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« », une petite histoire imaginée par divers

1 Les locataires du premier étage Sylvia_d tvq@femmes.net 27-10-2004, 16:13 par Sylvia_d

Il y a déjà plusieurs mois de cela, j'ai remarqué qu'un appartement de l'immeuble où j'habite était à louer. Bien que je ne m'intéresse que peu à mes voisins, je me réjouis de voir un nouveau nom apparaître sur la boîte à lettres. Cependant, les initiales du prénom étaient insuffisantes pour déterminer si le nouveau locataire était un homme ou une femme.

N'étant que peu à mon domicile, il m'était difficile d'apercevoir la personne ou les personnes qui occupaient maintenant l'appartement du premier étage. J'avais bien interrogé mes voisins, mais les réponses reçues ne me satisfaisaient pas : certains avaient rencontré un homme sortant de l'appartement, et d'autres croyaient avoir aperçu une jeune femme.

Un dimanche après-midi, alors que je voulais préparer quelques pâtisseries, je remarquai qu'il me manquait encore deux oeufs pour terminer mon ouvrage. Je décidai d'en emprunter à ma plus proche voisine. Malheureusement, personne ne répondit lorsque je sonnai à la porte. Donc, je descendis dans les étages.

Finalement, je sonnai à la porte des nouveaux locataires. J'allais m'éloigner lorsqu'une jeune femme, d'une trentaine d'année, m'ouvrit la porte. Malgré la pénombre, elle paraissait très gênée. Je l'observai rapidement : ses traits, accentués par le maquillage, étaient parfaits, son sourire étincelant, et ses lunettes l'embellissaient encore. Ses boucles d'oreilles disparaissaient partiellement dans sa chevelure brune qui tombait sur ses épaules ; sa robe bleue, de longueur sage, lui allait à la perfection. Ses ballerines, assorties, ornées d'un filet doré au talon, témoignaient d'un goût certain. Son parfum embaumait. Elle semblait presque irréelle. Dommage que ce fût l'épouse d'un voisin, me dis-je, sous le charme.

Je me présentai, et suite à ma demande, elle disparut immédiatement en direction de la cuisine. Je l'entendis ouvrir le réfrigérateur, puis elle revint à la porte, et me tendit les oeufs.

Je ne pus que la remercier chaleureusement ; j'aurais bien aimé entamer la conversation et faire plus ample connaissance, mais elle referma rapidement la porte.

De retour chez moi, je terminai rapidement ma pâtisserie, et, tout en songeant à la nouvelle voisine, je me remémorai chaque instant de notre trop brève rencontre. Il faudra vraiment que j'en connaisse un peu plus à son sujet.

Le lendemain soir, après ma journée de travail, lorsque je passai au premier étage, dans l'intention de lui rendre ses oeufs, j'eus beau sonner : personne ne répondit, alors que j'avais aperçu, par la fenêtre, que l'appartement était illuminé. Tant pis, je reviendrai, et j'essaierai de mieux connaître cette voisine si énigmatique.

Après plusieurs soirs de tentatives infructueuses, la porte s'ouvrit enfin. Un homme dans la trentaine apparut. Comme je lui dis que je venais rendre les oeufs empruntés à sa femme, il me regarda d'une manière étrange, prit les oeufs, et ferma la porte. Tant pis pour moi : ce n'est pas maintenant que je ferai plus ample connaissance avec ce nouveau couple de voisins.

Puis un soir, rentrant très tard de mon travail, , je saluai une jeune femme qui sortait rapidement de l'immeuble ; son parfum me rappela soudain la belle inconnue du premier étage.

Je ne sais trop pourquoi, mais je la suivis, de loin. Elle marchait tranquillement ; ses talons hauts claquaient sur le trottoir, et je voyais sa jupe danser à chaque pas. Elle portait une petite veste beige claire, assortie. Elle entra dans le parc ; la pénombre me permit de me rapprocher un peu d'elle, très discrètement. Alors que je la suivais depuis plus d'un quart d'heure, en me demandant toujours comment l'aborder, elle poussa un cri strident. Je l'aperçus aux prises avec un malandrin. J'allais intervenir lorsque je vis avec stupeur que le malandrin, non seulement avait volé le sac à main, mais, de plus, s'enfuyait avec les cheveux de ma belle voisine. Chaussée comme elle l'était, elle ne pouvait le rattraper !

C'est ainsi que j'ai découvert son secret : alors que je m'approchais en me nommant, j'aperçus ma belle voisine, avec des cheveux très courts, et qui paraissait quelque peu hébétée. Elle sanglotait ; je la pris dans mes bras, et lui murmurai quelques mots pour la rassurer. Enfin, une fois assis sur un banc, elle me raconta, d'une voix entrecoupée de sanglots, l'histoire d'Esther, son personnage féminin, avec ses joies et ses peines, sa vie. Par beaucoup de côtés, je me retrouvais dans son récit : moi aussi, je suis un travesti, et, afin qu'elle se sente plus à l'aise avec moi, je le lui avouai.

Malheureusement, le voleur ayant pris le sac avec les clés, Esther (appelons-la ainsi, dès maintenant) ne pouvait plus rentrer chez elle; par ailleurs, le fait de n'avoir plus sa magnifique chevelure augmentait le risque d'une rencontre indiscrète. Après l'avoir bien rassurée, je lui pris le bras, comme si nous étions un couple d'amoureux qui faisaient une ballade au clair de lune, puis, arrivés près de notre immeuble, je l'installai dans ma voiture. Aussitôt rentré à mon appartement, je pris, dans l'armoire, l'une de mes perruques et ma trousse de maquillage, puis redescendis dans le parking. Après quelques minutes, Esther avait repris une allure plus conventionnelle. Il ne nous restait plus qu'à rentrer normalement dans l'immeuble.

Alors que nous buvions une tasse de thé, j'eus tout loisir d'observer en pleine lumière celle que je venais de sauver. Ses traits, son corps, ses manières étaient très féminins. Son tailleur beige lui allait à la perfection, et, malgré une maille filée à l'un de ses bas, on aurait pu croire qu'une jolie jeune femme était venue prendre le thé dans mon appartement. Notre discussion porta surtout sur notre monde, nos rencontres, nos attentes, notre sensibilité de femmes.

Il restait à résoudre le problème des clés de son appartement : en effet, cette pauvre Esther n'avait pas de clé de réserve, si ce n'est à son travail; et alors, là, pas question d'y aller habillée en fille ! Je lui proposai de rester pour la nuit (ou tout au moins ce qu'il en restait), et je mis à sa disposition une chemise de nuit fine. De plus, je lui préparai, pour le lendemain, des vêtements plus masculins.

Le soir suivant, Esther sonna à ma porte, et me ramena les affaires que je lui avais prêtées. Pour me remercier, elle m'invita au restaurant ; il fut convenu que le vendredi suivant, nous sortirions "en fille". Vous pensez bien comme j'ai attendu impatiemment la fin de la semaine. Enfin, le vendredi soir arriva. Je pris un bain, me rasai de près et me maquillai ; puis, ne sachant quelle robe mettre, je lui téléphonai. Elle monta à mon appartement. Lorsque j'ouvris la porte, je fus à nouveau éblouie : sa mini robe noire dévoilait des jambes parfaites, gainées de noir, des escarpins à talons hauts la chaussaient ; elle étrennait une nouvelle perruque, portait de superbes créoles et sous son maquillage lumineux, son sourire charmait et ses yeux pétillaient. A côté d'une si belle femme, je me sentais un peu simple ; cependant, son aisance et son charme firent le nécessaire ; elle m'aida à choisir un ensemble rouge, dont la jupe était un peu sexy, des bas foncés et des chaussures à talons. Elle me complimenta sur mon maquillage et c'est en bonnes copines que nous sortîmes pour aller dîner dans un petit endroit discret que j'avais déjà fréquenté plusieurs fois, près du lac.

Je n'ose vous dire à quel point je me sentais bien, heureuse. À son aisance, on remarquait que Esther était une habituée des sorties en public ; quant à moi, j'étais enfin avec une personne qui partageait entièrement mes idées. Une très longue promenade suivit notre repas. Comme c'était bon de sentir le souffle d'air tiède qui remontait le long de nos cuisses, d'entendre le bruit de nos talons sur le chemin qui longeait le lac, et de pouvoir enfin partager notre manière de vivre. Cette première soirée fut merveilleuse.

Depuis lors, nous vivons de plus en femme, et partageons de longs moments ; le mois prochain, nous emménagerons, Esther et moi, dans une petite maison discrète, de l'autre côté de la ville ; nous pourrons enfin vivre ensemble, comme bon nous semble, sans nous soucier des voisins.


Responsable du site : Lucie Sobek


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