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« Le golf », une petite histoire imaginée par sidonie

1 Le golf sidonie sidonie.tv@caramail.com 23-04-2005, 18:13 Nous avions depuis quelques mois, avec Sylviane, une envie de voyage, mais nos emplois du temps n’étaient jamais arrivés à s’accorder. Je pensais que nous devrions aller vers un pays ensoleillé et chaud en cette fin d’hiver. Mais il y avait aussi la proposition que j’avais faite à Claire d’aller avec elle au Vietnam, que je n’avais jusqu’ici pas pu réaliser pour des raisons essentiellement conjugales. Je feuilletais négligemment, les différents catalogues de tour operators, à la recherche de destinations exotiques. C’était plus d’ailleurs pour me donner des idées que pour véritablement traiter avec Fram ou Nouvelles Frontières. En effet ce type de voyage plus ou moins en troupeau ne me convenait que modérément.

Il y avait des destinations avec un long voyage telle que l’île Maurice, ancienne colonie française, à l’époque île Bourbon. Avec un avantage certain, langue française et anglaise, hôtels de rêve pour des prix très modérés, même si nous étions riches, il nous semblait inutile de dépenser pour un rapport qualité prix décevant. Les paysages vus sur les sites internet étaient sublimes. Le hic était la longueur du voyage 11 heures environ, l’avantage pas ou peu de décalage horaire. C’était donc une possibilité envisageable à condition bien sûr d’effectuer le voyage en classe affaire, dans la mesure ou à l’aller comme au retour le vol s’effectuait de nuit, pour une semaine il ne fallait pas être trop fatiguées afin de profiter au maximum du séjour. Les hôtels semblaient très confortables, la taille de l’île permettait de ne pas avoir à changer de chambre pour visiter le pays de fond en comble.

Je m’informais aussi sur le Mexique, particulièrement le Yucatan, riche en sites Mayas, les haciendas étaient tentantes, le voyage assez simple au départ de Paris car il existait des vols directs Paris/ Cancun. Le temps de vol était à peine moins long que pour Maurice mais il s’agissait d’un voyage culturel aux sources de l’humanité, les photos des haciendas montraient des domaines aménagés pour recevoir de riches américains, vivant encore récemment de la culture et de l’exploitation du sisal maintenant cultivé et travaillé au Brésil. Que de choix en fait quand on a du temps et de l’argent ! Toujours dans ma quête du Graal touristique, je trouvais quelques renseignements sur la Tanzanie, Cuba, les îles Canaries, le Costa Rica. Il serait fastidieux d’en relater la description, mais chacune de ces destinations ne manquaient pas de charme dans des domaines extrêmement différents. J’avais conçu quelques fiches en mettant en parallèle les avantages et les inconvénients de chacune des destinations mais surtout la caractéristique majeure de chacun des pays : la nature en Tanzanie et au Costa Rica, les sites maritimes des Canaries, la musique de Cuba. J’étais perdue dans mes considérations quand Sylviane rentra anormalement tôt de son travail. Il était à peine 18 heures alors qu’elle arrivait habituellement pour l’heure du dîner à vingt heures voire plus. Elle avait l’air enjouée de quelqu’un qui a une surprise à dévoiler. Elle n’avait pourtant pas de paquet, ce n’était pas encore mon anniversaire, je voyais bien que son comportement était inhabituel mais je n’avais aucune piste.
« Tu as envie de partir en vacances ? » furent ses premières paroles avant même de m’embrasser.
« Bien sûr, j’ai même passé mon après midi à étudier un projet »

Je n’eus pas le temps de lui faire part de mes cogitations, qu’elle me dit ; « Nous partons en Egypte » seule destination possible que je n’avais pas encore envisagée. Elle continua en m’expliquant qu’elle était invitée dans ce pays par un architecte de golf français qui devait y étudier l’implantation d’un green. Elle devait en association avec lui, envisager un projet immobilier adjacent. Je lui répondis qu’il s’agissait de drôles de vacances dans la mesure où ne pourrions pas voir grand-chose du pays. La fine mouche avait tout prévu, elle partait avec son collègue quelques jours avant moi, je la rejoindrais à Assouan, lieu de la future implantation du parcours de golf. Une fois de plus, j’étais devant le fait accompli, elle sortit de son sac à main les réservations d’avion et d’hôtel. Je me souvins alors de notre voyage à Séville, purement touristique celui là, mais qui avait été réalisé en un tour de main.

Nous étions mardi, Sylviane partirait jeudi, je la rejoindrais pour le week end .Tout était réglé, .il me suffisait de m’adapter ! Je n’étais jamais allée en Egypte, j’avais lu les romans historiques de Christian Jacq, qui de l’avis d’historiens sérieux étaient de bons compromis avec la science historique. Il me restait quelques jours pour lire les principaux documents me permettant de mieux comprendre les grandes dynasties pharaoniques. Je me proposais aussi d’acheter un ou deux guides touristiques afin d’anticiper sur les visites de monuments ou de sites que nous pourrions faire. Je posais la question à Sylviane de la nécessité d’obtenir un visa pour se rendre en Egypte, elle me répondit que celui-ci s’achetait sur place dès l’arrivée à l’aéroport, sans aucun problème. Mes réflexions se firent plus précises, l’Egypte bien qu’étant une république laïque continuait à pourchasser et à condamner les homosexuels. Qu’en était il des transsexuels ? Je n’avais pas de papiers d’identité en accord avec mon apparence féminine, pour la bonne raison que ma transformation n’était pas complète, j’avais un élément de trop. Je m’en ouvrais à Sylviane, en lui faisant mesurer le risque que je courrais d’être refoulée dés la frontière puis conduite vers le premier avion partant pour la France, mais pis encore de me retrouver dans les geôles locales pour comportement immoral. Dans son enthousiasme, ma femme n’avait pas considérés ces problèmes, habituée de vivre avec une autre femme. Une moue de mécontentement s’afficha sur son visage, la soirée risquait maintenant d’être altérée par ce problème inattendu.

Je lui proposais de rester sagement en France pendant qu’elle partirait en Egypte, ce n’était pas une très bonne idée, car elle me suspecta de vouloir en profiter pour retrouver des copines. Je ne voulais pas déclancher une crise de jalousie, je lui dis donc que j’allais tout faire pour résoudre le problème. Revenir à un look masculin me semblait mission impossible, tellement ma poitrine ne pouvait plus être dissimulée, même si je la bandais le mieux possible et la cachais avec un corset. Je risquais d’être fouillée et palpée par les contrôles de police. Qui plus est je n’avais pas une semaine pour résoudre mes difficultés d’une autre manière, c'est-à-dire me faire faire un faux passeport. Restait la corruption des autorités Egyptiennes dont les fonctionnaires quand ils sont payés le sont à des salaires de misère, et qui peuvent être des mois sans recevoir aucun salaire. Je suggérais à Sylviane cette dernière solution qui me paraissait la plus réaliste. Elle me fit un sourire puis se précipita dans mes bras, elle n’avait pas encore retiré son manteau, ce qu’elle fit précipitamment, l’abandonnant sans soin sur le sol. Elle était vêtue d’une robe très à la mode, à formes rappelant celle de la Belle Epoque, achat récent car je ne lui avais jamais encore vue porter. A contrario j’avais l’air d’une midinette avec ma mini jupe de jean et mon débardeur en soie écrue. Elle se dévêtit en un clin d’œil, elle portait en dessous une guêpière blanche à pois et jarretières noirs. Elle semblait très excitée après cette courte absence de deux jours pendant laquelle j’avais rencontré Gaellae, ce qu’elle ne savait pas bien entendu.

Je compris très vite qu’elle avait très envie de moi, ce qui arrêtait net notre discussion. L’effet « baldaquin » fut une fois de plus efficace, une longue étreinte nous amena l’une et l’autre au plaisir sans préparatifs sophistiqués. Nos retrouvailles, se complétèrent très vite par ce que nous trouvâmes dans le réfrigérateur : tarama, seiches grillées, saumon fumé, roquefort et cantal. Le tout arrosé d’un Bourgogne blanc aligoté. Notre dialogue pu reprendre rapidement, la solution proposée par Sylviane semblait la plus réaliste. Elle me dit qu’en fait même si je ne faisais pas partie de l’équipe officielle allant négocier l’implantation du golf, je pourrais disposer d’une sorte de laisser passer diplomatique m’évitant tout risque de problème lors du passage de la frontière. Une demande officielle serait faite à l’ambassade d’Egypte en France dans les quarante huit heures. Je n’étais cependant pas très rassurée car dans un pays à dominante islamiste on peut avoir des surprises désagréables.

Nous nous mîmes alors à parler du projet qui conduisait Sylviane en Egypte, la réalisation d’un parcours de golf est un art, il y a peu de concepteurs de par le monde. D’abord pour réaliser le parcours lui-même c'est-à-dire les difficultés qui permettent de faire la différence entre les joueurs, la notion de par permet ainsi de définir le score idéal pour un joueur de talent, les champions devant pour gagner obtenir un score en dessous du par. Mais il faut aussi que l’herbe, les arbres, les arbustes, les bunkers remplis de sable, les lacs ou rivières soient esthétiques, bien implantés, relativement faciles à entretenir. C’était la possibilité aussi de construire un véritable village, avec des résidences de luxe, pour amener du monde entier des riches passionnés de ce sport si peu démocratique dans notre pays. Le voyage servirait essentiellement à prendre des contacts avec les autorités locales, à commencer à définir un cahier des charges. J’irai en touriste mais il y aurait peut être aussi pour moi des possibilités de travail dans la mesure où l’organisation d’une telle entreprise nécessite souvent l’utilisation de concepts d’intelligence artificielle.
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Responsable du site : Lucie Sobek


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