Ophélie

(publié: 02-11-2004, 11:15 )

J'ai 60 ans cette année, mariés. Tous les enfants sont casés. Depuis ma prime jeunesse, j'ai toujours ressenti le désir de porter des vêtements féminins. Élevé dans une famille très stricte et catholique, je n'osais en aucun cas parler de mon problème. Les seules fois, où je portais une robe, c'était le jour de la procession, où je tenais le rôle d'un moine... (Bof !) c'était mieux que rien ! Je portais ce jours là, une courte culotte pour sentir le tissus de cette bure sur mes cuisses. Enfin, je me contentais de cela !

Vers mes 17 ans, un jour que je me rendais chez une de mes tantes, qui était couturière, j'étais seul dans son atelier. Je n'ai pas pu résister à l'envie de passer une robe destinée à une de ses clientes.Brusquement, j'ai été surpris par ma tante, alors que je me regardais dans la glace. Elle a rit de bon cœur. Puis elle me confia qu'elle avait déjà remarqué à plusieurs reprises cette manœuvre.

Je devenais rouge de honte, mais heureux de la compréhension de ma tante. On a discuté ensemble et elle comprenait mon problème. Elle allait essayer d'en parler à mes parents ? (Nous sommes en 1958 ! - Chez ces gens là Monsieur ?...)

Je passai quotidiennement dans son atelier, on parlait chiffons. Elle allait persuader mes parents de consentir à l'accompagner en vacances cet été. A la mer durant deux semaines. ! Chic ! Ils ont accepté ! Nous voilà tous les deux en vacances. Ma tante et moi, avions qu'une seule idée. Passez quinze jours avec moi. J'allais devenir "Ophélie", prénom qu'elle aimait et qu'elle me donnerait durant les vacances. J'étais le plus heureux des garçon !

Je me vois encore balader avec ma tante, le long de la plage. J'avais une robe en voile rose, très ample, mes deux jupons : l'un en tulle et l'autre en broderie anglaise, me chatouillaient les cuisses. J'étais heureuse de me retrouver en fille. Jamais que des gens me regardaient perché(e) sur des très hauts talons. C'est vrai, ma tante m'avait coiffé d'une longue perruque blonde, qui me caressait le dos. J'avais beaucoup de chance que ma tante posséda chaussures, perruques et bijoux, grâce à son travail.

Certains jours en se promenant, le vent balayait ces jupons, que j'essayais de retenir pour ne pas dévoiler ma petite culotte de dentelle. J'étais une belle demoiselle de presque 18 ans ! On a passé de belles journées à deux. On se parlait et elle me comprenait. Même au restaurant, où elle m'amena plusieurs soirs, j'étais prise pour une fille ! C'est vrai que j'avais un visage très fin, une belle robe, sous laquelle on devinait les dentelles de mon soutien-gorge, et puis, ma tante passait un bon moment pour me maquiller et me faire des chignons comme Brigitte Bardot. Elle aimait cela ! Moi aussi ! Elle aimait me faire plaisir. De jour en jour, je prenais de l'assurance dans le rôle de fille... Toutes bonnes choses ont une fin ! Les vacances se sont terminées et j'ai continué en cachette de mes parents, mon fantasme. ..de temps en temps dans l'atelier de ma tante.

Je revois encore ces images dans ma tête maintenant à mon âge !!!

Ah ! Les années 60 et sa mode !... Je l'ai connu quinze jours, grâce à ma tante. Elle n'a jamais pu le dire à mes parents. La pauvre est décédée brusquement quelques mois plus tard. Et avec elle s'éteignait mon plaisir, que je n'ai plus jamais connu par après ou très rarement)

Quelques années plus tard, mes parents ont choisi une femme pour leur fils, j'ai accepté. je me suis marié, et aujourd'hui, je fantasme encore de ce trop court moment de ma vie ou je m'appelais "Ophélie" !