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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Danielle

Danielle

(publié: 18-02-2008, 5:53 )

J’ai rencontré celle que je suis

Debout, devant la glace de la salle de bain, je fini de retoucher mon maquillage avant le moment de vérité. Je me penche vers l’avant et j’enfile ma perruque pour la première fois. Les yeux fermés, je me relève d’un mouvement rapide pour permettre aux cheveux de bien se positionner. Un peu anxieux, j’ouvre lentement les yeux et aperçois enfin dans le reflet du miroir, comme par magie, cette femme dont je rêvais. Elle est soudainement matérialisée, émergée de mon corps. C’est le bonheur total. Elle est là devant moi et ma foi, plus belle que ce que j’avais imaginé. Je prends conscience de toute ma féminité. Daniel est comblé mais Danielle l’est encore plus!

Je suis dans la quarantaine, bisexuel et tout à fait masculin dans la « vraie vie ». J’ai une conjointe et des enfants. Je viens à peine de découvrir mon intérêt pour la féminisation. Ma folle passion pour le maquillage, les belles robes et les accessoires de fille. Une passion grandissante. Une obsession presque. Je dois me contrôler, je dépense une fortune!

Dès mon adolescence, j’ai commencé à porter des vêtements féminins, surtout des bas-culottes. Le fétiche classique quoi. Je me sentais comme une petite fille. Dès que j’avais une minute, que mes amis avaient le dos tourné, j’allais me cacher dans le bois et j’enfilais mes collants. Une métamorphose de mon être. La chenille devenait papillon. J’étais heureuse. Ça ne durait pas très longtemps. Juste ce qu’il faut pour assouvir mes pulsions sexuelles. À 15 ans, mes premières aventures avec un homme. Il savait que j’aimais me sentir soumise, féminine. À notre deuxième rencontre, il me tend un sac. Je l’ouvre et quelle surprise! Des bas-culottes neufs! Le plus beau cadeau que je pouvais recevoir.

J’ai toujours caché à mon entourage et à mes copines (je n’en ai pas eu beaucoup) ma bisexualité et mon goût pour les vêtements féminins. Trop peur du rejet et de ces conséquences. La crainte d’être ridiculisé aussi. J’ai toujours gardé cela comme un secret d’état avec toute la frustration et l’isolement intérieur que cela implique.

Voilà 7 ou 8 ans, j’ai finalement avoué à ma présente conjointe ma véritable identité. Après 14 ans de vie commune avec elle, j’étais épuisé de me cacher et de mentir. La pression augmente avec le temps. Je voulais me libérer de ce poids énorme. Tout lui dire au risque de la perdre. Elle était sous le choc, bouleversée. Elle se trouvait stupide de n’avoir rien remarqué. Elle est loin d’être stupide, personne n’a jamais rien remarqué. Ma double vie était réglée au quart de tour. Sans prétention, je suis un bon acteur. Le rôle du « gars », je le connais par coeur!

Après un certain temps, ma conjointe a fini par comprendre et accepter. Après tout, je suis toujours la même personne. Mon côté bi l’excite dans une certaine mesure. Les vêtements féminins, pas sûr! Et là, tout récemment, le maquillage et les perruques. Ça ne passe pas tellement bien. Je dois lui donner du temps. Beaucoup d’explications aussi. Ses craintes vont finir par se dissiper. Enfin, c’est ce que je souhaite.

Mais d’où me vient cette envie soudaine et intense de me maquiller et de me transformer à ce point? Depuis l’âge de 14 ans, je me contente d’enfiler des bas-culottes et une robe juste le temps d’une séance de masturbation. Mais aujourd’hui, ce n’est plus juste ça. Il y a beaucoup plus. Je ne veux plus seulement me sentir comme une femme, je veux en être une. Avoir l’apparence, la démarche, la gestuelle. J’ai passé de la phase sexuelle à la phase émotionnelle. Pourquoi 30 ans après? Je ne saurais le dire. L’internet y est sûrement pour beaucoup. Les sites comme le vôtre ont contribués à ce réveil. À me faire prendre conscience que ce que je vis, des centaines voire des milliers de personnes le vivent aussi. Je ne suis pas un « freak of nature ». Je suis un être humain façonné différemment et qui n’a pas suivi la ligne directionnelle dictée par la société. Aux yeux de mon entourage, cependant, ça ne paraît pas.

Quel bonheur que de me retrouver seul, quelques fois par mois, à prendre un bon bain chaud, me maquiller et me faire belle. Enfiler lentement des bas-culottes soyeux, vêtir une belle robe et des souliers à talons hauts. C’est le summum du bien-être! L’extase sans la jouissance. Je plane dans la stratosphère. Je suis dans un autre état. Sans drogue ni alcool. Je passe la journée ainsi, tellement bien dans ma peau. Je suis une femme!

Je voudrais revenir en arrière. Avoir encore 20 ans. Me maquiller et cacher les imperfections serait tellement plus facile. Me faire des lulus et porter une jupe à crinolines me rendrais coquette. C’est plus difficile d’avoir l’air coquette à 44 ans! Mais qu’importe, j’ai l’apparence d’une belle femme mature.

Mon cheminement n’est pas terminé. Vais-je sortir dehors? Je n’en ai aucune idée pour l’instant. J’ai encore beaucoup de difficultés à faire des achats « féminins ». La peur d’être reconnu. La peur de ce que les gens pensent. Ça freine mes élans. La femme en moi le veut mais le gars que je suis hésite tout le temps!

Se travestir demande énormément d’intimité. Du temps surtout. Avec des enfants, ce n’est pas souvent possible. Ils ne veulent pas toujours partir avec leur mère. C’est je crois, ce qu’il y a de plus frustrant ; ne pas avoir cette journée à moi seul, celle où Danielle peut s’épanouir totalement. C’est le prix à payer d’avoir choisi de vivre avec une conjointe et des enfants. Je pourrais toujours leur dire la vérité mais ils sont encore trop jeunes. Le modèle masculin qui se pavane avec une jupe et du rouge à lèvre, ce n’est pas une bonne idée.

J’ai la pression de mon travail aussi. Ne rien laisser paraître à mes collègues. Un monde hyper macho. Je ne peux pas me raser les bras. Ça me frustre terriblement. Devoir garder certains traits masculins. Parfois, j’aurais envie de crier à tout le monde qui je suis. Être enfin libre. Malheureusement, je ne m’assumerai jamais jusqu’à ce point. Mais qu’importe, à défaut d’être une femme à temps plein, j’en suis une à temps partiel.

Danielle


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