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« A I », une petite histoire imaginée par marietherese

1 A I Marie Thérèse KOEST jeanne.claude@femme.net 12-10-2004, 17:52 Ah là là ! Ma sœur est encore une fois sortie avec sa bande de pilotes hier soir. Elle est rentrée aux petites heures. Elle dort encore à poings fermés. Il est pourtant l'heure pour elle de partir travailler. C'est encore une fois moi qui devrai me dévouer pour la remplacer.

Je laisse sur sa table de nuit un papier avec mes instructions, accompagné de l'horaire des cours que je devais suivre aujourd'hui. Elle ira les suivre à ma place et me ramènera les notes qu'elle prendra pour moi. Mes copains seront enchantés. Je prends dans ses armoires tout ce qui me sera nécessaire et file dans la salle de bain.

J'enfile l'un de ses seyants uniformes, me coiffe différemment que d'habitude et m'octroie un joli maquillage. Je cours vers les bureaux de "A I" (Air Isabelle), qui se trouvent à l'aéroport.

J'arrive juste à temps, l'équipe allait partir sans moi. Le co-pilote, en souriant, me tient la porte ouverte. Comme je passe à côté de lui, il me glisse un gentil compliment à l'oreille. Il me dit que toute l'équipe est contente et qu'il pense que les passagers seront contents eux aussi.

En faisant monter les passagers, je reconnais des habitués. Beaucoup me reconnaissent et me saluent avec plaisir. Certains ont un drôle d'air en me voyant. On arrangera cela tout à l'heure.
Je fais la démonstration classique avec les vestes de sauvetage et les sorties en cas d'urgence. Ma sœur me dit souvent que c'est important et que pourtant personne ne regarde. Quand moi je la fais, tous les passagers regardent avec attention la démonstration.

Lorsque je rentre dans la cabine en poussant devant moi le chariot des rafraîchissements, j'entends des soupirs d'aise et même des "Ah !" de satisfaction. Ils sont poussés par ces petits coquins qui aiment me voir me dandiner dans l'allée centrale en poussant ma machine. Ils aiment ce moment de détente, lorsque je leur tends le gobelet contenant leur boisson. Je me penche alors vers eux. Je vois alors leur regard glisser vers mon chemisier que je viens de déboutonner d'un cran. Parfois il y en a qui glissent en vitesse la revue ou le livre qu'ils lisent entre eux et leur siège, pour être assis un peu plus haut. Je les récompense de leur effort en me penchant un peu plus bas. Il y a aussi des passagers qui n'aiment pas ça et qui prennent un air offusqué. Je me redresse alors, efface mon sourire, les sert en silence et continue ma tournée, notant au passage leur numéro de siège.

Plus tard je sers les repas. J'ai souvent déjà gagné quelques admirateurs de plus. Certains râleurs ont eu le temps de réfléchir. Ils ont pu parler avec un habitué qui leur a expliqué les avantages de la situation et ce qui leur arriverait s'ils s'obstinaient dans leur attitude négative. Car à ce moment là j'ai déjà choisi ma victime, comme le sergent instructeur choisit sa tête de turc. J'en prends un dont j'avais noté le numéro, qui n'a pas changé d'avis à mon égard, qui se trouve installé près du milieu de l'avion, afin qu'un maximum de spectateurs puisse jouir du spectacle.

En lui tendant son plateau repas, je fais semblant de perdre l'équilibre et je lui balance l'entièreté de son repas sur ses genoux, en retenant adroitement d'une main le plateau. Les habitués suivent mes faits et gestes du coin de l'œil. Dès qu'ils me voient trébucher, ils se poussent du coude entre eux et lancent des "Olé ! "dans tout l'appareil. Beaucoup de visages hilares se tournent alors dans notre direction. Ils suivent avec passion ce spectacle qu'ils connaissent pourtant par cœur. Je sors alors de ma poche un tout petit mouchoir en papier que je montre à la foule amusée. J'entends des fous-rires fuser de toutes parts. Je tends le petit mouchoir au passager dépité, en lui lançant un sentencieux :
"Comment peut-on être aussi maladroit ? " J'entends distinctement des claquements de mains tapant sur des cuisses au milieu des vagues de rires qui parcourent l'appareil. Souvent, dans l'atmosphère euphorique qui règne alors, un passager fait basculer son plateau. Ce qui relance des vagues de rires. J'ai déjà eu une série de cinq basculements consécutifs. C'est pourquoi je prépare toujours dans mes poches un mouchoir en papier découpé en une dizaine de parts égales.

L'équipage a ses petites habitudes. Nous nous connaissons bien. Après le repas, le pilote passe à la toilette. Je me trouve alors, comme par hasard, près de la porte de la cabine de pilotage. Je vais y jeter un coup d'œil.

J'aime m'asseoir à la place du pilote. Son siège est très confortable, et puis il y a ce gros machin, ce manche de pilotage que j'aime serrer entre mes jambes. J'aime le contact du métal poli avec mes jambes épilées, gainées de nylon. Je diminue un peu les gaz, afin de faire descendre l'avion et mieux voir ce qui se passe au sol. Dès que je vois des cordes à linge bien garnies, je pousse le manche à fond. Le glissement du manche sur mes jambes serrées me donne des frissons. Les passagers ont aussi des frissons, lorsqu'ils se sentent tomber comme des pierres. Au bon moment, je redonne les gaz à fond et je tire le manche vers moi. Je dois fermer les yeux car les frissons sont renforcés maintenant par les soubresauts de l'avion qui font trembler le manche entre mes jambes. Je dois d'un geste rapide relever ma jupe pour permettre au manche de s'approcher au maximum de moi. Si j'ai bien mené mon affaire, l'avion se redresse juste à temps et est entouré de tout un joli nuage tourbillonnant de petites culottes. Les cris stridents lancés par les passagers cèdent alors la place à des "Oh !" et des "Ah !" de contentement.

Lorsque j'entends le bruit de la chasse des toilettes, je remets bien vite tout en place et saisis mon petit nécessaire de manucure. Le pilote, en rentrant dans le poste de pilotage, inspecte celui-ci d'un rapide coup d'œil. Il me voit à sa place en train de me limer les ongles, arborant un sourire angélique. Il me sourit et me demande s'il y a quelque chose à signaler. De mon air le plus innocent, je lui réponds que tout va bien.

Dès que je reviens dans la cabine, certains passagers, l'air malicieux, me disent qu'ils s'ennuient. Je fais l'étonné, pour les faire marcher. En fait je sais bien qu'ils veulent que je fasse mon numéro. Ils insistent. J'adore leur faire plaisir.

Je vais au premier rang et choisis un fauteuil près du couloir où il y a un passager qui a l'air robuste. J'enlève avec élégance mes souliers. Le silence se fait. Je monte sur le siège et indique au passager comment me tenir pour que je ne risque pas de tomber, mais que je puisse faire mon numéro à l'aise. Dès qu'ils voient que je suis prêt, quelques passagers, des habitués de la ligne, commencent à chanter la chanson de Jacques Brel "Les Bourgeois". Moi je mime. Les passagers aiment bien quand je mime, surtout quand je me tourne et que je montre mon joli petit derrière. Je dois souvent bisser car il y a toujours des passagers qui secoués par les rires n'ont pas tout bien pu voir.

Beaucoup de passagers s'amusent. Mais il y a parfois un grincheux parmi eux. Je le constate avec tristesse lorsqu'un passager, d'un air sévère me réclame un formulaire officiel de réclamation. D'un air suave je le lui tends, accompagné par un bic spécialement trafiqué pour couler dès que l'on tente de l'employer. Cela fait de belles grosses taches bien difficiles à enlever. Je m'écarte un peu pour laisser aux passagers des rangées voisines l'occasion de bien voir cette scène amusante. Parfois le grincheux insiste et veut employer son bic personnel. Je lui montre alors le règlement de la compagnie qui interdit aux passagers de remplir ce formulaire à l'intérieur de l'appareil. Je lui pince le bout de l'oreille et le mène à la porte de sortie de secours qui donne sur l'aile. Je fais bien attention de le tenir éloigné de moi pour ne pas tacher mon bel uniforme. Ma sœur ne serait pas contente ! Les passagers normaux, ceux qui aiment s'amuser, huent le récalcitrant et accompagnent notre petit déplacement par des quolibets et des remarques désagréables pour le trouble-fête. Arrivés près de la porte, je désigne le thermomètre extérieur. Cela suffit souvent à refroidir l'enthousiasme du récalcitrant. S'il persiste dans son attitude négative, j'ouvre la porte et je l'installe tout au bout de l'aile. Je rentre alors bien vite et referme la porte derrière moi. De gentils passagers, voyant mon air blême, me frottent un peu partout pour activer ma circulation sanguine et m'aider à me réchauffer. Au bout de quelques minutes le passager assis sur son aile ne parvient plus à écrire. Je vais alors le rechercher. Comme je suis gentil, je lui permets en passant près des moteurs de se réchauffer les mains quelques instants. Je sais qu'en faisant ainsi il y a une grande chance qu'il laisse s'envoler le dangereux papier.
Je prends mon air le plus sévère et je passe rapidement devant les passagers, exhibant un formulaire de réclamation vierge et je demande si quelqu'un d'autre en veut un exemplaire. Il est très rare que l'on m'en demande un.

Un peu avant d'entamer la procédure d'atterrissage, je corrige ma tenue et je l'arrange comme je sais qu'ils aiment bien que je l'arrange, je tends mes bretelles pour bien montrer mes dentelles, j'arbore mon plus beau sourire et je distribue aux passagers le formulaire qui leur permet de désigner la meilleure hôtesse de l'air du mois. Grâce à moi ma sœur a déjà été élue quatre fois.

Beaucoup de passagers, en sortant de l'appareil, me saluent et me remercient pour ce vol très agréable. Certains veulent en savoir plus sur moi. Ils veulent savoir qui je suis vraiment. J'élude, bien sûr, je tergiverse. A ceux qui insistent je glisse discrètement un petit papier sur lequel sont indiquées les coordonnées de ma sœur.
Car ma sœur elle aime bien les soupers aux chandelles, les week ends gastronomiques, les soirées à l'opéra arrosées de champagne. Elle aime faire semblant d'être moi faisant semblant d'être elle.
Ne vous en faites pas pour ma sœur. Elle est très futée, ma sœur Victoria !


Responsable du site : Lucie Sobek


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