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Bastienne

Bastienne

(publié: 02-11-2004, 10:41 )

A l'âge de 12 ans, je chantais dans une chorale de garçons. Ma voix de soprano me valut d'être désigné pour occuper le rôle de Bastienne dans l'oeuvre de Mozart "Bastien et Bastienne". Le chef de choeur me demanda de me laisser pousser les cheveux, que j'avais déjà mi-longs en ce début d'année 70. Dès les premières répétitions , je dus mettre la jolie robe rouge, blanche et noire qu'on avait façonnée pour l'occasion . Le chef de choeur, très autoritaire avait interdit toutes moqueries lorsque j'apparaîtrais revêtu de la robe, comme lors de la scène où Bastien devait déposer un baiser sur mes lèvres. A ce moment-là, je ne ressentais rien de spécial, si ce n'est la fierté d'avoir été choisi pour le rôle et d'entendre les commentaires élogieux du public, qui, tous les soirs de spectacle, nous réservait un triomphe à Bastien et à moi.

Mes grands-parents chargés de mon éducation réagirent en sens divers : mon grand-père, bougon, déplorait le fait de voir "son petit-fils se transformer en fille": ma grand-mère, elle, était radieuse . Elle qui déjà m'adorait semblait m'aimer plus encore lorsque j'étais "Bastienne" . Quelques mois plus tard, mes cheveux légèrement bouclés devinrent si longs que chaque matin, ma grand-mère dut se mettre à les brosser. Un jour que mon grand-père était absent, elle me demanda de revêtir la robe de Bastienne. Je lui obéis pour lui faire plaisir, mais je me rendis compte que je ne dus faire aucun effort et que j'y prenais même du plaisir. Ma grand-mère me fit alors essayer une autre robe, dans les tons lilas, puis elle me prit sur ses genoux et me fit d'interminables câlins. Ensuite, elle me supplia de rester en robe la journée entière, mon grand-père ne rentrant que le soir.

Cette complicité entre ma grand-mère et moi dura de très nombreux mois. C'est ainsi que durant une semaine de vacances passée seul avec elle, à la campagne, je me retrouvai tous les jours en robe ou en petite jupe. Mes cheveux descendaient jusqu'au milieu du dos et à son plus grand plaisir, ma grand-mère reçut mille compliments sur la politesse et le beauté de sa petite-fille. Quant à moi, je me plaisais de plus en plus en fille. A près de quatorze ans, j'étais encore imberbe et ma voix n'avait pas mué : l'illusion était parfaite. Un jour, une commerçante me demanda mon nom, et ma grand-mère répondit tout de suite :"Bastienne". Elle ne mentait pas. A la chorale, je chantais toujours mon rôle et les applaudissements que je recueillais, alors que j'étais habillé en fille m'inondaient de joie.

J'avais presque quinze ans lorsque ma grand-mère, en me donnant mon bain, remarqua les premiers signes annonciateurs de la puberté; elle en fut préoccupée, mais continua à m'appeler "sa fille chérie"; mais quelques mois plus tard, les gens qui m'avaient connu en fille se mirent à douter; je me transformais, et puis surtout, ma voix commençait à muer. Je me souviendrai toute ma vie de la larme qui perlait au coin de l'oeil de ma grand-mère et du chef de choeur après ma dernière prestation comme "Bastienne".


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