barcarena9@gmail.com
inforbart@gmail.com
malucao2017@outlook.com.br
isacczim@ig.com.br



Je me connecte  Hop !
J'ai perdu le mot de passe  Hop !
S'inscrire comme membre du site  Hop !

HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par divers

1 La doublure Carole tvq@femmes.net 27-10-2004, 15:32 par Carole



Mardi, 10h30 - Au journal
Enfin terminé ! Cette critique de film m'a donné bien du fil à retordre ! Mais bon, je pense avoir bien décrit mes sentiments. Mon papier sortira demain dans l'édition du matin. J'ai bien mérité un petit café.

- Michel, téléphone pour toi
- Je viens. Merci Pam.
- Mr Michel Barnier ?
- Oui, c'est moi.
- Ici l’hôpital Grégoire Vital. Votre soeur a eu un accident de la circulation et elle nous a transmis votre numéro.
- Ma soeur, un accident! Comment ? Est ce grave ?
- Calmez vous ! Elle va bien. Mais pourriez-vous venir maintenant ?
- Oui bien sûr, je viens. Mais vous êtes sûr, elle va bien ?
- Oui. Nous vous attendons.

J’attrape ma veste, prends ma voiture, direction l'hôpital.

Ma soeur, Mireille, et moi sommes très complices. Elle a deux ans de plus que moi. C'est ma grande soeur. Nous nous ressemblons beaucoup, pas seulement de caractère, mais physiquement aussi. Même taille, même teinte des yeux, des cheveux. Mais par contre, elle a des formes que je n'ai pas !

Lorsque nous étions jeunes, on nous prenait pour des jumeaux! Je me souviens d'un jour, j'avais une dizaine d'années. Nos parents recevaient des collègues de bureau. Nous avions décidé de faire une farce. L'idée venait de Mireille. Comme souvent d'ailleurs ! J'avais mis une de ses robes, bleue, avec des dentelles sur le col, ses chaussures. J'avais les cheveux un peu longs à l'époque.

Nous sommes allés saluer les invités. L'une des femmes dit alors à ma mère :
- Je ne savais pas que vous aviez des jumelles ?
Ma mère fut surprise de cette question, et se retournant nous vit !
- Michel ! Que fais-tu ainsi ? Enlève-moi ces vêtements, immédiatement, et habille-toi normalement ! Excusez-le, mais il adore se déguiser, dit alors ma mère pour sauver sa "réputation".
- Ah les enfants s'amusent, c'est de leur âge! dit la femme.

Ma mère ne nous en parla jamais par la suite. Quant à notre père, il était bien trop occupé par son travail, pour se mêler de ces histoires ! Pourtant, nous avons souvent renouvelé ce jeu lorsque nous étions seuls à la maison. Et je dois avouer, que je ressentais bien du plaisir à jouer la petite fille. Parfois, nous sortions même dans la rue, et chaque fois les passants disaient :
- Elles sont mignonnes les petites jumelles !
Nos parents n'ont jamais rien su de nos escapades.
J'en étais là de mes souvenirs au moment de franchir le portail de l'hôpital.
- Mr Michel Barnier ? - Oui, où est ma soeur ? - Je suis le Dr Carles, suivez moi. Elle est consciente. Quelques traumatismes sans gravité. Mais ce sont surtout les jambes qui ont souffert du choc. Plusieurs fractures. Nous opérerons dès que possible.
- Mais elle s'en remettra ?
- Oui, je pense, mais ce sera long.


Il ouvre la porte. Elle est allongée, l'air tranquille, malgré les ecchymoses sur son visage. Quand elle me voit, elle sourit.
- Comment te sens tu Mireille ?
- Ca va. Cela pourrait être pire! Je suis solide ! Mais la voiture est bonne pour la ferraille!
- Aucune importance.

Même dans les pires moments, elle garde le moral. Elle est une optimiste née.
- Raconte, que s'est-il passé ?
- Un automobiliste a grillé un stop!

Elle me raconte l'accident, le choc, la perte de connaissance et son réveil ici, dans ce lit. Les douleurs sont supportables. La seule choses qui l'ennuie, c'est pour son travail. Elle devait recevoir des clients étrangers, japonais, qui souhaitent ouvrir des magasins au nom de Mireille à Tokyo.

Mireille a plusieurs magasins de prêt à porter en France, qui fonctionnent bien, et l'aventure japonaise la tente bien.
- Quand devaient-ils venir ?
- Vendredi.
- Et bien, tu n'as plus qu'à annuler le rendez-vous.
- Impossible. Ils sont déjà en France depuis hier.
- De toute manière, tu es bien incapable de les recevoir. Ou alors dans cette chambre.
- Pas question qu'ils me voient ainsi!
Le docteur Carles intervient.
- Terminée, la visite pour aujourd'hui. Nous devons opérer. Il ne faut pas vous fatiguer.
- Mais je vais bien s'insurge-t-elle!
- Le docteur a raison Mireille, je pars. A ce soir. Repose toi.
Je sors avec le médecin.
- Vous devez savoir que les fractures sont importantes. Je ne pense pas qu'elle puisse marcher avant plusieurs semaines.
- Non. Si elle est sérieuse. Et patiente. Rien précipiter. La rééducation peut être longue. Nous opérons au plus tôt.
- Je comprends. Je l'aiderai au maximum.


Ma journée fut longue et pénible. Je tourne en rond en attendant la fin d'après midi, avant de retourner à l’hôpital.
Je retrouve le docteur Carles. Je vais enfin avoir des nouvelles.
- L'opération s'est bien déroulée. Maintenant c'est une question de temps et de patience.
- Puis je la voir?
- Oui. Allez y. Je vous la confie. Mais ne restez pas trop longtemps. Elle a besoin de repos.
- Bonsoir Mireille, comment te sens-tu ?
- Ca va. Les douleurs sont supportables. Les calmants font effet.
- Le médecin me disait qu'il faudra du temps et de la patience avant de retrouver tous tes moyens!
- Mais le temps, je n'en ai pas! Je veux voir ces japonais! C'est important pour moi.
- Je sais. Mais tu ne vas pas les recevoir ici ?
- Non, bien sûr. Mais j'ai peut-être une idée.

Je n'aime pas qu'elle dise cela. Dès qu'elle a des idées, je sens que cela va me concerner aussi!
- Tu te souviens lorsque nous étions enfants, on se déguisait et l'on nous prenait alors pour deux soeurs.
- Oui, je me souviens. Ou veux-tu en venir?
- Tu ne vois pas ?
Je voyais trop bien au contraire.
- Si c'est ce que je pense, pas question! Nous ne sommes plus des enfants.
- Ecoute Michel, c'est un service que je te demande. Pour moi, cette rencontre est primordiale pour mon avenir.
- Peut-être, mais réalises-tu ce que ta demande a d'incongru.
- Parfaitement. Mais je ne vois pas d'autres moyens! Et je sais que tu peux le faire.Tu me connais si bien. Mes attitudes, mes pensées. Et puis, j'ai besoin de toi. Tu ne vas pas m'abandonner.
- Ecoute, sois sérieuse! Réfléchis! C'est absurde. Tu es en plein délire. Repose toi et demain tu auras oublié cette idée.


Pendant la nuit, je repense à son idée délirante. D'un côté cela serait amusant... Je m'imaginais dans son rôle.

Ca y est, moi aussi je perds la tête! Et pourtant l'idée me tente ! Je chasse ces pensées de mon esprit. Mais elles sont tenaces. Et puis pourquoi pas? Une journée, cela doit être possible. S'ils n'ont jamais vu Mireille!

Mercredi 15h30
- Hello Mireille, tu souffres moins ?
- Je supporte. Et toi, tu vas ? J'ai repensé à notre conversation d'hier soir...
- Que dit le médecin ?
- ... ne détourne pas la conversation Michel !
- Qui ? Moi ?
- Ne fait pas l'innocent. je te connais trop bien. Je suis sûre que tu y as réfléchi aussi. Et que cela t'amuserait !
- Quoi ?
- Arrête, veux-tu!
- OK. C'est vrai, j'y ai réfléchi. Je veux bien t'aider. Mais ça ne marchera pas : Regarde moi!
- Justement, je te regarde, et je suis sûre que mon idée est bonne. Tu peux t'absenter de ton bureau quelques jours ?
- Comment, quelques jours !!!
- Ben oui, pour mes japonais ?
- Mais tu disais une journée !
- Je n'ai pas dit ça. J'ai parlé d'une rencontre, pas d'une journée. Je dois les emmener dans mes boutiques en France.
- Mais il faut au moins une semaine pour faire le tour !
- Oui. C'est pourquoi je te demande si tu peux t'absenter quelques jours !
- Le délire continu !!!
Je sais que j'aurais dû refuser, mais je n'ai jamais su dire non à Mireille.
- Sylvia est venue me voir. Je lui ai parlé de mon idée.
Sylvia est la collaboratrice de Mireille. C'est aussi une très bonne amie. Nous sommes sortis quelquefois ensemble, et même un peu plus.
- Elle a trouvée mon idée étonnante, mais intéressante, me dit Mireille.
- Ha !
- Fais pas cette tête. Elle t'attend chez elle, ce soir à 20h. Vous ferez des essais de maquillage et de vêtements. Tu sais où elle demeure, je crois ? me dit-elle avec un grand sourire.
- Oui je le sais.
- Écoute Michel, fais le pour moi... Va la voir. J'ai confiance en elle. Si elle me dit que cela ne peut marcher, on n'en parle plus, promis. Et puis, si tu ne veux vraiment pas, je comprendrai. Je ne t'en voudrai pas. Après tout, tu es mon petit frère adoré... ou ma petite soeur ! me dit-elle en riant.
- Qu'est ce que t'es drôle frangine !

Mercredi 20h

J'arrive chez Sylvia.
- Salut Sylvia.
- Bonsoir Michel... Ta soeur à toujours des idées loufoques, on dirait ?
- Mais celle-là, c'est vraiment la pire de toutes !
- On dîne d'abord, et ensuite je m'occupe de ton cas...
Sylvia n'a pas changé. Toujours pleine d'énergie, elle mord la vie à pleine dents. Elle va trop vite pour moi. C'est la raison pour laquelle on ne se voit plus beaucoup.

- Bon assez parlé, dit Sylvia. Au travail: C'est pas gagné d'avance ! Viens, j'ai sorti quelques vêtements, on verra les dessous plus tard. Passe cette jupe et ce chemisier. La taille devrait être bonne.
Je m'exécute. Effectivement, pas de problème de taille. Elle me regarde.
- Pas mal!
- Te moque pas!
- Je suis sérieuse, Michel. Mireille et moi faisons la même taille, donc pas de problème pour les fringues. Mais faudra raser ces poils sur tes jambes. Heureusement que tu n'en as pas trop ! Bon maintenant, le maquillage. Assieds toi là.
Elle recommence plusieurs fois, jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite de son travail.

- Je suis contente de moi. On dirait presque Mireille. Avec une perruque, cela sera super, je m'en occupe demain.
Je veux me voir dans un miroir. Mais elle refuse.
- Non Michel, attends demain. Avec la perruque.
- Si tu veux.
Je passe la nuit avec elle. Nous retrouvons notre complicité.

Jeudi 8h du matin

Je dois prévenir mon journal de mon absence durant ces quelques jours. Je suis assez libre de mon temps. Avant de partir, je me rase les jambes.
Je reviens chez Sylvia vers les 12h.
- Je me suis occupée des achats. Je suis aussi passée chez Mireille prendre quelques vêtements. Va te changer, je terminerai par le maquillage.
- J'y vais, puisqu'il le faut.
- Ne fais pas la tête, tout se passera bien. Regarde aussi dans le carton sur le lit. C'est une surprise.

J'ouvre le paquet. Bien emballé! Je rêve! Je sors du carton deux prothèses mammaires !!!
- Il te fallait bien quelque chose... Mireille a de la poitrine, pas toi.
- D'accord. Au point où j'en suis...
Sylvia m'aide à poser mes seins. Et je m'habille. Elle a tout mis sur le lit. Tailleur vert, chemisier crème, et chaussures noire avec petits talons. Heureusement: je ne me voyais pas marcher sur "des échasses"!
- Bon, maintenant la touche finale. Assieds toi là.
Nouvelle séance de maquillage. Moins longue que la veille.
- Maintenant la perruque.
Elle sort d'un carton une perruque brune, mi longue. C'est exactement la coiffure de Mireille.
- Tu as trouvé facilement la même coupe ?
- Pas facilement, mais j'ai de bonnes adresses.
Elle ajuste la perruque sur ma tête. Elle prend du recul. Me regarde fixement.
- C'est pas une réussite, c'est ça ? Je l'avais bien dit, c'est absurde comme idée !
- Excuse-moi Michel, c'est pas ça: je suis troublée! J'ai l'impression de voir Mireille.
- Te moque pas s'il te plaît.
- Non, je t'assure. C'est surprenant. Je ne pensais pas que votre ressemblance serait aussi parfaite. C'est vraiment troublant. Va dans la chambre, il y a une grande glace.

Je me regarde. C'est effectivement Mireille que je vois dans le reflet du miroir. J'éprouve un drôle de sentiment. Une certaine gêne et en même temps un grand bonheur. Comment expliquer! Nous restons un long moment silencieux.
- Excuse-moi Michel, mais c'est incroyable. La ressemblance est parfaite.
- Il faut que Mireille te voit. Viens nous allons à l’hôpital.
- Comme ça ? - Évidemment comme ça! Faudra bien que tu sortes avec les japonais !
Elle a raison. Je ne peux plus reculer maintenant.
- On va dire à l’hôpital que tu es la soeur de Mireille, et que tu arrives de l'étranger.
- D'accord.
Dans la rue, en rejoignant la voiture, j'éprouve une douce sensation en sentant l'air remonter le long de mes jambes. Personne ne fait attention à nous.
- Fais des pas plus petits : tu es une fille maintenant, pas un déménageur ! Et surveille aussi ta voix : parle calmement; vas-y, essaie !
- Et je dis quoi ?
- Bien, c'est bien comme ça. Plus grave que Mireille, mais ce n'est pas gênant.


Dans le couloir de l’hôpital, nous rencontrons le docteur Carles. J'aurais bien évité cette rencontre.
- Bonjour Mlle Laurent, dit-il à Sylvia.
- Bonjour Docteur. Permettez-moi de vous présenter la soeur de Mireille Barnier. Elle arrive ce matin de l'étranger.
- Ravie de vous rencontrer, Mademoiselle. Vous ressemblez étonnement à votre soeur. Si je ne la savais pas couchée à côté, je vous aurais prise pour elle!
Sylvia me donne discrètement un coup de coude.
- Comment va Mireille ? demande Sylvia ?
- Elle est très volontaire. Elle s'en remettra sans séquelles. Je vous laisse, j'ai des patients à voir. Très heureux d'avoir fait votre connaissance mademoiselle Barnier. Peut-être nous reverrons nous ?
- Je lui souris, mais sans répondre.
- C'est pas vrai, il te drague ! Et bien ma chère, tu ne perds pas de temps !
- Arrête, veux-tu !
- En tout cas, il ne t'a pas reconnu, alors qu'il t'a déjà vu en homme. Les japonais s'y tromperont forcément, eux aussi, j'en suis maintenant certaine.


Nous pénétrons dans la chambre de Mireille. Elle est seule, je reste sur le pas de la porte. Elle me regarde avec un grand sourire
- C'est fou, Michel. J'ai l'impression de voir mon double.
- N'est-ce pas ? dit Sylvia. Je suis assez contente de mon oeuvre.
- C'est génial tu sais, Michel, me dit Mireille.
- Je te présente ta soeur jumelle.
- De vieux souvenirs me remontent à la mémoire, tu sais Michel, en te voyant ainsi...
- Moi aussi dis-je. Depuis hier.
- On peut savoir ? demande Sylvia
- Je te raconterai plus tard, Sylvia. Maintenant il faut que tu me mettes au courant de tes affaires. Je n'y connais pas grand choses en mode.
- Oui, c'est vrai. Mais ne t'inquiète pas, Sylvia t'accompagnera.
- C'est plus sûr, effectivement.
- Bon voilà, je te raconte mes affaires.....


Nous sommes restés plusieurs heures à parler. Je crois que maintenant je suis un spécialiste du prêt à porter. Je ne réalise même plus que je suis en jupe, que pour les autres, je suis une femme. Je réagis comme telle. C'est en rentrant chez Sylvia, que je réalise.
- Tu sais, Sylvia, c'est drôle, mais cela ne me gêne pas du tout d'être vêtu ainsi. Je l'avoue, je me sens bien. C'est déroutant.
- Raconte-moi tes souvenirs d'enfance avec Mireille. Enfin, si tu veux bien ?
- D'accord. Tu fais parti de nos petits secrets, maintenant.
Et je lui raconte nos sorties en soeurs jumelles. Mais aussi le bonheur que j'éprouvais à sortir ainsi vêtu.
- Alors tu n'auras aucune difficulté à jouer ce rôle pendant quelques jours ?
- Ce n'est pas la même chose. Et que vas tu penser de moi maintenant!
- Ce n'est pas honteux d'être une fille. Après tout nous sommes des milliards ! dit-elle en riant. Et pour moi, même ainsi habillé, tu restes le Michel que je connais. Celui que j'apprécie et celui que j'ai retrouvé.
- Mais, tu me dragues ?!
- Hé oui, chère mademoiselle, je vous drague.
Nous nous esclaffons et nous embrassons longuement. Nous n'avons pas beaucoup dormi cette nuit là !

Vendredi 8h

C'est le jour J. Nous avons rendez vous avec les japonais à 10h à leur hôtel. Nouvelle séance de maquillage. C'est toujours Sylvia qui s'en charge. Je m'habille strict. Tailleur gris. Je dois paraître crédible comme chef d'entreprise. J'ai une boule en travers de la gorge lorsque nous arrivons à l'hôtel.

- Relaxe-toi, tout va bien se passer. Et puis, je suis là, non ? Et n'oublie pas, tu t'appelles Mireille maintenant.
Les clients nous attendent dans le hall. Présentations. Aucun d'eux n'a tiqué. C'est Sylvia qui mène la discussion. Nous visitons les deux magasins. Je suis tout de même obligé d'intervenir dans le débat: Beaucoup de chiffres. C'est surtout ça qui les intéresse d'ailleurs.

Nous les emmenons déjeuner dans un bon restaurant. Ils apprécient. Le repas est animé, et tout continue de fonctionner. Je suis vraiment bien dans cette situation. je me surprends moi-même. Sylvia aussi est surprise de me voir si à l'aise. Je crois qu'elle se pose toute de même des questions sur moi !

Je fais quand même une gaffe en allant aux toilettes, en rentrant chez les messieurs. Heureusement, personne ! Je ressors rapidement pour pénétrer dans les W-C dames. Écoutant les conseils que m'a prodigués Sylvia, je me repoudre le nez. Tout cela me parait tellement naturel à présent.
- Mireille, ces messieurs souhaitent nous inviter à dîner ce soir.
Je la fusille du regard.
- Ce soir! c'est à dire....
- De toute façon, j'ai déjà accepté dit-elle en riant.
Je ne peux plus dire non maintenant, c'est malin !
Nous les ramenons à leur hôtel en nous donnant rendez-vous pour le soir.

Vendredi 17h Chez Sylvia

- Pourquoi as tu accepté cette invitation ? N'allons pas trop loin, d'accord ?
- Je n'avais aucune raison de refuser. Et d'ailleurs Mireille aurait accepté sans broncher.
- Mais je ne suis pas Mireille, bon sang!
- C'est vrai tu n'es pas Mireille, mais tu es si à l'aise dans ton rôle, que même moi, je ne sais plus vraiment qui est en face de moi!
- Que veux tu dire ?
- Rien. Je suis surprise c'est tout.
- Écoute, moi aussi je suis surpris. Mais maintenant, nous n'avons plus le choix. Nous devons continuer. - Oui, excuse-moi. C'est si surprenant. Il faut que je m'habitue.
Nous avons juste le temps de prendre une douche et de nous changer. Sylvia me propose une robe du soir. Le résultat n'étant pas celui escompté, j'opte finalement pour une longue jupe ample et un chemisier blanc. Ce soir, chaussures à talons !

Et nous voilà repartis!

Nous passons une bonne soirée. Quelques personnes dansent. Un des japonais m'invite. Je ne réfléchis pas et je me retrouve sur la piste. Je suis fou ! J'ai tendance à diriger. Il me le fait remarquer en souriant. Je me laisse aller. Je me sens maintenant parfaitement à l'aise. En retournant à la table, Sylvia me regarde en souriant.

- Tu es resplendissante Mireille ce soir.. me dit elle. Je ne te reconnais pas !
Je ne réponds pas. Nous rentrons. Il est maintenant 3h du matin. J'ai mal aux pieds ! Séance de démaquillage et au lit. Dans la chambre, Sylvia m'a sorti une de ses chemises de nuit en dentelles.
- Tiens, c'est pour toi.
Je regarde la chemise. Je la regarde. Et nous éclatons de rire. Nous passons la nuit dans les bras l'un de l'autre.


Nous profitons du week-end pour parfaire mon style. Mireille me donne encore des conseils pour les discussions. Jusqu'où je peux aller sans trop m'engager.

Quand à Sylvia, elle me donne des cours pour que je puisse me maquiller seul en cas d'urgence. Pas facile, mais je suis un élève studieux et j'apprends vite, à la surprise de Sylvia
- Tu n'auras bientôt plus besoin de moi. On croirait que tu fais ça depuis des années !
- Pourtant je t'assure que non. J'ai raté ma vocation peut être ?
- Peut être!


La semaine suivante se passe tout aussi bien. Une employée d'un magasin m'a bien trouvé une voix plus grave que d'habitude, mais Sylvia lui a dit que j'étais un peu enrouée en ce moment ! Les japonais ont l'air content de leur visite.

Quant à moi, je me surprends. Je vis une vie de femme 24 heures sur 24 et je n'éprouve aucune difficulté. Au contraire, je suis bien plus heureux dans cette vie que dans celle d'homme et de critique de cinéma. Mireille a beaucoup de chance. Je l'envie !

Cela fait un an que j'ai vécu ces moments délicieux. Je suis maintenant "la doublure" officielle de ma soeur! Je prends sa place dans des soirées où elle ne veut pas se rendre. Personne ne s'aperçoit jamais de rien. C'est le plus surprenant d'ailleurs. J'ai abandonné mon travail. Être la doublure de Mireille demande beaucoup de temps... Je suis même allé à l'étranger avec son passeport. Aucun problème aux frontières !

Le mois prochain, je pars au Japon pour deux semaines. Le premier magasin à Tokyo ouvre. Je ne suis jamais parti si longtemps. Sylvia ne m'accompagnera pas. Je serai seul. Mais je n'éprouve aucune crainte. Je suis différent. Rien ne peut m'arriver.

Sylvia et moi vivons ensemble. Souvent, nous faisons du shopping. J'ai fait ma propre garde robe. Deux femmes dans un magasin, quoi de plus naturel ? D'ailleurs je vis la plupart du temps ainsi. Je peux dire que je suis heureux. Mais ne devrais-je pas plutôt dire "Heureuse" ?


Responsable du site : Lucie Sobek


Avis de lecteurs - note moyenne : 0
Merci de donner une petite note sur ce texte :
j'ai aimé...

1 Pas du tout
2 Un peu
3 Beaucoup
4 Passionnément
5 A la folie
Accès via la version smartphone - Contacter le webmestre