1 Presto-Chango 17 Sylvine tvq@femmes.net 27-10-2004, 12:16 par Brian
Traduit de l’américain par Sylvine


Chapitre Dix-Sept

Mike sortit avec Larry plusieurs fois dans les semaines qui suivirent. Cinémas, dîners, spectacles, enfin, rien que du classique. Larry essayait bien d’aller plus loin, mais en vain. Mike lui permettait seulement de l’embrasser. Une seule fois alors qu’ils avaient tous deux un peu bu, il s’était permis de passer sa main dans l’échancrure de son chemisier.

Un soir, alors que Mike et Larry étaient dans le désert pour assister à un feu d’artifices, Brian était dans sa chambre, assis à son bureau. Cette affaire de flirt de Michelle l'inquiétait vraiment. Il décida de penser à autre chose, mais en vain.

Il s’asseya sur son lit avec une bière et commença à réfléchir. Chaque fois que Michelle parlait de sortir avec Larry, Brian avait mal à l’estomac. Mais pourquoi ? Il lui venait à l’esprit plusieurs réponses possibles.

Se sentait-il coupable parce que Mike était allé trop loin dans sa féminisation ? Non, il ne le pensait pas. Tout ce qu’il lui avait demandé, c’était de s’habiller comme une femme pour l’assister dans son travail. Tiens, cette affaire d’implants de poitrines, ce n’était pas lui qui l’avait exigé !

Mais qu’est-ce qui inquiétait autant Brian ? Brian connaissait comment pensent les hommes. Il savait que cela serait simplement une question de temps avant que Larry ne réussisse à obtenir la culotte de Mike et il est probable qu’il n'aimerait pas ce qu'il y trouverait. Mike paraissait confiant, il était possible qu’il puisse malgré tout le maintenir perpétuellement à distance. Mais il n’était jamais bon d’entretenir un tel mensonge trop longtemps. Larry était un chic type, il ne méritait pas cela.

Brian se sentait-il un peu dégoûté à l’idée que Mike puisse être homosexuel ? Brian chassa cette idée. Les gays ne l’ont jamais ennuyé. Il y avait plusieurs hommes ouvertement gays qui travaillaient dans cet hôtel et Mike ne les recherchait ni les évitait. Mais si Mike, avec lui...

Brian ouvrit une autre bière. Ses pensées le prenaient de front, il n'aimait pas ça, mais il devait être honnête avec lui-même. Il pensait à son attitude avec Mike l'année passée. Quand Mike commença à devenir Michelle, Brian se sentit déjà nerveux et inconfortable. Il connaissait Mike, il n'était pas heureux à Dead Springs et il y trouvait également son compte dans cette opération.

Quand Mike commença à devenir plus sûr en femme, Brian se sentit assez fier. C’était comme le jour où il avait vu pour la première fois sa jeune soeur dans sa robe de promotion, elle, qui avait été jusque-là un vrai garçon manqué...

Tout comme sa soeur, Mike était devenu une jolie jeune femme. Mais alors... Brian n’aimait pas l’admettre, mais il s’était lui-même surpris à regarder Mike d’une façon dont on ne regarde pas un ami... Quand Mike était en bikini à la piscine, par exemple, mais aussi dans beaucoup de circonstances quotidiennes, comme hier soir où ils regardaient tous deux la TV... Il épiait tous ses gestes, ses attitudes sans cesse plus féminines...

Quand il pensait à Michelle, il se sentait TOUJOURS coupable, un peu comme s’il était surpris à lorgner sur la femme de son meilleur ami... Pourquoi ?

Brian pensait et repensait. Chaque homme a sa faiblesse avec les femmes. Certains aiment les blondes, certains aiment les femmes athlétiques, certains aiment les grandes femmes bustées... Pour Brian, c’était les rousses. Il y avait quelque chose chez elles qui le rendait dingue. Brian n'aimait pas cette ligne de pensée. Se pourrait-il qu'il soit attiré par Mike ? Était-il jaloux de Larry ? Qu’est-ce que cela signifiait ?

Brian se sentit effrayé. Etait-il gay ? Cela semblait douteux. S'il l’était, il serait attiré plus vraisemblablement par Don ou par un autre type. Mike ? ... et bien...

Après avoir beaucoup réfléchi, Brian arriva à plusieurs conclusions:

1) Michelle, ressemblait, agissait, pensait, et s’attendait à être traitée comme une femme.

2) Si Michelle était une femme réelle, Brian serait très attiré vers elle.

3) Il était fou amoureux de Michelle.

Cette dernière conclusion était la plus dure à admettre, mais elle ne semblait pas si étrange. Michelle était très attrayante, il était naturel pour un homme comme lui de penser qu’elle était jolie. Beaucoup d'autres hommes en faisaient autant.

Brian prit une autre bière. Maintenant qu'il l'avait admis à lui-même, le champ d'action semblait plus clair. Il avait mis toutes ces pensées à part, permis à Mike de se comporter comme il le voulait, et lui avait promis de retrouver sa virilité aussitôt qu'il le voulait. C’était inscrit en petit sur leur contrat. Mais le souhaitait-il ?

Et si Mike ressentait la même chose pour lui ? Brian était interrompu par un coup sur la porte. C’était Mike. Les pieds nus sur la moquette, il portait encore son T-shirt ultra court et une minijupe blanche.

Sa longue chevelure en désordre cachait en partie son visage. Le T-shirt montrait son joli ventre, la minijupe ses longues jambes... Brian voulait être au loin, mais ne perdait pas un de ses gestes. Mike entra, se servit une bière dans le frigo et se dirigea vers le lit de Brian.

Durant le court trajet jusqu’à son lit, Brian avait le regard fixé sur son nombril ondulant. Mike posa ses fesses et croisa ses jambes avec une grâce suffoquante. Tout était devenu naturel chez lui, naturel mais explosif.

« Comment était ta soirée ? » demanda Brian, la gorge nouée.
« C’était très bien... non, ce n'est pas vrai. Larry et moi avons rompu.»
« Oh, euh... Je suis désolé. » Brian n'était pas sûr qu'il était supposé offrir sa sympathie, bien qu’il ressentait coupablement un léger sentiment de triomphe.
Mike répondit dans une voix mélancolique. « Il ne sera pas le dernier, n’importe comment. »
« Comment cela s’est-il passé ? »
« Et bien, nous étions dans le désert, allongés sur une couverture, regardant le feu d’artifices... Larry roulait sur moi, et... puis, tu peux deviner. » Mike faisait un petit sourire.
« Quel salaud ! Je vais lui... »
« Calme toi, Brian. Larry ne pouvait que forcer les choses, depuis le temps ! Et puis, tu sais, si j'avais été une fille réelle je me serais volontiers donnée à lui, mais je suis un homme, du moins mentalement. Je ne peux pas faire l'amour à un autre homme, je ne lui en veux pas... Larry ne méritait pas d’être éconduit, mais je n’avais pas le choix, je devais rompre. »
« Et bien, tu vas bientôt redevenir un homme, peut-être ce sera plus facile pour toi... Quelle raison lui as-tu donnée ? »
Mike semblait soudainement silencieux. « Et bien... Je lui ai dit que j'étais de nouveau avec un vieux boyfriend. »
« Tu aurais dû faire attention avec cette excuse, il peut s’apercevoir que ce boyfriend n'existe pas. »
Mike commençait à rougir. « Oh si, il existe. »

Sans aucune raison particulière, Brian se sentit mal.
« Qui est-il ? »
« Toi. »

Brian sentit son coeur se serrer. Il expira :
« Moi ? De quel droit as-tu inventer une telle chose ? Pourquoi ne pas me l’avoir demandé ? »
« Je paniquais. Il n’y avait bien Don ou quelqu’un d’autre, mais il fallait encore mentir. Alors, tu étais le seul type à qui j’ai pensé. Ne t'inquiète pas, ça ne sera pas si dur pour toi. »
« Qu’est-ce qui te fait penser que j’accepterais une telle chose ? »
« Parce que je vis comme une femme depuis presque une année, juste pour sauver ta carrière. La moindre des choses que tu puisses faire est d’agir comme si tu étais mon boyfriend. La moitié du personnel de l'hôtel pense que nous sommes amants de toutes façons. Et je ne fais rien pour les détromper.
Et ne me donne pas une excuse de macho à la noix du genre « je ne peux pas sortir avec un type ! » J’ai donné ma virilité pour toi, tu peux faire ce petit sacrifice pour moi. »
Brian était coincé. « Oui... qu'est-ce que je dois faire ? » demandait-il.
« Oh, juste me sortir, dîner chaque soir avec moi, me tenir la main en public, me donner un petit baiser de temps en temps... Tu sais comment faire, non ? Tu pourras fermer les yeux si tu es si gêné... »
Brian était embarrassé. Cela ne serait pas difficile de penser de Mike comme à une femme, Mike avait mal interprété l’expression effrayée de Brian.

« Allons, » Mike disait. « Tu as embrassé beaucoup de femmes. Essaie juste d’imaginer que je suis la playmate de l'année ! »
Mike était à genoux, le visage au dessus de Brian. Tous deux fermaient les yeux. Mike écartait ses mèches rousses de son visage et passait ses bras nus autour de son cou. Il embrassait Brian avec fougue.
Soudainement, Mike se leva et se dirigea vers la porte de sa chambre. Vu de l’arrière aussi, il était irrésistible. Il exprimait tout du fauve, la grâce, la démarche légère et puissante mais aussi le souvenir charmeur et méprisant qu’il laisse à sa proie à demi-morte.

Brian s’allongea et observa le plafond. Il dégusta le goût de son rouge à lèvres.