barcarena9@gmail.com
inforbart@gmail.com
malucao2017@outlook.com.br
isacczim@ig.com.br



Je me connecte  Hop !
J'ai perdu le mot de passe  Hop !
S'inscrire comme membre du site  Hop !

HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Anne-Sophie

Anne-Sophie

(publié: 02-11-2004, 10:39 )

Je naquis dans un chou-fleur le jour de la lune, d'un mois d'hiver de fin d'année, en plein milieu de la décennie des années 60, le matin à 9h30, donc en retard pour aller au travail et depuis cela n'a pas changé. Or ce jour de novembre, ma mère qui depuis 9 mois ou plus espérait une fille constate avec désespoir et frustration que manque de pot elle a accouché d'un garçon. Maman a toujours voulu des filles, seulement Dame nature fantaisiste et capricieuse lui joua un de ses tours si bien qu'elle eut deux garçons au lieu d'avoir deux filles, donc tout est à refaire. Que pourrais-je bien faire pour avoir des filles devait-elle se dire ? Comme elle ne voulait pas de garçon, c'est-à-dire mon frère aîné de 14 de plus que moi, et moi-même, maman eut la riche idée de nous abandonner. Mon frère était déjà mis en pension dans un foyer, il ne restait plus que moi. Sa première tentative d'abandon fut dans une pouponnière ou quelques mois plus tard sans doute prise par le remord, elle fit tout ce qu'elle put pour me récupérer.

Les premières années passèrent sans trop de difficultés mise à part qu'à l'âge de 5 ans, je connu ma première visite chez un psy (si, si) ma mère ne devait pas me trouver normal, donc les gens pas normaux ont les emmènent chez le psy. Être normal, ça veut dire faire partis de la majorité des gens stupides et imbéciles qui compose la norme et qui se rassure entre eux parce qu'ils sont les plus nombreux.

Vers l'âge de 7-8 ans à peu près, commence donc les premières crises de travestissement. J'allais voir dans les affaires de maman essayer ce qui pouvait m'aller. Tout cela discrètement bien entendu. Tout se passa bien dans le meilleur des mondes comme l'on dit. Malheureusement cela ne durera pas longtemps, ma descente aux enfers commença. Mon père sombra dans l'alcoolisme, ce qui entraîna le divorce de mes parents et donc séparation de corps. Ce qui ne m'empêchât nullement de continuer ma pratique. Vers l'âge de 7-8 ans toujours, ma mère me changea d'établissement scolaire pour me mettre dans une école religieuse catholique traditionnelle appelée " Institution de jeunes filles " dirigée par des religieuses et quelques vieilles filles laïques. Le seul but des ces écoles c'est de vous imposer une certaine culpabilité si vous n'obéissez pas à un certain ordre social : le leur. Ne voulant pas risquer une excommunication, il valait mieux ne rien dire et surtout ne rien faire qui pourrait éveiller les soupçons.

Ma mère n'a jamais accepté que je me travestisse mais au fond d'elle-même elle le souhaitait, elle voulait même, que je change de sexe et voulait me faire opérer. C'est ce qui c'est passé dans un hôpital pour une opération que j'ai subit suite à une malformation congénitale. Maman voulait que l'opération se fasse de suite sans me demander mon avis. Les médecins et chirurgiens ont refusé tout net.

Trois ans après en 1977, le soir du 6 avril, je rentre de chez mon père ou je lui avais donné rendez-vous le lendemain pour déjeuner. C'était la dernière fois que je le voyais vivant. Le lendemain 7 avril sur les coups de 12 H, quand je rentre dans son appartement et je le trouve allongé sur son lit, les yeux et la bouche ouverte, il était mort. Au revoir papa, j'avais 12 ans. Bon ne rentrons pas dans les détails, c'est assez dure comme ça.

De l'année 1978 jusqu'à l'année 1983, avec ça, on rajoute un an d'armée et un an de foyer de jeunes travailleurs. J'ai subit 10 ans de dictature d'internats et à peu prè autant de psy. Je n'exagère pas, à chaque internat prison, j'en voyais au moins trois ou quatre. Essayez d'avoir une vie ou tout au moins une envie de vous travestir dans un milieu de garçons avec des éducatrices habillées comme des garçons, c'est dur. Mais voir des femmes habillées comme vous auriez aimé l'être alors que ça vous l'est interdit sous prétexte d'un soi disant ordre social moral aussi stupide et imbécile qu'inutile, c'est vexant et rageant et pourtant il faut bien continuer à vivre. Alors il reste qu'une chose à faire pour vivre sa vie : la clandestinité, je me suis donc débrouillé comme j'ai pus pour pouvoir vivre cette vie secrète. J'allais me cacher pour assouvir ma double vie. Cela durait quelques minutes, parfois plus longtemps mais valais mieux ça que rien du tout.

Un jour ma mère découvrit mes vêtements féminins, ce fut un drame, non seulement elle jeta tout à la poubelle, mais en plus les éducateurs qui furent au courant m'interdirent pendant un certain temps d'aller la voir, et en prime j'eus droit à un interrogatoire stalinien dans l'internat prison. Sans compter les insultes que j'ai subit de ma mère quand je suis retourné la voir, puisque la fatwa fut levé à mon égard. Donc, tout est à refaire, merci maman. Dans ces moments là, vous ne savez que faire, vous ne savez à qui en parler de peur de passer pour un fou, et de peur de se faire traiter de malade mentale par sa propre mère si je prenais le risque de lui en parler. Et toutes les semaines j'avais droit à un interrogatoire par un ou plusieurs psy. J'ai toujours continué de me travestir, j'ai aussi fait comme beaucoup de consœurs : vouloir arrêter et tout jeter à la poubelle. Peine perdue, quand vous avez cette pratique, c'est de naissance, c'est à vie. Chassez le naturel il revient au galop.

1999, le début de la renaissance de ma féminité. J'ai enfin trouvé une psychanalyste qui m'a compris et ne m'a pas considéré comme quelqu'un de malade mentale. Au début, je pensais que j'étais débile malade mentale et pervers en pratiquant le travestissement, je me suis trompé. Pour me rassurer j'ai lu Jung " Dynamique de l'inconscient " ce qui m'a confirmé que je n'étais pas atteint d'une sois disant maladie de perversion comme l'on a bien voulut me le faire croire pendant tant d'années. Je me suis mis à Internet et comme beaucoup de gens j'ai tapé le mot travestis dans les moteurs de recherche. Et j'ai vu que je n'étais pas seul(e) au monde à vouloir vivre cette vie. J'ai mis trois ans pour me comprendre et m'accepter tel que je suis aujourd'hui. Je ne suis pas encore bien remis de toutes ces castrations de ma double vie, mais je sais que je suis sur la bonne route.

Anne-Sophie
Région parisienne.


Avis de lecteurs - note moyenne : 0 / 5
Merci de donner une petite note sur ce texte : j'ai aimé...

1 Pas du tout
2 Un peu
3 Beaucoup
4 Passionnément
5 A la folie
Accès via la version smartphone - Contacter le webmestre