1 La millionnième jeanne jeanne.claude@femme.net 14-10-2004, 6:35 Bonjour Isabelle, c'est moi la millionième. C'est moi qui suis désignée par le sort pour venir, en ce beau jour, te lire mon petit compliment.

Aujourd'hui, pour te fêter, j'ai sorti de leurs cachettes mes plus beaux atours. J'ai mis ma belle jupe à fleurs, celle qui est un peu courte et qui laisse entrevoir par moments la dentelle qui est dessous. Mon chemisier est tout simple, tout blanc et légèrement transparent. J'ai mis en faisant très attention mes beaux bas à coutures. J'ai mis tous mes bijoux. Ils ne sont pas tous en plastique, il y en a qui sont vrais, tu sais. J'ai mis ma belle perruque que j'ai longtemps brossée pour l'occasion. J'ai mis à mes pieds mes chaussures à haut talon. Elles me font mal, elles sont un peu petites pour mes grands pieds, mais ça fait très chic. J'ai mis ma belle veste que mon frère jumeau a repassée hier.

Je viens t'offrir ce bouquet que mon frère a préparé. Mon frère il est très gentil. Il y a longtemps que je le connais, que je vis avec lui, que nous partageons le même corps. C'est un tendre. Parfois il a le regard qui se voile un peu, il est ailleurs. Il paraît qu'alors, il te rend visite. Mon frère il aime bien venir te voir car tu dis des choses qui l'intéressent et tu lui racontes de belles histoires. Il m'a dit que tu habitais un pays qui existe mais qui n'existe pas vraiment. C'est un pays que les gens normaux ne voient pas. C'est grâce à toi, Isabelle et à ton pays, que j'ai pu prendre un peu plus de place dans sa vie. C'est grâce à toi que, parfois, je vis. Je suis même déjà sortie dehors, dis, tu te rends compte ? Sans toi, je n'aurais pas osé.

Je fais maintenant une révérence, ce qui n'est pas facile avec ces souliers, et puis je t'offre le bouquet de mon frère. Il y a mis des fleurs de tendresse, de beauté, de compréhension, de délicatesse, d'élégance, de tendresse et d'émotion. Il y a ajouté un petit brin d'humour, pour faire joli. Maintenant je me baisse un peu vers toi, assise dans ce grand fauteuil, et je te fais un gros câlin, puis je dépose sur ta joue un gros bisou, pendant que la foule des amies et des amis applaudit en souriant. Certaines sont habillées avec recherche. On dirait qu'elles sont prêtes à partir pour l'opéra. D'autres sont habillées plus simplement, en femme chic ou en femme de tous les jours. Certaines n'ont pas encore eu le temps de s'habiller complètement et sont arrivées en sous-vêtements, charmants d'ailleurs. Certains sont au bureau et l'air de rien, entre deux dossiers importants participent à ta fête du coin de l'œil, en caressant négligemment ce petit bout de dentelle du dessous coquin qu'ils portent sous leurs rudes habits. Certains sont en pyjama et en pantoufles, derniers levés de la maisonnée déjà endormie, passant par ton pays imaginaire avant de rejoindre le pays des rêves. Certains sont là par hasard, par simple curiosité, sans plus, disent-ils. Beaucoup ont le geste grave, le sourire timide, un peu de buée autour des yeux.

Je ne sais plus ce que je dois faire maintenant. Je me tourne vers mon frère. C'est le gros monsieur un peu chauve, avec une barbe et un grand sourire, là plus loin, dans la foule des internautes. Il me fait signe. Ah oui, il y a un papier dans mon sac à main. Je l'ouvre. Ce n'est pas facile avec ces ongles si longs. Je déplie le papier et je vais te lire maintenant le discours qu'il a préparé en son nom et en celui de toutes les amies, tous les amis qui fréquentent ton site. Rassure toi ce ne sera pas trop long :

ISABELLE, UN MILLION DE FOIS MERCI !

Merci d'avoir créé ce site.
Merci de le maintenir ouvert et vivant.
Merci de nous permettre de venir nous y promener.
Merci de pouvoir y lire de jolies choses qui nous tiennent à cœur.
Merci de pouvoir y écrire de jolies choses qui nous tiennent à cœur.
Merci de pouvoir y être nous-mêmes, sans avoir à nous cacher.
Merci de pouvoir y employer nos vrais prénoms.

ISABELLE, UN MILLION DE FOIS MERCI !

J'ai pensé à apporter quelques caisses de champagne, comme cela nous pourrons toutes et tous boire un verre à ta santé. C'est du bon : il vient de France. Regarde l'étiquette : c'est du "CHATEAU TRANSGENRE". C'est du vrai champagne imaginaire, tu sais. Même les bulles sont virtuelles. Les coupes en cristal aussi sont imaginaires. Ainsi, après avoir bu, chacune et chacun pourront sans danger envoyer son verre vide par-dessus son épaule et faire un vœu. Quels seront ces vœux innombrables ? Voilà encore un beau mystère. Mais le mystère ne sera pas trop épais. Grâce à ton intuition et ta grande sagacité, tu devineras bien vite le genre de vœu dont il s'agit.

J'ai aussi apporté des chapeaux en papier, des mirlitons, des confettis et des serpentins. A la tête de tes visiteurs, tu pourras ainsi lancer de joyeuses farandoles à travers les nombreuses rubriques de ton site.

Il y aura aussi ce soir, en guise de feu d'artifice, une petite boule d'émotion que nous nous transmettrons de cœur en cœur, de proche en proche, et qui fera un très long voyage.

Bonne fête, Isabelle,

Marie Thérèse