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« La COLONELLE / chapitre 12 / LES OFFICIERS », une petite histoire imaginée par marietherese

1 La COLONELLE / chapitre 12 / LES OFFICIERS marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 08-05-2007, 6:23
La colonelle avait beaucoup d’emprise sur les officiers. Elle s’y prenait adroitement.

Lorsqu’un jeune lieutenant était de passage à la caserne, elle appliquait les règles de la tactique militaire pour l’attaquer. Elle commençait par l’isoler en l’invitant dans le grand salon pour y prendre le thé. Elle employait ses différentes troupes pour voir laquelle faisait le plus d’effet et avait le plus de chances d'emporter la bataille.
Cécile lui ouvrait la porte et lui indiquait le chemin du grand salon. Béatrice servait le thé et lui tenait compagnie. Anne venait par hasard chercher un livre dans la bibliothèque du grand salon.

Chacune à son tour testait les défenses et les intérêts du lieutenant. Elles jouaient un jeu subtil. Sous les apparences de gestes anodins, professionnels, elles s’arrangeaient pour envoyer à leur victime une série de messages. Leurs expériences lors des exercices pratiques avec les soldats leur étaient fort utiles.

L’une, d'abord immobile, regardait le lieutenant avec insistance d'une façon admirative, la bouche entrouverte, les lèvres humides, et se caressait machinalement les avant bras avec ses mains aux doigts tendus. Ensuite elle le menait au salon et à un fauteuil d'invité, suivant un itinéraire qui n'était pas le chemin le plus court, mais qui tenait compte des effets de lumière et de virages serrés qui lui permettaient de faire virevolter sa jupe ample. L’autre servait le thé en se penchant fortement, tournée par rapport au lieutenant d’un angle savamment étudié pour mettre en évidence sa poitrine, le regard rivé vers la tasse qu’elle remplissait le plus lentement possible, mais le coin de l’œil observant une possible réaction. Par après elle s’asseyait tout au bord du fauteuil déplacé pour l’occasion, afin de faire admirer l’arrondi de ses cuisses et la finesse de sa taille moulée dans sa robe serrante. En s'asseyant, elle avait un beau geste ample qui faisait glisser sa main depuis le creux de sa taille jusqu'à celui de son genou.

La troisième voulait se saisir d’un livre inaccessible car placé trop haut dans la bibliothèque et se trémoussait en tentant de l’attraper. Elle se déhanchait sous le regard du lieutenant pour lui laisser l’occasion de l’aider spontanément. S’il ne réagissait pas assez vite, elle se tournait vers lui, joignant les mains en un geste de prière et le regardait admirativement de son beau regard de braise. Il ne pouvait faire autrement que de l’aider et prendre le livre désiré. Elle en profitait pour le frôler et le toucher à maintes reprises en lui indiquant le livre désiré et en le lui prenant des mains. Si elle le jugeait nécessaire, elle laisserait tomber à terre le livre et attendrait que le lieutenant se baisse pour le ramasser, pour se baisser en même temps que lui, se frottant contre lui et plaçant sa main sur celle du lieutenant tenant le livre, tout en prenant un air innocent et confus.

Ces manœuvres d’approche terminées, la colonelle savait comment mener l’attaque décisive. En fin stratège elle savait à présent laquelle de ses filles allait attaquer la première et comment elle allait s’y prendre. A l’aide de signes subtils, de paroles anodines codifiées, elle désignait la ou parfois même les attaquantes et la stratégie à employer. Elle se retirait alors sous un prétexte quelconque. Mais elle ne se retirait pas bien loin.
Elle attendait derrière la porte entrouverte du salon que le lieutenant soit mis en difficulté, qu'il tombe dans l'un des pièges tendus par elle et ses filles.
Dès que l'attaque avait réussi, dès que la fille avait écarté les étoffes superflues et s'était collée au lieutenant, dès que celui-ci touchait des deux mains la peau dénudée, dès qu'il était compromis, la colonelle entrait dans son salon.

Elle arborait son air avenant de maîtresse de maison et cherchait du regard l'un ou l'autre objet qui lui servait de prétexte à son retour intempestif. Comme elle avait suivi de près l'évolution de l'attaque, grâce à des miroirs habilement disposés, elle savait où se passait la chose. Elle avait choisi son objet en conséquence. Elle souriait en le retrouvant du regard et tendait le bras vers lui, mais s'arrêtait interdite à un mètre du lieutenant qui n'ayant pas encore réalisé la situation, avait encore les mains où il ne fallait pas et un sourire ravi qui ne convenait pas à sa situation délicate. La fille se redressait d'un bond, augmentant adroitement son déshabillage et éclatait en sanglots. Elle désignait d'un geste tremblant le lieutenant en hoquetant: "Il…Il…Il…".

La colonelle se précipitait vers sa fille et la prenait dans ses bras, en aggravant encore, si nécessaire, son désordre vestimentaire. Elle tenait la jeune fille, sanglotante et hoquetante, dans ses bras. Elle la consolait avec de douces paroles et de gentilles caresses. Puis elle qualifiait le lieutenant de sombre brute, de coureur de jupons, de satyre et de pervers dangereux. Elle consacrait ainsi l'une dans le rôle de l'innocente victime et l'autre dans celui de l'ignoble attaquant.

Les deux autres jeunes filles se tenaient immobiles à l'entrée de la pièce. Elles étaient silencieuses et stupéfaites. Elles se serraient l'une contre l'autre. L'effroi se lisait sur leurs visages. Leur présence réprobatrice dramatisait encore la situation. La colonelle emportait son fragile fardeau, en formant un rempart de son corps. Elle se glissait entre elles et quittait la pièce. L'une la suivait pour l'aider à prendre soin de la victime. L'autre restait immobile. Elle exprimait une immense réprobation muette. En fait, elle observait l'ennemi. S'il bougeait, ou esquissait un geste, elle s'emparait d'un objet quelconque qu'elle brandissait comme une arme et criait, affolée, tremblante, à l'adresse de la colonelle :
"Attention, il veut recommencer !"

La colonelle revenait alors dans son salon. Elle avait un air majestueux et furieux qui glaçait encore plus le lieutenant pétrifié. Elle se dirigeait vers le bureau de son mari, s'emparait d'un gros carnet. Elle l'agitait, telle une arme terrifiante, s'arrangeant pour que le lieutenant puisse bien en voir le titre :
"CONSEIL DE GUERRE".
Elle lui assénait un glacial :
"Je vais m'occuper de vous".
Il ne pouvait que s'incliner, s'agenouiller devant elle, les bras ballants, et quémander doucement :
"Tout mais pas cela, madame la colonelle, faites de votre humble serviteur ce que vous voudrez…"
Elle faisait alors mine de réfléchir.

Elle lui faisait signer des aveux détaillés. Puis d'un geste las, elle lui indiquait qu'il était temps de se retirer. Il était très heureux de pouvoir le faire sans avoir été dégradé séance tenante. Il lui lançait un dernier regard, bien humble, bien quémandeur, et elle lui lançait un dernier :
"Nous verrons …" déjà un peu moins violent.
Après son départ, elle notait soigneusement dans son carnet le nom de sa victime ainsi que les circonstances de notre attaque couronnée de succès.

Parfois il y avait une variante.
Si l'animal s'était bien battu, si elle estimait qu'il avait été courageux, elle lui offrait une consolation.
Elle se retirait dans sa chambre et nous le laissait pendant une heure ou deux. La grande horloge de la cheminée, pour ne pas troubler nos ébats, arrêtait d'elle-même son tic tac.

Les jeunes lieutenants étaient amusants, mais finalement un peu trop faciles à séduire. Nous préférions nous battre contre des capitaines ou des commandants. Ils étaient plus expérimentés et aguerris. Nous devions donner le meilleur de nous-même et nous montrer imaginatives et promptes à réagir. Nous devions nous battre en équipe, jusque dans nos derniers retranchements. Nos victoires n'en étaient que plus glorieuses.

Grâce à nos combats, la colonelle tenait en son pouvoir plusieurs dizaines d'officiers.


Responsable du site : Lucie Sobek


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