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« La COLONELLE / chapitre 1 / L'INCORPORATION », une petite histoire imaginée par marietherese

1 La COLONELLE / chapitre 1 / L'INCORPORATION marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 09-09-2006, 14:24 La COLONELLE

Ce récit est dédié au général d'artillerie M……
Lors de mon service militaire, ce triste sire, abusant de son autorité, m'a pris à partie et s'est moqué cruellement de moi devant tout le bataillon.
C'est à mon tour maintenant de prendre à partie ce général et de me moquer gentiment de lui devant toutes les copines.


La COLONELLE / chapitre 1 / L'INCORPORATION


Il faut que je vous raconte cette histoire, mon histoire.
Cela s'est passé il y a bien longtemps, au temps de mon service militaire.
C'était au temps où l'on ne numérotait pas encore les guerres mondiales.
Lors du tirage au sort, j'avais tiré ce que l'on appelait un mauvais numéro. C'était un numéro qui m'envoyait à l'armée pour un peu plus de trois ans.

Mon oncle m'avait recueilli après l'incendie de notre ferme. J'étais le seul survivant. Je n'étais pas très fort, j'essayais de travailler comme les autres, mais je n'arrivais qu'à peu de résultats. Visiblement, je n'étais pas fait pour les durs labeurs agricoles. L'oncle disait que je lui coûtais plus en nourriture que ce que je lui rapportais. Quand il a su que l'armée me nourrirait pendant plusieurs années, il a été bien content.
Moi aussi j'étais content. Je n'avais jamais quitté le village. J''allais voir du pays, rencontrer des gens.
Dès que le tirage au sort fut terminé, trois sergents nous emmenèrent vers la gare.
J'ai pris le train pour la première fois de ma vie.
Nous sommes arrivés dans une autre gare, dans une autre ville. Elle était encore plus grande que la première.
La caserne n'était pas loin, nous y sommes allés à pied.

Nous avons reçu à l'entrée de la cour tout un ballot de vêtements et d'équipements militaires. Il y avait des tas d'ustensiles que je n'avais jamais vus auparavant. Les sergents nous donnaient quelques explications en essayant de parler français, mais l'on entendait de suite qu'ils étaient plus à l'aise en parlant leur patois.
J'ai vite compris que je serais un des plus petits et des plus minces de toute la batterie d'artillerie.
Nous avons dû revêtir nos nouveaux uniformes et défiler dans la cour, car le colonel voulait nous voir.
La cour était rectangulaire. Cette forme était propice aux exercices de marche militaire.

Le colonel s'était placé sur son balcon qui communiquait avec son bureau et ses appartements. Le colonel était imposant. Nous étions impressionnés. Bien vite j'ai remarqué que ce n'était qu'une façade. En fait, il nous regardait distraitement, sans faire beaucoup attention à ce qui se passait sous lui.

Bientôt une dame est venue le rejoindre. C'était une belle dame. Elle se tenait à sa droite et légèrement en retrait. J'ai senti de suite qu'elle nous observait avec grande attention. Je la vis même griffonner quelques notes sur un papier. A l'intérieur de l'appartement, quelques mouvements de rideaux et quelques visages entrevus me firent penser que d'autres personnes nous observaient aussi.

A la fin de ce premier exercice militaire, le sergent reçut un billet. Il le lut lentement, en fronçant ses épais sourcils. Pendant qu'il lisait avec application, on voyait bouger ses lèvres. Il releva la tête et me dévisagea ainsi que Jean, un autre conscrit. Il nous fit sortir des rangs, me tendit avec déférence le billet, précisant respectueusement que c'était un ordre écrit par le colonel. Il nous désigna une porte donnant sur la cour qui était située sous le balcon. Il nous ordonna de nous rendre sans tarder au bureau du colonel.

En haut de l'escalier, une jeune fille nous attendait. J'étais impressionné. Elle était habillée comme les jeunes filles de chez moi qui allaient à la fête du village. Tous ses habits étaient de couleur noire, à l'exception de sa petite coiffe et de son tablier, bordés de dentelles, qui étaient de couleur blanche. Elle avait deux petites perles à ses oreilles. Ses yeux affairés et son sourire joyeux me plaisaient beaucoup.

Elle nous fit signe de la suivre et nous mena au salon. Elle nous fit nous placer au milieu de la pièce et alla se poster près de la porte d'entrée. Je n'avais jamais vu une pièce d'habitation aussi grande, aussi bien meublée et décorée. J'étais abasourdi. Je regardais de tous côtés. Il y avait des miroirs partout. Il y avait plus de meubles dans cette pièce que dans tout notre village. Chez moi chaque objet servait à quelque chose. Ici, il y avait des objets qui ne servaient à rien d'autre qu'à faire joli. Et c'était très joli.

La dame que j'avais vue au balcon était assise dans un canapé. Elle nous observait. Ce qui m'a frappé tout d'abord c'est son collier constitué de trois rangées de perles. Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Cela devait avoir coûté cher. Ensuite mon regard a glissé sur sa taille. Voir une taille si fine me fit beaucoup d'effet. Je dus déglutir ma salive. Et puis, je vis les étoffes de sa robe. Je n'avais jamais vu autant de soie. Et puis j'entendis la musique lorsque la dame bougeait.
Elle nous détailla longuement et puis s'adressa à nous d'une voix douce:
"Mes pauvres enfants, vos uniformes ne sont pas bien jolis, ils ne vous vont pas du tout ! Ces paletots sont bien trop larges, ces gilets sont déchirés, ces chapeaux sont usés, ces chaussures sont trop massives et bien trop lourdes. Enlevez les donc et mettez-vous à l'aise!"
J'étais subjugué, mon camarade aussi. Nous avons enlevé nos chapeaux, nos paletots, nos gilets, nos chaussures.
Nous attendions debout au milieu du salon de nouvelles instructions.
La dame nous observait. Je me suis rendu compte que nous n'étions pas seuls. J'entendais de temps à autres des bruits de froissements d'étoffe et même parfois de légers chuchotements sur ma droite. Je n'osais pas tourner la tête pour examiner d'où venaient ces bruits, pour ne pas
mécontenter la dame.

La dame, à l'aide de petits signes de sa main, nous fit tourner sur nous-mêmes, nous baisser, avancer les bras, arrondir ceux-ci et nous pencher sur le côté. C'est en exécutant ces mouvements que je vis d'où provenaient les bruits perçus plus tôt. Ils provenaient de la porte entrouverte. Madame aussi avait entendu ces bruits et lançait de temps à autres un sourire calme vers cette porte et l'accompagnait d'un geste d'appel à la patience.

Nous étions à nouveau immobiles. Madame nous observait toujours. Elle nous fit recommencer quelques mouvements et hocha la tête d'un air satisfait. Elle se tourna alors vers la porte entrouverte, près de laquelle se tenait toujours la jeune fille à la coiffe et au tablier, et hocha la tête.

Aussitôt la porte s'ouvrit et livra passage à deux jeunes femmes. Elles franchirent la porte en tourbillonnant entre elles, tel un petit nuage. Elles s'arrêtèrent brutalement à deux mètres de nous. Elles se tenaient l'une à l'autre, entrelacées et figées. Seuls leurs yeux bougeaient. Elles nous dévisageaient, nous scrutaient, détaillant chaque partie visible de nos corps et devinant et évaluant les autres. Moi j'en faisais tout autant à leur encontre. Je ne sais pas ce que faisait mon camarade, car il était derrière moi. J'étais fasciné par la vue de ces splendides jeunes femmes, à peine plus âgées que moi. Mes yeux voyaient trop de jolies choses en même temps et ne parvenaient plus à transmettre à mon cerveau un message cohérent. Pourtant un détail me frappa. L'une portait un collier constitué de deux rangées de perles, l'autre avait un collier à un seul rang, Les étoffes de leurs robes étaient de la même soie, mais les dentelles qui garnissaient les manches et le tour du cou étaient plus larges chez l'une que chez l'autre.
La dame toussota, attirant l'attention de ces demoiselles. Elle désigna d'un geste élégant le canapé qu'elle occupait en partie ainsi que le fauteuil placé à côté de celui-ci.

Les trois demoiselles prirent place. Celle qui avait deux rangées de perles s'assit à côté de la dame et lui prit la main. Celle qui n'avait qu'une rangée de perles s'assit dans le fauteuil. Celle qui était tout de noir vêtue, qui avait les boucles d'oreille en perles, se tint debout derrière le canapé. Elles avaient du mal à se tenir tranquille, elles voulaient se parler, faire des signes entre elles, mais la dame, d'un geste, les fit se tenir immobiles et silencieuses.

La dame nous fit signe et, devant ce nouvel auditoire, nous avons recommencé à nous tourner, nous abaisser, nous relever. Nous avons à nouveau montré nos bras, nos mains, nos chevilles, la souplesse et la finesse de nos articulations. Nous avons à nouveau dû retenir nos respirations et nous faire le plus mince possible.

La dame s'est alors levée et s'est approchée de nous de sa démarche majestueuse et élégante. Elle était suivie de près par les trois demoiselles. Sans un mot, elles tournèrent plusieurs fois autour de nous. Elles ne disaient rien, mais je sentais leurs regards qui glissaient sur toutes les parties de mon corps. Il n'y avait pas que les regards qui glissaient. Dès qu'elles en avaient l'occasion, ces demoiselles en profitaient pour faire glisser leurs doigts sur ma peau, ou pour tâter mes muscles, ou évaluer la finesse de ma taille. Par moments je me figurais être devenu une poule qu'une fermière vient vendre au marché et qui se fait inspecter par les clientes.
Après plusieurs tours d'inspection, la dame alla se rasseoir à sa place. Elle était suivie de bien plus loin par les demoiselles qui ne quittèrent qu'à contrecœur notre compagnie.
Ce fut alors un long chuchotement agrémenté de quelques exclamations et de gestes en notre direction dont je ne comprenais pas le sens.
D'un geste la dame obtint le silence. Elle regarda l'une après l'autre les trois demoiselles comme pour bien se mettre d'accord. Chacune fit un léger geste avec une seule main et acquiesça de la tête. Lorsqu'elle eut fait le tour, la dame acquiesça elle aussi de la tête.

Elle regarda alors dans la direction de mon camarade et lui demanda son nom. Elle lui dit d'un ton neutre qu'il pouvait se rhabiller et suivre sa femme de chambre qui allait lui indiquer la sortie. Il devrait se présenter à son sergent. Elle envoya une des demoiselles dans la pièce à côté. Elle revint bientôt, tenant un papier à la main.
La dame tendit le papier à Jean, en précisant que c'était un ordre du colonel destiné au sergent et qui me concernait. Elle lui demanda d'emporter mon uniforme qui était à terre, car je n'en aurais plus l'usage.


Responsable du site : Lucie Sobek


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