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« La COLONELLE / chapitre 8 / LES MANOEUVRES », une petite histoire imaginée par marietherese

1 La COLONELLE / chapitre 8 / LES MANOEUVRES marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 13-03-2007, 7:30

Les manœuvres étaient pour nous une période agréable. Les soldats s'activaient dans la cour à préparer leur matériel. Ceci nous permettait de les observer à loisir. Les voir porter de lourdes caisses, tirer ou pousser les lourds canons, diriger les chevaux, nous permettait de mieux les différencier et de les juger plus valablement qu'en les voyant simplement défiler dans la cour. Nous pouvions ainsi affiner nos opinions sur eux.
Nous aimions le beau spectacle de cette petite armée qui se mettait en branle. Ils allaient au champ de manœuvres, à quelques kilomètres de la caserne.

Nous étions toutes assez nerveuses car nous allions les suivre. Nous aussi nous allions quitter la caserne et nous diriger vers le champ de manœuvres. Nous n'irions pas jusque là, nous nous arrêterions à mi-chemin, en un endroit propice. C'était une large clairière, agréablement ombragée, ce qui nous préserverait du soleil déjà fort chaud en cette saison. Elle était située au sommet d'une colline, le vent frais et abondant nous rafraîchirait. De là, la vue sur la campagne environnante était splendide.

La colonelle, prévoyante, avait fait préparer un pique-nique dans trois paniers en osier. Elle avait fait atteler une voiture légère à notre intention. Le cocher avait déjà chargé les paniers à l'arrière de la voiture. J'ai eu la surprise de reconnaître le cocher requis par la colonelle. C'était Jean. Nous nous regardions avec curiosité. Il avait changé. Il avait pris de la carrure, ses muscles s'étaient fortifiés, son regard et son sourire étaient plus vifs.

Jean aida la colonelle, Anne et Béatrice à prendre place dans la voiture. Elles portaient de jolies tenues printanières, privilège de leurs grades. Moi je portais mon uniforme habituel de femme de chambre. Je devais voyager à l'avant, à côté du cocher. Ma jupe noire était ample et je pus monter sans aide.
Assise sur la banquette en bois, je remarquais avec amusement combien je paraissais petite à côté de Jean.
J'étais très contente de quitter la caserne pour la première fois depuis mon incorporation. Je regardais de tous côtés, je souriais à la vie. Ce fut un plaisir de traverser toute la ville.

C'est en dehors de la ville, là où la route avait été détériorée par un orage récent que quelque chose d'étrange s'est passé. Au fond d'un trou creusé par les fortes pluies, se trouvait une grosse pierre. La roue de la voiture s'est d'abord enfoncée, suivant la pente du trou. Au lieu de remonter en douceur la contre pente, elle a heurté violemment la pierre. Par un effet de ressort amplifié par la hauteur de ma position j'ai été projetée en l'air. Si Jean ne m'avait pas arrêtée, j'aurais été projetée par-dessus bord. Heureusement, me voyant partir, il a posé sa main sur ma cuisse droite. J'ai été étonnée. Etonnée d'abord de ne plus m'éloigner de la banquette et d'y revenir, grâce à ce ferme contact. Ensuite par l'étrange impression qui m'envahissait. Je regardais ma cuisse où fourmillaient mille impressions nouvelles. Moi qui, il y a quelque temps encore, aurais été étonné, révolté par ce genre de contact trop familier avec un camarade, je sentais maintenant une tendre chaleur sur ma cuisse qui se répandait aux alentours de celle-ci. Il me semblait que j'aurais pu décrire, grâce aux sensations dans ma cuisse, la position exacte qu'avait occupée la main de Jean, ainsi que tous ses détails et particularités. Cette chaleur envahissante me rendait faible et impuissante. Je restais donc là, coincée sur la banquette. Je n'avais d'ailleurs aucune envie de quitter cette place. Je voyais la route et son mauvais état. Il y eut d'autres cahots. Je n'existais plus que dans le haut de ma cuisse. Ma vie était suspendue à l'arrivée du prochain cahot.
Je n'osais pas me retourner pour voir si la colonelle et les demoiselles avaient suivi ce qu'il se passait sur la banquette du cocher.
La colonelle a désigné à notre cocher l'endroit où il devait arrêter la voiture. Elle lui a indiqué où il devait déposer nos paniers de pique-nique.
Avant de descendre du véhicule, j'ai frotté ma jupe pour qu'elles ne voient pas les plis et les froissements nouveaux. J'ai frotté sans trop d'énergie, afin de me laisser quelques souvenirs.
Dès que tout fut débarqué, la colonelle fit déplacer la voiture à l'autre bout de la clairière, pour que nous ne soyons pas dérangées.

Assises en groupe à l'ombre des grands arbres, profitant du vent rafraîchissant, nous avions une vue splendide sur la plaine de manœuvres où les soldats étaient en train de mettre en batterie leur artillerie. Nous observions de loin, prudemment, leurs allées et venues, leur façon de porter de lourdes caisses, de déplacer leurs canons. La colonelle avait emporté une lunette d'approche qui nous permettait, à tour de rôle, de discerner tous les détails de leur activité. Bientôt ils se mirent à tirer. C'était un plaisir de voir les jolis nuages blancs entourer les canons et ensuite d'entendre le grondement sourd de l'explosion. Nous échangions entre nous nos impressions et parlions de nos frissons. La colonelle, toujours pratique, nous disait que nous, faibles femmes, avions bien de la chance d'avoir été incorporées dans son unité d'élite et d'échapper ainsi à ces pénibles corvées et à ces jeux dangereux. Nous lui donnions raison et l'approuvions gravement.
Comme nous avions terminé de manger, la colonelle rangea dans l'un des paniers quelques victuailles. Elle me demanda d'aller le porter à notre cocher qui attendait notre bon plaisir près de la voiture, afin qu'il puisse se sustenter.
J'ai eu à peine le temps de poser le panier.
Jean a fait bien plus que mettre sa main sur ma cuisse.

Une bonne demi-heure plus tard, après avoir mis de l'ordre dans mes cheveux et mes vêtements, je suis retournée vers la colonelle. Elle était assise au même endroit que tout à l'heure et contemplait toujours, en souriant, les petits nuages blancs. Béatrice et Anne me lançaient des regards interrogateurs. Elles avaient des sourires malicieux et la mine gourmande. Passant rapidement la main devant la bouche, elles me posaient à voix basse des questions inquisitrices. Elles voulaient tout savoir, connaître tous les détails de ce qu'elles avaient entrevu de loin. Comment caressait-il, ses mains étaient-elles rudes, que pensais-je de ces baisers, étaient-ils maladroits ou enflammés, quelles parties de mon corps avait-il préféré ? Comment faisait-il ceci ? Comment s'y prenait-il pour faire cela ? Etais ce un jeune homme timide ou un homme d'expérience ? En écoutant mes réponses embarrassées, elles pouffaient et se regardaient en prenant des mines de femmes expérimentées.

Béatrice, et Anne ensuite, sont allées voir si notre cocher n'avait besoin de rien, si rien ne manquait à son confort. Chacune prit sa demi-heure et revint, la mine satisfaite, après avoir mis de l'ordre dans sa chevelure et ses vêtements. Chacune racontait son expérience et comparait le cocher à ses prédécesseurs. La colonelle écoutait nos bavardages sans quitter du regard les petits nuages blancs.
J'ai trouvé que ces manœuvres étaient pleines d'enseignement.


Responsable du site : Lucie Sobek


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