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« La COLONELLE / chapitre 5 / LE COLONEL », une petite histoire imaginée par marietherese

1 La COLONELLE / chapitre 5 / LE COLONEL marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 18-10-2006, 9:46
Il y avait peu à dire sur le colonel.
Il commençait sa journée assez tard. Le matin, il aimait à rassembler ses idées de la nuit, avant de se lancer dans l'action.
Il mangeait son solide petit déjeuner avec application, en prenant tout son temps.

Vers dix heures, il se postait sur son balcon. Il observait ce qu'il se passait dans la cour. Il faisait du bras et de la main quelques signes que certains prenaient pour des signes d'encouragement, et d'autres pour des signes de rectification d'ordres donnés. Il ajoutait ainsi encore un peu de confusion à la vie militaire de la caserne.

Parfois, mais c'était rare, généralement lorsqu'il avait très mal dormi, il commençait la journée très tôt. Il inspectait alors toute la caserne. Il tombait à l'improviste dans tous les recoins de la caserne où les militaires effectuaient leur tâches de routine. Il les surprenait, leur posait des questions embarrassantes sur un ton cassant, soupirait lorsque la qualité et la rapidité des réponses ne lui convenaient pas, ce qui était généralement le cas. Lorsqu'il estimait avoir semé assez d'effervescence, il allait se recoucher.

En fin de matinée, il passait dans son bureau. Il s'asseyait dans son grand fauteuil et regardait son courier. Il supputait la hauteur du tas et essayait d'en déduire le temps qu'il allait devoir consacrer à son travail de l'après midi. Il se concentrait sur ses déductions et ses supputations et s'endormait bientôt.

A midi, quel que soit le temps, il passait sa troupe en revue. Celle-ci défilait dans la cour de la caserne, devant le colonel qui se tenait debout, en haut de l'escalier d'honneur. Lorsqu'il pleuvait, il faisait tenir au-dessus de lui son grand parapluie de campagne par un soldat choisi pour sa force, afin de ne pas abîmer son bel uniforme. S'il y avait trop de vent, s'il faisait trop froid ou s'il neigeait, il restait bien au chaud, à l'intérieur, et regardait sa troupe défiler depuis la fenêtre de son bureau.

Lorsque ses nombreuses occupations et ses obligations militaires le permettaient, il aimait prendre le repas de midi en notre compagnie. Il s'asseyait à la place d'honneur de la grande table. Il aimait nous regarder, nous voir bouger, écouter nos conversations. Parfois même il nous posait une question. Après avoir obtenu la permission de la colonelle, nous pouvions nous aussi lui poser des questions. Nous voulions connaître la signification de tel détail ou de tel usage de la vie militaire. Il répondait toujours. Parfois c'était en rapport avec la question. Les jours où il paraissait particulièrement éveillé, nous lui posions des questions sur les matières étudiées en soirée. C'était admirable de voir sa mine s'éclaircir, ses paupières se soulever avec enthousiasme, son sourire s'aviver. Il répondait à toutes nos questions avec pertinence et éloquence. Sa voix, qu'il voulait d'habitude sèche et autoritaire, devenait en ces occasions douce et communicative. Ses mains et tout son corps s'agitaient et accompagnaient suggestivement son discours. Lorsqu'il était dans un de ses grands jours, dans le feu du discours il se levait, nous distribuant les rôles que nous avions à jouer. Il nous montrait rapidement les gestes à effectuer et les sensations que nous étions sensées éprouver. Il dirigeait l'ensemble comme le ferait un chef d'orchestre symphonique. La colonelle était ravie de cette leçon pratique complémentaire et nous encourageait à bien profiter de cette démonstration.

Après le repas de midi, il allait voir son courrier et étudier ses dossiers dans son bureau. Il approfondissait le travail entamé le matin. Il soupesait chaque lettre et s'informait du nom de l'expéditeur. Il essayait alors d'en déduire le temps que la colonelle allait devoir consacrer à donner les réponses et les suites administratives adéquates. Il se concentrait sur ses déductions et ses supputations et s'endormait bientôt. Son fauteuil était très confortable et propice à la sieste qui lui permettait de remettre ses idées en place.
Si le colonel avait terminé son travail de bureau à temps, il nous rejoignait au salon pour prendre le thé avec nous. Nous aimions à l'avoir avec nous car il était alors fort gai.

Nous aimions le voir nous regarder. Ses yeux étaient remplis de compliments. Il allait de l'une à l'autre sans discontinuer, souriant à chacune. Il observait tel détail particulièrement plaisant à regarder chez l'une et le comparait au même détail chez toutes les autres, puis changeait de détail.


Responsable du site : Lucie Sobek


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