Samedi matin nous étions de bonne heure dans l'Eurostar et débarquâmes à 10 heures, heure locale, à Waterloo Station. En un quart d'heure un cab nous déposa au Méridien de Piccadilly street et à quatorze heures j'arrivai seul, comme convenu, à l'institut, n'emportant avec moi que le manteau de fourrure pour le soir. J'étais la première "cliente" de l'après midi. Dans le taxi et durant tout le trajet, j'étais en proie à une vive inquiétude. C'était la première fois que j'allais me dévoiler devant des inconnus en tant qu'homme et en tant que travesti. Je me disais que ma virilité allait en prendre un sacré coup. Pour me tranquilliser je pensais que des dizaines d'hommes avaient déjà fait ce parcours. L'accueil a été très sympathique et je fus un peu rassuré. Après avoir discuté un instant, Théodora me demanda si c'était la première fois que je me rendais dans un institut de beauté comme le sien. Devant ma réponse affirmative, elle m'expliqua ce qui allait se passer. Il me fallait commencer par me déshabiller complètement dans une cabine où je devais ne garder qu'une petite culotte. Il y avait sur un porte manteau un peignoir rose que je dus enfiler, et par terre, des mules à talon. A l'idée que j'allais me présenter dans cette tenue devant des personnes étrangères, une rougeur m'envahit la face. Comme je dû attendre cinq minutes, cela me donna le temps de reprendre un peu mes esprits, mais quand Théodora vint me chercher dans la cabine, je ne savais pas où me mettre et ne pus m'empêcher d'esquisser un geste de pudeur. Comprenant mon émoi elle me rassura très gentiment, mes sensations étaient tout à fait normales et nous nous comportons tous comme cela la première fois. Elle me fit asseoir confortablement dans une cabine de maquillage où elle ne tarda pas à s'occuper de moi. Comme le rideau n'était pas fermé, tous les gens qui passaient pouvaient me voir et venaient par curiosité nous dire quelques mots. C'est ainsi qu'en peu de temps cet après midi là, je fis connaissance avec celles qui étaient mes idoles: Al..., Dé…, L… et finalement la plus belle de toutes: Lise. J'étais en train de passer du monde virtuel de mon ordinateur au monde des réalités. Théodora leur présenta the little french girl qui venait pour la première fois et toutes me prodiguèrent des mots d'encouragements simples et très gentils. Le maquillage à lui seul prit près de deux heures. Mais le résultat était absolument remarquable, même avant d'avoir mis la perruque. Comme elle avait prévu que je porterai une robe du soir longue, qui devait faire de moi une vamp (!), Théodora alla me chercher une perruque blonde, coiffée en chignon avec sur le haut de la tête de larges boucles blondes retombant sur les coté. Cette coiffure, toute en hauteur, n'était pas sans me rappeler la perruque de Miguel Bose dans Talons aiguilles. La perruque en place et très artistiquement coiffée fut fixée par quelques vaporisations de laque. En principe les cheveux devaient maintenant rester bien en place et je devais être tranquille pendant toute la soirée. Le temps passait très vite et il était déjà cinq heures. Toujours dans mon peignoir, mais maintenant infiniment plus présentable, je fus invitée par D... à venir me joindre à tout le monde autour d'une tasse de thé. Nous n'étions pas moins de cinq travestis en cours de maquillage. Toutes échangeaient des potins sur l'une ou l'autre et des commentaires parfois acerbes circulaient. Puis vint pour moi le moment de m'habiller avant la séance de photos. C'est Dé... qui s'occupa de moi. Elle m'expliqua gentiment que ce soir, ce qui comptait c'était mon apparence globale car je devais sortir dans une robe longue très moulante et fendue sur les cotés. Ce que je mettrai en dessous était destiné à modifier ma ligne de manière à me rendre plus féminine. Je revêtis donc un soutien gorge à poche dont les bonnets me semblèrent particulièrement profonds, du D au moins. Elle y glissa deux grosses prothèses en silicone plus grosses que celles que m'a déjà fait porter Myriam. Ensuite le supplice du corset recommença, il était en effet important que j'aie la taille la plus mince possible. Cette fois, elles se mirent à deux pour le serrer pendant que je rentrai mon ventre au maximum et retenais complètement ma respiration! Je dus ensuite enfiler un collant sans démarcation car ma robe était largement fendue sur une grande hauteur et des bas ne feraient pas jolis. Dé… compris vite que je n'étais pas habituée à mettre des collants et elle m'indiqua donc que la meilleure façon de s'y prendre est finalement de se mettre assise. Pour finir, elle me tendit une culotte gaine qui comportait des poches intérieures au niveau des hanches et des fesses dans lesquelles elle avait préalablement glissé des coussinets de silicones. Je l'enfilais avec beaucoup de difficultés tellement elle me serrait. Avec cette culotte gaine j'avais des hanches et des fesses très arrondies, en revanche mes organes masculins étaient complètement écrasés, si bien que mon entrecuisse était aussi plate que celle d'une femme génétique. Vint enfin le moment de mettre la robe. Avec beaucoup de précaution, D… me la fit glisser par la tête et la fit descendre jusqu'au dessus de mes pieds. Quand la fermeture éclair sur le coté fut fermée, je dus reconnaître que cette robe avait un allure extraordinaire. Elle était faite dans un tissu noir particulièrement fin et fluide qui paraissait comme incrusté de petits morceaux de strass qui scintillaient lors des mouvements incessants du tissu. Les bretelles étaient assez larges pour masquer les bretelles du soutien gorge. La robe se moulait complètement sur ma généreuse poitrine et faisait admirablement ressortir mes hanches et mes fesses. Elle était largement fendue sur le coté droit laissant miroiter la surface satinée de ma jambe gainée de nylon. Une autre surprise vint au moment de mettre les chaussures. D… me choisit des Salomé aux formes élégantes mais dont les talons très fins ne mesuraient pas moins de 12 cm. L'avantage dans cet institut, c'était qu'il y avait un stock important de chaussures à la disposition des clientes et nous avons pu ainsi choisir des chaussures qui étaient parfaitement à ma taille. Pour parachever son travail, elle me posa autour du cou un boa noir au plumage très fourni. En me regardant dans la glace je cru que j'allais défaillir tellement l'image qu'elle me renvoyait était étonnante. J'avais beaucoup de mal à admettre que cette "vamp" c'était moi. D… me conduisit à Théodora qui paru particulièrement contente de son travail. Ensuite je dus faire le tour du salon pour me montrer à toutes les "clientes" qui ne tarissaient pas d'éloge et de compliments, bien qu'en me voyant ainsi certaines devaient sans doute concevoir pas mal de jalousie. Pour sortir, j'enlevai le boa et enfilai le superbe manteau de fourrure de Myriam et pris le taxi qui m'attendait devant la porte afin de me conduire au studio voisin pour la séance de photos. En marchant dehors, dans le froid, avec cette robe si légère, j'avais l'impression d'être nue. De plus, je ne pouvais avancer qu'en faisant de tout petits pas. J'avais l'impression d'être comme une échasse. Je regardai avec inquiétude autour de moi tellement j'avais peur d'être ridicule. Bien que j'étais heureux de porter un telle robe, je me sentais un humiliée par les contraintes qu'elle m'imposait. Pour monter dans le taxi, je dus m'y prendre à deux fois tellement j'avais peur de faire éclater ma robe. Finalement, je m'assis en me laissant tomber en arrière sur la banquette et fis pivoter secondairement mes jambes à l'intérieur. Lise eut la gentillesse de m'accompagner. J'en profitais dans le taxi pour lui dire combien je la trouvais belle et comme elle m'avait fait rêver sur internet. Choses que je n'aurais probablement pas osé lui dire comme cela en temps normal. Je m'apercevais qu'entre "filles" les rapports devenaient très différents, notamment du fait de cette étrange complicité qui nous liait. Elle me dit qu'elle était très sensible à mon compliment, surtout venant d'une fille aussi réussie que je l'étais ce soir. En me disant cela elle me prit la main qu'elle serra affectueusement dans la sienne durant tout le trajet. La séance de photos fut une rude épreuve. Je ne fus vraiment pas brillante! Malgré toute la patience du photographe, j'avais beaucoup de difficulté à prendre des poses féminines qui paraissent naturelles. Toutes mes attitudes avaient je ne sais quoi de rigide. D'autre part j'avais beaucoup de difficulté à sourire largement comme le souhaitait le photographe. Lise m'a fait remarquer que c'était exactement la même chose pour elle et qu'elle s'en tirait avec des sourires. En effet je me souvenais maintenant que sur ses photos elle ne riait jamais franchement et se contentait le plus souvent d'ébaucher des sourires qui finalement lui allaient très bien. En fin de compte, sur la centaine de photos prises il y en eu quatre ou cinq qui n'étaient pas trop mal réussies. L'heure passait et le moment de nous rendre au WayOut arriva. C'est encore Lise qui m'accompagna, ce qui me plaisait bien car le courant passait bien entre nous deux. Dans la salle, il y avait une large majorité de "filles" mais certaines étaient accompagnées par des hommes. Il y avait des travestis comme moi et des transexuelles qui affichaient ostensiblement leur poitrine récente. Avec ma "tenue de vamp", j'avais peur de me faire remarquer. En fait je fus bien vite rassurée car on pouvait voir toutes les tenues possibles, de la robe longue à la mini jupe et au short ultra court. Je crois bien que je n'ai jamais vu une boite comme celle là où le seul code d'habillement c'est une imagination débridée. Lise me présenta à de nombreuses copines dont certaines étaient très connues dans le milieu. Je ne peux les nommer toutes. Certaines étaient vraiment très belles et d'autres plus quelconques. Manifestement la tolérance paraissait très grande. Toutes les filles, quelque soit leur beauté, avaient leur place et je n'entendis pas de commentaires ni de réflexions désagréables. C'est vers minuit, pendant le numéro de Miss Débonnair que Myriam fit son entrée. Elle me repéra tout de suite et me fit un petit compliment de la tête.