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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Maurenn

Maurenn

(publié: 02-11-2004, 11:03 )

Ici en France, 1975 était l'année de la Femme. Prédestinée ? Je n'en sais rien, mais toujours est-il que le 11 novembre de cette année là, je venais au monde... et comme par esprit de contradiction, je naquit "garçon". Si je tenais le spermatozoïde qui est responsable de ce massacre...

Ensuite, ce fut l'enfance. J'en garde assez peu de souvenirs. Je me souviens qu'on me prenait souvent pour une fille, ce qui ne me plaisait pas du tout. J'était plutôt menue et délicate, mais par envie de m'affirmer vis à vis de mes collègues masculins, je me suis mis au foot comme tout les garçons de mon âge. Cela ne m'empêchait pas de jouer à la poupée et à la "dinette", ce qui ne me posait pas de problème de "conscience", ni à moi, ni à mes parents d'ailleurs. Enfin, à force de volonté, j'ai réussit à me faire accepter et même respecter par mes compagnons de classe, l'intelligence palliant à la force brute. La fillette avait fait place à un jeune garçon éveillé, mais rêveur...

L'adolescence fut une période faste d'amitiés franches et viriles. Les filles étaient pour moi des fantômes et je me mis à les désirer pour faire comme mes amis sans réellement jamais comprendre ce qui les attirait tant vers ces créatures si étranges ? Je n'ai eu aucun succès d'ailleurs, mais je me suis fais quelques bonnes amies. C'est à cette époque, que quelques chose commença à me travailler sérieusement l'esprit... je ne sais toujours pas ce que c'est... un sentiment d'être transparent, insignifiant, nul, ridicule, laid... Je cherchais à me faire plaindre, à me faire aimer de toutes les façons possibles, mais rien n'y faisait et malgré les dizaines d'amis qui m'entouraient voir m'admiraient, j'avais toujours cette fâcheuse impression de ne pas être à ma place dans ce monde incompréhensible...

J'entame de brillantes études de chimie, lycée, classes prépa, grande école d'ingénieur.. jusque là tout va bien si on excepte ma vie privée : pas de petite amie, pas d'amour. Parcours scolaire exemplaire, mais vie sentimentale plutôt "autosexuelle" et de gros problèmes de personnalité. C'est à cette époque que je commence à me travestir : quelques collants volés à ma mère, puis les miracles de la VPC... ma vie éclata en une série de morceaux indépendants : l'école qui n'apportait pas une satisfaction intellectuelle suffisante , la radio où j'animait une émission de musique électronique, la composition musicale ( un premier CD et une première (petite) gloire), mes heures seules en jupe dans mon appartement et...
... et mes sales moments de hontes d'autoflagellation masochiste pour me rappeler que derrière mes aspects d'étudiant médiocre, mais visiblement doué pour la création, se cachait une monstruosité sans nom...

Finalement, après bien des excentricités (couleur de cheveux plus particulièrement) je retrouve un semblant d'équilibre et je reprend le contrôle d'une vie tracée d'avance : Chimie, chimie, chimie... J'abandonne par hasard le célibat et je me croit enfin sauvée...

Juillet 2001 : Qu'est-ce que je suis ? Un homme ? Une femme ? Un travesti ? Un fou ? Vite un psy !

Aujourd'hui je cherche encore à comprendre tout ce que je suis. Je me sens femme, je m'accepte mieux ainsi... mais si j'ai fait un pas, il me reste de très nombreuses étapes à franchir avant de savoir qui je suis et pourquoi je suis comme ça...

À suivre...


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