Et Moi, Là-dedans, qu’est ce qui me reste ?
à la fin de ce récit, tu peux donner ton avis
( texte proposé par Lucie Sobek )
Cette question, je me la pose depuis pas mal de temps : Oui, en tant qu’homme mâle, de quels droits réels je dispose de vivre ce que je suis ?
En tant qu’homme mâle et bigenre, bien sûr.
Le peu de mecs qui restent monolithiques est tellement faible et rend ce ‘’un-happy few’’ si rigide qu’on peut les remarquer bien au-delà de notre horizon visuel : Ces pauvres types sont tellement coincés et rigides qu’ils ne se déplacent que dans un engin blindé et lourd, dangereux et bruyant, écrasant et démolissant tout sur leur passage, la version moderne (quoi que !) d’Attila…
Bien que fort rares, en version originale, leurs imitateurs sont, au contraire forts nombreux, faute d’un germe de personnalité … et cela commence tôt : Regardez des jeunes de 13 ou 14 ans qui ornent leur visage des 3 poils qu’une nature dérèglées leur a fait pousser sous le menton. Ils en sont tellement fiers que même leur jeunesse en a disparu : Ils sont devenus des Hommes … ou bien pensent-ils l’être devenus précocement …hargneux et agressifs vis-à-vis de leurs semblables, secouant au travers de leurs pantalons déchirés leur embryon de sexe encore impubères et tout juste baveux mais assurés de sa générosité spermique future, interpellant dans leur langage borborygmique tous les passants (et les passantes) qu’ils frôlent ou bousculent : des ome…s …
Et moi, là-dedans, qu’est ce qui me reste ?
Me conformer à ces orangs outangs qui dans leur mental défaillant se croient les nouveaux maîtres de la société et du monde, faire comme eux pour devenir ‘’ordinaires’’ sinon idiots, me cacher de moi-même et de ce que Mère-Nature au travers de Papa et Maman m’a donné de richesses et de subtilités, n’accepter de moi-même que de n’être dans ce ‘’pecus-vulgum’’ qu’un ordre socioreligieux a défini justement comme le troupeau docile, celui des moutons que l’on mène à l’abattoir en chantant ou en silence… qu’un élément anodin et neutre…
Et pourquoi devrais-je accepter cette soumission idiote dont personne ne serait capable de définir les règles originelles sinon par l’habitude submissive de nos parents et ancêtres…
Je ne cherche pas en disant cela à ‘’refaire le monde’’ une fois de plus, les rigido-monolithes le font au nom du ‘’bonheur’’ et du conformisme de la société humaine … mais pas du mien…
En quoi consiste ‘’le mien ?’’
Pour moi, qui suis et me reconnaît bigenre, donc statistiquement ( !) normal, qui est de pouvoir apprécier et jouir de ces dimensions exotiques que sont le plaisir des robes amples et flottantes, la douceur et la caresse des tissus soyeux sur ma peau, la jouissance de moments où je puis laisser mon corps exulter et s’exprimer en liberté en même temps que d’être ce que l’on attend ordinairement (ou traditionnellement) de moi… bien sûr que ce que je dis là n’est pas convenable : Il est bien connu que_ parce que cela a été écrit il y a 30 ou 40 siècles dans la Sainte Bible_ que l’onanisme est un péché mortel, au titre que le sperme est porteur de vie et que le balancer dans le sable (pauvre Onan !) ou là où il arrive et donc que cela pouvait être assimilé par de ‘’vieux secs’’ à un meurtre qu’ils ne sont plus en situation de faire… appréciation qui n’est vrai qu’à moitié quand même : on n’a jamais vu un jet de sperme germer dans un pot de fleur et faire pousser une quelconque plante ou homoncule …Oui, ce que je dis a un aspect fétichiste que de remplacer le vagin de son épouse (et rien qu’elle) par une petite culotte en satin ou une boule de soie… Oui, il y a un aspect fétichiste que de se maquiller plus ou moins joliment pour ressembler au rêve de féminité qui a germé en soi et enfiler une jolie robe pour pouvoir se promener et déambuler librement au soleil … et surtout dans les magasins qui exposent des choses qui ne sont pas pour nous …Oui, cela a un aspect profanatoire que de demander où serait le problème que de se donner du plaisir parce que l’on s’est revêtu dune tenue fantastique et d’y trouver l’orgasme !...ou bien que s’est enfermé dans un collant résille intégral et que l’on a gardé ses chaussures à talons aiguilles…
Pourquoi serait-il plus honorable de passer une journée au bord de l’eau à taquiner le gougeon et de courir dans les bois à tirer sur les petits oiseaux pour finir par revenir, glorieux, avec un brochet _ certes conséquent_ que l’on a pris la précaution de commander chez le poissonnier voisin ou ramener, tout aussi victorieux un faisan blindé de plombs qui n’a pas réussi à échapper à la mitraille de ‘’80 chasseurs’’ …et je ne veux pas soulever l’excitantissime partie de football à laquelle on a assisté du haut des gradins, avec 30 ou 40000 personnes enflammées et dont on a ramené une bronchite pour cause de courants d’air sportifs et tonitruants … Chacun ses goûts …
Moi, je préfère, dans ma masculinité écornée passer un moment dans le jardin ou dans ma maison, revêtue langoureusement d’une robe longue de taffetas ou de soie colorée, caressé par les fantaisies frivoles d’une écharpe légère qui me fait, à chaque souffle d’air, des guiliguilis imprévus …à lire un livre, à écouter les oiseaux ou de la musique douce ou tout simplement regarder les nuages s’envoler vers d’autres cieux … comme le font aussi mes pensées …
Mais, que va en penser (ou en dire) mon épouse si elle me voit absorbée par l’extase d’une telle langueur ?
En fait ‘’that is the question ‘’ ou plutôt, that could be the question … and the answer (surtout)
Et en quoi, cette angoisse prémonitoire aurait-elle la moindre importance ?
Mais, elle pourrait se moquer de nous ou se mettre à pleurer ou, pire encore, aller raconter à ses copines le contenu de la scène … ou, peut-être encore, ne rien dire d’insultant mais, si nous ne nous sommes pas habillés de lambeaux de vêtements déchirés, sales, froissé mais que ce que nous portons a une certaine élégance et joliesse, elle pourrait s’asseoir près de nous et parler de ce que nous aimons et poser quelques questions sur cette attirance un peu surprenante ou inattendue (si elle a un petit côté pervers) sur laquelle, elle a l’occasion de pouvoir causer un peu … Bien sûr, pour nous, les victimes de cette introspection inattendue (et non désirée : mais pourquoi ?), il ne sera pas facile de répondre, si nous n’avons pas construit un début d’argumentaire, une anerie beaucoup plus futée que ‘’ parce que je suis une femme … enfermée dans un corps d’homme !....’’ , ce qu’elle sait très bien, justement parce que elle a eu l’occasion de voir son super Rambot agir tout au long de sa vie commune avec son Zorro de mari … En fait, elle en connaît toutes les pensées et toutes les tentations de son gros mec de bonhomme. Elle l’a vu loucher sur ses culottes satinées, sur ses foulards en soie, sur ses jupes et ses chemises de nuit …elle le connaît par le plus intime de lui-même et se moque gentiment de ses peurs et de son manque de perspicacité : un bonhomme ordinaire, c’est une mécanique très simple pour une femme. Sa mécanique ne contient que deux ou trois boutons : un Marche/Arrêt, un Boulot-Dodo et un ‘’pointer-charger (et surtout décharger) tant qu’il le peut…
Si vous pouvez penser qu’elle va vous quitter parce qu’elle a vu un bout de jupon sur vous, vous vous trompez parce qu’elle, elle en joue de ses jupons pour vous allumer, tout autant qu’elle se sert de ses bijoux et de ses parfums pour allumer votre copain quand elle a envie de vous rendre jaloux ou de vous foutre le trouille ou la pression !...
Par contre, si vous lui racontez, à ce moment là ou à un autre, mieux choisi, ce que vous aimez, ce que vous ressentez habillé(e)s de cette façon, elle saura que vous lui faites confiance et que vous êtes justement des hommes vrais, capables d’affronter un moment un tantinet périlleux sur lesquels elles peuvent compter lorsqu’elles ont besoin de protection _ protection qui est votre rôle principal lorsqu’il y en a besoin …_
Pour terminer ce long baratins sans le moindre intérêt, je voudrai redire cette phrase particulièrement spirituelle ‘’ La lumière ne serait pas blanche si elle n’était pas faite de toutes les couleurs de l’arc en ciel !...’’, je dis bien de TOUTES.
Bisous
LS