1 Presto-Chango 19 Sylvine tvq@femmes.net 27-10-2004, 12:17 par Brian
Traduit de l’américain par Sylvine


Chapitre Dix-Neuf

Deux mois plus tard, Brian paraissait sur le David Letterman Show. Chaque tour ébahissait le public, les téléspectateurs, Brian était drôle, charmeur et terriblement séduisant. Tout le monde l’admirait, l’aimait. Pour Brian, ce jour aurait dû être le plus beau de sa vie. Mais ce n’était pas le cas.

L'assistante qui lui avait été fournie était jolie, compétente, pleine de charmes, elle lui donnait satisfaction. Mais, malgré tout, Brian ne pouvait s’empêcher de penser à une chose : Elle n’est pas Michelle.

La carrière de Brian prenait de l’ampleur, et au lieu de signer dans un autre casino, il acceptait une tournée et gagnait de grosses sommes grâce à ses apparitions le week-end. On le demandait maintenant régulièrement à la TV. Il était devenu une star. Mais, malgré tout cela, Michelle était dans toutes ses pensées.

Il ne savait pas pourquoi l’absence de Michelle lui pesait autant. Jamais une autre femme l'avait marqué comme cela. Brian essayait bien de se dire que, finalement, il était bon que Michelle soit partie si soudainement avant qu’ils n’aient pu concrétiser leurs rapports amoureux.

Il n’aimait pas penser qu’il hébergeait des sentiments aussi forts pour quelqu’un qui, pour des raisons pratiques, n’existait plus. Mais Brian n’avait pas perdu la piste de Mike. Plusieurs fois par mois, il recevrait une lettre de lui ou de Tracy. Tracy parlait presque uniquement du bébé qu’elle attendait : le nom du bébé, les vêtements du bébé...

Les lettres de Mike étaient habituellement plus détaillées. Elles évoquaient le choc des cultures, la maison grandiose de Tracy et David, ses difficultés à trouver un appartement, la beauté de l’océan. Brian cherchait en vain une référence sur le retour de Mike à la virilité. Il ne pouvait pas même dire à quel prénom se référer. il ne mettait jamais son nom sur l'adresse de retour et sa signature était illisible.

Pour Brian, une évidence s’imposait. Il est probable que Mike avait déjà entamer son retour à la virilité. Il essayait d’oublier ce qui était arrivé l'année passée. Brian était blessé malgré tout par l’absence totale de références à cette année là dans ses lettres, mais il ne pouvait blâmer Mike. Il était probablement embarrassé lui aussi et ne voulait sans doute pas entretenir ce souvenir.

Brian ne le réalisait pas vraiment, mais il était dans un drôle d’état. Ce jour là, Brian avait juste achevé un show de six jours et rentrait dans l'appartement qu’il avait loué pour y vivre quand il n'était pas sur la route.

Il vérifiait son courrier. Les premières lettres le déprimaient. Les deux lettres qu’il avait envoyées à Mike étaient revenues. « Déplacé, aucune adresse d'acheminement. » Cela était déjà arrivé plusieurs fois avant. Tracy passait toujours à autre chose quand Brian lui posait des questions. Elle disait de ne pas connaître la nouvelle adresse de Mike. Mais, Brian avait l'impression que Tracy en savait bien plus que ce qu'elle voulait en dire.

Brian feuilletait le reste de son courrier. Factures, courrier de camelote ( Brian Howard, vous avez gagné $ 1. 000. 000 ! ; M. Howard, nous nous permettons d’envoyer à votre femme un « échantillon de la nouvelle cire de voiture Shimonize). Toujours la même chose.

Le dernier objet de la pile était un colis de taille moyenne. Brian supposait que c’était la cassette de « Whackiest Bloopers » du NHL qu’il avait commandée. Un regard sur le colis lui fit penser que c’était autre chose. Il n'y avait aucune adresse de retour et était oblitéré dans une langue étrangère que Brian ne connaissait pas (il pensait que ça pouvait être du Hollandais). Brian lisait l’adresse d’expédition : C’était indiscutablement l’écriture de Mike. Brian ouvrait le colis. À l'intérieur, il trouvait une courte lettre et une vidéocassette. Il lu la lettre.

Cher Brian,

Je suis désolé, je n'ai pas répondu à tes lettres depuis si longtemps ! Crois-moi, tu n’as pas quitté mes souvenirs ! J’ai vu une cassette de ton Letterman Show, tu était fabuleux ! Brian, il y a eu beaucoup de changements dans ma vie. Beaucoup trop pour pouvoir les exprimer dans cette lettre. Il y a tant de chose dont nous pourrions discuter !

Je suis hors de l’Australie en ce moment, mais je devrais être de retour dans un mois. Seras-tu occupé à cette époque ? Penses-tu pouvoir me rendre visite ? Je t’en dirais beaucoup plus. J'ai pris la liberté de préparer un billet d’avion pour toi. Tu pourras le prendre à l'aéroport à la date de ta convenance. S’il te plaît, viens, je ne le dirais jamais assez, tu me manques !

( Signature illisible)

P. S. Je te l’ai jamais dit, mais j'ai été à la TV moi aussi ! Mon rêve d’acteur est devenu vrai ! La saison passée, j'ai figuré dans une série Australienne, « Chaleur Estivale » Malheureusement, mon caractère a conduit les producteurs à faire tuer mon personnage dans le dernier épisode de la saison... (Brian avait là un petit sourire).

Ci-inclus tu trouveras une cassette avec deux épisodes.

Brian introduisait la cassette dans son magnétoscope en pensant au message de Mike. Bien sûr il irait voir Mike. Ce serait un autre Mike évidement, redevenu totalement viril... Brian essayait d'imaginer un Mike maintenant musclé conduisant une voiture de sport, sortant avec des jolies femmes, et chassant les dealers... La bande commençait. Brian était assis dans son fauteuil. Il avalait une bouchée de son sandwich avant de s’étrangler presque à mort.

Là, sur l'écran, c’était Michelle ! Pas Mike, mais Michelle ! Il ne pouvait y avoir d’erreur. La chevelure rousse, les tache de rousseurs, le silhouette mince... Mike, non seulement n’était pas redevenu un homme, mais il paraissait même encore plus féminin que dans les souvenirs de Brian !

La série était bizarre. C’était un groupe de vigilantes dans le Sud Australien qui luttait contre des terroriste et d’autres types aussi mauvais. Mike jouait « L'écarlate », une ex top-model devenue une combattante contre le crime. Apparemment les producteurs de la télévision Australienne n'avaient pas de normes plus élevées que leurs collègues Américains. Brian regardait les deux épisodes dans une stupeur choquée. Il voyait Mike, alias l’Écarlate, chasser le requin blanc au fusil ou alors embrasser passionnément un bellâtre blond.

Le générique la présentait comme Michelle. Brian était abasourdi, c’est le moins qu’il pouvait dire. Il s’asseyait et regardait l’image maintenant brouillée de l'écran une nouvelle fois. Il appelait l'aéroport. Un mois plus tard, Brian était dans un aéroport Australien. Il récupéra son bagage et regarda autour de lui. Il espérait que Mike le rencontrerait à la sortie de l'avion. Il cherchait dans l'aéroport encombré. Soudainement, il voyait une personne familière. C’était Tracy. Elle le reconnaissait en même temps, ils couraient l’un vers l’autre (plus vite pour Brian, Tracy en était à son huitième mois)...

Après de longues effusions, Brian la brancha sur le sujet qui l'avait amené dans l’autre côté du monde.
« Heu... heu... où est... Michelle ? »
Tracy souriait. « Brian, beaucoup de choses sont arrivées depuis que Mike est ici. Tu vas avoir des explications. Allons, prenons un taxi. »
Tracy donna la direction au chauffeur. Ils s’arrêtèrent devant un petit, bien que mignon bungalow.
« C'est là que ton chemin s’arrête, Brian. Je te verrais plus tard. »
Brian se retrouvait seul sur le porche de la petite maison. Après une légère hésitation, il frappait à la porte.
« Entrez ! » dit une voix familière.

Brian poussa la porte et avança dans l’ombre. Quand il vit qui était derrière la porte, il réalisa que son long voyage n’était pas volé. C’était Michelle (pour lui, il était ridicule de penser d'une personne aussi féminine comme de Mike). Michelle portait une minijupe blanche et le même haut raccourci qu’elle portait quand ils s’étaient séparés. Sa chevelure rousse était tirée en une queue de cheval. Une frange encadrait ses grands yeux verts. Le soleil Australien semblait même lui avoir donné encore plus de taches de rousseurs.

Michelle souriait nerveusement, comme si elle tentait de calibrer la réaction de Brian.
« Bonjour, Brian. »
« Bonjour, Michelle. »
Il y eu une longue pause. Michelle enfin brisa le silence.
« Brian, » commençait Michelle « prends un siège, j’ai beaucoup de choses à te dire... »
Elle souriait avec une certaine retenue.
« Tu as le droit de me prendre pour une folle, mais donne moi une chance pour m’expliquer. »
Michelle s’asseya sur le canapé. Brian, une expression blanche sur son visage, se leva et s’installa à ses côtés. Michelle commença à expliquer.
« Brian, quand je suis arrivée des USA, j'avais l’intention de redevenir un homme. Je louais ce petit endroit et commençais à rechercher des médecins, et à faire des plans pour la chirurgie et les hormones. Comme tu peux le voir, cela ne s’est pas passé comme prévu. »
Elle avait un petit rire nerveux.
« Quand je suis arrivée, je sortais beaucoup avec Tracy et David, nous discutions de tas de choses, nous du shopping et faisions du tourisme et finalement, je n’avais jamais assez de temps pour m’occuper de mon changement. Ah, pour ça, Tracy et Mike m’occupaient bien ! Et puis, en rencontrant leurs amis, ceux ci sont aussi devenus les miens.
« Je reculais la visite chez le médecin de semaines en semaines. Et puis, dans une party, je rencontrais un garçon qui se révéla être un agent. Quand je lui dis que j'avais toujours été intéressée par la comédie, il me proposa un rôle dans une nouvelle série, « Chaleur Estivale. Avant de savoir ce qui m’arrivait, j’avait signé un contrat. Evidemment, je ne pouvais pas me permettre de leur dire que je n'étais pas réellement une femme. »
« Un soir, j’ai longuement réfléchi. Je réalisais ce que je voulais vraiment ou plutôt ce que je ne voulais pas. En réalité, je ne voulais plus redevenir un garçon, en admettant que je l’ai voulu réellement... Maintenant que j'étais une femme, j'étais connue, on m’aimait. La pensée de redevenir l’ennuyant et falot Mike ne me plaisait plus vraiment. J’en parlais à Tracy. Nous décidions d’établir un plan d’action. »

« Bientôt, je suis partis pour le Danemark. Et, dans une clinique isolée, je devenais la femme que tu vois maintenant. Totalement et irréversiblement femme. Mike ne sera jamais de retour, Brian. »
Brian déglutissait avec peine.
« Comme je récupérais au Danemark, je ressentais qu'il y avait quelque chose qui n’allait pas dans ma vie. Au début, j'étais terrifiée, j’avais peur d’avoir pris la mauvaise décision. Après avoir analyser ma vie, je réalisais que ce n'était pas cela. »
Michelle se rapprochait de Brian.
« C’était toi, Brian. Tu me manquais. Je comprenais enfin que je te manquais aussi. Sotte que j’étais ! Pourtant, Tracy me le disait assez souvent... Chaque soir, comme je rentrais, je désirais que tu sois là, à m’attendre, tu m’aurais portée vers le lit... Je pleurais, pleurais quand je pensais combien j’avais été stupide de te quitter. C’est à ce moment là que je t’ai écris. »

« Brian, quand je partais, tu me disais que tu ne voulais plus simuler être mon boyfriend. Voila, grâce à mon opération, nous n'avons plus à le faire, juste à s’aimer. Je sais qu’il est probable que tu dois avoir de la haine pour moi pour t’avoir rendu malheureux, mais je dois te rappeler une chose, Brian : Je t’aime. »

Michelle n'avait pas regardé Brian depuis qu’elle avait commencé à parler. Elle fixait enfin Brian dans les yeux. Brian n'avait jamais vu une telle impatience ni un pareil désir dans un regard. (Bien que s'il avait vu le sien à ce moment... ) Brian était troublé pour des tas de raisons. La (bonne) décision de Michelle, le corps magnifique de Michelle, son surprenant discours, son charmant accent Australien qu’elle dveloppait légèrement. Il y avait une chose, cependant dont il était sûr :
« Je t’aime aussi, Michelle, » disait-il.
Et alors, il l’embrassait et lui donnant un chaud, profond, passionné et long baiser. Michelle lui répondait avec passion. Puis, il glissait un bras dans son dos, l’autre sous ses jambes, et la portait dans la chambre.

Beaucoup, beaucoup d'heures passèrent. Brian et Michelle étaient nus sur les draps, La peau pâle de Michelle baignait dans le clair de lune. Ils restaient silencieux, étroitement serrés l’un contre l’autre. Ils ne voulaient plus relâcher leur étreinte, plus jamais. Brian courait amoureusement sa main sur le dos de Michelle et caressait ses fesses rebondies. Elle hurlait. Ils s’embrassaient.
« Michelle, tu es fantastique... »
« Brian, tu es le plus grand magicien du monde... »
Cela frappait Brian comme une chose un peu curieuse. « Pourquoi ce compliment maintenant ? » demandait-il.
Michelle souriait. Elle s’asseyait sur le lit, révélant sa poitrine.
« Parce que, Brian, tu as fait de moi, un garçon maigre, moche et impopulaire, une jolie femme amoureuse de l’homme de ses rêves. Une année et demi avant, j'étais effrayée à l’idée de porter une robe, maintenant, je dois porter un soutien-gorge et j’aime ça. Douze mois auparavant je recherchais désespérément une girlfriend, maintenant je suis ta girlfriend ! Seul un maître magicien pouvait exécuter une transformation pareille... »
Elle se penchait et embrassait Brian. Leurs poitrines dénudées se touchaient. Brian emballait ses bras forts autour de la jolie rousse.
« Dans ce cas, Michelle, j'aimerais te transformer en quelque chose d’autre. »
Michelle s’inquiètait. « En quoi ? »
Les deux mains de Brian caressaient le corps de Michelle, puis, inexpliquablement, elle sentait magiquement quelque chose de dur et métallique autour de l’annulaire de sa main gauche. Brian se relevait au dessus d’elle.
« Je voudrais te faire passer de ma girlfriend en ma femme. »
« Brian, » comme elle sentait Brian en elle, « C’est une transformation que je subirai facilement. »
Ni l’un ni l’autre n’avaient rien d’autre à dire, ils n’en avaient plus besoin.


FIN