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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !
Amélie

Amélie

(publié: 02-11-2004, 11:15 )

J'ai 53 ans, mais ne suis Amélie que depuis un an environ. Avant de me décider à écrire ces quelques mots, j'ai mis un point d'honneur à lire toutes vos histoires. Je me suis retrouvée un peu chez certaines d'entre vous, beaucoup chez d'autres. Vos vies, la sincérité de vos récits, m'ont émue, troublée, bouleversée parfois, quand j'ai retrouvé chez vous les sentiments, les désirs, les peurs, les rêves que je croyais être seule à avoir. J'ai même été émerveillée par deux ou trois de vos histoires, qui tenaient pour moi du conte de fées, si belles que j'ai eu du mal à croire à leur réalité.

Je me suis toujours intéressée à la psychologie et à la psychiatrie. Comme beaucoup, je le suppose, pour essayer de comprendre mes propres problèmes. Oui, il est toujours bon de mieux se connaître, mais ce n'est pas toujours suffisant pour trouver la solution. Il me semble que s'il y a au moins un point commun entre nous, à savoir désirer prendre plus ou moins totalement l'aspect d'une femme, il y a aussi une grande diversité de vécus, de motivations, de choix. Pour ma part, je n'essayerai pas de discuter sur les raisons de notre état, ni sur les subtiles différences entre travestis, transgenres, transsexuel(le)s. Ce que je voudrais, c'est me présenter, moi, Amélie, vous dire ce que je vis et ce que je ressens, en espérant que parmi vous quelques-unes souhaitent alors devenir mes amies.

J'ai toujours été, adolescent puis adulte, mince, menu même : 1,66 m pour, à 19 ans, 49 kg et, actuellement, 56. J'étais (et suis encore) attiré par les filles. Je crois que j'étais plutôt mignon, mais très timide, d'où de grandes difficultés pour parvenir à " sortir " avec elles. Mais j'ai tout de même eu quelques succès. J'avais de bons copains garçons, mais n'étais attiré ni par la violence ni les sports d'équipe. Je me suis marié à 25 ans mais ai déchanté après quelques mois : caractère difficile de ma femme, et incompatibilité d'humeur. L'amour a progressivement disparu, mais l'affection demeure. Pourquoi continuer, quand on n'est pas heureux ? L'éducation reçue, honnêteté, respect des engagements, et mon incapacité à envisager de faire du mal à ma femme, qui m'aime toujours. J'ai donc cherché des substituts à l'amour : sport, musique, informatique… Puis, sans l'avoir cherchée, j'ai rencontré, il y a quatre ans une charmante petite femme. Pas de coup de foudre, non. Mais nous nous entendions bien et, après quelques mois, ce qui devait arriver arriva. Nous vivons une belle histoire d'amour, nous nous aimons très fort, et de plus en plus. Tout va bien, donc ? Non. Je suis marié. Mon amie aussi, à un homme violent. Gros problème donc. Et il y a … Amélie.

Amélie. Je vais de nouveau écrire au féminin, après avoir dû faire un effort pour écrire au masculin ce qui concernait ma vie d'homme. Oui, quand je suis Amélie, je parle (pour moi seule) au féminin, j'écris au féminin, je pense au féminin.

C'est vers 13-14 ans que j'ai commencé à vouloir me vêtir en femme, mais très ponctuellement, et avec peu de moyens : Il ne me serait pas venu à l'idée de fouiller dans les affaires de ma mère (pas de sœur, hélas). Ma première tentative s'est faite avec une taie de traversin (j'étais vraiment mince !) et la frustration de ne pas faire une fille plus convaincante. Puis quelques rares tentatives, à l'occasion des vacances, avec un tricot ou un pull de fille… Peu de vêtements, donc, mais beaucoup de fantasmes : je me voyais très fréquemment transformée en femme, portant de jolis vêtements bien féminins, robes, jupes, chaussures à talons. Quelquefois un homme était présent dans ces rêves, mais sans connotation sexuelle évidente. Puis l'arrivée en fac, sans grands changements. Deux ou trois ans plus tard, j'ai osé acheter sur un marché, pour une amie fictive, une robe et un soutien-gorge, que je portais le soir dans ma chambre d'étudiant. Je m'endormais parfois avec la douce sensation de ce soutien-gorge sur ma poitrine. Et toujours ces rêveries éveillées, dans lesquelles j'étais femme, ou parvenais à prendre un aspect féminin. J'imaginais parfois un homme qui tombait amoureux de moi et m'apportait son aide les moyens matériels d'un changement de sexe.

Après mon mariage, j'ai pu emprunter les vêtements et sous-vêtements de ma femme, ses chaussures, rarement son maquillage, quand par bonheur elle s'absentait de façon prolongée. Je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion de porter une perruque.

Pendant ma vie adulte, je savais bien que j'étais… différente : Je n'ai jamais aimé la vulgarité, la force brute. J'avais beaucoup de difficultés à me faire des amis hommes. Et les conversations que j'ai avec mes amies me semblent bien plus profondes.

C'est durant l'été 2003 que les choses ont surtout évolué. Tout d'un coup, je n'arrêtais plus de regarder toutes les femmes que je pouvais croiser. Ceci m'a inquiétée. J'ai eu peur d'être devenue " un obsédé sexuel ". Puis j'ai réalisé qu'en fait, je ne les désirais pas (enfin, pas plus que d'habitude) mais désirais ardemment être à leur place, porter leurs vêtements, avoir leurs traits et leurs cheveux, marcher comme elles, vivre comme elles ! Sentir, sous ma jupe, le vent caresser mes jambes nues, sentir sur mes seins la douceur du satin, sentir mes cheveux caresser mon visage et mes épaules. Ce besoin m'a brutalement envahie, je ne pensais plus qu'à cela. C'est là qu'Amélie est née, du jour au lendemain, comme un enfant vient au monde.

Je connaissais Internet, mais pas de sites comme TVQ. J'ai plutôt cherché le dialogue, sur des sites de rencontre. Mais qui rechercher ? Une femme ? Un homme ? Un(e) homosexuel(le) ? Un(e) hétérosexuel(le) ? Comme ami(e) ou comme amoureux(se) ? Etant attirée par les femmes, j'ai même essayé un site de lesbiennes. Où l'on m'a refusée. Curieux comme certains groupes qui se plaignent d'être rejetés peuvent faire preuve eux-mêmes d'intolérance… Impossible de faire une recherche active dans mon cas, alors ? Attendre une réponse à mon annonce ? Peu de chances d'en avoir. Qui peut vouloir de moi ? Comment une femme, sauf cas très particulier, peut-elle tomber amoureuse d'un homme qui se sent femme ? Ou un homme ? Seul un site homosexuel offre quelques possibilités (en quels termes crus ! j'en ai horreur), mais j'ai toujours été déçue, car justement je ne me sens pas homosexuel, je me sens femme. Peut-être lesbienne ? Dieu qu'il est dur de s'y retrouver ! Mais oublions un instant Internet.

J'ai alors porté un peu plus souvent des vêtements féminins, quand je le pouvais, pas très souvent tout de même. J'ai acheté bas, culottes, soutien-gorges, j'ai récupéré par-ci par-là quelques vêtements inutilisés : une jupe, une robe, un ou deux tee-shirts, de vieilles chaussures à talon, parfois mes propres jeans. Sans pouvoir même emprunter des affaires à ma femme, qui a beaucoup forci. Vous avez peut-être remarqué que je n'ai jamais employé le mot " travesti ". Je le déteste. Ce sont mes vêtements de femme que je porte, pas ceux d'un autre sexe.

Quand je suis femme, je me sens merveilleusement bien, mon caractère change. Mes traits eux-mêmes changent et s'adoucissent, de même que mes yeux, même sans maquillage. Je me sens calme, douce, détendue. Je prends un immense plaisir à me voir ainsi, même si mon aspect est imparfait sans perruque (une serviette, comme en sortant d'un bain, fait parfois l'affaire), à marcher en sentant le balancement de mes hanches, à vaquer à mes occupations habituelles, lire, écouter de la musique, et même danser. Il me semble, du moins je le ressens très fort, que toutes mes articulations s'assouplissent, et qu'ainsi tous mes mouvements deviennent doux et naturellement féminins… Alors que je n'ai jamais aimé mon corps d'homme, que je me suis toujours sentie gauche, en femme je me sens… épanouie. Mais toujours en secret. Personne ne sait.

Je le redis, je suis attirée par les femmes. Ce qui ne m'empêche pas de trouver parfois un homme dans mes rêves : il me caresse, je le caresse, parfois il me pénètre, le plus souvent comme la femme que j'imagine être, que je suis. Mais jamais je n'ai été attirée par un homme dans la vie réelle. Je crois que dans mes fantasmes l'homme que je séduis (toujours sans visage) ne sert en fait qu'à affirmer mon état de femme, car la société veut que ce soient des sexes différents qui s'unissent. Peut-être pourrais-je avoir une relation avec un homme, si j'étais femme ? Ce n'est pas sûr. Il lui faudrait beaucoup de douceur et de tendresse. Car c'est cela que j'aime vraiment.

Que de questions, donc. Puis j'ai trouvé, il y a peu, TVQ. Et j'ai découvert, au-delà de l'image caricaturale que le cinéma donne des travestis, au-delà de la froideur des textes psychologiques et psychiatriques, des être de chair et de sang, sensibles, déchirés parfois, et exprimant souvent plus de féminité que beaucoup de femmes… génétiques.

Voilà, je vous ai presque tout dit. Quelques mots encore sur mes espoirs : Simplement avoir la possibilité d'acquérir quelques vêtements de plus, et surtout une perruque. Et pouvoir, de temps en temps, vivre en femme, un après-midi, une journée, bavarder avec une amie, écouter de la musique, recevoir quelques conseils pour mon aspect, mes attitudes, mon comportement. J'habite la région de Marseille. Je vais quelquefois à Paris pour le travail (très irrégulièrement). Mes mensurations de femme : 93-94 / 70 / 91.

Et, en attendant, peut-être me faire quelques amies parmi vous. Une seule, ce serait déjà merveilleux.

Amélie


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