1 Le compliment jeanne jeanne.claude@femme.net 14-10-2004, 6:30 Aujourd'hui, je traîne un peu moins les pieds pour aller à mon boulot. Ce n'est pas parce qu'il sera plus intéressant que d'habitude, non, ce boulot est du style alimentaire. Il me fait vivre, sans plus. Toute la journée je vais chercher des papiers, les tamponner et les classer dans un dossier. En fin d'après midi, toujours à la même heure, je vais toquer à la porte de mon chef. Et puis j'attendrai qu'il m'invite à rentrer dans son bureau et à lui soumettre les dossiers du jour. Lors de ma formation, on m'a bien dit : " Surtout, attend, ne rentre pas sans y être invité. Le chef apprécie cette marque de respect, cela lui donne de l'importance et surtout cela lui permet de se réveiller ou de donner le change, si nécessaire " On me raconta des exemples désolants de collègues qui n'avaient pas attendu, qui avaient été ainsi les témoins de situations embarrassantes et dont le chef s'était débarrassé. Comme je veux être un employé modèle, j'attends. Je ne veux pas que l'on me remarque, que l'on fasse attention à moi. Quelqu'un d'observateur pourrait un jour de malchance remarquer un détail et commencer à réfléchir. J'ai appris très jeune, après quelques expériences malheureuses, à passer inaperçu, à me camoufler. Pour éviter cela je joue depuis des années le rôle du bon employé , observant toutes les règles et attentif à ne pas attirer l'attention sur moi. Aujourd'hui, en attendant l'invite du chef, je pense à quelque chose de très agréable. Je pense à ma soirée. Je vais bien m'amuser ce soir. Je suis content mais je ne le montre pas.

Pour me mettre un peu dans l'ambiance, je suis passé ce matin au service des achats. J'ai profité d'une nouvelle note de service pour contacter mon répondant. Cela me permit de voir Claudine. Elle est charmante. Elle est toujours très bien habillée et plaisante à regarder. Claudine est mon modèle. En parlant avec mon répondant, j'ai pu discrètement observer Claudine, détaillant ses vêtements, sa coiffure, son maquillage. Ce soir je serai comme Claudine, je serai moi.

Ma femme travaille dans les relations publiques. Elle a monté une petite entreprise avec sa meilleure copine. Ce soir, elles vont faire une promotion pour un groupement de commerçants. Elle rentrera tard. Elle m'a prévenu. Je me suis arrangé pour partir un peu plus tôt du boulot afin de profiter au maximum de ma soirée libre.

Je sors toutes mes affaires de leurs cachettes, je choisis les vêtements qui seront les plus proches de ceux de Claudine et je commence à me préparer. Un peu d'emmaillotage, un peu de serrage pour diminuer le volume ici et de rembourrage pour augmenter le volume là, un peu de couleur pâle ici pour atténuer ce trait et un peu de couleur vive pour souligner cet autre. Je laisse petit à petit tomber ma défroque et j'apparais telle que je suis vraiment.

J'enfile les vêtements que j'avais choisis. Je me regarde dans le miroir. Indéniablement, Claudine et moi avons un air de famille. Nous pourrions être sœurs.

N'ai-je rien oublié ? Alors, allons-y ! J'ouvre doucement la porte et j'écoute. Rien, pas un bruit, tout est silencieux. Comme le parachutiste sautant hors de l'appareil, je sors de la maison. Comme d'habitude, je me dirige vers le centre commercial en suivant un itinéraire choisi pour son calme et son faible risque de rencontre inopportune. La musique des talons qui claquent, le léger frottement des bas sur la doublure de la jupe, l'air qui glisse entre les jambes, vous connaissez toutes cela, bien sûr, chères lectrices. Mais c'est tellement agréable à placer élégamment dans un récit imaginaire…

Comme d'habitude, je rentre dans le centre commercial, j'y fais un petit tour, et puis je sors prendre l'air. Je recommence plusieurs fois pour apprivoiser les lieux et puis j'ose rentrer dans les magasins. Quel plaisir de regarder, de toucher, d'examiner toutes ces merveilles en toute liberté. Mon système de détection n'enregistre aucun signe de réprobation. Personne ne fait attention à moi. Quel bonheur : être moi sans déranger personne ! Je sors à nouveau et prends l'air. Je regarde ma montre et doit me décider. Il ne faut plus tarder. Allons, je ferai encore un passage rapide et puis je vais rentrer, tout remettre en place et redevenir l'autre.

Je rentre dans le centre commercial. Comme c'est bizarre, la musique s'arrête. Un projecteur m'éclaire. On me regarde, on me désigne. Un jeune homme, tenant un micro à la main annonce dans celui ci :
" Voici notre grande gagnante ! ".

Il s'approche de moi, me prend la main et m'entraîne vers le podium que j'avais remarqué tout à l'heure. Je monte les quelques marches, il me place au centre du podium. On me suit. Ce sont deux dames. Stupéfait, je reconnais ma femme et sa copine. MAMAN, AU SECOURS ! Ma femme et sa copine tournent autour de moi, me scrutent, me dévisagent et m'examinent.

L'expression ''Faire pipi dans sa culotte'' m'avait jusqu'à présent toujours fait rire. Maintenant je n'en ris pas. Heureusement que je suis bien emmailloté et que mon engin, tout ficelé est incapable de laisser passer la moindre goutte. Ma femme prend le micro et annonce :
" Charmante demoiselle, votre allure très féminine, la douceur de vos traits ne vont pas nous rendre la tâche facile, mais comme vous êtes notre millionième visiteuse, l'amicale des commerçants de ce centre commercial va vous offrir un magnifique cadeau. Nous allons en effet vous offrir ce à quoi rêvent beaucoup de femmes : nous allons en trente minutes vous relooker en homme. "