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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par mariannetg

1 Prélude mariannetg 03-02-2008, 15:40 Prélude
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Ecrire et conter des fictions fantaisie, est un peu mon passe-temps favori. Mais pour cela, il me faut laisser mon esprit vagabonder à ce que je devrais être en réalité : une femme. Hé oui ! Je ne suis qu’un modeste scribouillard «transgenre», caché derrière mon écran informatique, d’autres diront «travesti ». Je n’ai de plaisir que celui de vous faire rêver. (Oui, vous, mes compagnes d’infortune, et aussi les autres.)

Cette histoire pourrait, comme tout bon conte de fée, commencer par «Il était une fois». Pour cette fois, je n’en ai pas envie. A la fin de cette aventure, vous pourrez peut-être rêver d’un monde meilleur. Mais est-ce réellement une nouvelle? Ou certainement un savant mélange de réalité et de ce voudrait tout mon être.
Ne vous lamentez pas ! Chut ! Je commence !
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Le sort en a décidé ainsi. Cette foutue voiture va me laisser sur le bord de la route. Elle m’avait bien servi, mais là, je crois qu’elle ne veut pas aller plus loin. Cela ne m’arrange pas. Et puis, je ne suis pas pressé, personne ne m’attends. Mais s’arrêter là, en pleine foret avec du brouillard. La meilleure solution est d’attendre qu’il se lève. De toute façon, je ne peux faire autrement.

J’ai très mal dormi. A force d’attendre, je me suis assoupi, ou étais-ce un mauvais rêve. Mais non, je suis toujours dans cette forêt. Un rayon de soleil faible m’indique un croisement avec un panneau de village à un kilomètre. En étudiant mon trajet avant de partir, j’aurais juré qu’il n’y avait aucune bourgade dans les environs. Bah ! Je me suis trompé, ça arrive. Ce n’est pas grave, du moment que j’y trouve un garage. Je prends mon sac à dos, je le glisse sur mes épaules, depuis mon séjour à l’armée, j’en ai pris l’habitude de ce genre de sac plus pratique à porter. Même si mon apparence vous paraît un peu fluette, ne vous y trompez pas. Enfin fluette, depuis quelques temps, je me suis laisser vivre avec un peu trop d’opulence.

Il ne pleut pas, c’est toujours cela. Au fur et à mesure que j’avance le long de cette petite route, j’ai une drôle d’impression, comme si la végétation reprenait ses droits et petit à petit recouvrait la route, pour m’empêcher de faire marche arrière. Un frisson me parcourt, sûrement une illusion d’optique. Je suis rassuré, je vois maintenant la première maison, juste à l’orée. Pourvu que quelqu’un y habite et n’ait pas de mauvaises idées en me voyant. Il faut vous préciser que, je suis sans travail depuis un certain temps, ce qui entraîne mes cheveux longs, sans me négliger pour autant, car étonnement, je suis presque imberbe.

Je m’approche, pas de chien il me semble. C’est une petite fermette, avec le style un peu américain, une terrasse en bois en fait l’avancée et une balancelle bouge sous une légère brise. Je me décide enfin, je frappe à la porte blanche vitrée. La femme ne semble pas apeuré par mon apparence et me donne le bonjour et me demande, d’un joli sourire, ce que je voudrais. Cette femme est étonnement belle, elle dégage une sensation de douceur. Je lui explique ma panne et l’arrivée en ce lieu. Elle me fait signe d’entrer. Je prends conscience que mes chaussures sont pleines de terre.
Elle surprend mon regard et me dit : - Retirez les si vous voulez, le fait d’y penser, cela prouve que vous respectez les gens.
Je me déchausse, elle me tend une paire de mule, en s’excusant de n’avoir que cela à me proposer. Je la remercie cette prévenance. L’intérieur est aussi charmant que l’extérieur, les murs sont d’un rose pâle nuancé de beige, éclairant les pièces chaleureusement.
- Vous savez, me dit-elle, vous n’êtes pas arrivé dans le bourg, il me semble que le garagiste est fermé. Malheureusement pour vous, Il est parti en vacances pour un mois, j’en suis vraiment désolée.
Je hoche de la tête d’un air embêté. Elle comprend tout de suite mon embarras et l’ennui qui se lit sur mon visage
- Par contre, je peux vous proposer le gîte et le couvert.
- Je ne sais comment vous régler ce service.
- En échange, vous effectuerez quelques menus travaux, car mon mari est décédé et je vis seule. Naturellement si cela vous intéresse. Je préviendrais le voisin, il ira chercher votre véhicule en attendant.
- De toute façon, j’ai raté mon rendez-vous. J’accepterais volontiers votre offre.
- Je vais vous montrer votre chambre pendant votre séjour.

Je la suis dans l’escalier qui mène à l’étage. Tout suggère la féminité, les tentures douces aux tons pastel, la légèreté des couleurs mariées avec goût. Elle m’ouvre une porte et me laisse passer. Il y a là, un lit à baldaquin avec de légers voiles transparents rosés et ses petites tables de nuits recouvertes d’un volant en dentelle, une coiffeuse avec un grand miroir, des produits de beauté étalés et une boite à bijoux sur son plateau. C’est une chambre comme on se l’imagine dans les contes de fée.
- Si vous voulez prendre un bain, n’hésitez pas. Me dit-elle en ouvrant une porte dérobée dans le mur.
- J’aimerais assez, tout en la remerciant.

L’eau chaude coule et remplie la baignoire. Je me laisse aller dans la mousse des sels de bain et la vapeur qui me détend. Je n’entends même pas la porte qui s’ouvre et je sens deux mains qui me massent le haut des épaules et qui me fait mon shampoing. Ces doigts filent dans mes cheveux longs. Elle me les rince et les entoure d’une serviette, comme le font les femmes. Tant de douceur, je ferme les yeux l’espace d’une seconde pour revoir ma propre mère en train de me laver. Oui en fait, c’est cela, elle s’occupe de moi, comme si j’étais son fils, ou … ?
Elle me tend un peignoir rose pâle et le passe sur mes épaules. Je suis à la fois gêné et curieux de ce que vas être ce mois en sa compagnie.
- Je voudrais que vous me pardonniez, vous me faites penser à ma fille, j’aurais peut-être tendance à vous accaparer et vous traiter comme elle.
- Comment cela ? Lui dis-je.
- Vous avez à peu près son âge et vous lui ressemblez. Et cela fait si longtemps qu’elle n’est pas revenue.

Je ne sais quoi répondre, je suis un homme pas une femme. Des questions germent dans mon esprit. Elle me parle de sa fille bizarrement, et le rapport avec cette femme me surprend de plus en plus. Finalement je trouve cela relativement agréable de se faire cajoler ainsi. Cela ne peut nuire à personne.
- Que fait votre fille ?
Son regard se fige et une larme apparaît au coin de ses jolis yeux tristes.
- Je ne vais pas vous cacher la vérité, ma fille est décédée dans un accident de voiture en Amérique du sud, lors de ses stages d'études. Mais pour les personnes du voisinage, je maintiens son souvenir en vie, c’est ce qui me permet de tenir, depuis que mon défunt mari est parti, lui aussi.
Je ne peux m’empêcher de la prendre dans mes bras, comme pour m’excuser d’avoir posé cette terrible question et lui donner un peu de réconfort. Elle répond en se lovant et pleurant à chaudes larmes qui coulent le long de mon cou.
*****

Il était temps qu’une personne intervienne dans cette maison ; des tuiles déplacées, un bout de barrière à remettre en place et à repeindre, c’est une journée bien remplie. Le soleil approche de la cheminée, il est bientôt l’heure du dîner. Cela me fait une drôle d’impression : Avoir toujours vécu ici, malgré que je sois ici que depuis à peine une semaine.
- Virginie, le dîner sera prêt le temps que tu nettoie les mains ! M’appelle-t-elle.

Je ne m’en offusque pas, cela la rend heureuse et je fini par m’y habituer. Je trouve même ce prénom très agréable à porter. Mais je ne pensais pas changer à ce point, c’est cela, je suis en train de changer. Je n’arrive pas à déterminer ce qui m’arrive. Inconsciemment, j’apprécie même la situation avec joie.

Je me lave rapidement les mains et une partie des avants bras. Le couvert est mis sur une table ronde recouverte d’une nappe en dentelle blanche. Je m’assoie un faitout fume tranquillement en attendant que l’on se serve. Le repas est toujours aussi succulent et léger. C’est une merveilleuse cuisinière et quelque fois des clins d’œil complices surgissent au cours de la conversation et du repas. Mais pour une fois, la conversation tourne autour des choix et atouts féminins du maquillage et de la beauté en général, bien que cela soit discutable. Je lui avoue que j’ai toujours préféré les sourcils fins à la forme bien tracée, je trouve cela plus gracieux et plus agréable à regarder.
- Si tu veux, vas prendre ton bain, avec le travail de cette journée cela te fera du bien. Je ferais la vaisselle pendant ce temps. Me dit-elle.
Pour la remercier, je m’approche et lui fais une bise sur la joue, pour la remercier de tant de gentillesse. Son sourire est radieux en cet instant, elle rayonne de bonheur et je sens son cœur battre rapidement à ce moment précis.

L’eau coule et dégage de la vapeur. La mousse des sels de bain monte petit à petit. Je sens la langueur m’envahir, je me laisse complètement aller, le temps n’a plus aucune prise sur moi. Deux mains délicates me sortent un peu de ma torpeur, mais en toute confiance, je les laisse aller sur mon corps, devenu doux par les caresses répétées. Je n’éprouve plus aucune gène de sortir nu devant elle, elle me frotte le dos afin que je n’attrape pas froid et me pose le peignoir doux sur mes épaules. Elle m’entraîne dans la chambre et m’assoie dos à la coiffeuse. Ses mains douces me ferment les yeux, d’un seul coup je sursaute, mais j’entends un « chut ! » et « tu es capable de supporter cela ! ». Je sens ses mains continuer leur ballet. Je finis par ne plus rien sentir, cette douleur n’était que passagère.
- Retourne-toi vers la glace et ouvre les yeux. Me dit-elle

Je me retourne vers le grand miroir de la coiffeuse, j’ai une agréable surprise, mes sourcils légèrement broussailleux sont devenus fins, bien tracés et me donne un autre regard. Elle épie le moindre signe de désaccord de ma part. Je passe mes doigts pour les lisser afin de réaliser que ce sont bien les miens. Je fini par sourire et elle sourit à son tour par mon assentiment.
*****

Les jours passent et se ressemblent. Mes cheveux sont maintenant coiffés par une longue tresse qui commence sur le haut de ma tête. Elle a harmonisé une frange pas trop courte qui couvre mes tempes et une partie de mon front. La chaleur de l’été monte la température. Je fonds littéralement sous le soleil brûlant de l’après midi.

- Virginie, ne reste pas sous le soleil, tu vas avoir une insolation et tu n’es pas habillée correctement pour supporter cette chaleur. Et puis, tu as assez travaillé pour aujourd’hui. Me dit-elle.

- Oui, je finis ce que je suis en train de faire et j’arrive. Tout en pensant que je n’ai aucun short à me mettre, ni même une chemisette pour profiter du beau temps.

Elle me gronde un peu en me disant que je ne suis pas prudent de rester habillé comme cela par un temps pareil. Je baisse la tête en reconnaissant qu’elle a raison, car je suis trempé de sueurs.

Dans la salle de bain, je découvre un tube de crème à épiler avec un petit mot, qui dit ceci « Tu devrais essayer, car pendant ces chaleurs tu sera plus à l’aise ». Par curiosité, j’utilise la crème en suivant le mode d’emploi. Ensuite, je pars prendre une bonne douche qui me rafraîchit. Mes jambes sont maintenant douces, très agréables au touché, j’en suis tout étonné.

Je retourne dans ma chambre et je la trouve assise sur le lit. Son sourire se fait affectueux, lorsque je la surprends à regarder mes jambes. Les vêtements que je m’étais préparée ne sont plus là. Il y a une robe courte au tissu léger, à la place, étalée à côté d’elle. Je ne sais plus que penser, je sens une certaine dualité en mon être. Au début, c’était un jeu que j’appréciais, mais le masculin tente de céder la place à une forme de féminité que je ne peux pas réprimer. D’ailleurs, je me suis moi-même surprise à parler et penser au féminin. Je crois qu’en acceptant de passer cette robe, je passe un cap que je n’aurais jamais cru possible. Au pire, je pourrais toujours revenir en arrière. Tout du moins, je le pense. Elle me présente, en ouvrant une armoire, des sous-vêtements que je trouve charmants et doux au toucher, rien à voir avec mes caleçons un peu rêche.

- Tu ne devrais pas avoir de mal à trouver ce qui te plait. Me dit-elle

J’hésite, mon conscience me tourmente, pour qui vais-je passer ?

L’envie et la curiosité l’emporte. Je touche et découvre chaque culotte, sa douceur, la volupté de la sentir sur sa peau. Mon choix se porte sur un ensemble sobre blanc bordé de dentelle. Pour la première fois j’enfile maladroitement le soutien-gorge assorti. Elle m’aide à passer la robe qui s’ajuste parfaitement.

- Assieds-toi si tu le veux bien, je vais parer cette jolie fleur qui vient de naître sous mes yeux. Me dit-elle en déposant un baiser sur mon front.

Ses mains papillonnent sur mon visage, elles posent un trait, de la poudre de couleur, retouchent tout en douceur. Mes yeux se font mystérieux et mes pommettes se ré haussent sous l’effet d’un peu de poudre. Un crayon de rouge à lèvres nacré complète son œuvre. Maintenant, elle lime, polis mes ongles qui s’ornent d’un vernis légèrement teinté qui allongent et affinent mes mains. Je vois son sourire éclairer son visage heureux.

- Il te manque encore la touche finale. En me présentant une paire d’escarpins à fines lanières qui montent le long de mes jambes.

Mes premiers pas sont hésitants, mais je prends rapidement de l’assurance. Je suis surprise de me voir ainsi dans le miroir. Je ne me reconnais plus, mais je tourne, virevolte, comme une jeune fille découvrant ses formes de jeune femme pour la premières fois. Ma féminité était beaucoup plus présente que je ne semblais le croire.

- Merci. Lui dis-je d’une toute petite voix que je ne me connais pas
- Non, merci à toi, ma petite Virginie. En essuyant une larme de bonheur qui se lit dans ses yeux …

********

Le pas est passé, je me sens de plus en plus femme. Elle m’a appris à me maquiller avec légèreté, prendre la pose et se maintenir dans la fluidité. Mes cheveux sont souvent dénoués, ils ruissellent sur mes épaules et sont ondulés par le pli de la tresse qu’elle me fait tous les soirs.

Elle me sort de la rêverie, en me disant : - Je vais en ville cette après midi, veux-tu m’accompagner ?

Je panique ! Ici, je me sens sous sa bienveillance, mais aller en ville, sentir le regard des autres…

Elle surprend mon interrogation doublée de peur, elle lit maintenant au fond de mes pensées. Cette connivence me permet de suivre mes instincts en saisissant son regard qui me guide sur le bon chemin.

- Tu es maintenant prête à affronter le monde. D’ailleurs, tu ne peux pas refuser. Sinon tu ne pourras pas avoir la surprise que je t’ai préparée. Me dit-elle d’un sourire mutin pour m’aguicher.

Je traîne devant la glace en me demandant ce que j’ai oublié, pour me donner une certaine contenance. Je finis par surmonter mes réticences et comment voulez vous que je refuse dans de telles conditions !

Nous voilà parties, le chemin me paraît long, surtout pour mon inquiétude, malgré le peu de kilomètre qui nous sépare du centre. C’est une de ces villes de province d’importance moyenne où tout le monde se connaît, me semble-t-il. Car j’entends des « bonjour » et « sa fille Virginie est revenue » avec de grands sourires amicaux. Je ne suis presque pas étonnée qu’elle ait aussi bonne popularité. Sa gentillesse et son amabilité font d’elle une personne estimée. Elle gare enfin la voiture devant une vitrine de salon de beauté. Une jeune femme nous salue par de grands coucous à travers la vitrine. Avant de descendre, elle me prend la main, d’un air rassurant en me disant : « Ne t’inquiètes surtout pas, aie confiance en ta bonne étoile, et surtout ils ne te mangeront pas ! », finit-elle dans un petit rire.

Mes premiers pas de femme dans le monde ne sont pas très assurés. La jeune femme m’accueille avec un grand sourire en disant : « Tu nous avais caché que tu avais une si belle jeune femme, mais elle ne doit plus se souvenir, depuis le temps qu’elle est partie pour ses études. Tu a vraiment raison, il faut que je m’occupe de ce joli minois ». J’ai vraiment envie de m’enfuir, surtout qu’elle sort une blouse et me fait signe de m’assoir sur un de ses fauteuils de cuir. Je n’ai pas le temps de retourner la tête, qu’elle est déjà partie, me laissant seule avec mes inquiétudes en me lançant : « Je reviens après mes courses, tu n’as qu’à te laisser faire, c’est mon cadeau ». Je n’ai même pas eu le temps de la remercier, comme si elle savait que j’aurais refusé si je l’avais su.

La jeune femme me confie qu’elle s’appelle Marie et que je peux la tutoyer. Après moult discussions, je lui laisse carte blanche pour me transformer. Quitte à changer et accepter ce que je me niais être, autant aller où ce fameux chemin me mènera. Mes cheveux sont mouillés, shampouinés et massés dans tous les sens. J’entends le bruit de la paire de ciseaux qui crisse, des mèches tombent sur la blouse. Les soins qu’elle me prodigue, me détend. Je la laisse œuvrer pour ma métamorphose, je pressens que ce jour restera gravé dans ma mémoire. Marie continue par les soins du visage, elle agit, telle une ruche, avec autant de rapidité et de précision ; un coup de houppette par là, un filet de crayon par ci. Mes cheveux sont maintenant coiffés, mais pour maintenir la surprise, je lui ai demandé de ne pas laisser regarder avant qu‘elle ne revienne de course. Je ne la voie même pas approcher une pince près de mes oreilles. Et je n’ai pas eu le temps de réagir mes lob sont percés par deux fois. J’esquive le geste de toucher, mais je l’entends rire et me donner une petite tape sur la main en me disant : « Tu verras plus tard ».

*****

Ma renaissance me semble terminée et je ne me suis toujours pas vue. Mon impatience grandit, s’en doutant un peu, Marie m’a proposé une tasse de thé dans son bureau. C’est une pièce de taille moyenne, bien aménagée, d’habitude fermée aux clientes. Marie à pris soin de couvrir un miroir qui trône dans un coin de la pièce. Il y a aussi un petit canapé de deux places et un bureau collé au mur sous un panneau de briques en verre dépoli, permettant d’avoir une lumière naturelle diffuse, mais sans être vu de l’extérieur. Mais je crois qu’elle pourrait demander la lune, les gens du cru iraient lui chercher. J’ai le temps de réfléchir un peu à ce que je suis devenue, grâce à elle, en moins d’un mois. Sachant d’avance où me trouver, elle entre chargée de paquets et de grands sacs, aux effigies de grandes marques. Je rougis en ayant un sourire non dissimulé de curiosités. Je l’aide à déposer ses paquets et lui dépose un énorme baiser sur joue, en la remerciant de toutes ses joies qu’elle me procure. Marie me taquine avant de sortir, en disant : « Pas de larmes, sinon le maquillage vas couler ! », en me laissant avec ma mère adoptive. Naturellement, elle ne remplacera jamais ma mère biologique. Mais Oui ! Je l’ai enfin pensé et accepté. Après avoir terminé de réfléchir sur mon sort que beaucoup d’êtres, cherchant leur réelle identité, envieraient pour moins que cela.

- Bon passons aux choses sérieuses. Et elle ferme la porte du bureau à clef.

Elle cherche à me rassurer que personne n’entrera. Elle me demande de me dévêtir, afin d’essayer ce qu’elle a apporté. Elle sourit, elle est aux anges, elle retrouve ces années de joie avec sa fille. Je n’ai jamais pensé qu’un jour, je remplacerais sa fille et je ne le pense toujours pas. Mais lui amener ne serai-ce qu’un peu de bonheur, elle qui le mérite tant, c’est la moindre des choses de ma part.

Je découvre tant de sous-vêtement assortis et d’habits de toutes sortes, que la tête me tourne. Je la voie préparer des prothèses, je n’aurais jamais cru cela possible. Je ne peux m’empêcher de les toucher, elles sont à la fois fermes, veloutées et fines, elle me les colle. Je suis impressionnée, je ne vois pas la différence entre ma peau et le début de ces seins si bien imités qui épouse parfaitement les courbes de ma peau.

- Cela tiendra environ un mois et ça remplacera avantageusement le bourrage que l’on avait mis dans tes soutient-gorges en attendant.

Ensuite, elle me dit de me retourner et de lever les bras. Un corset passe autour de ma taille, elle le lasse consciencieusement, j’en ai un peu le souffle coupé. Elle me glisse dans le creux de l’oreille : « Qu’il faut savoir souffrir pour être belle. Tu verras avec le temps, tu l’apprécieras de plus en plus ». J’en suis béate, le résultat est impressionnant. Ma taille est devenue fine et gracile. Mes hanches sont beaucoup plus marquées. Je passe une culotte assortie, de couleur blanche avec de légers volants de dentelles. Un chemisier ample aux manches bouffantes, à la limite de la transparence, vient couvrir le haut de mon buste. Elle me conseille de le laisser entrebâillé à la naissance de ma poitrine...

- C’est beaucoup plus joli et subjectif comme cela. Me dit-elle

Une jupe courte fendue, d’un tissu très souple noir, vient compléter cet ensemble, qui me rend sobre et sensuelle à la fois. Je passe une paire d’escarpins vernis à hauts talons qui affinent encore ma silhouette en me grandissant.

-Tu es superbe, mais il te manque la touche finale. Dit-elle en en me glissant autour de mon cou, sous mes cheveux, une chaîne en or avec un petit cœur gravé au nom de Virginie.

- Et maintenant tu peux t’admirer. Et elle soulève l’étoffe qui recouvrait le grand miroir, qui me permet de découvrir la nouvelle femme que je suis devenue.

Mon cœur s’emballe. Mon émotion se lit dans mes yeux, pétillants de plaisir. Marie a réalisé des merveilles. Mes cheveux sont restés longs, mais coupés en dégradé. Ma coiffure est folle, un enchevêtrement structuré de fines mèches de couleurs blondes, cendrées et d’un roux léger stimule ma couleur naturelle, d’un éclat lumineux. Mes paupières sont halées d’un rouge orangé, soutenu d’un trait de crayon doré. Mon regard se fait mystérieux et sensuel, par mes yeux tracés en amande. Ma bouche est devenue fruit mur, pulpeux et prêt à être cueilli. Mes lobs d’oreilles sont parés, chacun, d’une fine chaîne en or, qui suit le moindre de mes mouvements, et en alignement, d’un clou orné d’un brillant. Le pendentif sur mon tour de cou est magnifique, il souligne ma peau fine et lui donne un éclat particulier.

J’apprécie son choix judicieux sur l’habillement. Il me prodigue un aspect sophistiqué avec un doux grain de folie. Je me surprends à regarder la cambrure donnée à mon corps par les hauts talons délicats. Je me retourne enfin, elle pleure, sa joie et son bonheur forme le lien qui nous relie dorénavant. Nous nous retrouvons dans les bras l’un de l’autre et je ne peux m’empêcher de lui dire chaleureusement : « Du fond du cœur, merci ». Elle me serre plus fort contre elle, et nos cœurs battent la chamade dans un élan d’entrain et d’euphorie, qui nous a permis de nous réunir.

Marie a un petit sifflement admiratif, lorsqu’elle me voit sortir de son bureau. J’en rougis de plaisir et timidement je la remercie de cette métamorphose impossible sans elle.

- Permets tu que je prenne quelques clichés de toi pour les mettre dans mon salon, naturellement tu en auras une épreuve et tu pourras revenir pour des soins lorsque tu le désireras.

- Oui, je l’offrirais à Maman. Je lui réponds sans même réfléchir, trop heureuse de cette proposition.

Elle prend son appareil photo et m’entraîne dans l’environnement le plus agréable. Je joue un peu à la star sous le crépitement du flash, en prenant différentes poses. Cela immortalisera un des meilleurs moments de ma vie, pensais-je à ce moment précis.

Je me décide à affronter le monde et je sors de la boutique de Marie. Mon pas se fait plus gracieux, sur les trottoirs de la ville, tout le monde veut me saluer avec un grand sourire. Je ressens aussi des regards galants, plus pressants. Il y a aussi, son attention bienveillante qui me protège sans être pesante. Je prends mon temps, tant de choses m’attirent dans cette nouvelle vie. Pour moi, elle passerait le moindre de mes caprices, mais je ne veux pas profiter de la situation, elle ne le mérite pas. Elle commence à sentir ma fatigue. Sa main glisse dans la mienne et me propose de rentrer à la maison, j’acquiesce d’un signe de tête. Nous reprenons la voiture et pendant que le paysage défile devant mes yeux, mon esprit vagabonde. Je suis heureuse…

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J’ai écrit cette histoire, il y a déjà un certain temps, mais j’aimerais la partager avec vous. J’espère que vous avez aimé.

Merci de m’avoir Lu
Bises
Marianne


Responsable du site : Lucie Sobek


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