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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Jocelyne

Jocelyne

(publié: 20-10-2004, 16:35 )

Tout commence vers 8 ou 9 ans, quand à l'occasion d'un spectacle d'enfants, je me retrouvais habillée en petite fille : jupe plissée, corsage, sandalettes à talons, foulard et rouge à lèvres. Tout pour être la plus jolie! Mon numéro terminé, je constatais ne pas être pressée d'ôter ces vêtements féminins. Au contraire, j'adorais cela ! Je les retirais malgrés tout car, mes parents m'attendaient pour rentrer. Mais, le mal était fait : j'adorais m'habiller en fille...

Après cet événement, je me servais dans la garde robe de ma soeur pendant les longs après-midi de siestes de l'été. Toujours en cachette. En prenant de l'âge, mes parents me laissaient seul alors qu'ils partaient faire les courses. Je commençais à visiter l'armoire de ma mère. Au début, une combinaison et une paire de collant suffisaient à me satisfaire. C'est ainsi vêtue que je découvris ce que jouir voulait dire ! Puis mon désir de paraître femme me poussa à parfaire mon image : lingerie, bas, robe et maquillage.

Avec toujours la peur, au retour de mes parents de laisser sur mon visage, une trace de rouge à lèvres ou de fard à paupières. Alors, pour effacer tout cela, j'utilisais de l'alcool à 90o. Il faut souffrir pour être belle !!

Devenue adulte, mais vivant toujours chez mes parents, je commandais par correspondance ma propre lingerie : culottes, soutien-gorges et porte-jarettelles. Une paire de bas et des escarpins pour complèter le tout. Mais par dessus tout cela, mon rêve de tant de nuits : une perruque !! Pas une opulente chevelure comme je l'aurais souhaité, mais une coiffure bouclée, suffisante pour paraître féminine. Ce fut une révélation ! Je me sentais vraiment femme enfin, ces cheveux symbolisant toute la féminité cachée en moi.

Dailleurs, je ne m'en suis jamais tout à fait remise, car je suis, aujourd'hui encore, une "folle" de perruque : j'en possède cinq. Ainsi je peux être "différente" : Virginie la blonde au carré court, Myriam la brune aux cheveux longs, Nadine la brune bouclée, Sarah la rousse ondulée et Jocelyne blonde au carré mi-long. J'aimerais d'ailleurs beaucoup entrer en contacts avec d'autres amies ayant, elles aussi, cette passion pour les perruques...

Aujourd'hui, j'habite chez moi. Mais pas seule... L'amour des femmes m'a poussé à vivre avec l'une d'entre elles. Hélas, elle ne connait pas mon ambiguité. Aussi, c'est toujours en cachette, pendant ses absences, que je peux redevenir "Elle". Ma garde robe s'est agrandie, cachée dans deux valises, et parfois j'ose, malgrés ma timidité, sortir faire un tour, en voiture, habillée comme j'aime l'être. Ce n'est pas toujours très agréable, la peur d'être découverte masquant souvent le plaisir de se sentir femme... Mais, il faut bien vivre dangereusement !!

Heureusement, la découverte sur le Web de sites comme celui-ci m'a permit de découvrir d'autres personnes comme moi et, je l'espère peut-être, d'en rencontrer certaines afin de rompre la solitude qui me pèse après ces longues années de féminité clandestine.

Merci une fois encore, chère Isabelle, de m'avoir accueilli si gentiment.

Mes réflexions

Samedi matin, réveillé après une courte nuit de sommeil, je suis là, à ranger mes affaires qui traînent un peu partout dans l'appartement. Ma robe rouge par-ci, un soutien-gorge par-là, la culotte coordonnée, ma perruque brune, etc... Tout mon attirail de "femme". Tous ces accessoires qui nous aident à devenir celle que l'on aimerait être. La nuit a été trop courte. A chercher sur le web le contact de quelqu'un qui me comprenne, qui me soit ressemblant ou simplement compréhensif. Mais ce n'est pas facile. Tout est souvent en anglais. Les textes, les histoires, les dialogues. Parfois, une photo capture mon regard par la beauté physique ou l'attitude de la créature qui s'affiche. Comme elle est belle !! Quand je regarde mes photos personnelles prises en solitaire, un peu décadrées, je me sens jalouse...

Et puis je recherche aussi un contact proche. Vous avez beaucoup de chance, vous les TVQuébécoises, de pouvoir vous rencontrer, discuter, rire, échanger des conseils, enfin vivre quoi !! Ici, à Paris, ce genre de réunion n'existe que peu ou alors dans un but à connotation sexuelle. Du moins il me semble. En effet, je n'y suis jamais allée. Je suis encore trop timide pour oser sortir de ma tour d'ivoire.

La vision matinale dans le miroir de mon visage ou quelques traces de maquillage subsistent encore ne me parait pas être du meilleur effet. Ah le démaquillage..., quand il est 3 heures du matin !! Après une séance de plaisir solitaire qui me vide, je n'ai plus la force d'appliquer crèmes et onguents afin d’effacer ces peintures de guerre qui nous sont si fondamentales à nous, les travestis. Le fond de teint qui masque nos pilosités viriles, l'eye-liner qui nous dessine ces yeux de biches, une jolie poudre à paupière pour faire ressortir mes yeux verts, un rouge à lèvre sophistiqué et pour finir poudre et blush pour un teint de jeune fille. Ou est donc passée la jolie Myriam (prénom que je porte quand je "suis" avec ma perruque brune)?

Saisissant ma valise où je range tout mon "trésor de guerre" afin de soustraire à la vue d'un éventuel visiteur, les traces de mon ambiguïté, plusieurs réflexions me viennent à l'esprit. Pourquoi suis-je un travesti ? Pourquoi ai-je le besoin, la nécessité, la pulsion de me métamorphoser en ces créatures que j'aime et que je déteste en même temps ? Bien sûr, je suis comme beaucoup d'entre nous... C'est le besoin de faire ressortir le coté féminin que tout homme possède en lui qui me pousse à cela... Alors comment font les autres ? Ceux qui n'ont pas une petite jupe cachée au fond d'un sac ou une perruque derrière un meuble (pour ma part, ce sont une valise et un attaché-case remplis de vêtements et accessoires que je dois soustraire à la vue de ma compagne !!)? Ceux qui ne bravent pas le regard des vendeuses pour acheter un soutien-gorge à leur taille. En bref, ceux qui sont des hommes, des vrais. Je me le demande... Pour ma part, je ne me sens pas moins mâle qu'eux. J'aime aussi mon apparence et mon attitude masculine. Et d'ailleurs, les femmes (les vraies) n'y sont pas toujours insensibles. Mais là, peut-être que mon expérience de travesti m'aide à mieux cerner les besoins de la gent féminine. Je parle en tout bien tout honneur !! En effet, nous comprenons mieux que quiconque :

Pourquoi les femmes mettent tant de temps à se préparer ? Se maquiller demande une certaine tranquillité afin de dessiner, marier les couleurs, etc... Coiffer son opulente chevelure comme attribut principal de féminité exige une grande patience.

Pourquoi donner le bras à une femme ? Vous imaginez une femme courant derrière "son homme" avec des hauts talons ! Ainsi il est obligé de marcher à la même allure qu'elle.

Pourquoi se repoudrent-elles tout le temps le nez ? N'est-ce pas pour être la plus jolie !!

Pourquoi leur ouvrir la porte de la voiture afin qu'elle puisse y monter....? En plein hiver, avec juste une paire de bas épaisse de quelques dixièmes de millimètre d'épaisseur sur les jambes et un jupe aussi courte que possible afin que Monsieur puisse admirer le galbe de ses cuisses, elle sera heureuse d’être au chaud rapidement.

Etc...

Enfin, bref... C'est peut-être là, le seul avantage que nous autres travestis ayons par rapport aux "autres". En tous cas, c'est le seul à mes yeux !! Car sinon, imaginez la surprise de la belle qui a succombé à votre charme quand vous lui dites que vous aimeriez porter le même jolie jupe plissée qu'elle. Elle virevolte tellement bien quand elle marche avec !! Que son coordonné culotte-soutien-gorge-porte-jaretelles mauve est si seyant sur votre personne !! Que vous acceptez de lui prêter vos perruques si elle le désire !! "On pourra même partager le même lipstick, si tu veux !!"... Je ne suis pas sur de la pérennité de la relation... A moins de tomber sur la perle rare... Les amies de TVQ (et d'ailleurs) qui ont cette chance doivent être heureuses !! Pour ma part, je n'ai jamais avoué mon penchant pour la dentelle, les bijoux ou les hauts talons aux différentes compagnes de mon existence. Toujours la peur de les perdre. Le risque étant qu'un jour l'une d'entre elles découvre la malle aux "trésors". A ce propos, une question. Quelqu'un pourra peut-être m'aider à y répondre: pourquoi pendant ma relation avec l'une d'entre elles, mon désir d’être travesti a semblé totalement disparaître ? Si quelqu'un a une idée là-dessus, qu'il m'écrive...

Voilà qui termine ma réflexion !! J'espère ne pas avoir ennuyé tout le monde. Merci de m'avoir lu jusqu'au bout et n'hésitez pas à m’écrire. La correspondance est pour l'instant le seul moyen que j'ai trouvé pour exister en tant que "Jocelyne".


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