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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Christelle

Christelle

(publié: 02-11-2004, 10:45 )

Pouf pouf, comme disait Pierre Desproges.... Un midi d'il y a quelque vingt années, j'avais faim, et je suis née...
Enfin, je suis né. Je suis nés, peut-être.. Sûrement...
Oui, j'étais déjà une fille et un garçon à ma naissance...

J'étais un petit enfant qui jouait au légo et à la dînette, aux petites voitures qui se battaient et qui regardait Candy à la télévision... A l'école, on m'aimait bien, parce que j'étais calme, à l'écoute, tout gentil, toute gentille...

Une fois, un copain me traita quand même de garçon manqué, ce que mes autres amis eurent la joie de répéter... Oui, peut-être que j'étais un garçon manqué... Et une fille manquée aussi... Chouchou ou paria, j'avais toujours un traitement privilégiés. En pire ou en meilleur...

Chez ma nourrice, j'avais le droit unique de jouer avec sa fille, qui m'autorisait à jouer à la Barbie avec elle, suprême droit préférentiel. Seule problème, je n'avais pas souvent la possibilité d'être Barbie et j'étais cantonné dans le rôle de ce drôle de Ken, pfff...

Ma voix suraiguë, stridente, de petite fille, faisait de moi un petit être hybride, tenant à la fois de la fillette et du garçonnet... Mais j'étais officiellement un mâle, un vrai... Même si je rêvais déjà que des fées venaient faire de moi une petite fille... Même si j'imaginais que je sois forcée de vivre comme une fille, par la force des choses... J'étais un mâle, oui... Un mâle qui aurait tout donné, déjà, pour jouer le rôle d'une fille, qui imaginais mille stratagèmes pour qu'on le prenne pour une fille... Jogging rose et demande pour avoir une robe de nuit...

Et l'adolescence vint... Non, l'adolescence... Ahhh... L'horreur, l'effroi... Je grandissais. J'allais me différencier des filles dont j'aimais la morphologie et l'esprit, esprit qui était si proche du mien, et morphologie qui allait bientôt n'avoir plus rien de commun avec la mienne.. La puberté, saison des malheur, hiver de mon coeur... Pour éviter que mon corps soit trop repoussant, je tentai, inconsciemment de le faire suffoquer, de le déformer...

Je mangeais autant que je pouvais... Je voulais être un amas de graisse informe, qui ne ressemblerait à rien, m'évitant ainsi d'être un homme... Un homme... "tu seras un homme mon fils" "- non papa, j'aime pas..." j'ai pris du poids, j'étais bouboule... Bouboule avec ses petits colliers de laine que ma mère m'avais appris à faire... Bouboule qui apprenait la cuisine, qui regardait sa mère faire des gâteau et qui volait des petits bouts de chocolat ou des cuillerées de pâte quand il le pouvait, gourmand qu'il était...

Mais la puberté n'avait pas peur de ces kilos superflus, et elle les balaya en m'étirant du mieux qu'elle pouvait. Elle me fit atteindre 1m89... Au moins, je parvenais à dominer le monde... Et ma voix grave avait fait de moi un homme. Ma bataille contre le Destin semblait se résumer à une victoire de mon adversaire...

Et puis, après tout, je devais être un homme, un vrai. Je décidai de perdre tout côté féminin. Tout. Disparaissez sentimentalisme, sentiments, sensibilité. Adieux soins, goût vestimentaire. Je faisais le deuil de ma féminité et je devenais un sinistre croque-mort sur terre, tout de noir vêtu. Une figure filiforme sans aucun sentiment.

Je n'étais plus un garçon manqué, non, j'étais un humain manqué. J'étais devenu une machine. Froid, cynique, tueur verbal, hanté par la Mort qui semblait être ma meilleure amie, celle qui me parlait le plus, j'étais presque une entité macabre. On me craignait. J'impressionnais. Je terrifiais parfois. il faut dire que j'avais de quoi impressionner. Imaginez une chose de presque deux mètre, flottant dans des vêtements noirs trop larges pour lui, parlant d'une voix presque d'outre tombe et qui n'exhale aucun sentiment, où tout n'est que cynisme et froideur. Ca fait peur. J'étais la Mort. Au moins, c'était du féminin !...

Je restais ainsi jusqu'à mes dix-huit ans. Tyran du succès, toujours premier, mon intellect, mon raisonnement froid et mon absence totale de passions humaines faisait de moi un monstre de réussite. J'étais bien parmi les choses, dans les livres, en compagnie de gens morts, de choses mortes, de la Mort...

Et puis, A dix-huit ans, je découvris que je pouvais aimer. Mon coeur de marbre se fendillait... Il recommençait à battre... Je rencontrai une demoiselle, certes fort perturbée, mais avec qui je m'entendais merveilleusement. Je n'étais pas à côté du monde, j'étais dans le monde. Mon coeur se remit à battre. Mes sentiments refirent surface. Mais la femme endormie se réveilla tout autant. J'aimais, oui, mais comment aimais-je ?... Je voulais donner et recevoir des caresses, des baisers. Le sexe ?... Pour quoi faire ?... Mon sexe ?... il est là comme il aurait pu être ailleurs... Oh, aimer, le doux mot, la douce torture... J'aimais cette fille que je trouvais belle et intelligente. Et pour un baiser, je me serais damné. Pour un coup de téléphone d'elle, je restais devant le téléphone des jours entiers... Qu'elle me prenne la main et mon coeur s'embrasait... Mais je devais parvenir à dompter la terrible demoiselle qui me hantait... Comment faire ?.. Je décidai, pour mieux la contrôler, de cesser de l'emprisonner, de lui donner entière liberté. Comme certaines plantes, elle se renforçait dans l'ombre. Il fallait l'exposer au grand jour si je voulais l'affaiblir...

Mais celle-ci ne l'entendait pas de cette oreille. Mon alter-ego voulait prendre la place qui lui était due... Un jour, le dernier avant deux mois en compagnie de celle que j'aimais, je croisais une échoppe qui vendait, entre autres, de jolis petits gants avec des chats dessus. Le lendemain, je vins les acheter. La taille unique m'allait parfaitement. J'adorais le toucher de ces gants. Le monde était lisse, le monde était beau. Miss Hide était heureuse...

Et puis, un jour, alors que j'étais chez mes parents, j'eus l'occasion de me voir de pied en cap. Nue. Je vis ma silhouette dans son intégralité. Et je fus aussi choquée qu'étonnée. Ce corps, ce corps que j'abhorrais, ce corps n'était pas tel que je l'avais imaginé, plein de traces masculine. Non, ce corps n'était pas ainsi. Je vis des hanches. Je vis une silhouette fine, délicate. Me trompai-je ?... illusion d'optique ?.. Je me mis à contre-jour, pour ne voir que les contours de mon corps. Non, de face, dans l'ombre, je ressemblais autant à un homme qu'à une femme, voire moins à un homme qu'à une femme. Et de profil ?.. A part ma poitrine qui n'existait pas, j'avais un derrière rebondi ressemblant fort peu à ce qu'un homme possède habituellement.

Je fus stupéfaite. Ma silhouette reflétait mon esprit. J'étais un être masculin et féminin. Jusque dans mon être, j'étais un garçon manqué ! Mais je voulais en savoir plus. Je voulais savoir si ce que je voyais était réel. Il fallait essayer des vêtements féminins. Le lendemain, je courais m'acheter une chemise cintrée et une jupe trapèze... Je les enfilai et constatai non sans surprise que celma m'allait parfaitement, mis à part l'absence de poitrine...

Des tonnes de questions s’amoncelèrent en mon esprit. Voyais-je ce que je désirais voir ou étais-je réellement ainsi ?... J'eus l'occasion, sous le fallacieux prétexte d'aller, peut-être, un jour, habillée en fille, voir le Rocky Horror picture Show, de paraître devant mes deux meilleures amies vêtue d'un pantalon stretch et d'un pull moulant col roulé. Le silence fut la première chose que j'entendis. Stupéfaction. Elles n'osèrent pas dire quoi que ce soit... J'appris plus tard qu'elles avaient été plus qu'étonnées de voir à quel point je ressemblais à une fille...

Je revis celle que j'aimais. Je lui avais expliqué me retraite de deux mois, durant lesquels j'avais tenté de libérer et d'exorciser la miss Hide qui me hantait.

Le soir de nos retrouvailles, j'étais en voiture avec elle, côté passager. (J'adore qu'on me conduise et je déteste conduire.) Elle sortit puis revint dans la voiture. A son retour, elle posa sa main sur ma cuisse. Ce fut comme si une multitude de déflagrations avaient lieu dans mon être. J'étais retournée. Je tremblais. Je grelottais. Mes dents claquaient. nous allâmes au restaurant et je sentais le désir d'avoir à nouveau sa main sur ma cuisse. Ce désir était en moi. Mon corps criait, appelait sa main. Et celle que j'aimais riait, car elle sentait ce désir. Elle avait une femme en face d'elle, une femme avec des désirs de femme. Elle sentait une femme en face d'elle. Elle me raccompagna chez moi. Quand j'allais quitter la voiture, elle me dit "je peux monter ?" J'acquiesçai. elle vint avec moi. Et puis nous allâmes dans ma chambre, écouter Sinnead O'Connor. J'entendais sa voix pénétrer mon être. nous nous allongeâmes sur le lit, en camarade, en signe de recueillement. Et celle que j'aimais posa sa main sur ma cuisse, à nouveau. Puis elle posa ses lèvres sur les miennes. Je n'étais que joie. Je voulais m'abandonner dans ses bras, dans ses caresses et ses baisers.

Après quelques minutes d'intimité pleines de bonheur, où, instinctivement, je ne fis qu'agir en femme, n'ayant ni l'envie ni l'idée d'agir en homme - et ne sachant pas comment faire -, celle que j'aimais décida de me quitter. Avant de partir, elle me déclara, péremptoire : "tu sais, je viens de comprendre que je ne pourrais jamais être homosexuelle. Je préfère les hommes..." Notre aventure intime avait été une aventure au féminin. "Jusque dans tes sourires, tu agis comme une femme" m'avait-elle dit dans l'intimité...

Je me rendis donc compte que la Miss Hyde qui était en moi régissait de nombreuses parties de mon être. J'aimais comme une femme, j'agissais comme une femme, je ressentais de nombreuses choses de manière féminine. J'avais presque l'air féminine.

Presque. Ce presque m'horripilait. J'étais un hybride, androgyne, asexué... il fallait voir jusqu'où j'étais une fille. Je décidai de voir si je pouvais être une VRAIE fille. Je connaissai l'adresse d'une discothèque pour filles uniquement. Mon but était d'y entrer. Je pris le métro en étant androgyne. sous mes vêtements masculins, que je portais toujours larges pour qu'on ne vit pas ma silhouette féminine, je portais un pantalon trompette et une chemise cintrée. Dans mon sac à dos, le nécessaire à maquillage. Dans un recoin d'une ruelle, près de la discothèque, je me maquillai... La première fois fut un échec. Non ! Non, ce n'est pas que je fut refusée, c'est que je refusai d'y entrer. Je vis que le lieu que je croyais aux mains de demoiselles laissait entrer des mâles... Quel intérêt d'entrer alors là où tout le monde pouvait entrer ?..

Je trouvais une autre adresse, plus "intégriste", donc plus appréciable. J'y allais avec une amie. J'avais peur. Le refus à cette porte signifiait le refus dans le monde des femmes, mon rejet de la catégorie "femme". Mais j'entrais. Sans problèmes. OUiii ! J'y entrais. J'étais heureuse. J'y revins, une autre fois, toujours en pantalon moulant. Puis en jupe trapèze. Là, le videur s'intéressa à moi. Non, pas pour me renvoyer, mais parce qu'il trouvait mes jambes très très appétissantes !! Je dansai en fille. J'étais bien. J'étais moi...

Peu à peu, je compris que cette miss Hyde était une partie de moi, une grande partie de moi. C'est moi.

J'aime bien porter toute sorte de vêtements. Je me sens bien avec. Je me sens moi. J'ai déjà donné quelques conseils de maquillage à des copines. Des filles. Oui, je donne des conseils de fille pour le maquillage, la séduction aussi... Mais le problème est que, comme de nombreuses filles qui aiment les filles, je suis une meilleure amie très spéciale, mais je ne suis pas digne d'amour... J'ai le droit à ce que subissent toutes les disciples de Sapho, la grande amitié, la connivence, l'intimité jusqu'à la limite de l'amour, sans jamais qu'il n'en soit question. Et j'aime, et on ne m'aime pas. Sinon, les mâles, à ma sortie de discothèque, me hèlent. Une fille qui a un mètre de jambes, ça fait rêver...

J'ai compris que, pour l'instant, je suis fille et garçon, les vêtements féminins me vont si bien... Les vêtements masculins doivent être large si je ne veux pas avoir l'air étrange avec...

Je me maquille quand je peux. J'ai les ongles vernis quand j'en ai envie. Je suis bien. Presque bien...

Etre un garçon a quelques avantages.. Etre une fille en a plein... Mais je ne sais pas si je trouverai l'âme soeur un jour. Seule une fille qui aime les garçons et les filles put m'aimer. Et en plus, mes instincts de fille me bloquent pour agir en garçon. Quelle surprise, aussi, de se rendre compte qu'on agit, dans certains moments, comme telle actrice dans tel film... De voir dans le jeu d'une femme, dans un film une réaction qu'on a déjà eue soi-même...

Sur Internet, je me suis amusée à être une fille, mais l'expérience eu quelques catastrophiques conséquences. J'eus un amoureux. Un amoureux transi, éperdu. Les hommes ont du mal à me résister. J'ai brisé un coeur et cela me meurtrit l'âme.

J'ai rencontré ma nouvelle meilleure amie par Internet. elle croyait que j'étais une fille et m'aimait beaucoup. Je lui avouai que je n'étais pas autant fille que cela, ce qui la déçut quelque peu mais nous nous rencontrâmes...

Et je suis souvent avec elle... Je l'appelle "mon homme" car elle travaille, aime à conduire des voitures, des motos, et moi, je m'occupe, quand je suis avec elle, de faire la cuisine, (ma mère m'a bien appris ça) de l'aider au niveau domestique ou pour faire des achats vestimentaires... Nous nous complétons bien, mais nous sommes des très grandes amies, c'est tout... Dans un mois, je partirai sur un île où l'on fait tous les jours la fête. J'emporte des robes courtes, un débardeur et quelques autres tenues de fille. Je serai une fille le plus souvent possible. J'aurai les cheveux colorés, je vais tenter de garder les ongles les plus longs possibles... Je serai vraiment une fille pour une semaine entière...

Qui suis-je ? Que suis-je ?.. Je suis moi... Et je saurai plus de choses après ces vacances où je serai une fille, où je serai vraisemblablement courtisée. Pour la première fois, je quitterai le cocon des boîtes pour filles, je me retrouverai avec des mâles...
Suite au prochain épisode.


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