elodie

(publié: 29-01-2005, 23:05 )

Comment se fait-il que toutes les histoires se ressemblent? La mienne commence aussi à six ans, le jour du mariage de ma soeur lorsque je l'ai vue enfiler son beau jupon. A partir de ce jour, je n'ai eu qu'une envie: lui ressembler. Pendant des années, j'ai essayé. Tout était bon pour me confectionner la robe dont je rêvais: le dessus de lit, la couette, le sac de couchage. Je m'enroulais dedans, serrais le buste et me lassais aller à mes rêveries. Plus tard, j'ai découvert de magnifiques jupons des années soixante que je m'empressais d'enfiler dès que j'étais seule. Quel bonheur de sentir le nylon glisser sur mes jambes....

A l'école, au collège, puis au lycée, j'étais un garçon timide qui n'avaient pas beaucoup d'ami. En sport je me retrouvais souvent avec les filles à cause de mes performances désastreuses. J'étais aussi souvent l'objet des moqueries de mes camarades. Je ne savais pas me défendre.

Les années passèrent. Les jupons disparurent. Une belle chemise de nuit en nylon les remplaça. Les filles ne s'intéressaient pas à moi et je ne m'intéressais pas vraiment à elle. Pareil pour les garçons. J'étais du genre sauvage qui déteste sortir de chez lui.

Puis j'ai traversé toute une période de chomage, formations, contrats précaires pendant lesquels mon penchant pour la féminité se poursuivit en pointillé. Je continuais à chercher ses sensations merveilleuses qui me troublaient tant. J'adorais les films en costume. Mais au lieu de m'identifier au héro, j'enviais la jeune femme en détresse qu'il défendait. Les belles robes à crinolines me faisaient rêver. Je voulais être cette princesse en robe de satin qui ouvrait le bal. Ou cette Sissi froufroutante.
Plus tard, lorsque j'ai enfin pu payer mon premier loyer, j'essayais tout ce qui me venait à l'esprit: couette, sacs en plastic...

Encore plus tard, j'ai découvert Internet. Je n'étais donc pas seule. Dans la foulé, je me suis achetée une nuisette pas correspondance? Jusqu'ici, je n'avais pas osé. Je me contentais de loucher sur les vitrines des boutiques. Ensuite, je me suis achetée une jupe longue satinée dans un magasin, puis d'autres affaires sur Internet ou dans des boutiques. Depus je n'ai pas arrêté malgrè des moment de rejets qui me poussaient à tout jeter à la poubelle.

A 38 ans, je ne suis jamais sortie en fille. Personne ne m'a jamais vu ainsi. Le soir, après le travail, ou le week-end, j'enfile mes tenues et je me sens merveilleusement bien.

Donc, je n'ai jamais rencontré personne malgrè les contacts que j'ai pu avoir sur le net. Mais j'y pense de plus en plus. En fait, je ne pense pratiquement qu'à ça. Une tv ou un homme? Rencontrer une tv ne me déplairait pas, bien au contraire. Mais j'aimerais bien aussi passer un moment avec un homme, histoire de pousser ma féminité jusqu'au bout. Je l'imagine beau, grand, doux, calin avec de belles mains pour me carresser.