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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par chantaltrav

1 Valérie chantaltrav 21-06-2007, 11:54 De tout temps j’ai été fasciné par les jambes des femmes surtout lorsqu’elles sont gainées de bas ou de collants et qu’elles arpentent nos rues sur des talons aiguilles en les faisant claquer sur le bitume. Je ne peux alors m’empêcher d’essayer de les suivre si ce n’est en vrai, du moins du regard tant qu’elles sont à ma portée.

Une telle fascination ne pouvait que me donner envie d’essayer d’atteindre cette perfection si fascinante. Deux rencontres anonymes firent l’effet d’un déclencheur, je décidai qu’il me fallait, tel un plaisir défendu, en porter moi-même.

La première à me faire réagir fut une jeune femme croisée dans la rue, trench noir court serré à la taille par une ceinture, jupe noire au dessus du genou mais surtout des collants bleu électrique magnifique portés avec des escarpins noirs agrémentés de lanières en tissus, d’un bleu légèrement différent mais assortis aux collants, qui serpentaient jusqu’au dessus de sa cheville. Elle ne regardait personne et j’ai presque hésité à la suivre pour le simple plaisir d’admirer ces jambes superbes, si délicieusement gainées d’une couleur inhabituelle. Je regrette encore de ne pas l’avoir fait, qui sait ce qui en serait advenu …

La deuxième rencontre fortuite eut lieu dans le métro. Une superbe jeune femme s’était assise en face de moi. J’avais, par hasard, relevé la tête juste avant et je la vis arriver. Elle portait des bottes noires à hauts talons avec un manteau noir et semble-t-il une jupe de la même couleur, ses jambes découvertes au niveau du genou étaient gainées de bas couleur chair. Son visage encadré de boucles blond foncé qui se déversaient sur ses épaules composait un magnifique tableau. Je l’avais déjà aperçu la veille mais elle était en jean toujours avec des bottes à haut talons.

En l’admirant, en repensant aussi à la « dame aux bas bleus », je me fis cette réflexion : alors que mes tenues ne m’inspiraient qu’indifférence, pourquoi étais-je autant fasciné par le vêtement féminin, particulièrement par ce qui nous serait inaccessible, les bas, les talons et les jupes. Certes, j’aime bien être bien habillé, mais cela n’évoque aucune émotion en moi. Je n’arrivais toujours pas à comprendre, notamment après en avoir discuté avec des amies ou des collègues, pourquoi je ne cessais de m’imaginer qu’une femme ressente du plaisir à porter certains vêtements, alors qu’au contraire elles m’affirmaient réagir comme moi pour les miens. Je sais que je suis un peu compliqué, surtout dans mon explication, mais c’était et c’est encore pour moi un véritable questionnement.

La proximité de cette jeune femme si dissemblable d’un jour à l’autre, si attirante pour moi ce jour où elle était en jupe, renforça donc ma décision. Cela devint évident, il fallait que je comprenne cette fascination. C’est ainsi que je décidai de m’acheter un collant. Au fond de moi, je savais que je m’engageais sur un terrain glissant, qu’un jour je rêverais de moi en jupe et talons aiguille.

Je commençai par le plus facile en achetant un collant dans une grande surface, ni vu ni connu au milieu des mes courses quotidiennes. Arrivé chez moi, je ne pris même pas le temps de ranger mes achats et j’enfilai de suite mon collant. Je l’avais acheté en voile noir bien entendu, il ne le resta pas longtemps car à peine je l’avais ajusté à ma taille que j’y avais déjà répandu le fruit de mon plaisir.

Je résistai à la tentation de l’enlever tout de suite, après tout je n’avais même pas fait un pas avec et je voulais connaître cette sensation du voile sur ma peau et plus particulièrement sur mes hanches. Ce fut là mon erreur, enfin si l’on peut dire…

Les sensations que procurèrent sur moi ce contact, l’impression ressentie d’avoir les jambes enserrées dans un doux filet provoquèrent à nouveau une irrépressible montée de plaisir. Je passai la nuit en le gardant sur moi, puis décidai le lendemain matin de le garder à nouveau tout le journée malgré son état assez pitoyable. Pour éviter d’être trop visible, il me paraissait en effet difficile que les gens ne s’aperçoivent pas que je portais un collant noir sous mon pantalon, je mis des chaussettes par dessus. Pour le reste, il était directement sur ma peau.

C’est justement son état de pollution qui m’amena à me décider à en changer. Je le conservai sur moi tout la journée malgré tout, profitant des sensations sur mes jambes, mais j’étais gêné par le contact au niveau du bassin.

J’avais compris que je ne pourrais plus me passer de ce vêtement si doux. Je me décidai donc à en acheter plusieurs.

Pour satisfaire un côté exhibitionniste, j’avais envie d’être vu en collant par une femme, je me rendis dans un magasin de lingerie en fin d’après-midi après le travail. C’est là que je fis la connaissance de Lydie.

- Bonsoir Monsieur
- Bonsoir Madame

Une femme entre deux âges ayant une belle prestance me faisait face, je ne pus m’empêcher de la regarder des pieds à la tête. Elle portait un tailleur foncé dont la jupe lui arrivait au dessus du genou, ses jambes étaient de couleur chair et elle portait des escarpins à talons assez hauts. Elle dégageait un charme certain avec une touche sexy évidente mais pas du tout ostentatoire.

Elle dut certainement se rendre compte de ce qui motivait ma présence dans son magasin et comprendre très vite que j’achetais pour moi. Elle fit tout d’ailleurs pour m’amener à le dire. J’en avais d’ailleurs aussi l’intention sinon je serais retourné dans l’anonymat d’un supermarché.

- Que puis-je pour vous ?
- Je voudrais un, enfin peut-être plusieurs, collants
- Bien sur, quel taille voulez-vous ?

Je ne m’étais même pas posé la question, sur la boîte du mien, j’avais regardé la correspondance de taille. Je ne suis pas très grand, cela correspondait, je n’avais donc pas cherché à retenir la taille.

- Je ne sais pas
- Je vais alors vous poser la question autrement, quelle est la taille de la dame qui doit le porter, comme moi ? plus grande ?
- Je ne sais pas vraiment, enfin …
- Oui ?
- Et bien, c’est pour moi
- Que voulez-vous dire ?
- C’est pour le porter moi-même
- Et bien voilà ! C’est plus simple comme cela, vous savez, vous n’avez pas à avoir honte, je comprends tout à fait que l’on ait envie de porter des collants quand on est un homme, et même des bas.
- Ah bon ?
- Bien sur, pourquoi n’auriez-vous pas le droit d’aimer en porter, vous savez je ne suis pas là pour juger mais pour vendre, alors une femme ou un homme cela ne change guère… En fait, entre nous, je préfère la franchise.

C’est alors que je me décidai à aller jusqu’au bout de ce que je souhaitais, après tout elle aimait la franchise.

- Je vais alors être franc avec vous, j’aimerais le mettre avant de sortir du magasin
- Il n’y a aucun problème, du moment que vous achetez. Quel modèle voulez-vous ?
- Pour porter ? Un noir, classique
- C’est tout, vous ne voulez pas tenter autre chose, un collant chair comme moi, ou d’autres fantaisies ?
- Je …
- Voilà ce que je vous propose. Vous allez enfiler un collant chair et si vous m’achetez un noir, je vous offre le chair
- Comment vous dire non ?
- Difficile n’est-ce pas ?
- Difficile en effet.
- Mais je vais être franche à mon tour, ce collant chair, je ne peux pas le vendre, je l’ai enlevé à un mannequin cet après-midi, il n’est donc pas neuf. Comme c’est une taille 3, comme pour vous au fait, autant en profiter.
- Je fais donc une taille 3
- Oui pas plus

Elle me tendit l’objet que je pris en tremblant, elle s’en aperçut.

- C’est la première fois ?
- Non, j’ai déjà un collant sur moi, mais c’est la première fois que je l’achète dans un vrai magasin

J’allai dans la cabine, ôtai le mien et enfilai le collant chair. Depuis le début de la journée que j’en portais un, l’effet d’excitation s’était estompé, mais je sentais, malgré tout, la tension monter en moi.

- J’ai fermé le magasin et baissé le rideau. Il est sept heures après tout. Vous ne serez pas dérangé. Vous voulez me montrer s’il vous va ? Au fait, je m’appelle, Lydie et vous ?
- Charles

Lydie avait devancé mon désir. Mais j’étais tellement transparent.

Je sortis de la cabine.

- Enlève-moi cette chemise, ce n’est pas beau !

Je remis ma chemise sur la patère et sortis de la cabine habillé de mon seul collant plus ou moins ajusté.

- C’est mieux comme cela quand même. Sauf que ces poils ce n’est pas très gracieux.. L’idéal serait de les enlever sur tout le corps si tu veux faire une jolie femme.
- Mais je ne veux pas…
- Chut, viens ici que je t’aide.

Et joignant le geste à la parole, Lydie ajusta sur moi le collant afin qu’il épouse mes jambes et mes hanches parfaitement. Ces gestes ressemblaient à des caresses et bien évidemment leur effet sur moi ne se fit pas attendre.

- Coquin, me dit elle en souriant

Joignant le geste à la parole, elle posa sa main sur la protubérance qui tendait le collant tout en m’embrassant. Là encore l’effet fut immédiat, moi qui venais d’enlever un collant souillé, je me retrouvais dans la même situation.

- Rapide !
- Euh…
- Tu veux ?
- Quoi ?
- Me caresser aussi
- Oui !

Elle défit alors sa veste de tailleur, enleva sa jupe et se présenta devant moi en soutien-gorge et slip rouge avec par dessus un collant chair.

- Ce n’est pas très érotique, le slip sous le collant, tu ne trouves pas. ? me dit-elle en me prenant la main pour la déposer sur son entrejambes
- Pas vraiment, dis-je

Mon excitation revenant, je sentais qu’il en était de même pour elle. Il n’y avait pas plusieurs possibilités d’en terminer.

Ce jour-là, j’achetais plusieurs paires de collants à Lydie qui me demanda de sortir sans remettre mes chaussettes.

- Tu verras, tu auras une sensation d’interdit et personne ne te dira quoi que ce soit. Si tant est d’ailleurs que quiconque remarque quelque chose. Reviens quand tu veux, mais pas tous les jours quand même.

Ce qui devait arriver arriva, je devins un habitué du magasin et des privautés coquines de Lydie. Très rapidement je ne me contentai plus de mes doux collants et commençai à remplir mes tiroirs de multiples articles de lingerie féminine.

Nous nous retrouvions pratiquement tous les samedis en fin d’après-midi pour des séances d’essayages divers.

Ce jour là, Lydie portait le tailleur du premier jour, avec des bas noirs cette fois. Je devinai que c’était des bas car en touchant son bassin pour l’embrasser ma main avec senti l’attache du porte-jarretelles.

- Des bas !
- Oui, regarde me dit-elle en soulevant sa jupe.

Je ne pus m’empêcher de poser ma main sur le haut du bas et de l’introduire sous le tissu pour le sentir sur ma main.

- Tu est si belle !
- Merci.

Je me déshabillai dans la cabine et ressortis vêtu d’une combinaison rouge, les jambes gaines de collants chair.

- As-tu déjà porté des bas ?
- Non, tu le sais bien
- Oh, tu aurais pu le faire sans moi
- Je n’achète plus rien ailleurs voyons
- Alors, tu veux essayer ?
- Oh oui !
- Je t’offre les bas et tu m’achètes le porte-jarretelles
- D’accord

Si tôt dit, si tôt fait, Lydie m’aide à ajuster le porte-jarretelles et y fixer les bas. L’excitation provoquée par cette nouveauté est forte mais Lydie connaît les remèdes utiles dans ce type de maladie.

- Tu ne veux pas porter des vêtements de femme ?
- Qu’est-ce que je porte à ton avis ?
- Je parlais de vêtement de ville.
- Je ne pourrais jamais aller dans un magasin acheter un jupe.
- Tu peux acheter par correspondance
- Mais si la taille ne va pas.
- Je pourrais t’aider
- Mais les chaussures ?
- Tu as réponse à tout, mais moi aussi. Tu chausses du combien ?
- Du 40, j’ai un très petit pied.
- Moi aussi, tu veux essayer mes chaussures ?
- Tu ne vas pas rester sans chaussures.
- Mais non, j’en ai toujours une paire de rechange et des vêtements aussi. Regarde, me dit-elle en ouvrant son placard et me montrant une paire d’escarpins noirs très simple et un tailleur gris anthracite.

C’est ainsi que je me retrouvais juché sur 6 centimètres de talons fins et en tailleur devant Lydie.

Ce doux moment se termina comme à chaque fois par un intense moment de plaisir, cette fois décuplé par ma tenue entièrement féminine. Je décidai ensuite de suivre le conseil de Lydie et de commander un tailleur et une robe par correspondance. Nous les choisîmes en semble. Elle me fit également acheter un chemisier pour porter avec le tailleur, une ceinture large très mode et une ceinture « chaîne »pour marquer la taille de la robe ainsi qu’un manteau. « On ne sait jamais » me dit-elle quand je protestai de l’inutilité de ce dernier achat au motif que je n’allais jamais sortir en femme.

Le samedi suivant la livraison, j’arrivai plus tôt dans l’après-midi avec mon petit sac rempli de trésors. Je me dépêchai de mettre mes nouveaux vêtements puis de sortir de la cabine pour me montrer à Lydie en tailleur gris et chemisier blanc à dentelles. En dessous j’avais mis une combinaison noire, des bas noirs opaques et un soutien-gorge que j’avais rembourré de chaussettes usagées.

- Cela te va très bien tu sais
- Merci
- Mais il te manque de la hauteur pour élancer ta silhouette, je te prête à nouveau mes chaussures de réserve mais il faudrait que tu t’en achètes. Tiens à côté, ils sont spécialistes des chaussures à talons, pour n’irais-tu pas ?
- Jamais je n’oserais y entrer pour acheter des chaussures à talons
- Pourquoi ?
- Tu te rends compte, y rentrer habillé en homme et demander à acheter des escarpins et demander de les essayer, c’est impossible, si des clientes me voyaient
- Tu es bien rentré un jour dans mon magasin
- Oui, mais c’est pas pareil
- Et bien, tu y vas comme cela, en femme
- C’est cela !
- Tu sais maquillé et perruqué tu tromperais bien du monde, tu veux que je te maquille ? J’ai pleins de jolies perruques pour les mannequins. Et puis, tu pourrais en profiter pour aller chez une esthéticienne, tu pourrais mettre des bas fins sans risque
- Tout est tellement simple avec toi
- Je pourrais même t’accompagner si tu insistais
- Mais ton magasin ?
- S’il je fallait, je me débrouillerais, ne t’en fais pas. Mais ce n’est pas la question, tu veux que je finisse de te préparer ? J’adore cela, j’ai l’impression de jouer à la poupée grandeur nature. Ensuite je t’apprendrai à le faire seul et je te dirai, si tu le souhaites, exactement ce qu’il faut acheter pour être bien maquillé.

C’est ainsi que sous l’action efficace des pinceaux magiques de Lydie, je découvris dans le miroir de la cabine, une femme inconnue. J’étais tellement subjuguée que je m’imaginai dans la rue prise pour une femme par les passants. Je dus me secouer un peu pour revenir sur terre. J’étais un homme travesti en femme, pas une vraie femme.

- Tu es superbe, vraiment, je suis sure que tu passerais sans problème partout
- Impossible, inenvisageable, jamais je n’oserais !
- Pourtant tout à l’heure tu avais l’air intéressé

A ce moment, le carillon de la porte retentit, ni une ni deux, je me cachai dans ma cabine.

- Lydie ?
- Oui, j’arrive. Ah, bonjour Valérie, que puis-je pour toi ?
- J’ai un problème à l’appartement, je ne peux pas le résoudre seule, tu pourrais venir m’aider ?
- Tu sais bien que je ne peux pas quitter le magasin comme cela, de toute façon j’ai une cliente en cabine
- Oh, pardon, mais j’y pense, Madame, vous ne pourriez pas m’aider en sortant du magasin, ce serait si gentil
- Attends, Valérie, tu ne crois pas que …

Sur ce, je n’eu même pas le temps de réagir que le rideau fut écarté par Lydie.

- Excusez-moi Carole, je dois vous demander un service pour mon amie Valérie qui habite dans l’immeuble. Je ne peux pas l’aider à cause du magasin, vous pourriez le faire pour moi, ce serait si gentil
- Mais …

Je fis du mieux pour me composer une voix acceptable.

- C’est à dire ..
- Je garderai vos affaires le temps que vous alliez aider Valérie, vous les reprendrez en passant

Devant le regard lourd de sous-entendu que Lydie dirigeait vers moi, je compris qu’il fallait sans doute me lancer.

- D’accord, je viens dès que possible

Dès que Valérie nous eut quitté je m’adressai à Lydie.

- Mais enfin, tu te rends compte, elle va tout de suite comprendre que je ne suis pas ce que je suis
- Non, car elle ne l’a pas vu ici
- Parce que cela a été rapide, mais chez elle ce sera différent
- A toi alors d’être convaincante ma belle. Tu as enfin l’occasion de te lancer dans le monde.
- Au moins, ce n’est pas concerté votre histoire ?
- Je t’assure que non, Valérie est très gentille mais elle descend régulièrement pour un oui ou non, je la soupçonne de ne pas avoir beaucoup de fréquentations et de venir ici pour cela
- Je sers donc de bouche-trou, si je peux me permettre
- Pas du tout, elle est très gentille et mérite d’être connue, après tout peut-être vous entendrez vous bien. En plus tu pourras en profiter pour aller acheter des chaussures.
- Tu as tout prévu ! L’esthéticienne ce sera pour quand ?
- Si tu veux, on y va tout à l’heure, je fermerai un peu plus tôt. Je prends rendez-vous ?
- Au point où j’en suis, pourquoi pas après tout ! Mais dis-moi, as-tu une idée de ce qu’elle veut ?
- Rien
- Comment ça, rien ?
- Elle ne veut rien, elle va juste te demander de déplacer un fauteuil ou quelque chose d’approchant
- Mais pourquoi ?
- Je crois qu’elle se sent très seule et a besoin de compagnie
- Seule ? Mais comment est-ce possible ? Elle est superbe, élégante, elle a tout pour elle
- Tu as raison, mais cela ne change rien. Je ne la vois jamais avec quelqu’un. Alors, Carole, tu es prête ? Au fait, c’est au deuxième droite.

Je me décidai à aller à la porte du magasin, mais là je restai incapable de la pousser, j’étais tétanisé par la peur. C’est alors qu’une cliente voulut rentrer, je lui tirai la porte et sentis ainsi le premier courant d’air sur mes jambes découvertes. Lydie en profita.

- Oh, bonjour Madame, et se tournant vers moi, je vous attends tout à l’heure pour récupérer vos paquets

C’est presque sans ménagement qu’elle m’avait mis à la porte. Je ne pouvais pas rester là planté devant le magasin aussi c’est d’un pas peu assuré que je me dirigeai vers la porte de l’immeuble. Ces quelques pas me firent cependant un effet incroyable, je n’étais plus Charles mais Carole, quelques enjambées, bien maladroites pourtant, sur des talons aiguilles avaient suffi pour cela.

Je montai chez Valérie qui m’ouvrit la porte.

- Ah Carole, merci d’être venue si rapidement me voir, entrez donc
- Que puis-je pour vous Valérie ?
- Venez, en fait c’est juste pour m’aider à tenir quelques assiettes le temps d’en ranger d’autres

Lydie avait sans doute raison, quel drôle de prétexte !

Je me pris au jeu, Valérie était jolie et je me sentais extrêmement flatté d’être en compagnie d’une telle jeune femme. Elle ne le saurait jamais, mais en l’occurrence cela suffisait à mon bonheur. Surtout que rien dans son comportement ne laissait deviner qu’elle ait pu s’apercevoir de quoi que ce soit à mon sujet.

Elle me proposa un thé. Nous assîmes toutes les deux dans le canapé tout en parlant. En fait seule Valérie parlait, heureusement pour moi car je me posais beaucoup de question sur ma voix, elle aucune apparemment.

Nous nous faisions face, chacune assise de bais, nos genoux se touchaient presque. Un court instant, Valérie posa sa main si fine sur mon genou. Ce contact direct sur mes bas m’électrisa.

Quand je me décidai à partir, Valérie me demanda de revenir le samedi suivant.

- J’aimerais tellement faire du shopping avec toi. Cela te dirait ? Tu veux bien que l’on se tutoie ?
- Bien sur Valérie

Sur le pas de sa porte, elle m’embrassa gentiment en pressant sa joue contre la mienne.

- A samedi Carole, la semaine va être longue tu sais

Je ne croyais pas à ce qui m’arrivait. Il n’en fallait pas beaucoup pour que je tombe amoureux d’elle. Pourtant, comment faire, jamais je ne pourrais la détromper et lui avouer la vérité de ce que j’étais.

En sortant de l’immeuble, je suivis les conseils de Lydie et entrai dans le magasin de chaussures à côté. J’étais toujours sur mon nuage. J’essayai un nombre incalculables de paires et sortit avec une paire de bottes style mousquetaire, donc très mode, mais avec des talons fins de 7 cms, une paire d’escarpins classiques et une paire à brides.

Je retrouvai Lydie les bras chargés de paquets.

- Cela s’est bien passé ?
- Oui, elle est très gentille
- Oh mais tu as fait des folies, tu vas pouvoir me rendre mes chaussures alors
- Tu sais, je suis comme sur un nuage, je ne réalise rien de ce qui m’arrive alors j’ai acheté sans me poser de question
- Nous sommes toutes comme cela
- Mais, je ne suis pas …
- Vous vous revoyez ?
- Oui, la semaine prochaine
- Alors, j’ai bien fait de prendre rendez-vous chez mon esthéticienne
- Mais …
- Tout est arrangé, elle est au courant, c’est la patronne qui s’occupera de toi. Tu sais dans le quartier il y a plusieurs hommes comme toi m’a-t-elle dit. Elle a l’habitude et cela ne lui pose aucun problème. En attendant je t’ai fais un petit cadeau en plus.

Lydie me rendit mon sac avec mes affaires masculines, dedans il y a avait trois paires de bas fin de couleur noir, gris et chair.

- Comme cela tu pourras les mettre en sortant tout à l’heure
- Comment cela, mais je vais me rhabiller
- Non, tu ne peux quand même pas rentrer en femme et sortir en homme, s’il y a d’autres clientes, tu n’y penses pas.
- Mais …
- Mais quoi ? Qui t’oblige aller te faire épiler chez une esthéticienne ? Qui t’a obligé à monter chez Valérie habillé en femme ? Qui t’oblige à la revoir ainsi ? Tu aurais pus ne jamais monter, tu aurais pu reprendre ton aspect masculin, maintenant encore ! Tu dois assumer la décision que tu as prise, tu as envie d’être là, sinon tu aurais renoncé. Tu peux croiser Valérie dix fois, elle ne te reconnaîtra pas puisqu’elle ne sait pas que tu n’est pas une vraie femme, elle ne t’a jamais vu en homme. Finalement, avant de protester, ma chérie, réalise que c’est toi qui la trompe en premier ! Valérie est venue me voir tout à l’heure, tu devais être à acheter tes chaussures. Elle est folle de joie de t’avoir rencontrée. Carole ?
- Oui ?
- Elle n’a pas rencontré Charles, elle a rencontré Carole, tu comprends ? Elle m’a demandé si je savais quand tu reviendrais ici, si j’avais tes coordonnées, tu comprends ?
- Et bien, quand tu as quelque chose à dire, tu n’y vas pas de main morte toi ! Mais tu as raison, personne ne m’oblige à être là. Tu sais ce qui s’est passé chez Valérie était si beau pour moi que je ne sais plus comment faire, comment la détromper sur moi, j’ai tellement peur de lui faire du mal.
- C’est à toi de voir, ta décision sera sans doute la bonne, sinon tant pis pour toi ! Je veux que tu réalises qu’une chose est de tomber amoureux d’elle, une autre est que ce soit elle qui tombe amoureuse de toi. Pour elle tu es une femme, Charles ! Imagine, si elle aime les femmes, le jour où elle découvrira ce que tu es, que tu l’as trompée même sans le vouloir, même de bonne foi au départ, elle va te rejeter et être infiniment malheureuse. Pire, si elle ne l’est pas, qu’elle fait la démarche d’accepter d’être tombée amoureuse d’une autre femme et qu’elle découvre que c’est un homme ! Tu imagines ? Tu sais maintenant qu’elle est fragile, elle ne mérite pas que l’on se moque d’elle.
- Oui Lydie, j’ai honte, je ne veux pas me moquer d’elle, je ne veux pas la rendre malheureuse. C’est la première fois que je rencontre une femme comme elle. Je vais tout lui dire.
- Tu ne crois pas que c’est un peut tôt ? Tu as bien vu cet après-midi, elle cherche de la compagnie, elle ne va pas si bien que cela. Tu me dis que cela s’est bien passé, tu vas tout casser maintenant ? Encore une fois, je te le dis, personne ne t’a obligé à y aller. C’était impossible pour moi de l’aider, je le reconnais. Je n’ai pas été correct vis à vis d’elle, et de toi, en ouvrant le rideau et en te proposant d’y aller, mais je pensais sincèrement que tu allais profiter de l’anonymat de ta transformation pour ne pas monter chez elle ou que tu irais en homme en inventant un prétexte comme quoi je t’envoyais. Parce qu’elle est jolie, tu as joué avec le feu, Carole, tu dois aller jusqu’au bout maintenant. Tu ne peux plus être un autre que Carole ici ou alors tu l’abandonnes et la rends encore plus seule. C’est ce que tu veux ?
- Mais non !
- Et bien, c’est pourquoi tu vas rentrer et sortir de ce salon de beauté en femme !
- Mais pourquoi ?
- Parce que, par respect pour elle, je te demande maintenant d’aller au bout de ce que tu as osé faire. Parce que je ne veux plus, tant qu’elle ne saura pas tout, te voir ici et dans le quartier autrement qu’habillé en femme, parce qu’elle semble t’apprécier et je veux qu’elle te retrouve quand tu seras ici. Enfin, parce que tu es une bien jolie jeune femme !
- N’exagère pas !
- Je n’exagère pas et crois-moi tu n’es bien évidemment pas le premier à « passer » entre mes mains, mais tu es ma seule véritable réussite.
- J’abandonne.
- Alors, On y va ?
- Oui

J’étais piégé, mais dans un bien joli piège, à moi d’essayer de m’en sortir sans rien casser.

Au salon, la présence de Lydie nous facilité grandement la vie. Daniela, la responsable s’occupa de moi personnellement. Elle comprit très vite le problème et grâce à Lydie qui parla de ma sincérité, elle accepta sans problème de parfaire ma transformation. Sans m’avoir auparavant prévenu, Lydie me dit au revoir.

- Carole, tu sais que tu as porte ouverte au magasin, à samedi prochain ?
- A samedi, répondis-je un peu déstabilisé et essayant du mieux possible de reprendre une vois androgyne.

Daniela me confirma que je « passais » bien, qu’il y avait peu de choses à faire car fort heureusement j’avais déjà utilisé de la crème. Pour mon malheur, il restait quand même ce qu’elle appelait les « finitions », c’est dire les parties très intimes où malgré force pommade elle dut parfois intervenir à la pince. Je savais que c’était douloureux, mais pas à ce point. Bien qu’y étant maintenant habitué, je me demande toujours comment nos amies peuvent supporter cela aussi stoïquement.

Un baume apaisant me fit l’effet d’une caresse. Daniela m’offrit en prime un véritable cours de maquillage et une liste de consignes indispensable à observer pendant la période de trois semaines longue comme un jour sans pain d’ici mon prochain rendez-vous. Je me rhabillai enfin dans la cabine et pu apprécier le seul effet bénéfique de cette torture - surtout que cela devait se reproduire dans trois semaines, « à moins que vous ne vouliez ressembler à une femelle orang-outang »- je me vis enfin avec des bas fins et surtout des jambes glabres.

Je réalisai alors que je n’avais pour porter mes affaires que mon petit sac de voyage dans lequel était mes vêtements d’homme avec mes papiers. Il fallait donc que je me dépêche de « finir » Carole en lui offrant un sac à main. Je mis mes bottes neuves et sortis de la cabine.

Lorsque j’arrivai à la caisse, je faillis tomber tellement je me mis à trembler et palpiter. Valérie était devant moi et prenait rendez-vous.

- Oh Carole ! Tu viens ici aussi ?
- Non, c’est la première fois. Comme je ne suis pas contente de là où je vais habituellement, Lydie m’a conseillée de venir ici.
- C’est amusant parce que si tu m’en avais parlé, je t’aurais dit la même chose. Daniela est si gentille et si compétente ! Que fais-tu maintenant ?
- Je dois trouver une maroquinerie pour m’acheter un sac à main.
- Mais, vous pouvez en trouver ici, j’en vends de très jolis, intervint Daniela
- Oh oui ! notre premier shopping ensemble, ajouta Valérie

C’est ainsi que nous avons acheté à Carole son premier, mais pas son dernier sac à main. J’y fourrai les produits que Daniela m’avait préparé, mis le reste le plus discrètement possible dans mon autre sac (je ne voulais surtout pas que Valérie en voit le contenu), réglai (une fortune, cette escapade en féminité allait me coûter un fortune si je continuais ainsi) avec ma carte bancaire que je laissai elle aussi négligemment tomber au fond du sac.

- Carole, tu as changé de chaussures et de collants depuis tout à l’heure
- Euh, oui

Je me rendis compte que Valérie se comportait avec moi comme j’avais l’impression que les femmes se comportaient entre elles, parlant de chiffons de lingerie et de produit de beauté, comme jamais les hommes ne le font ( « Oh, tu as un costume neuf aujourd’hui ! Tes chaussettes sont très belles, elles te vont très bien », non ce serait définitivement ridicule). J’enviais tellement cette liberté de parole qu’ont entre elles les femmes !

- Carole ?
- Oui
- Tu n’aurais pas envie que l’on dîne ensemble ?

Comment refuser une telle invitation à une si jolie femme. Il allait falloir que je sois très attentif à mon attitude, je devais absolument me comporter comme je pensais que se comporterait une femme.

- Avec plaisir
- Je connais un très bon restaurant un peu plus loin, on y va ?
- On y va

Nous fûmes installées à une table discrète. Le repas fut excellent. J’en appris autant sur Valérie qu’elle en apprit sur moi, enfin presque. Cela me confirma effectivement que malgré son comportement enjouée, cette jeune femme était profondément malheureuse. Le repas était excellent, le vin capiteux pour nous deux nous incita l’une (et oui) et l’autre aux confidences féminines. Je tachai de tenir mon personnage au mieux alors que je me rendais bien compte que j’allais vers une impasse, que j’abusais de sa gentillesse.

- Carole, tu habites le quartier ?
- Non, pas du tout, j’habite dans le quartier du Miroir
- Pourquoi viens-tu ici alors ?
- J’ai connu Lydie quand elle était installé ailleurs, je l’ai suivie ici. Et toi, tu habites ici depuis longtemps ?
- Six mois environ. Avant j’habitais en province, je suis venue ici parce que je ne pouvais pas rester auprès de ma famille pour des raisons personnelles.
- Tu te plais ?
- C’est très difficile. Heureusement que Lydie est là en réalité. J’ai fait sa connaissance en tant que cliente, tout bêtement pare que j’avais besoin ou envie de lingerie, que sa vitrine assez sexy m’a plu, alors je suis rentrée et le courant est bien passé entre nous, voilà.
- C’est amusant parce que moi aussi je suis rentré dans son précédent magasin à cause du goût pour le choses un peu sexy qu’elle montrait dans sa vitrine.
- Tu aimes les vêtements et la lingerie un peu coquine, toi Carole ?
- Pour les vêtements, je m’y mets un peu, mais j’adore la belle lingerie.
- Comme moi alors. Tu sais, j’adore porter des bas et toi ?
- Oui, moi aussi, et puis ça plait !
- Oh tu sais, plaire … Quand personne à part soi-même ne s’y intéresse !
- Ce n’est pas possible, tu es si belle !
- Je ne sais pas. Mais toi, tu ne dois pas avoir ce genre de problème, les types doivent être à tes pieds ?
- Oh non, pas plus que toi.

Je voyais bien que Valérie se sentait moins seule avec moi. Moi, qui tombait amoureux d’elle à chaque parole qu’elle prononçait, moi qui m’était enfermé dans ce personnage qui n’avait pas le droit de tomber amoureux quels que soient ses sentiments à elle.

En même temps, je savais qu’elle n’aurait jamais accepté de fréquenter Charles. Elle était seule, malheureuse un peu mais sa solitude lui fermait toutes les portes qu’elle voulait pourtant ouvrir.

J’avoue que ce fut une des plus belle soirée que je passai depuis longtemps. Elle me raccompagna à ma voiture. Nous nous embrassâmes comme le font deux copines en nous promettant encore une fois de nous revoir le samedi après-midi suivant pour écumer les boutiques. Visiblement, c’était pour elle aussi un rêve.

La semaine passa à toute allure. Je pris plusieurs résolutions, tout d’abord celle de vivre en femme dès que j’avais franchi la porte de mon appartement, ceci afin de m’habituer à la fois à porter une jupe mais aussi à marcher sur des talons et à me maquiller. A la fin de la semaine, la maquillage était ainsi devenu presque naturel, tenir mon miroir d’une main, un pinceau de l’autre, fermer un œil pour étendre de l’ombre à paupières ou du mascara par exemple. Tous ces gestes qui m’étaient inaccessibles auparavant, la seule fois où j’avais essayé je n’étais arrivé à rien, étaient devenu simples à force de répétition. Je poussai même le besoin d’identification jusqu’à ouvrir ainsi à la factrice qui venait pour les calendriers. Elle me gratifia d’un « Bonjour Madame » qui me fit chaud au cœur.

Je passai mon temps à observer les femmes de mon âge pour prendre des idées de tenues. Je me promis par exemple d’acheter celle que j’avais vu sur une fille superbe : jupe déstructurée à pans asymétriques, blouson de cuir court porté sue un pull à grosses mailles, elle avait au pied de superbes bottes à talons fins et brides cavalières sur la tige, le tout en marron. Cet ensemble m’avait subjugué. Je comptais aussi sur Valérie pour m’aider dans mes choix.

Je ne me reconnaissais plus. Au bout de quelques jours, me transformer le soir était devenu indispensable, j’avais besoin de sentir sur moi mes articles de lingerie. Heureusement que la perspective de l’après-midi à venir avec Valérie maintenait en moi mon désir masculin. Je la voyais comme la femme qu’elle était et mon désir d’homme vis à vis d’elle était intact.

Le samedi suivant, comme prévu, je sonnai à la porte de l’appartement de Valérie peu avant midi. J’avais passé la matinée à me pomponner. Je portais ma robe avec la ceinture au dessus. J’avais opté pour une guêpière avec des bas chairs et par dessus une combinaison assortie. Des escarpins classiques complétaient le tout.

La sonnette eut à peine le temps de retentir que Valérie ouvrit et se précipita à mon coup.

- Rentre ma chérie, tu veux un café ?
- Avec plaisir.

Je posai mon sac dans l’entrée et défit la ceinture de mon manteau.

- Cet ensemble te va à ravir, tu est très bien ainsi. Tu n’as rien aux jambes ?
- Si bien sur, des …
- Des bas ? super ! moi aussi j’en ai mis pour toi.

Elle portait une ravissante robe noire très simple avec des bas noirs et des bottes comme j’en avais vu à la jeune femme en marron l’autre soir. De façon si naturelle et désarmante pour moi, elle remonta sa jupe pour me montrer qu’elle portait bien des bas. J’en fis autant.

Je sentais venir en moi une tension qui devait absolument diminuer. Fort heureusement, Valérie se leva à cet instant. J’en profitai pour me calmer avec de grandes respiration. La tension retomba. Valérie revint dans la pièce portant un plateau avec deux tasses.

- Valérie, tu es belle, si belle par rapport à moi !
- Ne dis donc pas de bêtise !

J’osai alors :

- Quand je te vois, il y a des moments où j’aimerais être un homme
- Coquine, je ne te croyais pas si coquine ma douce, répondit-elle alors qu’un éclair s’allumait dans son regard.

Nous sortîmes rapidement.

Après avoir déjeuner sur le pouce, nous courûmes les magasins. Je trouvai, entre autres, la jupe que je cherchais et les autres pièces aussi. Je n’oubliai pas les bas et collants marron assortis. Mes bottes marrons étaient magnifiques, quel joie de pouvoir avoir une telle diversité vestimentaire par rapport à ce qui était mon quotidien au travail.

Valérie avait un goût sur, nous dépensâmes toutes les deux une fortune en vêtements, lingeries et chaussures. Je voulus acheter un jean féminin avec de petits escarpins bleu et un pull à col roulé marine assorti, en effet je voulais me tester pour vérifier si je me ressentais toujours aussi féminisé en pantalon.

De retour chez Valérie, je lui fit part de mon intention de me changer pour la soirée et passai dans sa chambre mettre mon ensemble en jean. J’enlevai ma guêpière et ma combinaison, que je remplaçai par un soutien-gorge et un string. Je roulai mes bas et mis à la pace d’horribles mi-bas - j’emploie ce mot car je ne trouve rien de sexy à ces « choses » - et enfin mes petits trotteurs marine. La taille du jean était suffisamment basse pour que le string se découvre à chaque mouvement. Le test était réussi, je me sentais toujours aussi envahi d’un intense sentiment de féminité.

- Cela te va à ravir, Carole, sincèrement
- Je ne trouve pourtant pas cela très féminin
- Tu te trompes, je suis sur que tous les mecs vont se retourner sur toi

Ni elle ni moi n’avions envie de nous séparer. Nous allâmes dîner dans une pizzeria du quartier. Ce fut l’occasion de nouvelles confidences. Elle me fit part de son désir de trouver un amour solide, un garçon sur qui se reposer. Je dus faire une drôle de tête car elle m’affirma avoir une grande tendresse à mon égard.

- J’ai beaucoup de mal à me passer de ta présence Carole, mais c’est bien rapide tout cela. Je n’ai jamais ressenti ce que j’éprouve pour toi vis à vis d’une autre fille. Je ne sais pas où j’en suis, je ne veux pas non plus me tromper.

Je ne savais plus où me mettre, je me sentais lâche, faux et menteur. Peut-être serait-il effectivement plus simple qu’elle rencontre un autre garçon. J’avais tout gâché. Je dissimulai du mieux que je pus ma colère envers mon attitude égoïste. Je lui pris la main tendrement et en lui caressant doucement les doigts lui dit :

- Moi aussi, j’ai une énorme tendresse pour toi. C’est nouveau aussi pour moi tu sais. Je te souhaite de rencontrer ce garçon mais sache que quoi qu’il t’arrive je serai toujours là pour toi.

Au retour, je repris ma montagne de paquets chez Valérie qui m’aida ensuite à les porter à ma voiture. Au moment de nous séparer, elle mit ses bras autour de mon coup et me serra contre elle.

- Je t’aime beaucoup Carole, à samedi
- A samedi ma belle

Je résistai toute la semaine à l’envie de l’appeler. J’attendais samedi avec une impatience grandissante.

Le matin j’avais pris rendez-vous avec Daniela. Elle me dévisagea des pieds à la tête.

- Que se passe-t-il Daniela ? Il y a quelque chose qui cloche ?
- Oh non, au contraire Carole, vous êtes parfaite ! Cette harmonie de marron est superbe. Je n’en crois pas mes yeux, vous affichez une telle féminité. Vous, vous êtes amoureuse.
- Oui
- Et alors, il est beau
- Elle est belle Daniela, quoi que vous en pensiez j’aime les femmes
- C’est votre droit, pas de problème ; Vous savez, cela va être difficile de trouver une femme disponible pour vous. Une femme qui aime les femmes n’est pas attiré par les femmes comme vous en général. Elle partage vos sentiments ?
- Si vous saviez comme je l’espère, elle a des gestes et des mots d’une grande tendresse pour moi
- Tant mieux alors … Mais dîtes moi, je la connais ou je me trompe ?
- Chut

Son visage s’assombrit quelques instants avant de redevenir souriant.

- Je vous souhaite le bonheur à deux
- Merci Daniela, je l’espère tellement

Je saurai bien plus tard que Valérie s’était confiée à elle, lui avait parlé de ses doutes.

En sortant du salon, je passai dire bonjour à Lydie. J’eus avec elle quasiment la même conversation. C’était normal, Valérie s’était aussi épanchée avec elle. Cela me décida à tout lui avouer.

J’arrivai chez elle, tout de suite je la sentis préoccupée. J’acceptai son café mais à nouveau au ton de sa voix, je compris qu’il y avait quelque chose dans l’air. Cela ne fit que renforcer ma détermination. Si elle ne devait pas me pardonner, je n’aurais qu’à m’en prendre qu’à moi-même, je n’aurais que mes yeux pour pleurer.

Quand elle revint avec son plateau, je le lui pris et le déposai sur la table basse.

- Valérie, j’ai quelque chose d’important à t’avouer. J’ai manqué d’honnêteté envers toi
- Moi aussi, je te dois une explication, j’ai été tellement heureuse depuis que je t’ai rencontré, je ne peux plus tromper non plus
- Tu as rencontré quelqu’un, un garçon, je comprend tu sais, cela ne change rien à ce que je dois te dire
- Oui, j’ai rencontré un garçon, oui je l’aime. Mais, je sais ce que tu veux me dire
- Mais pourtant…
- Si Carole. J’ai très vite compris qui tu étais
- Mais …
- Chut. Je t’aime pour ce que tu es. Quand je t’ai dit que j’attendais un garçon, j’espérais que tu comprennes que ce soit toi
- Mais, mon amour c’est merveilleux, j’ai tellement honte. Je me suis moqué de toi, je me suis laissé enfermé dans un situation absurde.
- Non, Carole, tu es une femme magnifique, tout autre que moi ne l’aurait pas remarqué, je t’assure. Moi aussi je t’aime, mais s’il te plait, laisses-moi tout te dire. J’ai tout de suite compris qui tu étais, je t’ai accepté tel que tu es parce que …

Elle se mit à pleurer.

- Valérie …
- Excuses-moi. Parce que moi aussi, je suis comme toi. Quand je t’ai avoué attendre l’homme de ma vie, c’était vrai, c’était bien un homme que je cherchais, peu m’importe qu’il se féminise, je le fais bien depuis plus de dix ans …
- Quoi ! Tu es un garçon !
- Mais toi …
- Quoi moi ! Tu t’es moquée de moi depuis le début !

J’étais pitoyable, je m’enfonçai sans même réaliser que j’avais fait la même chose. Je me sentais atteint dans ma personne, je ne pouvais pas tomber amoureux d’un garçon, c’était impossible, impossible !

- Pourquoi tu m’as fait ça, j’étais heureux, pourquoi ?
- Mais je veux être ta femme, je sais que c’est toi. Je t’attends depuis si longtemps, je voulais être sure de moi avant d’aller plus loin, de devenir une femme
- Mais tu n’es pas une femme !

J’étais odieux, je ne pouvais plus revenir en arrière. Valérie éclata en sanglots, je n’avais même pas honte de moi.

Je sortis en claquant la porte. J’entendis Valérie hurler de douleur à travers la porte :

- CAROLE ! REVIENS ! JE T’AIME ! ! JE VEUX ETRE TA FEMME ! TA FEMME ! !

Je l’entendais pleurer.

Je ne me retournai pas et rentrai chez moi.

Pourtant arrivé à mon appartement, je gardai ma tenue et continuai à vivre en femme sans même me rendre compte, alors que plus rien ne m’y obligeait. J’avais tout cassé et pourtant tout continuait pour moi comme avant.

Je passai la nuit en chemise de nuit en satin et le dimanche matin, je remis ma tenue jean alors que j’aurais pu mettre un jean d’homme, je pris le temps de me maquiller.

Le téléphone avait sonné tout la soirée, ce ne pouvait être que Valérie. Jamais elle ne laissait de message, elle coupait dès que le répondeur se déclenchait. Pourtant je voulais entendre sa voix, je ne pensais qu’à elle mais je n’arrivais pas à décrocher.

A midi, le répondeur se mit en fonction et cette fois Valérie parla.

- Carole, tu vois pour moi quoi qu’il arrive tu resteras Carole. Je comprends ta réaction. Je veux que tu saches que jamais dans ma vie de femme je n’ai rencontré un homme comme toi, si gentil, si sensible, si attentif. Je dis bien ma vie de femme car c’est ainsi que je me considère depuis 10 ans. Je n’ai jamais revêtu le moindre habit masculin depuis, j’ai trouvé du travail comme femme, je suis une femme, rien d’autre, je veux être la tienne. Peu m’importe que tu sois habillé en homme ou en femme. Je t’ai connu en femme et aimé ainsi, je veux devenir ta femme pour toujours. J’attendais depuis si longtemps pour être sure de moi, pour prendre ma décision. Je veux devenir une vraie femme pour toi, cela fait longtemps que je sais que je suis prête, je suis suivi depuis des années. Je serai ta femme, complètement, intégralement. Oh Carole, réponds-moi s’il te plait, j’ai tellement besoin d’entendre ta voix.

Je pensais à elle, à son corps si beau, à ses seins qui m’attirait tant quand elle portait un décolleté, à ses seins qui justement m’avait persuadé qu’elle était une femme. Je compris tout d’un coup ce qu’elle voulait me dire. Ma femme, mais oui ! Je décrochai.

- Valérie, je t’aime ! J’arrive mon amour, pardon, oh pardon, j’arrive !
- Carole !

J’entendais ses sanglots.

- Je t’aime Carole, viens vite mon amour

J’avais remis la tenue marron que j’aimais tant, j’enfilai mes bottes et mon blouson de cuir, j’attrapai mon sac et courus à ma voiture.

Je n’eus pas le temps de sonner qu’elle mouvrait la porte se précipitant dans mes bras. Je la pris enfin comme un homme entoure la femme qu’il aime, la laissant pleurer contre moi.

- Oh Carole, tu es là mon amour, pardonnes-moi
- Non Valérie, c’est à toi de me pardonner, j’ai été odieux ou odieuse, comme tu veux

Puis la prenant par le épaules, je plongeai mon regard dans le sien.

- Valérie, veux-tu être ma femme ?
- Oui, oui, oui ! Oui je le veux ma Carole, je t’aime, je veux que tu sois mon homme, mais je te veux comme tu es aussi, si femme, si belle.
- Valérie, je t’aime tant !
- Viens.

Elle me prit la main et me fit entrer dans l’appartement jusqu’à sa chambre.

Là elle me caressa le visage tout en m’embrassant tendrement.

- Carole
- Oui
- Je veux que tu sois mon homme lesbien, ma femme secrète
- Oui Valérie et moi je te veux comme femme et rien d’autre

Puis tout en l’embrassant, je la soulevai et la portai au lit pour enfin l’aimer.


Responsable du site : Lucie Sobek


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