1 Jeune étudiant de première année 15 chantal tvq@femmes.net 27-10-2004, 15:50 Chapitre 15

Avant d'ouvrir l'institut et le magasin, nous aurions souhaité pouvoir le tester, au moins une fois avec un vrai client. Mais nos n'avions aucune relation avec le " milieu " des travestis et surtout nous ne voulions pas risquer un raté vis à vis de ces personnes qui souvent se connaissent et auraient alors constitué des juges impitoyables.

Notre objectif était tout autre. Nous nous adressions à tous ceux qui n'osaient pas, qui cherchaient soit à passer un moment en femme, soit à mieux vivre leur féminité, surtout pas à nous mettre au service d'un nombre restreint, d'un petit milieu branché. Mais bien sur, il était évident que nous ne ferions aucune sélection, que tout le monde serait le bienvenu, hommes, femmes, couples …

Nous nous adressions en priorité aux hommes, mais le magasin était aussi un magasin de vêtements et de lingerie destinée également aux femmes. L'avenir nous donnerait raison, car elles viendraient nombreuses. Nous espérions aussi, que ces femmes, au contact de nos client masculins pourraient être suffisamment touchées pour tester leurs époux. Cela arriva souvent.

Mon expérience dans notre premier magasin m'a prouvé qu'il existe une spécificité et un naturel féminin autour des vêtements et particulièrement de la lingerie. Le hasard m'amena un jour à assister à une vente à domicile de lingerie féminine. Ce jour là, j'y assistai en tant qu'observateur, donc en homme, mais propriétaire d'un magasin de province, intéressé par la distribution des modèles. Je faisais donc partie du milieu, j'étais pour elle complètement transparent. Après tout, si elles étaient venues dans mon magasin, l'effet aurait été le même.

Je n'en suis pas revenu de voir ces clientes, j'eus de la chance de participer avec des femmes avenantes, en clair, bien faites et jolies, se promener naturellement devant les autres en soutien-gorge, voir seins nus. Il y en eut même une ou deux qui n'hésitèrent pas à se promener en parure complète et en bas. Elles n'hésitaient pas à commenter les modèles (" Tu vois les seins sont bien maintenus " et que je te montre les miens ou que je te laisse tâter ma poitrine à travers le tissu).
Voyant cette décontraction devant la lingerie, et surtout le réel plaisir qu'elles avaient à se montrer, à comparer, je me doutais qu'avec un peu de persuasion discrète, nous en amènerions certaines à se poser la question de voir leur homme sous un nouvel aspect.

Pour en revenir à notre objectif, nous cherchions désespérément un cobaye parmi les hommes qui nous achetaient de la lingerie. Par manque de chance, soit nos client achetaient des tailles manifestement sans rapport avec leur physique, soit, s'ils achetaient pour eux, ils masquaient suffisamment leur intention pour que nous ne risquions pas de faire une gaffe ! Nous pensions abandonner cette idée et nous contenter de faire les tests sur nous-même, quand, un jour où j'étais présent dans le magasin, un jeune homme de mon âge se présenta. Il était manifestement intimidé, mais par une sorte de prescience, après nous avoir regardé toutes les deux, il se dirigea vers Catherine alors que bien souvent nos clientes vont vers l'une ou l'autre sans y prêter attention. Il faut dire que Catherine est une bien plus jolie femme que moi, c'est une évidence.
- Bonjour Madame, voilà, je cherche des articles féminins pour ma copine, mais je ne connais pas les tailles.
- Il n'y a pas de problème, comment est-elle ? Plutôt comme moi ou comme Mademoiselle répondit-elle en me montrant.

Manifestement elle commençait à douter. Son entrée en matière était tellement stéréotypée ! Je l'observai un peu et m'aperçu que ses lèvres brillaient un peu et que son teint donnait l'impression d'être très discrètement fardé.
- C'est à dire, plutôt comme Mademoiselle, ou en fait comme moi.
- Ne me détrompez pas, c'est bien pour vous. Vous savez, il n'y a aucun problème, de nombreux messieurs nous achètent de la lingerie pour eux. Par contre, nous ne faisons pas d'essayages, " puis cherchant mon accord, " mais pour cette fois, si vous achetez vous pourrez mettre ces articles avant de sortir.
- Vraiment, comme vous êtes gentilles toute les deux. Si vous saviez comme c'est difficile, comme j'ai toujours peur d'être mal reçu parce que je n'arrive pas à mentir comme le font d'autres. Et puis, je dois vous avouer que c'est la première fois que j'achète pour moi. Jusqu'à présent je mettais les affaires de ma mère ou de ma sœur. Je n'ai jamais acheté que des collants en grande surface.
J'intervins alors. " J'ai quelque chose à vous proposer, vous ne vous en êtes sans doute pas rendu compte, mais je suis comme vous …
- Mon Dieu ! Ce n'est pas possible, non ! Vous êtes une jeune femme !
- Tu veux vraiment voir ? " Il devint pivoine.
- Si tu veux, continuai-je, voilà ce que je te propose à condition que tu nous achètes quelque chose aujourd'hui. Mais attention pas simplement un collant ou des bas ! Nous allons bientôt créer un magasin spécialement pour les gens comme toi. Tu pourras y venir en homme, t'y transformer, sortir en homme ou en femme sans problème. Il ne sera tenu que par des femmes vraies ou comme moi, et il est hors de question d'en faire autre chose qu'un institut ! Pas question de sexe !
Si tu le souhaites, tu y viens quand tu veux, les soins seront gratuits pour toi, pas les marchandises évidemment, si tu acceptes de nous servir de modèle et de cobaye.
- C'est à dire ?
- Voilà, nous voulons tester notre capacité à transformer les autres. Nous savons pour nous, mais pas plus. Tu verras, nous avons une esthéticienne qui te prendra en charge. Si cela marche bien, nous en aurons d'autres ensuite. Par contre, nous t'habillerons à notre propre goût pour voir ce dont nous sommes capables, tu seras payée en vêtements. Pour cette première fois, tu emporteras ce dont tu auras envie, dans la limite du raisonnable bien sur. Q'en dis-tu ?
- Avec plaisir, j'accepte.
- Comment voudras-tu t'appeler ?
- Violaine.
- C'est joli. Je te préviens, la règle du jeu veut que nous t'appelions ainsi toute la séance.
Je lui donnai toutes les coordonnées et nous fixâmes un rendez-vous le lendemain en fin d'après-midi.

Valérie suivait une formation en esthétique et Monique l'avait prise en stage. Pour ce test, nous étions toutes là, il avait été convenu que le maquillage serait fait par Debbie, nous en profiterions pour apprendre. J'espérais que tout se passe bien, car en réalité Violaine m'avait " tapé dans l'œil ". J'avais l'intention de lui proposer de se joindre à nous. Elle arriva à l'heure dite, en garçon comme nous le lui avions demandé. La première partie de la séance fut consacrée à la préparation, épilation, maquillage, tout l'indispensable. Elle fut transformée en une charmante jeune fille blonde et avenante. Revêtue d'un peignoir noir en dentelles, portant une culotte brésilienne et des mules à talons, elle vint avec nous dans le magasin afin que nous lui choisissions des tenues. Nous voulions lui faire essayer plusieurs styles, depuis le sage au dessus du genou jusqu'au sexy en mini. La dernière vision que nous avions décidé de lui montrer était celle d'une jeune femme préparée pour une nuit torride en guêpière et hauts talons.

En fait tout se passa au mieux. Il s'avéra que Violaine avait aussi la chance d'être très féminine. Il me vint une idée que je soumis discrètement à Sophie. Avec son accord, je proposai donc à Violaine de venir travailler avec nous. Cela tombait bien , elle cherchait du travail et n'avait pas de compétences particulières ni de diplôme, ayant fui ses parents à cause de son attirance pour les garçons.
- Attention, pas de sexe, pas de drague. Tu fais ce que tu veux de ta vie, mais ici tu es sans reproche.
- C'est entendu.
- Comme nous tu vivras ici comme une femme, tu devras venir au magasin ainsi et en sortir aussi. Nous ne devons pas laisser paraître à l'extérieur qu'en dehors des clients il y a des hommes. Tu seras notre femme à tout faire, tu t'occuperas de l'intendance, les cartons, les rangements. Petit à petit tu apprendras ainsi et si tout va bien nous te mettrons en contact avec les clients.
- Merci, vraiment merci ! Non seulement tu me donnes du travail, mais en plus tu me permets d'enfin vivre en femme au grand jour !
Les employées suivantes furent recrutées au fur et à mesure de nos besoins. Ce ne furent que des femmes, comme nous en avions décidé.
L'ouverture du salon fut discrète, pas de publicité en dehors de celle sur le site d'Edwina (" Edwina ouvre maintenant son nouveau salon en France ") et le bouche à oreille initié par Valérie.

Très rapidement, nous eûmes une clientèle fidèle et notre réputation nous amenât des clients de toute la France. Nous avons maintenant des clients de toutes origines. Des femmes, elles viennent seules ou avec leur mari, et, en part égale, des hommes qui viennent passer un moment en femme, ou d'autres qui, venant en femme, profitent sans contrainte ni crainte du salon de beauté et des vêtements adaptés à leur taille.

Le plus surprenant est que beaucoup de femmes viennent chez nous pour leur plaisir, pour s'habiller ou même se faire transformer en celle qu'elle n'aurait jamais pensé être, tout cela pour le plus grand plaisir de leur compagnon. Il nous arrive très fréquemment de voir rentrer un couple sage et de les voir ressortir quelques heures plus tard telles deux filles délurées et sexy main dans la main.
Nous avons réussi également à nous faire connaître des milieux du spectacle. Il est très fréquent que les metteurs en scène fassent appel à nous pour transformer des acteurs qui doivent jouer des rôles de femmes ou de transexuels.

Cela fait plus de dix ans que nous avons ouvert notre premier établissement. Nous en avons cinq sur tout le pays. J'avoue que nous n'aurions jamais cru qu'il y ait autant de personnes concernées et en attente. Notre atout principal est certainement de ne travailler qu'avec des femmes. En effet, pour la plupart des hommes, il est plus satisfaisant et agréable de se confier et se transformer en présence d'une femme, puisque justement ce qu'ils cherchent c'est atteindre leur perfection.
Très peu de nos " clientes " manifestent une attirance envers les hommes et beaucoup plus d'hommes que je ne l'imaginais vivent en permanence féminisés.
Quant à nous, nous vivons toujours ensemble toutes les trois. Je ne m'habille quasiment jamais en homme. Mon corps est le même que celui de l'époque.

Je vais vous avouer que jamais je n'aurais pensé que le jeune garçon qui venait faire son année d'études " à la ville " ne serait vu quelques années plus tard autrement que comme une femme en couple, Je ne regrette en rien de ce qui s'est passé depuis, je suis heureuse et ne saurait vivre autrement.
Ah oui, j'oubliais ! Il marche toujours bien et je ne suis pas seul(e) à m'en féliciter !


FIN