer une tenue appropriée. Quelques instants plus tard, ils étaient dans mon living. Marc, en rentrant dans la pièce, jeta un coup d'œil dans ma direction. Je vis qu'il approuvait le choix de ma tenue. En fixant du regard la table basse, Martine proposa des boissons. Aussitôt, quatre verres de jus d’orange garnis de glaçons apparurent sur celle-ci.

Le parc était deux rues plus loin. Tout d’ailleurs était situé deux rues plus loin. On pouvait, en sortant de la maison, prendre à gauche ou à droite, on arrivait toujours à la bonne destination.

Le parc était splendide. Il y avait de grandes pelouses et des arbres anciens. Il y avait aussi des parterres de fleurs. Le temps était très agréable. En partant, le ciel était tout bleu. Constatant qu’il faisait un peu trop chaud, Martine avait fixé le ciel du regard et fait venir quelques jolis nuages blancs qui ont tempéré l’ardeur du soleil.

Nous avons rencontré quelques-uns des passagers de l’autobus. Ils se promenaient, buvaient un verre à la cafétéria ou jouaient à la pétanque dans une allée. Ils me regardaient avec attention et sympathie. Ils interrogeaient Martine du regard. Celle-ci, souriante, leur faisait signe que tout allait bien. Nous échangions alors quelques banalités, comme le font de vieilles connaissances, se rencontrant au hasard d’une promenade dans un parc.

Martine m’indiqua le bowling. Il se trouvait dans un coin du parc. Elle me dit qu’une piste était réservée à mon usage. Je pouvais donc venir y jouer, seule ou avec des amis, à tout moment. Nous pourrions par exemple venir demain pour y jouer quelques parties. Les garçons furent d’accord.

Ce fut très amusant de jouer au bowling avec les garçons. Marc s’y connaissait bien. Il m’apprit à choisir une boule, à la tenir en main, à courir quelques pas et à la lancer adroitement. Au début, il m’expliquait verbalement. Puis il tenait la boule à deux mains, tandis que mes doigts étaient emprisonnés dans les trous, pour bien me faire sentir les mouvements. Je dis à Martine que Marc était un très bon instructeur. Elle hocha gravement la tête.

Les parties de tennis furent très amusantes aussi. Les courts de tennis étaient situés deux rues plus loin. Notre court était en excellent état. Il était tout neuf, exactement pareil à celui de l'album "MARYLIN FAIT DU TENNIS". Il était entouré de beaux grands arbres. Nous n’avions ainsi pas le soleil dans les yeux. Marc ne m’expliqua pas beaucoup verbalement. Il manipulait la raquette que je tenais moi-même à deux mains. Il me guidait et me faisait sentir les mouvements appropriés pour chaque situation. Grâce à lui, j’apprenais vite. Il voulut alors m’apprendre des mouvements plus compliqués. Il se mit juste derrière moi, cala ses pieds derrière les miens et enserra mes poignets de ses mains. Il demanda à Georges et Martine, restés de leur côté, de lancer différents types de balles. Il m’apprit à me baisser très fort pour ramasser et relancer adroitement les balles très basses. Il me montra comment avoir un revers efficace. Il m’expliqua le revers gauche à une seule main. Il m'apprit à exécuter des smashs puissants. Je trouvais qu’il avait une façon agréable d’expliquer le tennis.

Le lendemain, Martine proposa d’aller faire du ski. Ce n’était pas loin, la piste dans la montagne était située deux rues plus loin. Marc nous conduisit en voiture, c’était plus pratique pour transporter notre matériel. Il avait une belle Volkswagen coccinelle décapotable, toute rouge. A l’arrière, au-dessus du capot moteur, il y avait des porte-skis. La route ne fut pas longue, mais elle fut très agréable. Cette fois-ci, c’est moi qui avais le plus d’expérience. Marc n’avait jamais eu l’occasion de skier. Je lui appris les mouvements de base. Puis nous avons fait une petite promenade sur une piste facile. Il était doué. Il dit à Martine que j’étais une très bonne instructrice. Elle hocha gravement la tête.

A la fin de la journée, nous avons bien ri. Nous avions bien bronzé sous l’action du soleil. Les grosses lunettes de ski avaient empêché le contour des yeux de bronzer autant que le reste de nos visages. Ces marques plus claires nous amusèrent beaucoup. Marc avait fait de grands progrès à ski. Il m’en remercia gentiment.

Pour arranger notre petit problème de bronzage partiel et nous reposer un peu, nous avons passé la journée suivante à la plage. Celle ci était située deux rues plus loin. La plage était charmante. L’eau était bleue et transparente. Le sable était fin et doux. Des transatlantiques confortables nous attendaient. J'avais mis un joli petit bikini bleu et de fines sandales, bleues également. Martine était tout en rouge. Nous avions toutes deux une queue de cheval et des cheveux longs. J'étais blonde ce jour là. Les garçons s’occupaient des boissons. Martine et moi nous nous occupions de notre bronzage. Il y avait de belles grosses vagues. Les garçons firent du surf. Marc me proposa d’en faire. Je refusai gentiment, je trouvais cela trop dangereux. Lorsque les garçons nous retrouvèrent, ils proposèrent de nager un peu. Les grosses vagues me faisaient un peu peur. Martine les arrêta. J’ai nagé longtemps en compagnie de Marc. J’aimais me sentir glisser dans l’eau. J’aimais sentir l’eau glisser le long de mon corps. De temps en temps je jetais un coup d’œil vers Marc qui nageait près de moi. Lui aussi, il aimait cela. Il nageait très bien, moi aussi. Dans ce domaine là, nous n’avions rien à nous apprendre.

Ce soir là, Georges nous a emmenés dans une boite de nuit. Pour ne pas nous fatiguer, il nous emmena en voiture. Il avait une Volkswagen coccinelle décapotable bleue. J'avais mis une mini-jupe noire, munie de deux charmantes petites fentes sur le côté, ainsi qu'un chemisier sans manches, en soie blanche. J'étais brune ce soir là. Les boucles de mes cheveux m'arrivaient à la taille. La boite de nuit était fort différente des quelques endroits de ce genre que j’avais connus précédemment. J’étais allé en compagnie de rares amies dans des endroits enfumés ou il y avait énormément de bruit. Je n'aimais pas ce genre d'endroit. Ici, par contre, tout était sympathique. La décoration soignée mais décontractée, l’éclairage, les gens, la musique, tout était agréable et propice à la détente. La musique s’adaptait à nos envies. Elle se faisait douce et tranquille lorsque nous avions envie de parler, elle se faisait forte et endiablée si nous voulions danser. Elle se faisait balancée et caressante lorsque nous voulions Marc et moi une danse lente. Marc aimait alors que je balance la tête afin que mes cheveux caressent ses mains qu'il avait placées sur mes hanches.

Le lendemain, Martine nous conduisit vers la partie canadienne du monde virtuel. Elle était située deux rues plus loin. Elle était encore en construction. Martine nous expliqua que les informaticiens venaient de découvrir plusieurs transgenres canadiens qui étaient en sursouffrance. Aussitôt, le monde virtuel était adapté et recevait une partie supplémentaire destinée à les accueillir. On distinguait déjà très bien l’esquisse du château Frontenac. La cabane à sucre était déjà opérationnelle. Nous avons étés y manger quelques délicieuses crêpes au sirop d’érable en écoutant un orchestre très joyeux qui jouait de la cuillère en bois.

Martine voyait que je m’habituais bien à ma nouvelle vie. Elle avait eu un contact avec le responsable du monde virtuel temporaire. Ils étaient d’accord. Elle me proposa de l’accompagner lors de la prochaine opération de rapatriement. Elle aurait pour cadre une croisière. Elle cherchait de la documentation à ce sujet. Je lui dis que l’album inédit qui m’avait été offert à mon arrivée était intitulé : "MARYLIN EN CROISIERE". J’étais en train de le lire avec délectation. Je le lui ai montré. Elle fut d’accord avec moi. Elle fut ravie de l'employer comme modèle.

Martine nous avait réservé quatre très belles cabines contiguës. Le bateau était splendide, comme dans l’album. Je m'étais fait faire une coiffure courte. La vie à bord était bien agréable. Il y avait beaucoup d’amies et d’amis de Martine à bord. J’en ai reconnu toute une série qui étaient à bord de l’autobus, qui était venu me chercher. Comme dans la ville temporaire, tout le monde était gentil, aimable et chaleureux. Mais ici il y avait un peu plus d’émotion, de gravité, par moments du moins. Nous allions chercher une nouvelle amie.

Marc était un peu étrange parfois, un peu tendu. Je ne l’avais pas encore vu ainsi. Il téléphonait souvent et pianotait alors des séries de chiffres sur le clavier. Je lui ai demandé ce qu’il se passait. Je me demandais si c’était le bateau qui le rendait nerveux. Il me sourit et me demanda d’avoir un peu de patience.

Il y avait une fête à bord chaque soir, qui était du genre "MARYLIN VA A UNE SURPRISE PARTY". Je portais alors des tenues de soirée. Il y en avait de très longues et de très courtes. J'adaptais la couleur de mes cheveux, leur longueur et la façon de les coiffer à ma tenue. Je devais parfois faire plusieurs essais avant d'être satisfaite du résultat. J'aimais me montrer à Marc avant de nous rendre à la salle des fêtes, pour lui demander son avis. Marc était toujours très content du résultat. Lors des soirées, nous dansions souvent, Marc et moi. Nous aimions surtout les danses lentes. Un soir il me dit qu’il me préparait une petite surprise, un peu spéciale, pour nous deux. Elle aurait probablement lieu le lendemain. A voir son sourire, j’étais très contente d’avance.

Le lendemain, dans l’après-midi, nous étions couchés côte à côte sur des transatlantiques au bord de la piscine. Il se leva pour téléphoner une fois de plus. Lorsqu’il est revenu, il avait un grand sourire. Il me prit la main et m’entraîna vers sa cabine. Il me fit asseoir et m’expliqua qu’il avait de très bonnes connaissances en informatique, il avait fait carrière dans ce domaine. De temps en temps, on faisait même appel à ses services pour régler quelque détail du monde virtuel temporaire. Il avait ainsi pu examiner de près le système de celui-ci. Comme chaque système informatique un peu complexe, celui ci comportait quelques lacunes. Il en avait repéré une qui allait nous permettre à tous les deux d’essayer de reculer quelque peu certaines limites du système. Il donna un dernier coup de fil et communiqua une série de chiffres, et s’approcha de moi. Il me montra sa main et me dit que celle-ci, pendant une minute n’était plus contrôlée par la règle 117 et ne provoquerait pas de code d’erreur au dispatching du système car le bateau était actuellement hors de la limite géographique des deux rues plus loin.

Je ne savais pas qu’une seule main, pendant une seule minute pouvait donner autant de plaisir. Je ne savais pas que j’en avais tant besoin.

Ce soir là, Martine a prévenu tout le monde que l’arrivée de Chantal était prévue pour le lendemain, dans l’après-midi. Luc était désigné pour accompagner Chantal lors de ses débuts chez nous.

Nous étions tous là, autour de la piscine, à attendre. L’ambiance était différente des autres jours. Il y avait moins de gens qui parlaient. Ceux qui parlaient avaient un ton plus grave, un débit plus lent. Plusieurs ne disaient rien et regardaient dans le vide. Martine observait les mouvements de l’eau au fond de la piscine. A un moment, elle fit évacuer celle-ci par les quelques nageurs qui y évoluaient. Nous avons vu l’eau s’agiter. Martine a levé la main pour signaler l’imminence de l’arrivée, et demander l'attention de tous. Une masse confuse se détachait maintenant sur le fond clair de la piscine. Quelques bulles remontèrent vers la surface. Martine plongea la première. Georges la suivit. Nous les avons vus agripper la masse qui devenait de plus en plus précise. Ils sont remontés tous les trois. Luc était accroupi au bord de la piscine et tendait les bras. Il glissa ses mains sous les épaules de Chantal et d’un geste puissant et précis, la tira hors de l’eau. Martine sortit à son tour de la piscine. A deux, ils portèrent Chantal vers le transatlantique le plus proche. Les spectateurs se taisaient et suivaient attentivement la scène. Marc était assis à côté de moi, me tenait la main, et me jetait de temps à autre un coup d’œil rapide. Nous vîmes remonter lentement vers la surface un veston, un pantalon, une chemise et une cravate. Au fond de l'eau on distinguait une mallette d'homme d'affaires et une paire de grosses chaussures.

Je voyais très bien Chantal. C’était une belle jeune femme. Ses cheveux foncés et bouclés tombaient sur ses épaules. Elle portait un joli maillot bleu foncé, avec une petite fleur stylisée jaune sur le côté. Elle portait un badge où il était inscrit : " Chantal ". Le maillot la mettait bien en valeur. Elle était toute blanche, surtout son visage. Ce sont ses yeux qui ont montré les premiers que la vie revenait en elle. Lentement, elle a tourné ses yeux vers Martine, puis vers Luc, ensuite elle les a abaissés vers son corps. Elle a commencé un geste d’exclamation et levé son bras. Lorsqu’elle a vu cette main s’avancer vers elle, la main s’est arrêtée brusquement, faisant tinter les bracelets entourant le joli poignet. Elle a fermé les yeux un moment. Martine s’est penchée vers elle et lui a murmuré quelques paroles apaisantes. Luc a fait de même, mais il fut plus bref. Elle a rouvert ses grands yeux. Elle a regardé Martine, Luc et puis toute l’assistance silencieuse et attentive. Malgré l’émotion qui était forte, j’ai pu lui sourire. Toutes nous lui souriions. Certaines eurent même la force de lui faire un petit geste de bienvenue. Elle regardait dans tous les sens et puis s’arrêta un moment sur moi. C’est alors que j’ai vu le premier sourire de Chantal. Il était petit, encore un peu timide, mais il était très joli.

Martine l’observait de près. Voyant ce premier sourire, elle s’écarta quelque peu. Elle fit un petit signe pour nous faire comprendre que tout allait bien. Je sentis l’atmosphère se détendre. Nous avons commencé à parler entre nous et à échanger nos premières impressions. Martine dit encore quelques mots à Chantal. Celle-ci hocha la tête. Martine avait un grand sourire. Elle fit signe aux garçons de service de servir le champagne. Lorsque tout le monde fut servi, elle fit tinter son verre contre celui de Chantal. Luc fit de même. Nous lançâmes quelques exclamations joyeuses, quelques paroles de bienvenue. Beaucoup firent des gestes d’amitié.
Lorsque Chantal but son verre, nous avons entamé la petite chanson rituelle de bienvenue.
Martine fit alors signe au capitaine, qui observait la scène depuis la passerelle. Il fit sonner par trois fois la corne de brume, puis lentement il fit virer de bord le grand bateau.

Nous retournions au port. Bientôt, il fit tout noir autour du bateau. J’ai eu la force, comme beaucoup d’autres de m’approcher de Chantal, de l’embrasser et de lui souhaiter, d’une petite voix, faible mais chaleureuse, la bienvenue. Elle n’a pas pu me répondre, mais m’a offert un sourire, déjà bien plus fort que le premier.

Martine m’a prise à part, avec Marc. Elle m’a expliqué qu’elle allait dorénavant beaucoup s’occuper de Chantal. Elle allait déménager et occuper la chambre d’amies de la maison de Chantal. Elle proposait que Marc vienne vivre dans ma maison. Elle nous demanda si cela nous convenait. Nous avons tous deux hoché gravement la tête. Elle a détourné le regard, et d'un air détaché, d'une voix neutre, avec un petit sourire, nous a aussi demandé si elle pourrait encore compter sur nous deux pour aller chercher l’amie suivante, une certaine Y……, hors de la limite des deux rues plus loin. Nous l’avons tous deux assurée de notre bonne volonté. Elle m'a aussi demandé quelques bonnes idées pour réaliser un bel accident, moi qui avais travaillé en construction immobilière.
Le bateau s’est arrêté le long d’un quai désert, faiblement éclairé. On voyait sur celui-ci une petite construction bien éclairée, composée d'une seule pièce. Le directeur du service "DESTINEES" attendait à l’intérieur.
J’ai vu Chantal et Martine descendre la longue passerelle, marcher sur le tapis rouge et pénétrer dans le bureau d’entrée.

Le bateau est reparti, la lumière est revenue. Il s’est arrêté au port de plaisance du monde virtuel. Nous sommes tous descendus. La Volkswagen rouge nous attendait sur le quai. Marc nous conduisit chez nous. Ce n’était pas loin, c’était deux rues plus loin. L’ancienne maison de Marc avait disparu. A la mienne, quelque chose avait changé. Près de la porte d’entrée, il y avait maintenant deux " M " en fer forgé, entrelacés.


Responsable du site : Lucie Sobek


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