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« La COLONELLE / chapitre 10 / LES INDISPOSITIONS », une petite histoire imaginée par marietherese

1 La COLONELLE / chapitre 10 / LES INDISPOSITIONS marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 04-04-2007, 4:45

La colonelle n'était jamais malade, mais une fois par mois elle était indisposée. Le matin, lorsque sa nièce entrait dans sa chambre pour savoir si elle avait bien dormi, elle déclarait son état. Anne prenait alors une mine peinée de circonstance, n'ouvrait pas les tentures, sortait de la chambre en fermant doucement la porte derrière elle, et laissait la colonelle se reposer. Elle venait nous prévenir sans tarder. Toute la puissance et la science des boues et des tisanes n'étaient pas encore parvenues à nous faire éprouver ces malaises périodiques, si féminins. Par sympathie pour notre colonelle, nous consacrions ces quelques jours à un repos forcé. Nous n'envisagions que des tâches légères. Les visites étaient reportées. Notre vie s'écoulait au ralenti.
Comme la colonelle, nous passions nos journées au lit. Nous lisions beaucoup, seules ou en groupe, selon notre humeur. Nos ouvrages étaient délaissés.
Nous avions un jeu inspiré des visites de Marie-Pier. C'était le jeu de la couturière. Il s'agissait d'habiller Cécile à l'aide d'anciens uniformes. Il y en avait des quantités dans les placards. C'était un jeu calme et amusant qui convenait à ces journées de repos.

Lorsque la colonelle se sentait un peu mieux, nous passions des après midis très agréables dans sa chambre. Elle restait au lit. Nous l'entourions. Nous lisions quelques belles pages de l'un des livres de la bibliothèque de jour, ou nous rajoutions quelques changements élégants à l'un de nos récits préférés.
Un beau matin, la colonelle déclarait se sentir bien. C'était le signal que nous attendions pour nous sentir mieux nous aussi et relancer notre vie habituelle. Dans l'enthousiasme, nous réglions les détails d'une prochaine sortie.

Nous souffrions parfois d'un autre genre d'indisposition. L'action des boues et des tisanes avait des effets dont la progression n'était pas toujours régulière. L'affinement des traits, des muscles des jambes et des bras, de toute la région de la taille, la tendre poussée interne qui faisait éclore nos jeunes poitrines, la mise en ordre de notre entrejambe, tendait notre peau. Celle-ci était encore jeune et élastique, mais certaines poussées brusques, surtout en début de traitement, provoquaient des tensions internes, de légères douleurs. C'étaient surtout Denise et Cécile qui souffraient de ces inconforts. Lors de ces indispositions, les douleurs en journées étaient supportables, car les activités et le mouvement favorisaient la distraction. Mais l'inconfort des longues soirées passées assises, l'endormissement difficile et les nuits peuplées d'insomnies étaient les conséquences de ces tensions qui apparaissant surtout dans la poitrine et le bassin.

Anne et Béatrice, qui étaient passées par là, étaient attentives à l'apparition de cet inconvénient de notre unité. Un regard appuyé, un mot ou un soupir de Denise ou de Cécile, suffisaient à amorcer le traitement de ce mal. Elles allongeaient la souffrante dans le canapé du salon. Des coussins judicieusement disposés atténuaient les tensions et les douleurs. Un thé léger mais très chaud, ainsi que des lainages, faisaient merveille. Si la douleur ne disparaissait pas il fallait employer la pommade de la colonelle. C'était une pommade spécialement préparée pour ces douleurs là. Il fallait traiter toutes les régions endolories, ainsi que les zones voisines, par précaution, en déposer de petites quantités directement sur la peau, et la faire pénétrer dans celle-ci grâce à des massages lents et cadencés. Il était possible mais peu pratique de se traiter soi-même. Il était plus pratique et bien plus agréable de se faire traiter par Anne et Béatrice qui ne demandaient pas mieux que de venir en aide à leur subordonnée. Pendant l'application de la pommade, elles avaient constaté l'effet bénéfique produit par la lecture de quelques pages judicieusement choisies dans la bibliothèque de soirée. Il fallait choisir les pages élégantes et poétiques, les autres pouvant avoir l'effet inverse. Il semblait que ces lectures enflammaient l'imagination, détournaient l'attention, captivaient la malade et diminuaient ainsi sa perception de la douleur.
Ces douleurs avaient un aspect particulier. Elles étaient contagieuses. Il arrivait en effet assez souvent que dès que le mal d'une des jeunes filles disparaissait, une autre, le soir suivant, attrape ce même mal.
Julie nous prodiguait de précieux conseils, concernant ces douleurs et leur traitement, que nous suivions à la lettre.
La colonelle, apprenant que le mal frappait à nouveau son unité, soupirait de compassion et disait sentencieusement qu'il fallait souffrir pour être belle.


Responsable du site : Lucie Sobek


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