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« La COLONELLE / chapitre 6 / LES SORTIES », une petite histoire imaginée par marietherese

1 La COLONELLE / chapitre 6 / LES SORTIES marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 10-11-2006, 6:18
En temps normal, donc lorsque le régiment n'était pas en manœuvre, Anne était la seule d'entre nous à pouvoir sortir. La colonelle aimait les choses bien faites. Elle était très fière de son savoir-faire et ne voulait montrer au monde extérieur que son produit le mieux fini.

Les sorties, c'était toute une histoire.

La veille, Anne et la colonelle ne prenaient que des repas très légers, afin d'avoir la taille la plus légère possible. Nous allions toutes nous coucher tôt, car il y aurait fort à faire le lendemain. C'était une précaution un peu inutile, car au moindre bruit, au moindre craquement, au moindre courant d'air, la tension nerveuse était telle que nous nous inquiétions, que nous nous levions pour aller voir ce qu'il se passait, si tout allait bien. Nous nous retrouvions finalement toutes ensembles dans le lit d'Anne.
Harassées, nous finissions par nous endormir, entrelacées.
Le réveil de grand matin était difficile, mais bientôt le plaisir de pouvoir aider Anne dans sa préparation minutieuse nous poussait dans une activité frénétique.
La salle de bain était réservée à Anne qui y consacrait presque l'entièreté de sa matinée. Cécile assurait le service des brocs d'eau. Béatrice venait voir souvent pour proposer son aide.
Nous aimions voir Anne nue mais nous aimions aussi beaucoup l'aider à s'habiller.

Il fallait employer de nombreux fers à friser, de différentes longueurs, et les employer suivant un ordre bien établi, en observant un schéma compliqué. Lorsque ce travail était terminé les beaux cheveux longs d'Anne étaient devenus une masse dégoulinante de boucles et de frisures. Nous devions emballer provisoirement cette masse dans un grand linge.

Vers midi nous prenions une légère collation. Une simple biscotte ou un peu de salade suffisait largement. La colonelle et Anne voulaient se montrer les plus fines que possible et ne voulaient pas être dérangées dans leur plaisir par une digestion difficile, ou par l'élimination de liquide qui était lors des sorties une opération fort compliquée. Anne prenait sa collation en très petite tenue. C'était déjà tout un plaisir de la voir ainsi. On voyait de grandes étendues de sa peau blanche, douce et ferme. Ces étendues étaient délimitées par les dentelles de ses sous-vêtements.
Heureusement le problème du choix de la tenue qu'Anne allait porter était réglé à l'avance.
La colonelle avait consacré l'après midi de l'avant veille à ce choix important. Elle savait ce qu'elle faisait car si ce choix n'avait pas encore été fait, la sortie n'aurait pu commencer, au mieux, qu'en fin de soirée.
Cécile et Béatrice étaient chargées de placer sur le lit d'Anne toutes les pièces de la tenue choisie.
Tous les accessoires étaient placés, en suite logique, en des endroits adéquats.

L'habillage proprement dit pouvait commencer. La mise en place du corset était une opération habituelle pour Anne. Elle le mettait elle-même en place. Cette fois-ci, comme le résultat devait être impeccable, Béatrice et Cécile tiraient en cadence les lacets, sous le contrôle de la colonelle. Elles ne les nouaient adroitement, que lorsque celle-ci était certaine qu'un gain supplémentaire en finesse n'était plus possible. La colonelle fixait ensuite sur les fesses d'Anne deux coussins aux formes appropriées qui lui serviraient de rembourrage, accompagnés par la ceinture en cuir, à la forme étudiée, qui lui relevait le fessier. L'ensemble était maintenu en place par des bandes de tissu qui lui entouraient le bas de la taille et passaient par son entrejambe. La colonelle veillait à ne rajouter aux endroits importants qu'une seule couche de tissu et évitait le moindre faux-pli. Cécile avait bien du travail à entretenir cet ustensile aux formes compliquées. Elle devait l'amidonner abondamment et le repasser. Malgré tous les efforts de la colonelle, malgré ses recherches dans le domaine des plantes médicinales, des boues et des tisanes, elle n'était pas encore parvenue à obtenir le plantureux arrière train associé à une très fine taille qui correspondait aux canons de beauté de cette époque. Elle était obligée d'employer cet artifice qui ajoutait un charme certain à la silhouette, mais qui rendait la marche délicate et la position assise hasardeuse et inconfortable. Elle savait par Eugénie que les femmes qui n'avaient pas besoin de ces rembourrages arrière étaient extrêmement rares.

Les bas de fin satin étaient fragiles. Il fallait les manier avec précaution. Je rapprochais la chaise et Anne posait son talon gauche sur le bord extérieur de celle-ci. Béatrice l'aidait à garder son équilibre. La colonelle introduisait ses pouces dans l'ouverture du bas et mettait en place le bas sur le haut du pied d'Anne. Puis Anne libérait son talon et placait le haut de son pied sur le bord de la chaise. La colonelle déroulait le bas lentement pendant que nous tendions le fin tissu sur la jambe à l'aide de fins gestes caressants. Le plus difficile était de surmonter notre émotion et de nous concentrer sur notre tâche. La mise en place du deuxième bas était plus délicate car nous devions éviter de détériorer le premier en ajustant le second. Lorsque les bas étaient suffisamment tendus, la colonelle les fixait au corset à l'aide de charmants petits mécanismes.

J'éloignais alors la chaise pour être à l'aise pour mettre les bottines. Béatrice continuait d'aider Anne à garder son équilibre. Je tenais la bottine largement ouverte sous le pied d'Anne. La colonelle introduisait le pied, j'ouvrais tant que je le pouvais la bottine. La scène évoquait pour moi une gravure d'un livre d'aventures où un intrépide explorateur se fait avaler par un énorme serpent. Il se débat comme il peut mais inexorablement il pénètre vivant dans la mâchoire béante.

Les jupons étaient blancs, seuls les rubans étaient bleus ou rouges. Il fallait les mettre en place par le haut. Anne devait plier les genoux, tendre ses bras au-dessus de sa tête, et joindre ses mains. Je montais sur la chaise et je formais un toit avec mes bras, en écartant les coudes et en joignant mes mains moi aussi. La colonelle déposait le jupon sur le toit. Je plaçais le toit au-dessus des mains d'Anne. Puis je faisais descendre lentement le toit. Mes bras et mes mains, pour bien mettre le délicat vêtement en place, épousaient le corps d'Anne. Mes mains s'écartaient et se rapprochaient au gré des courbes gracieuses. Si la descente s'arrêtait, Anne devait se contorsionner et je devais plaquer mes bras sur Anne. Je descendais ainsi jusqu'à sa taille. Béatrice maintenait alors le col du jupon, tandis que je descendais rapidement de la chaise. Je me mettais alors à genoux, je penchais ma tête et je suivais de près le cheminement du jupon, depuis l'intérieur de celui-ci. J'aimais cette situation où je me trouvais à genoux, la tête sous le jupon. J'aimais le contact de ma joue avec le satin des bas, surtout si une mèche de mes cheveux se glissait entre eux. J'aimais cette odeur de tissu fraîchement repassé. Je ne faisais descendre le jupon que très lentement jusqu'aux bottines. Lorsque ma joue venait en contact avec le cuir de celles-ci, je sentais une douce ardeur, souvenir des temps anciens, essayer de m'envahir.

Le deuxième jupon était pareil au premier, mais taillé dans un tissu encore plus fin. Il était légèrement plus long et gansé de broderies. Il fallait ajuster adroitement les jupons pour que ce ne soit que dans des circonstances exceptionnelles que l'on puisse apercevoir ces broderies dépassant du bas de la jupe.

Venait alors le délice du placement du bustier. Il fallait faire glisser un bras d'Anne dans la manche bouffante qui se terminait au niveau du poignet par un long rétrécissement. Il fallait jouer avec le tissu délicat, placer la manche en place le plus haut possible, et lui faire donner un peu de jeu aux épaules. Anne devait se contorsionner, nous devions la forcer un peu et avec mille précautions faire glisser son autre bras dans la deuxième manche. La colonelle ne laissait à personne d'autre qu'elle le soin de placer définitivement le chemisier dans sa position finale. Elle craignait les faux plis. Elle avait fait chauffer pour l'occasion de petits fers à repasser qu'il faudrait appliquer directement sur Anne dès l'apparition de l'un de ces ennemis des jeunes filles élégantes. Nous étions impressionnées lorsqu'elle employait ces instruments. La colonelle nous rassurait en disant que le passage du fer était rapide et que le corset empêchait la peau d'Anne de ressentir une douleur trop importante. Nous pouvions alors boutonner les innombrables petits boutons de nacre qui attachaient dans le dos les deux pans du chemisier et enserraient les avants bras d'Anne. C'était à chaque fois une recherche du bout des doigts, un léger glissement, un petit soubresaut, et une petite émotion.

La mise en place de la longue jupe était plus facile. Cécile la déposait délicatement à terre juste à côté d'Anne. Celle-ci n'avait qu'un pas à faire. J'aimais la voir faire ce pas, chargé de symboles. Nous remontions la jupe. Nous devions glisser nos mains sous la jupe et plaquer les jupons contre les jambes d'Anne, pour empêcher les jupons de remonter. La colonelle ajustait la jupe. D'une main elle tenait les deux extrémités du col, de l'autre elle frottait l'étoffe pour bien la mettre en place et lui faire épouser les délicieuses courbes arrières d'Anne. Lorsqu'elle était satisfaite, elle nous faisait signe et s'écartait légèrement. Tandis qu'elle maintenait de sa main le col fermé, nous fermions tous les petits boutons, en terminant par ceux du col. Au moment de fermer ceux-ci, nous devions demander à Anne un dernier effort de respiration.
La colonelle pouvait assembler maintenant les cheveux d'Anne en un imposant chignon asymétrique qui lui allongeait la tête, lui dégageait le cou, et dont dégoulinaient des cascades de mèches de cheveux blonds et frisés.
Un joli chapeau de paille, agrémenté de garnitures de saison, penché élégamment sur la gauche, venait surmonter le chignon.
Une veste courte, fort cintrée, qui dégageait bien le cou et la taille, ornée de motifs et de broderies dont la disposition accentuaient encore la finesse du cou et de la taille d'Anne venait compléter l'habillement de la nièce de la colonelle.

La colonelle passait alors aux accessoires coordonnés qui donnaient à l'ensemble un aspect soigné. Les gants étaient en dentelle blanche et laissaient entrevoir les doigts délicats et les ongles brillants. Les boucles d'oreille à trois petites perles étaient réservées à ces sorties. Une voilette légère entourait le visage d'Anne, lui donnant un aspect énigmatique. Une ombrelle, au tissu ajouré, à la forme bombée, était ajoutée. Lorsque Anne la tenait à côté d'elle, le bombement, l'étranglement et l'évasement de celle-ci était un rappel charmant de sa propre silhouette. Un minuscule sac à main était suspendu au bras d'Anne. La colonelle plaçait elle-même le collier de perles à deux rangs autour du cou d'Anne.
Après un dernier examen attentif, après un dernier sourire de fierté, lorsque Anne était enfin prête, la colonelle donnait le signal du départ.

Béatrice pouvait exceptionnellement quitter l'appartement. C'était une sage précaution. Elle veillait à ce qu'aucun obstacle ne vienne entraver la descente de l'escalier, l'entrée dans la cour et la montée dans la calèche. Cette dernière était la phase la plus délicate. Le cocher avait disposé un petit escabeau devant le marche pied de la calèche. Anne plaçait son sac à main à son bras droit. Elle tenait son ombrelle dans sa main droite. S'il y avait du vent, en plus elle devait à l'aide de celle-ci retenir son chapeau. La colonelle aidait sa nièce en tenant son avant bras droit. Elle agrippait la poignée de la calèche de sa main gauche. Béatrice, placée juste derrière Anne la tenait fermement par la taille. Elle devait positionner adroitement ses pieds, tendre sa jupe étroite qui l'empêchait de faire de grandes enjambées, tirer sur son bras gauche, se faire pousser par Béatrice et ainsi se hisser sur l'escabeau, ensuite sur le marche pied et enfin dans la calèche. On différenciait très bien les premières sorties, les premières montées en calèche, des suivantes. Les premières étaient un peu maladroites, un peu hésitantes. Anne était visiblement très contente d'elle les premières fois si elle arrivait à monter dans la calèche au premier essai, et sans tomber. Par après on voyait les hésitations s'estomper, la continuité du mouvement s'installer et l'élégance triompher. Elle n'avait plus qu'à s'asseoir. Ce n'était pas facile non plus, mais après l'épreuve de l'ascension, cela paraissait facile. Elle devait tourner sur elle-même et s'asseoir sur la banquette en veillant à ne pas déranger son rembourrage, ni tendre trop la ceinture en cuir qui pourrait entamer les chairs et contusionner son fessier. La colonelle faisait une entorse notoire aux règles de bienséance en laissant Anne la précéder, mais elle avait bien trop peur que celle-ci ne trébuche lors de cette périlleuse ascension.
Je les voyais partir vers la ville. Béatrice remontait et nous attendions leur retour avec impatience, tentant de deviner leurs impressions et émotions diverses et ravissantes.

Bien avant leur retour probable, Béatrice les attendait dans la cour pour aider Anne dans la manœuvre inverse. Sitôt rentrée dans l'appartement, Anne devait nous raconter par le menu toutes ses impressions, toutes ses émotions, éprouvées lors de sa promenade. Elle devait nous parler des personnes rencontrées, surtout s'il s'agissait de militaires, des grandes et des petites nouvelles de la ville, des magasins visités, du temps qu'il faisait. Elle devait nous indiquer si elles avaient marché dans le parc ou si elles avaient fait en calèche la promenade des boulevards.

Puis nous passions au délicat déshabillage d'Anne. C'était bien dommage de voir disparaître cette splendide créature, mais il était temps de le faire. Il fallait mettre à l'aise Anne en l'habillant de vêtements moins serrants. Nous devions également contrôler les dégâts éventuels causés par le corset ou la ceinture du rembourrage, et les soigner sans tarder.
Nous passions toute la soirée à ne parler que de tout cela.
La colonelle, épuisée mais ravie, écoutait en souriant notre bavardage.


Responsable du site : Lucie Sobek


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