Françoise

(publié: 02-11-2004, 10:52 )

Il y a 50 ans, eh oui déjà! Le 20 Novembre 1950, venait au monde dans une famille, jusque là sans histoire, un petit garçon : moi.

Mon papa mourut en 1956 de la tuberculose, ma maman dès lors fut tout pour moi. Elle était très famille et à l'époque, elle faisait des robes pour ma petite cousine. A cette époque, elle me faisait essayer ces robes, ce que je trouvais normal, ma cousine et moi nous aimions beaucoup et étions de la même taille. Ce dont je ne m'étais pas aperçue tout de suite c'est le plaisir qu'elle éprouvait à m'habiller ainsi !

Elle me lavait mes cheveux, me faisait une permanente, me chaussait de jolies chaussures vernies, bref j'étais et j'en étais très fière une très jolie petite fille! Hélas elle mourut d'une longue maladie et à 13 ans je me suis retrouvée orpheline, obligée de cacher mon véritable sexe de petite fille à des amis de ma mère qui m'adoptèrent.

Alors un long mensonge commença pour moi.

Le collège, ou pensionnaire je fis très vite la conquête d'un petit copain qui comprenant ma différence m'initia aux jeux subtils de l'amour, mais j'étais hélas toujours vêtue de vêtements masculins ce qui me posait d'énormes problèmes que je ne confiais à personne même pas à mon petit copain.

Vint à 20 ans l'époque du service militaire.

J'étais déjà androgyne, mais à part quelques réflexions imbéciles, cela ne me posait pas de problème et très vite un beau garçon de mon régiment s'occupa de moi. Je n'étais certes pas malheureuse entourée ainsi de tendresse, mais inachevée, je passais des jours et des nuits à m'interroger sur mon avenir. Libérée de mes obligations militaires, je me suis mise enquête d'une profession.

Dans les années 70 cela ne posait pas trop de problème et je me fis embaucher dans une grande société d'automobiles comme collaborateur commercial. C'est alors habitant un petit meublé à Paris que je retrouvais une copine d'enfance étudiante, dont je fis la conquête et nous nous mariâmes.

Nous avions loué un petit appartement dans le 20° à Paris. Et là tous les efforts que j'avais fait pour intégrer une peau d'homme s'avérèrent inutiles. Les quelques fois où j'étais seule, je m'empressais de me maquiller, de mettre un fichu sur ma tête et de revêtir les tenues de ma femme. Un jour, j'avais 30 ans et nous avions deux enfants, elle rentra en pleine après midi, plus tôt que prévu et me découvris vêtue d'une de ces robes. Je fus bien obligée, en pleurant de lui avouer ma féminité, et merveille elle compris immédiatement ce que je n'avais osé lui avouer.

Ce fut une nouvelle phase, nous allions toutes deux dans les grandes surfaces acheter les dessous, les robes, chemisiers jupes, que nous choisissions ensemble. Pour le reste perruques et prothèses mammaires par correspondance à Quelle ou à la Redoute nous choisissions ensemble ce qui pouvait le mieux me convenir.

A 20 ans et 24 ans, nos enfants nous ont quittées pour se marier et je pus ainsi vivre toute la journée en femme.