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« », une petite histoire imaginée par sylvine1

1 Sylvine Carott tvq@femmes.net 27-10-2004, 11:31 par Debbie Cybill
Traduit par Sylvine


La conférence de presse s’annonce chaotique. Personne ne va croire un traître mot de ce que je vais dire. Je vais donc vous raconter mon histoire dans l’espoir que vous, au moins, allez me croire...

Aussi loin que je peux me souvenir, j'ai été intéressé par le port des vêtements féminins, mais cela n’était pas réellement une contrainte jusqu'à mes vingt ans. Je suppose que ma première expérience de cross-dressing était parfaitement innocente, une cousine, d’une année plus âgée que moi, a voulu voir mon petit sexe. Elle avait peut-être cinq ans et moi quatre.

« Tu peux voir le mien si je peux voir le tien. » Elle a baissé aussitôt sa culotte.
- A ton tour.

Il était plus difficile pour moi de desserrer ma ceinture, baisser mon short et mon slip, mais j’ai été assez vite. Elle était beaucoup plus intéressée en découvrant mon zizi que moi de voir son chaton. Elle avait une autre idée : échanger nos vêtements. Cette idée m’a beaucoup excité, nous nous sommes déshabillés précipitamment.

J'étais plus petit que Deirdre, il était assez facile pour moi d’enfiler ses vêtements, mais elle avait quelques difficultés à rentrer dans les miens, surtout les chaussures. Elle tentait d’y rentrer quand sa mère nous a surpris. Nous avons été réprimandés mais sans plus.

Durant les trois années suivantes, nous étions plus prudents, mais nous avons persisté dans cette activité.

Mais mon introduction réelle au cross-dressing est venue vers mes dix ans quand j’ai commencé la Hight School. C’était en Angleterre, habituellement, les enfants ne la commençaient qu’à onze ans, mais j'étais plutôt précoce.

À cette époque, les Hight School anglaises n’étaient pas mixtes. Une des caractéristiques des cours était l’importance inouïe portée sur les drames classiques. Chaque garçon devait interpréter un rôle dans une pièce à la fin de chaque trimestre.

C’était essentiellement des pièces de classes, mais les meilleurs acteurs tentaient leur chance pour les pièces du répertoire. Plein de confiance j'ai auditionné, et à ma grande surprise, j’ai été retenu pour le rôle de Titania, la Reine des Fées, dans Le songe d’une nuit d’été. Tous les rôles étaient joués par des garçons, les rôles féminins étaient tenus par des garçons dont la voix n'avaient pas encore mué.

L'idée de jouer un rôle féminin m’a excité, mais au début, durant des répétitions, je ne me sentais pas très expressif, mais dès qu’elles ont commencé en costume, je suis enfin venu à la vie et j’interprétais magnifiquement tous les aspects royaux du rôle.

Pour la prochaine pièce, j’ai abordé un rôle féminin majeur, et avant mon départ de l’école, j’avais joué les premiers rôles dans presque la moitié du répertoire de Shakespeare, et de beaucoup d’autres auteurs.

Même après que ma voix ait mué, j’ai continué à jouer des rôles exclusivement féminins.

Vers treize ans, quand j’ai été assez grand, j’ai commencé à essayer les vêtements de ma mère. Je n’avais pas de soeurs et la famille de Deirdre ayant déménagé, maman devenait ma seule source. Elle ne m’a jamais surpris.

Tout cela s’est arrêté avec notre départ au Canada et mon entrée à l’université (Rappelez-vous, j’étais précoce). Je ne pouvais plus auditionner pour les rôles féminins, j’étais réduit à jouer au mieux quelques rôles masculins. J’étais un jeune garçon dégingandé, grand ( 1,85 m) mince comme un fil, avec de longs cheveux roux et plein de tâches de rousseur sur le corps comme sur le visage.

Complexé, je tendais à paraître inaperçu auprès de mes contemporains. Par goût autant que par provocation, je me suis orienté vers le stylisme de mode. J’ai été bachelier à dix-neuf ans avec un diplôme en design de Haute Couture et un Premier Prix pour la meilleure robe de soirée de l’année. Coup de bluff ? Audace inouïe ? Je l’ai moi-même présentée pour le défilé qui clôturait l’année.

C’était la première fois que je m’habillais en fille depuis mon arrivée au Canada. Pour la soirée, Susan, ma girlfriend d’alors, m’a prêté une paire d’escarpins et a fait ma coiffure, mon maquillage et mes ongles. C’est vrai, elle a fait un peu la tête, elle aurait bien aimé porter ma création, mais j’ai réussi à la convaincre que sa taille (1m 75) n’était pas suffisante pour ma robe... Elle a remonté mes cheveux en un chignon dans un style plutôt désordonné, appliqué un maquillage exagéré des yeux et un rouge à lèvres très brillant.

Ma robe était longue, très moulante dans un tissu en rayonne blanc et à bandes orange, rouges et noires. En haut, le buste esquissé par un col très large donnait l’illusion d’un sillon d’une poitrine par ailleurs inexistante.

Le dos était nu, la jupe très étroite, et combiné avec les hauts talons, je devais marcher avec un balancement prononcé en des pas minuscules. Elle allait bien avec mon cadre osseux, je donnais l’allure d’un mannequin anorexique. Je n’avais pas même besoin de faux seins pour parfaire cette impression.

Malgré ce diplôme, je n’ai pas trouvé de travail, et dans une crise d'idéalisme, je proposais mes services pour le C.U.S.O. (Service Canadien des Université d’Outre-mer) l'équivalent Canadien du Pace Corps Américain ou du Britannique V.S.O.

Je me retrouvais à Bamako, la capitale du Mali pour enseigner l’Anglais. Nous étions un petit contingent de Canadiens, six en tout et pour tout, et autant de travailleurs du Pace Corps Américain. Nous formions une bande de copains, nous nous quittions pas souvent. Ce n'était pas ce qui était attendu de notre part, nous qui étions destinés à nous mêler à la population locale. Mais nous étions seuls, et il n’était pas facile de parler avec des gens de notre âge et d’intérêts communs.

Par la suite, nous avons appris progressivement les choses les plus intimes sur chacun et chacune d’entre nous. Ainsi, mon goût pour le cross-dressing s’est trouvé connu de tous ainsi que les tendances bissexuelles de Jo-Anne, l’infirmière du Pace Corps. Tous étaient plus âgés que moi de plusieurs années.

Dans une société expatriée aussi minuscule, les marottes de tous étaient respectées, et bien que nous cancanions sur l’un et taquinions occasionnellement l’autre, nous restions bons amis. Il faut dire que les conditions étaient terribles pour nous, les volontaires.

Rester parfaitement propre était impossible, et l’hygiène laissait à désirer. Durant la saison sèche nous n’avions d'eau de pluie seulement une heure un jour, tandis que durant les moussons, les égouts débordaient et le Centre entier puait. Les désordres digestifs (un euphémisme), les attaques des poux nous rendaient la vie difficile. Malgré les médicaments anti-malaria, nous avons eu trois cas de paludisme. Jo-Anne a hérité d’un ver intestinal particulièrement redoutable. Elle a du raser tous ses cheveux et sa pilosité corporelle...

Durant les congés, quatre d’entre nous avions décider de visiter la Falaise des Dogon, où les habitants vivent dans des grottes creusées dans une falaise. Nous avions un étudiant en anthropologie de l'université comme guide, il nous a fait un grand traité sur les Dogon. En fait c’était son enthousiasme sur ces gens et leur mode de vie qui nous avait incité à entreprendre ce voyage.

Michel n'était pas lui-même un Dogon, mais il avait appris leur langage. Il nous expliquait leurs pratiques religieuses, leurs relations avec le monde des Esprits qui, d’après lui, leur ont permis de résister aux efforts des missionnaires.

Beaucoup d’hommes restaient nus quand ils ne travaillaient pas, tandis que les femmes l’étaient au dessus de leur taille. C’était elles qui faisaient l’essentiel du travail.

Nous remarquions que certains hommes âgés avaient des seins. C’étaient des hommes normaux par ailleurs, comme nous pouvions voir à leur appareil génital proéminent et à leur longues barbes tressées sous leurs mentons. Et pourtant, ils avaient des seins de bonne taille. Michel nous expliquait qu'un homme ne pouvait devenir un chef de tribu ou un membre du corps gouvernant, encore moins un docteur de sorcellerie, s’il n’avait pas développé une poitrine. L'établissement médical du pays attribuait ce développement à une variété du paludisme, connu comme le Vivax.

Si les parasites du paludisme ordinaire envahissent le foie, le Vivax que l’on trouve à la Falaise des Dogon attaque les tissus mammaires et cause ce qui est techniquement appelé une gynecomastia. Le paludisme Vivax n’est pas mortel dans sa forme habituelle, et les fièvres ne sont pas si sévères, mais il ne répond pas aux médicaments anti-malariaux.

Le paludisme Vivax est connu uniquement sous sa forme chronique, il peut empoisonner le vie du porteur pendant des années avec des poussées de fièvres à intervalles plus ou moins longs. Nous avons trouvé des choses superbes dans l’artisanat Dogon. J'étais particulièrement intéressé par une sculpture d’un chef où l’on voyait bien une énorme poitrine et une longue barbe.

Je n’étais pas arrivé à Bamako, que déjà, je sentais les premiers signes du paludisme. La fièvre n'était pas trop mauvaise, mais je transpirais lourdement et frissonnais sauvagement. C’était évidemment le paludisme.

Jo-Anne a fait plusieurs analyses de sang...
« Tu sais où tu l’as contracté ? » elle m’a demandé.
- Probablement à la Falaise des Dogon.
- Nous le saurons bientôt, le Vivax prend deux semaines à incuber.
Elle hésitait dans sa pensée un moment.
« Tu surveilleras si tes seins grossissent, car avec ça, tu peux choper une gynecomastia. La fièvre peux persister plusieurs semaines avec une intensité variable, puis tomber enfin, revenir seulement un mois après. Aucun médicament ne semble efficace, bien que la quinine rétroe aide à soulager les fièvres.»
Jo-Anne était un réconfort merveilleux pour moi.

Je rentrais au Canada après une année au Mali, après avoir dit au revoir à tous les amis que j'avais fait là bas, surtout à Jo-Anne, qui allait vivre à New York, à près de mille kilomètres de mon appartement de Toronto.

Je commençais à chercher du travail, mais j’étais assez souvent atteint par les fièvres qui revenaient occasionnellement. À l'hôpital des maladies tropicales, le spécialiste m’a dit que le paludisme Vivax ne pouvait se guérir et que j‘allais certainement souffrir de fièvres le reste de mon existence. Si vous avez de la chance, elles peuvent diminuer en intensité et en fréquence. Il me confirmait aussi l’efficacité relative de la quinine retroe.

Pas de travail, et ma poitrine commençait à se développer. Je ne portais plus que des vêtements amples sous des bombers bien larges. Mes fonds étaient proches du zéro. J'économisais sur tout, sur les repas, sur les tarifs d'autobus, préférant marcher, et j’arrêtais de fumer et de boire. Je trimbalais mon carton à dessins chez toutes les maisons de couture, sans résultat.

Je commençais à désespérer. Je vivais chez mes parents et bien que ma mère était compatissante, mon père ne cessait de se moquer de ma poitrine. Puis, je recevais une gentille lettre de Jo-Anne m’invitant à visiter New York pour le Thanksgiving Day. J'acceptais aussitôt. J’étais totalement fauché et ne pouvais payer le billet d’autocar, j’ai dû faire de l’auto-stop. Cela m’a pris deux jours mais le dernier chauffeur m’a laissé seulement à deux blocs de l’immeuble de Jo-Anne, à Bleecker Street. Elle n’était pas encore rentrée de son travail, un des plus anciens et prestigieux hôpitaux de New York. Je restais seul sur le trottoir en observant les passants. Je n’avais jamais vu autant de gens aussi bizarres, autant par leur comportement que par leurs vêtements.

Par rapport à New York, les gens de Toronto sont habillés de manière ultra conventionnelle. Ils sont déguisés pour le Thanksgiving Day, ou sont-ils toujours comme cela ?

Puis Jo-Anne est rentrée, tout d’abord, je ne l’avait pas reconnue dans son uniforme d’infirmière, mais c’était bien elle ! Nous étions vraiment très heureux de nous revoir. Son appartement était petit mais confortable. J’y retrouvais l’ambiance de sa chambre à Bamako.

« Suis-moi dans ma chambre, Carott, pendant que je me change, nous allons pouvoir continuer à parler. »

Carott... cela me donnait soudainement conscience de la couleur de mes cheveux et de mes taches de rousseurs, et c’était le surnom par lequel j'étais connu au Mali. S'il vous parait étrange qu'une jeune femme invite un homme dans sa chambre quand elle se change, vous devez vous rappeler que dans une communauté expatriée à Bamako, nous étions devenus très proches et nous errions souvent chez l’un ou l’autre sans aucunes entraves. En outre, Jo-Anne m’avait vu totalement nu lors de mes fièvres.

Nous échangions les nouvelles sur nos activités récentes et sur nos amis mutuels du Mali, alors Jo-Anne tentait de me consoler sur mes problèmes de travail. Elle regardait ma poitrine. « C’est le résultat du Vivax, je suppose. De bien jolis nichons ! Quel taille de soutien-gorge tu prends ? »
- Je n’en ai jamais porté, je ne suis pas une fille.
- Et bien tu devrais, tu sais. Les femmes portent un soutien-gorge non parce qu’elles sont des femmes, mais parce qu’elles en ont besoin. Même si tu es un garçon, toi, tu en a besoin. Il empêchera ta peau de tirer et tes mamelons de fléchir. En outre, je pense que tu te trouveras plus confortable s’ils ne remuaient pas autant !

- Tu as sans doute raison, mais je n’ai aucune idée comment acheter un soutien-gorge ni même ma taille... et puis, tu m’imagines aller en acheter un ?
- Tu te fais des idées. Et puis, je pense que nous avons la même taille, 34A. Elle fouille dans un tiroir. Tiens, essaie cela.
Elle portait seulement un soutien-gorge et une culotte, elle était très désirable. Je retirais ma chemise, la jetais sur une chaise et saisissait le soutien-gorge avec un certain embarras.
« Je vais t’aider. » Elle enfilait mes bras dans les bretelles pour y attacher les petits crochets. Nous sommes restés dans cette position un moment, joue contre joue, un baiser était inévitable.
Mon appréciation était brisée par Jo-Anne avec un commentaire : « Pooah ! Tu pues. Depuis quand as-tu pris une douche ? »

- J’arrive directement ici, je ne me suis pas changé depuis deux jours...
- Va donc directement sous la douche, ensuite nous allons faire une lessive, tu en as besoin !
Je me suis déshabillé et je me suis mis sous l’eau chaude. J’avais à peine terminé mon shampooing quand Jo-Anne s’est glissée à mes côtés en frottant son corps contre le mien.

C’est vrai, nous n’avons jamais couché ensemble à Bamako, mais je crois que nous n’allons pas y échapper à Greenwich Village... Nous nous somme séchés mutuellement dans la grande sortie de bain, puis Jo-Anne, m’a aidé à agrafer mon soutien-gorge. Je me sentais réellement bien. Je fouillais dans mon sac pour sortir un slip, un tee-shirt et un blue-jean propre. Jo-Anne est sortie de sa chambre, elle est habillée comme moi. Nous nous sommes mis côte à côte devant le grand miroir.

Jo-Anne est quinze centimètres plus petite que moi, et elle est aussi svelte, mais au lieu de ma silhouette dégingandée, la sienne a toutes les courbes de la féminité. Elle ne pèse pas plus de cinquante kilos soit six de moins que moi. La plupart de ma longueur supplémentaire provient de mes jambes.

La couleur de nos cheveux est très différente aussi, mais le contraste le plus grand vient surtout de ses yeux bleus associés à ses cheveux blonds par rapport à mes yeux verts et mes cheveux roux. Je découvrais ultérieurement que nous avions la même taille de chaussures aussi bien que celle de soutien-gorge.
« Nous allons manger léger ce soir, Carott, car demain nous allons dîner avec des gens... »

Je me gardais bien de demander des précisions. J’avais déjà remarqué que l’appartement ne comportait qu’une chambre et un seul lit. Ca devenait intéressant ! Nous sommes allés dans cuisine pour préparer une salade. A table, pendant que nous dégustions une demi-bouteille de vin blanc, elle me demandait des détails sur ma recherche de travail.
« Il y a beaucoup de stylistes de mode à New York, tu sais, Carott, beaucoup plus qu’à Toronto. Pourquoi, ne restes-tu pas quelques jours ici pour prospecter ? Qu’en dis-tu ? »

Le jour prochain, nous prenions le train à Hastings-on-Hudson pour aller rendre visite à ses parents. C’était une fête de famille assez charmante, et j'étais surpris de découvrir que Jo-Anne avait dit le plus grand bien de moi à sa famille, j'étais accepté comme un des leurs.

De retour à l’appartement, nous nous sommes jetés sur le lit. La nuit précédente, j’avais dormi dans un tee-shirt, mais ce soir, Jo-Anne a sorti une de ses chemises de nuit de sa commode et m’a suggéré de la porter pour cette nuit. Elle savait que j’aimais cela. Nous avons très bien dormi après avoir fait l’amour.

Le jour suivant, vendredi, était un jour férié pour Jo-Anne, et elle décidait d’aller faire les magasins. Elle avait besoin de sous-vêtements, disait-elle. Nous avons pris l'autobus jusqu’au Bloomingdales, où elle achetait plusieurs soutien-gorges dans des couleurs variées, des culottes, et deux chemises de nuit. Ensuite, nous sommes allés au rayon sportswear où elle choisissait trois blue-jeans, une jupe, et une fournée de tee-shirt, pas en coton habituel, mais en tissu soyeux et satiné. Puis, nous sommes allés sur au Métropolitan Art Museum, où nous avons visité l'exposition de l'Institut du Costume. Je trouvais cela fascinant.

Arrivée à l’appartement, Jo-Anne a étalé ses achats sur le lit.
« Aller, Carott, tu peux les essayer, j’ai acheté la plupart de ces choses pour toi... en fait, presque tout. » Je la regardais et levais un sourcil perplexe. Elle réagit :
« Je sais que tu aimes cela et j’aime te voir dans ces vêtements, maintenant, viens, je vais t’aider... »

Elle m’observait tandis que je mettais un soutien-gorge blanc, et elle passait derrière moi pour l’agrafer au dos. Forcément nous nous embrassions, nos langues s’enlacèrent. J’enfilais alors le petit slip assorti et le tee-shirt. Il était très diffèrent de mes tee-shirt habituels, le tissu était plus fin, le décolleté plus profond, on devinait facilement au travers la présence de mon soutien-gorge. Jo-Anne me donnait alors un blue-jeans. Je le regardais, et cela confirmait ma précédente impression, c'étaient un jean de fille. Après tout, elle l’avait acheter au rayon femme de Bloomingdales... Il me va bien à la taille, mais il est trop ample aux hanches comme je m’y attendais. Mais il me va quand même.
- Maintenant, tu as juste besoin de chaussures et nous allons pouvoir aller dîner. Personne ne saura si tu es un garçon ou une fille, tu seras juste un androgyne !
- Mais je ne peux pas passer comme une femme dans le public, Jo-Anne...
- Je ne te demande pas de passer, je veux juste que les gens s’interrogent sur toi. Ni toi ni moi n’allons porter de maquillage, tu verras, on va s’amuser !
Elle passe sa main sur ma tête.
- Tu sais, j’ai toujours envier tes cheveux...
C'était la première fois que quelqu’un les admirait. Bien qu’ils soient naturellement ondulés, je me trouvais assez stupide avec mes cheveux roux. Jo-Anne revenait de sa penderie avec une paire de ballerines plates en satin bleu-marine.
- J'espère qu’elles te vont bien, je les ai achetées pour toi il y a deux jours de cela.
Elles me vont mais elles ont un look trop féminin pour mon goût. J’étais à l’aise mais inquiet à l’idée d’aller comme cela au restaurant. Jo-Anne s’est habillée exactement comme moi, et ensuite, nous nous sommes retrouvés dans les rues, vers Little Italy.
Chaque pas me donnait plus d’assurance.

Le lendemain, je sortais mon équipement de couture afin de façonner mon blue-jeans à mes mesures.

Le lundi matin, je commençais mes recherches pour un travail. Jo-Anne insistait pour que je porte les nouvelles tenues qu’elle avait achetées pour moi, elle me donnait aussi un coupe-vent blanc en guise de veste. Bien qu’il n’était pas marqué par le genre, je savais qu’au final, je paraissais plus féminin que masculin.

Je commençais alors le long défilé des petites maisons de couture. Le carton à dessin sous le bras, je parcourais les rues du New York de la mode. C’est vrai, porter un soutien-gorge a changé ma vie, ne serait ce que pour le confort qu’il procure. La fine semelle de mes ballerines me faisaient sentir toutes les inégalités du trottoir. Et puis, il commençait à faire froid. Le mardi, Jo-Anne me proposait de porter un collant sous mon jean.

La Grande Pomme me paraissait soudain très oppressive.

Le soulagement est venu le week-end suivant, quand Jo-Anne et moi avons pu nous détendre ensemble. Le samedi matin, elle posa sur le lit les vêtements pour nous deux. Pas de blue-jeans cette fois, comme celui que j'avais porté toute la semaine, mais une jupe trapèze blanche.
« Tu vois, Carott, je pensais que tu aimerais t’habiller autrement pour le week-end ! »
Elle me donna un soutien-gorge vert menthe, une culotte assortie et un haut de satin dans un ton légèrement plus sombre. Je reconnaissais tout cela, c’était le fruit de notre expédition chez Bloomingdales la semaine dernière.

J’enfilais la culotte, le collant chair puis le soutien-gorge. Le petit haut me faisait une bien jolie poitrine, le sillon de mes seins me faisait tout drôle... La jupe semblait me donner des hanches et un bien joli petit cul...

« Maintenant, tu vas te maquiller, je veux voir ça, ma chère Carott ! »
Je n'étais pas très bon en maquillage, mais je m’y attelais cependant pour relever le défi.
« Pourquoi caches-tu tes taches de rousseur ? Et ton rouge à lèvres ne te va pas... Je vais te le faire cette fois-ci, mais tu vas te débrouiller toute seule la prochaine fois. »
Elle recommença le tout.
« Maintenant, tes cheveux... »
Elle défit mon habituelle queue de cheval, brossa mes cheveux et les travailla avec le fer à friser. Le résultat me plaisait bien mais ne satisfaisait pas Jo-Anne.
« De toutes façons, nous n’avons pas le temps d’en faire plus. Nous sommes attendues pour un brunch, nous devons nous dépêcher. »

« Mais je ne peux rencontrer des gens comme cela, Jo-Anne, m'exclamais-je. »
« Tss Tss... Sois belle et tais-toi ! »

Nous finissions de nous habiller, Jo-Anne sortait deux paires d’escarpins avec des talons de cinq centimètres. Je la regardais avec un air désapprobateur mais ne dit rien. En vérité, tout cela m’excitait plutôt. Elle me donnait un petit manteau évasé vert bouteille fermé avec un seul bouton au col. Elle a sorti un manteau similaire au mien, mais bleu. Ce manteau était très souple, très mobile... En fait, je soupçonnais qu’il avait été acheté spécialement pour moi !

Nous flânions à pas lents pendant plusieurs blocs. J’étais accoutumé à marcher dans mes chaussures quand nous sommes arrivées au restaurant où Jo-Anne avait rendez-vous. Je n'avais aucune idée des gens que nous devions rencontrer, et je redoutais de trouver des étrangers qui me verraient habillé comme cela.

Jo-Anne et moi nous asseyons au bar en attendant nos rendez-vous. Jo-Anne commandait à boire, juste un Perrier pour moi.
« C’est bien, si tu héberges encore le parasite du paludisme, l’alcool n’arrangerait pas les choses. C’est l’infirmière qui parle... »
Nous n’étions pas arrivés depuis deux minutes, quand Mike et Charlie, deux de nos amis du Mali sont arrivés.
« Vous vous rappeler de Carott, les garçons ? »
Mike et Charlie ne m'avaient jamais vu réellement habillé en fille, mais ils savaient tout de mes penchants.
« Hi, Carott. » dit Mike. Il me regardait de la tête aux pieds. « Tu sais, Carott, quand tu t’habilles convenablement, tu es très jolie »
Mike et moi avions été bons amis à Bamako.
« Yeh, » dit Charlie, toujours très laconique.
« Mais que viennent faire des types comme vous à New York, » je demandais.

« Nous sommes ici pour la réunion de Pace Corps, demain. Est-ce que tu viens ? »
« J’étais au C.U.S.O., tu te rappelles, pas au Pace Corps, je suis Canadien.
« Et bien, nous te faisons membre honoraire des Pace Corps. Viens.»
Les autres se sont joints à Mike.
« Après tout, nous faisions le même boulot !»
Je capitulais enfin.

Nous mangions un bon dîner de bistro, les autres se sont partagée la bouteille de vin. Nous bavardions, retrouvant des souvenirs de Bamako, discutant du travail, de nos amis mutuels et de tous les sujets habituels qui viennent en de telles occasions. Je découvrais que Mike avait récemment commencé un travail dans une boite de distribution informatique, tandis que le monosyllabique Charlie était entré dans un service du Gouvernement. Enfin, nous avons consenti à ce que Mike et Charlie nous prendraient à l’appartement de Jo-Anne le jour suivant avant d’aller ensemble à la réunion.

Jo-Anne a pensé que pour la réunion, nous devrions porter des robes de soirée assez habillées.

Nous sommes encore allées dans les magasins pour en trouver une pour moi. Rien ne nous plaisait, aussi je lui rappelais que j’étais styliste après tout et que je pourrais parfaitement me faire une robe. Elle achetait du tissus et louait une machine à coudre. Je passais un après-midi frénétique en recréant ma robe qui avait valu ma récompense à l’école, mais cette fois-ci, en version courte.

Tout était minuté, Jo-Anne retirait les rouleaux de mes cheveux pendant que je repassais ma robe. Puis, dès qu’elle ait terminé sa douche, je la remplaçais en épargnant ma coiffure. Pendant que Jo-Anne se maquillait, je me glissais dans mes dessous. Ensuite, nous nous sommes coiffées mutuellement. Elle était juste habillée quand je terminais mon maquillage !
« Ca, c’est une vraie organisation de filles, » concluait Jo-Anne.

Mike et Charlie sonnèrent à la porte avant même que j’ais mis mes chaussures, alors que Jo-Anne les reçus pendant que je plaçais les petites nécessités dans un petit sac qu'elle m’avait prêté pour la soirée. Mike a sifflé quand il me vit, et Charlie demanda, « Est-ce l’un de tes dessins, Carott ? »
« Oui, lui dis-je, je l’ai fait cet après-midi. »
Charlie était admiratif :
« Si c'est typique de tes modèles de robes, Carott, tu n'aurais aucune difficulté pour trouver un travail.... »
Si seulement il savait !

À la réunion, on m’a attribué un badge au nom de Barbara Miller. Je me rappelais de la Barbara du Mali, Jo-Anne m’avait déjà dit qu’elle ne venait pas. C’est vrai, Barbara est bien vingt centimètres plus petite que moi, mais ce n’était pas vraiment un problème car à part nous, Mary, une autre infirmière et Franck étaient les seuls du contingent qui connaissaient Barbara. Ils éclatèrent de rire quand ils reconnurent qui se cachait derrière le badge de Barbara !

Nous somme restés ensemble durant les discours en grignotant quelques pâtisseries puis quand la musique a commencé, je dansa avec Mike, Charlie et Franck.
Franck me faisait même un peu de gring mais je lui disais que j'étais en « lesbian’s affair » avec Jo-Anne, et il riait si fort nous devions quitter la piste de danse.

J'étais plus grand que la plupart des hommes, malgré cela, plusieurs d'entre eux me demandaient à danser. À l’exception de notre groupe j'acceptais seulement les invitations d'hommes plus grands que moi.

Le jour suivant, ils sont venus à la maison pour dîner avant leur départ pour respectivement Chicago et Denver. Je portais ma jupe, mais sans maquillage. Comme nous nous asseyions pour bavarder, Mike me demanda de voir mon carton à dessins. Tous les trois l’ont feuilleté, Jo-Anne n'y avait pas réellement attaché beaucoup d'attention jusqu'à alors.

« Tu sais, Carott, je pense que tu cherches du travail dans la mauvaise direction. Tes dessins sont très en avance. Les petites maisons sont toutes assez conservatrices : elles doivent survivre et ne peuvent prendre de risque. Les modèles les plus audacieux viennent des plus grands établissements qui peuvent payer les stylistes les plus audacieux. Ai-je raison, les garçons ? »
Mike et Charlie n’avaient aucune opinion, mais moi, je la suivais dans son analyse.
« Tu devrais aller voir des grandes boites comme Calvin Klein au lieu de démarcher les petites maisons. »
« Mais les patrons ne jetteront même pas un regard sur mes dessins.»
« As-tu déjà essayé ? demandait-elle.»
Je devais admettre que je ne l'avais jamais fait.

Dès le jour suivant, je traînais encore autour des maisons de design de New York, mais des majors cette fois-ci. Je constatais avec surprise qu’il était facile de trouver quelqu’un pour consulter mes dessins. Mais toujours pas d’offre de travail.

Puis, jeudi, j’ai approché Isaac Fontana.
J’ai rencontré le grand homme lui-même, et je dis grand, c’est grand et fort : au moins cent vingt kilos pour 1,90 m ! Il regardait le contenu de mon carton à dessins, puis mon collant, mes chaussures et ma poitrine avant de se replonger dans l’étude de mes dessins.
Enfin il demanda :
« Etes vous un homme ou une femme ? »
« Un homme, bien sûr, je disais dans ma voix de baryton la plus profonde.» « Bien, et vos seins ? Est-ce qu'ils sont réels ?» Je lui disais comment ils étaient apparus. Il semblait me croire.
« Levez-vous ! »
Il marchait autour de moi, m’étudiant sur chaque angle, puis consultait mon carton à dessins.
« Vous aller concevoir les vêtements que vous présenterez vous-même.»
Je n’avais pas pensé à cela, mais je devinais ce qu’il voulait dire. Je lui ai dit oui.»
« Avez-vous déjà porté un de vos modèles ? »
Je lui montrais les photos de ma robe qui m’avait valu le premier prix à l’université.
« C’est moi qui la porte. »
« Est-ce que vous savez coudre ? »
« J’ai pris toutes les options, oui je sais coudre. C’est moi qui a cousu ma robe.»
« OK. Quand pouvez-vous commencer ?» « Demain !»
Je m'évanouissais presque.

Il commença alors par me dire ce que le travail entraînait. Je devrais commencer comme un apprenti dans son atelier, faire un peu de tout, esquisser des dessins, coudre, broder et enfin défiler pour la clientèle privée.
« Vous avez la silhouette parfaite pour certains de mes modèles, vous êtes grand, émacié, anorexique même. Juste parfait pour la moitié de mes clientes qui s’imaginent avoir cette silhouette.
Est-ce que vous pouvez marcher dans des talons ? »

Je commençai le jour suivant, vendredi.

Durant le week-end, je commençai à dire à Jo-Anne que maintenant que j'avais un travail, je devrais chercher un appartement, mais elle ne l’entendait pas ainsi.
« Nous sommes un couple de lesbiennes, si tu te rappelles, Carott. » Elle sourit : « Et puis, ne penses-tu pas que tu devrais enlever ta barbe par électrolyse ? »

C’était une bonne idée et je suivis la suggestion de Jo-Anne. Je commençai l’électrolyse de ma barbe ce mardi.

Ma responsable est venue un matin me voir :
« Carott, je pense que vous feriez une bien meilleure impression aux clientes si vous portiez une jupe pour travailler, vous savez. »

J’en parlai à Jo-Anne, elle a beaucoup ri et m’a proposé plusieurs tenues de son armoire. Je les trouvais trop conservatrices pour mon goût et pour la boite et je commençai à faire mes propres jupes et robes. Au début, j’utilisais de vieux dessins puis bientôt je commençai à les dessiner dans l’ambiance d’Isaac Fontana, en apportant cependant ma touche personnelle.

Puis est venue ma première cliente personnelle. J’étais terrifiée, bien que j’étais devenue très confortable dans ma vie de tous les jours. Ce jour là, j’étais venue au travail dans une minijupe orange brûlé et un chemisier fuchsia. Je reconnais que c’était une étrange combinaison de couleurs, mais je dois dire que tout cela se mariait génialement avec mes cheveux roux et mes yeux verts.

Madame Charles, la cliente, vint jusqu’à moi et dit,
« Merci de présenter ces robes et ces tailleurs pour moi. Vous êtes une bonne vendeuse et j'ai consacré ici trois fois plus d’argent que je le destinais. »
Ma responsable écoutait cela.
« J'espère seulement que je peux le porter aussi bien que vous. »
« Merci, Madame Charles, mais ces robes seront bien mieux portées par vous que sur ma silhouette efflanquée. »
« Vous êtes bien trop modeste, j’aimerais beaucoup avoir vos cheveux, jeune fille, et ces taches de rousseurs sont un tel délice ! Comment vous appelle t-on ?»
« Carott, madame. Tout le monde m’appelle ainsi.»
« Et bien, Carott, je vous attendrai pour me servir le mois prochain.»

C’était le début de ma carrière de mannequin. Au premier défilé dans le salon d’Isaac Fontana, il m’a fait présenter cinq toilettes différentes dont une robe qu’il avait signé mais que j’avais moi-même dessinée. Au final, je portais la robe de mariée. C’était aussi un de mes dessins.

Après un mois, j'étais demandée pour des défilés, les taches de rousseurs devenaient un must et des esthéticiens appliquaient des artificielles sur beaucoup de filles. Je ne me suis jamais considérée moi-même comme quelqu’un de joli, mais qui peux deviner l’influence des podiums ?

Les lectrices de Cosmo, Vogue, Elle, savaient que j’étais une lesbienne totalement fidèle à mon amante Jo-Anne, et il a était largement murmuré que mon nom réel était Barbara Miller. Très occupée, je délaissais progressivement mon travail de styliste pour celui de mannequin et j’ai changé mon nom légalement en Carott. Jo-Anne et moi nous sommes mariées l'année passée. Le pasteur de St. Judes, l'église gay à la mode de Manhattan conduisait la cérémonie, n’avait aucun doute sur la nature homosexuelle de notre mariage ! Je concevais et cousais nos robes de mariage. Pour la cérémonie nous portions des robes longues en soie ivoire, car aucune de nous n’était vierge...

La mienne était étroite et s’élargissait en bas dans un délire de tulle et de dentelle. Ma traîne faisait deux mètres de long ! Celle de Jo-Anne était en crinoline avec un buste en dentelles qui l’obligeait à porter un corset. Elle avait une jupe bouffante mais aucune traîne. Nous portions toutes deux des escarpins ivoire, Jo-Anne avec des talons de dix centimètres, les miens avec seulement des talons de cinq centimètres pour réduire nos différences de hauteur. Isaac était mon garçon d’honneur, et Mike et Charlie mes groomsmen. Nous n’avons pu les persuader de s’habiller en filles pour l’occasion, sinon ils auraient été nos bridesmaids !

Barbara Miller assistait comme demoiselle d'honneur pour Jo-Anne. Les parents de Jo-Anne sont venus au mariage. Dieu sait ce qu'ils pensaient de nous tous, la seule fois je les avais rencontrés, c’était pour le Thanksgiving Day, quand j'étais habillé comme un garçon. Maman est venue de Toronto, mais Papa a refusé de venir. Je devais m’y attendre... Tout comme il fallait s’attendre aussi que la presse serait présente pour un tel événement. Heureusement personne d’entre eux n’ont percé mon secret !

Nous avons passé une brève lune de miel dans les Caraïbes, sur l’île de Grenade.

Je suis assez connue maintenant, mes honoraires tournent autour des 10,000 $ pour un défilé d’une journée. Mon agent a négocié avec une multinationale de cosmétique, c’est un bon plan. Quand la fascination que j’exerce en tant que mannequin se ternira, Isaac m’a promis une position comme son dessinateur de chef, à condition que je continuais ma vie comme une femme.

Aujourd’hui, les taches de rousseur ne sont plus à la mode ou vont bientôt cessé de l’être. En fait, je soupçonne le directeur du marketing de la boite de cosmétiques de démontrer que leurs produits sont aptes à tout cacher même les taches de rousseur... C’est la raison pour laquelle mon agent a convoqué cette conférence de presse.

En annonçant mon véritable sexe, il pensait que cela ferait un coup énorme pour les jeunes en démontrant que leurs produits sont capables de miracles, du genre à faire passer un garçon pour un Top Fashion Model... et puis, accessoirement à encourager certains garçons à acheter les produits pour juger de leur efficacité sur eux !

Presque trois cents photographes et journalistes sont présents à cette conférence de presse. Je suis une célébrité et tous les magasines people sont là. Pour l’occasion, je porte un costume trois pièces d’homme d’affaires, une chemise blanche, une cravate et des loafers, mes cheveux sont attachés par une queue de cheval et je ne porte aucun maquillage.

« Voilà, mesdames et messieurs, j’ai omis de parler de quelque chose d’important : en vérité, je suis un homme et je l’ai toujours été. »
Un long silence d’incompréhension, puis la salle est devenue folle, les flash crépitent... Comme un modèle expérimenté je posais pour tous les photographes en empruntant les poses les plus masculines. Tout le monde voulait connaître mon nom réel.

Le jour prochain le titre le plus poli était résumé dans le Times.


Un Top Fashion Model pose comme un Homme

Hier, un Top Fashion Model, Ms. Carotts, qui depuis toujours refusé de donner son prénom, est arrivée à la conférence de presse qu’elle avait convoquée dans un costume relativement masculin en déclarant qu’elle est un homme. De toutes évidences, ces allégations n’ont aucun sens et seul un besoin de publicité est à l’origine de cette effronterie ridicule. Il convient de préciser que Ms. Carotts est bien connue dans le petit cercle des lesbiennes revendicatrices. Sa compagne se refuse à tous commentaires.
L’article est accompagné d’une photo de moi dans une pose remarquablement féminine dans mon costume. Je dois dire je ne m’aime pas beaucoup en homme.

Les tabloïds sont beaucoup plus flagrants, et ils ont sans exception illustré leurs articles avec des photos de moi dans une variété de robes les plus séductrices. Seul le Times a publié une photo de moi dans mon costume d’homme. Mon style de vie lesbien était accentué, beaucoup faisaient état de mon refus de donner mon nom réel en pensant que je ne pouvais prouver que j’étais un homme. Tous voyaient cela comme un énorme coup de pub, des sociologue se sont penchés sur cet épiphénomène de surface si symbolique de notre époque...

La boite de cosmétiques a annulé mon contrat alléguant un comportement outrageant incompatible avec les Hautes Normes de leur Éthique, et Jo-Anne et moi en ont conclu que nous devions continuer notre « Lesbian’s Life Style ».

Je continue à défiler comme une femme. Au moins Isaac n’est pas revenu sur sa promesse et je suis maintenant son dessinateur en chef. En fait il a beaucoup ri en me disant que tout cela l’avait finalement servi. Je suis réellement plus heureuse vivant comme une femme auprès d’une autre femme, c’est sûr !

Jo-Anne parle d’avoir des enfants bientôt, mais nous n’avons pas encore décidé qui de nous va être la mère.

FIN


Responsable du site : Lucie Sobek


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