J’ouvre la porte de mon armoire pour prendre mes vêtements et je jette machinalement un coup d’œil au miroir qui figure au dos. Là, surprise ! je vois une superbe brune aussi nue que moi, je me baisse les yeux, non c’est bien moi ! Je me retourne, rien ! Je regarde derrière la porte, rien non plus, je dois être victime d’une hallucination ! Je jette un coup d’œil sur moi, oui, je n’ai pas changé, je suis toujours le même.
Curieux je décide de regarder ce qui va se passer en m’habillant, alors que jamais je ne m’habille en regardant ma glace. Je mets mon caleçon, en même temps la brune enfile un boxer en dentelles. Je mets mes chaussettes pendant qu’elle ajuste un collant. Quand viens ma chemise, elle met un chemisier, moi un pantalon, elle une jupe, moi des mocassins, elle des escarpins à talons aiguilles !
S’il s’agit d’un gag, il est fabuleux ! Pourtant, rien, pas de caméra cachée à l’horizon, rien, rien, rien !
Un peu troublé, je décide d’aller demander conseil à la pharmacienne au pied de mon immeuble.
Derrière le comptoir, ce n’est pas la pharmacienne mais un homme que je n’ai jamais vu.
« Bonjour Monsieur Dugenoux, comment allez-vous ?
- bonjour, mais je ne vous connaît pas, comment connaissez-vous mon nom ?
- enfin, Monsieur Dugenoux, cela fait au moins 5 ans que je vous sers !
Il y a sûrement quelque chose de curieux au « royaume du Danemark, car je ne comprends plus rien ! Je lui explique mon problème sans détailler le reflet si joli que j’ai vu ce matin sur la glace de mon armoire.
« Il faut aller voir un ophtalmo Monsieur Dugenoux. Peut-être est-ce un problème de fatigue ou de surmenage, ou tout simplement de la tension oculaire. Vous en connaissez ?
- non, je n’ai aucun problème de vue
- alors allez de ma part voir le docteur Vuclair
- Vuclair ? Antoine Vuclair ?
- oui pourquoi ?
- nous étions à l’école ensemble, c’est parfait »
Si ce n’est que de la fatigue, je vais attendre quelques jours, on verra.
Dans l’après-midi, je décide de m’amuser et de tester mon reflet. Sans le regarder, je change de chaussettes et met un slip à la place de mon caleçon.
Le soir, je décide de me déshabiller devant mon miroir. Après tout si j’ai le droit à un strip-tease féminin, autant en profiter.
Quand j’ouvre la porte, ma brune est toujours là. J’enlève langoureusement ma chemise, elle en fait de même avec son chemisier. La descente de mon pantalon la révèle avec des bas et un porte-jarretelles noirs. Je suis ridicule en chaussettes et chaussures, mais elle ne l’est pas du tout en bas et talons aiguilles. Je remarque d’ailleurs que ce matin elle n’a pas mis de soutien-gorge et que ce soir elle n’en a toujours pas.
Le même phénomène se reproduit ainsi les jours. Je m’amuse à me changer dans la journée pour la voir tantôt en bas, tantôt en collant. Autant dire que je m’épuise vite à ce régime, car j’ai du mal à retenir les pulsions que cette ravissante fille provoque chez moi. Toujours aussi curieusement, lorsque je reviens la voir après m’être soulagé, elle a l’air aussi épuisée que moi.
Je prends donc rendez-vous avec mon copain médecin pour le samedi suivant. Là une superbe blonde me fait rentrer dans le cabinet.
« Bonjour Claude, comment vas-tu depuis toutes ces années ? »
Je ne l’ai jamais vu cette femme, vraiment tout cela ne cesse de m’étonner ! Je ressors avec une prescription pour un collyre et surtout du repos.
En passant devant un magasin de vêtements, je suis assailli par une idée folle. Je rentre et achète de quoi m’habiller pour la journée des pieds à la tête. Je suis un peu gêné de m’adresser au vendeur, mais il me faut une pièce au moins pour chaque vêtement, y compris les chaussures. Si mon intuition est bonne, j’espère avoir résolu mon problème.
A peine rentré chez moi, je m’habille avec mes achats du jour puis me précipite devant la glace. C’est avec un grand sourire que je me retrouve enfin en pantalon et chemise avec mes mocassins. Un sourire illumine mon visage, c’est fini !
Je prends tout juste le temps de revêtir un manteau et me précipite à la pharmacie acheter le collyre pour vérifier si la pharmacienne est de retour. Oui ! Je fonce ensuite au magasin de vêtements. La vendeuse m’accueille :
« Ah Madame, cela fait plaisir de vous revoir si vite. La jupe de ce matin vous va à ravir. Vous voulez autre chose ? »
Quand je ressors les bras chargés, c’est avec un plaisir sans fin que je savoure le bruit de mes talons aiguilles sur le trottoir et que je ressens le vent sous ma jupe. Juste en face, j’aperçois Antoine qui sort de son cabinet, il vient vers moi avec un grand sourire, je fonds littéralement comme une jeune vierge de 15 ans.
« Alors Claude, cela va mieux je vois. Je t’offre un verre ? »
Antoine est un homme merveilleux, un amant accompli et moi une femme heureuse.