1 Presto-Chango 5 Sylvine tvq@femmes.net 27-10-2004, 12:07 par Brian
Traduit de l’américain par Sylvine



Chapitre Cinq

Depuis le jour où il avait été habillé par Tracy, Mike n’avait jamais connu de répit. Elle était déterminée à supprimer dix-sept années de programmation mâle et remplacer tout cela par autant de féminité... en une semaine ! Chaque jour, dès 8 h, Mike devait être chez Tracy pour sa formation.

Le lendemain, il accepta de sortir enfin. Tracy l’habilla avec une jupe beige et un chemisier blanc et le traîna jusqu’au mail. La première humiliation du jour arriva quand il entra dans un grand salon de beauté où Tracy était apparemment bien connue. Comme ils s’asseyaient dans la salle d’attente, Mike s’aventura à chuchoter une question.
« Que faisons-nous ici ? Je pensais que c’était juste pour un maquillage ? »
« J'ai pensé à tout, » répondit Tracy. « Comme tu vas avoir ta première expérience en femme en public, je veux avoir tous les atouts pour gagner la partie. Quand elles auront terminé avec toi, tu ne te reconnaîtras plus du tout ! »
« Déjà, je ne me reconnais plus moi-même ! J’espère que tu sais ce que tu fais, personne ne me soupçonnera ? »
« Ne crains rien. Tu seras encore plus jolie ! Tu sais, beaucoup de jeunes femmes tuerait pour la chance d’avoir un rendez-vous ici. »
« Voila le problème ! » Mike éleva la voix « je ne suis pas une jeune femme et tu agis comme si je devrais aimer cela ! »
« Regarde moi » dit Tracy, en fixant Mike droit dans les yeux « Tu vas être Michelle pour au moins une semaine, peut-être beaucoup plus longtemps. Tu pourrais agir comme un garçon forcé d’être une fille et cette semaine sera un enfer interminable. Ou alors, tu pourrais agir naturellement comme une jeune femme et aimer tout cela. Détends-toi, tout cela ne sera pas aussi terrible que tu crois. »
Mike accepta la logique à contrecoeur. « Tu as raison, » il répondit « mais je veux juste te rappeler que ce n'est pas facile pour moi. »
« Je comprends. Mais je ne dirais qu’une chose : La semaine prochaine, Mike ne va plus exister. Tu seras Michelle. Il n'y aura rien d’étrange que Michelle se maquille et porte des robes, non ? »
« Je... Je crois que non. »
« Bien. Détends-toi. Fait l'effort de regarder les choses avec les yeux d’une femme. Je te promets que rien de désagréable ne va t’arriver. Fait juste l’effort de garder un esprit ouvert. Tu ne manques pas de volonté, non ? »
« D’accord. »
« Bien. Et puis, qui sait après tout, après tout cela, tu pourrais un peu mieux comprendre les femmes. Alors, tu expliquerais leur fonctionnement à Brian ! »
Tracy et Michelle souriaient.

« Tracy ! » une voix l’appelait « Je ne t’ai pas vue ici depuis des siècles ! » Mike et Tracy tournaient la tête vers une brunette attrayante qui paraissait avoir dans les trente ans.
« Molly ! » criait Tracy. Elles se donnaient une étreinte rapide. « Cela faisait si longtemps ! »
« Pourquoi n’est tu pas venue ici dernièrement ? Tu nous a manquée ! »
Tracy sourit . « Je vais me marier... »

La moitié des employés du salon entourait maintenant Tracy. Tout le monde voulait connaître qui était le fiancé, voir l'anneau, et la bombardait de questions. Mike restait sur sa chaise, avec une sensation de nervosité mal contrôlée.
Enfin, l'emballement se calmait. « Que faisons nous pour toi aujourd’hui ? » demandait Molly.
« Rien pour moi, » répondait Tracy « bien que je n’en suis pas si sûre, je vais vivre pratiquement ici toute la semaine avant le mariage ! »
Molly souriait.
« Non, aujourd'hui je veux voir ce que vous pouvez faire pour mon amie Michelle. »
Tracy indiquait la direction de Mike. Elle tirait alors de son sac une carte de crédit et la donnait à Molly. Faîtes le maximum ! disait-elle en faisant un clin d’oeil à Mike.

Quelque chose survenait à Mike. Ces traitements de beauté étaient loin d’être bon-marché, et Tracy payait entièrement. Par égard à sa générosité, il ne pouvait que faire bonne mine et du moins, faire semblant d’aimer cela. Il gérait un sourire réaliste. Molly le conduisait alors de la salle d’attente vers le salon.

Les rares fois où Mike avait consacré de l’argent pour une coupe de cheveux, il était toujours allé chez un coiffeur local et bon-marché. Étant habitué à la routine « lavage - shampooing - coupe - pourboire, » il était loin d’imaginer ce qu’il allait découvrir. Ce salon avait la surface d'un terminal d'autobus. Il était décoré dans le style tapis luxueux, coûteuses tentures, ameublements délicats. Rien à voir avec les tapis usés et le papier peint tâché du Palais de Nero. Une musique douce jouait en arrière-plan. Plusieurs clientes, paressaient tandis qu'elles étaient maquillées, manucurées. C’est simple, Mike n'avait même jamais suspecté qu’un tel endroit existait.

Molly conduisait Mike vers un fauteuil devant un miroir ouvragé. Plusieurs esthéticiennes suivaient. Elles étudiaient Mike, discutaient entre elles des possibilités pour sa chevelure, son maquillage, ses ongles. Mike commençait à se sentir piégé et un peu effrayé. Ce que Tracy avait fait, c’était une chose, mais avec des professionnelles ? Et si elles réalisaient qui étaient réellement leur « cliente » ?

Il se tournait vers Tracy pour un soutien moral. Horreur ! Elle se dirigeait vers la sortie donnant dans le mail. « Où... où vas-tu ? » Mike disait, se rappelant à peine de garder son débit doux et féminin.

« Je dois choisir des choses. » Elle remarquait son expression effrayée.
« Ne t'inquiète pas, tu seras superbe ! »
Alors, elle s’en était allée.

Molly donna à Mike un peignoir rose et le conduisit vers la chambre d'habillement. Elle lui demanda de se changer entièrement. Mike faisait comme il était demandé. La chambre d'habillement était très grande, il y avait même des douches. Mike se regardait dans le miroir. Il devait admettre que même comme cela, portant juste un peignoir et un petit maquillage, il semblait encore très féminin. Peut-être était-ce dû à ses longs cheveux et à sa frange qui encadraient son visage. Peut-être était-ce dû ausi à la façon dont il serrait nerveusement le col de son peignoir. Peut-être était-ce dû surtout à l’expression innocente et effrayée de son regard. Quelle qu’en soit la ou les raisons, Mike n’exprimait pas vraiment l'image de la virilité.

Mike était si absorbé en se contemplant qu'il n'avait pas entendu entrer quelqu’un dans la pièce. Ce n’est qu’en percevant le son d’une voix qu’il réalisait qu’il n’était pas seul.
« Est-ce que vous pouvez me passer ma serviette ? » demanda une voix féminine derrière lui.

Mike se retournait rapidement. A moins d’un mètre se trouvait une très belle jeune fille. Elle paraissait avoir dix-sept ou dix-huit ans, comme Mike. Elle avait de longs cheveux bruns, des jambes longues, et était très bronzée. Elle sortait juste de la douche, l’eau glissait encore sur son corps entièrement nu. Ses cheveux étaient joliement plaqués. Une ondine sortant des eaux avec du savon dans les yeux, pensait Mike.

Mike paniquait presque. Pendant quelques secondes, il ne pouvait que la détailller. Il était dans des douches de fille ! Il devait sortir de là ! La jeune fille, elle, ne semblait pas bouleversée.
« Pouvez-vous me passer la serviette ? » demandait-elle de nouveau.
Mike sortit alors de sa torpeur. « Mon Dieu », pensa-t-il, comme il passait la serviette, elle ne soupçonne rien ! Elle pense que je suis juste une autre fille...
« Je suis Kayla, » disait la fille en se séchant.
« Oh, je suis Michelle. »
« Enchantée de vous connaître, Michelle. Vous semblez nerveuse, quelque chose ne va pas ? »
Mike épuisait le peu de self-control qui lui restait pour maintenir fermement son regard vers le visage de Kayla et nulle part ailleurs.
« Oh, non ! Je veux dire, euh, c'est la première fois ici pour moi, et, je suis un peu nerveuse, c’est vrai. »
Mike espérait que sa voix ne paraissait pas trop étrange.
Kayla souriait. Elle enroulait la serviette autour de sa tête. Les bras levés, elle dégageait ainsi sa fabuleuse poitrine. Sa chevelure était maintenant couverte, mais le reste de son corps restait nu.
« Ne vous inquiétez pas, ils vous traitent génialement ici ! Est-ce que vos cheveux sont naturellement roux ? » disait-elle en considérant sa voisine.
« Oui... oui, ils le sont. »
« Vous êtes une fille chanceuse. Quelque chose chez les rousses attire réellement l’attention des garçons. Bien, je dois retourner au salon avant qu’elles ne donnent mon rendez-vous à quelqu’un d’autre. Et, ne vous inquiétez pas, ici, vous avez la chance de votre vie. »

Kayla donnait à Mike une étreinte amicale et partait vers le salon. Pour Mike, de sa vie, c’était à cet instant qu’il avait été le plus proche d’une fille nue, surtout une fille aussi magnifique que Kayla. Avec beaucoup d'efforts, il trouva la force de revenir vers Molly sans tomber.

Molly rencontrait Mike à la porte de la chambre d'habillement et lui indiquait de s’asseoir dans un autre fauteuil. Elle l’examinait pendant une bonne minute, et souriait.
« Michelle, » elle commença « c’est génial d’avoir une jeune fille attrayante ici pour une fois. Entre vous et moi, la plupart de mes clientes sont de laides et vieilles femmes... » lâchait-elle sous le ton de la confidence.
« Vous et Kayla, vous êtes les seules jolies filles que nous avons eues de toute la semaine. »
Mike marmonnait un merci embarrassé. Non seulement, il franchissait aisément le passage comme une fille, mais il passait comme une des plus jolies !
« Je pense savoir ce que vous cherchez. Quand j’aurais terminé, vous donnerez l’impression de sortir d’une couverture de Vogue ! »
Et puis, Molly se penchait et chuchota.
« Les garçons vont faire la queue devant votre porte. Vous pourriez disposer d’un nouveau garçon chaque soir de la semaine ! »
Finalement, Mike était quelqu’un d’assez solide, il le fallait pour encaisser ce que Molly lui avait dit. C'est probablement pourquoi il a été capable de sortir un sourire gentil alors que son estomac faisait des noeuds.

« Etes-vous prête à commencer ? »
Mike sortait un autre sourire sucré.
« OK. Oh, une chose avant de commencer. Pas de miroir avant que j’en ai terminé avec vous. »

Molly tourna le fauteuil de Mike si bien qu’il ne pouvait voir son reflet. L'estomac de Mike se nouait un peu plus. Tracy avait fait la même chose. Quand elle avait terminé avec lui, il paraissait être devenu une jeune femme. A quoi allait-il ressembler quand Molly allait terminé son ouvrage ?

Tout cela lui paraissait être un rêve. Une fois, plusieurs mois auparavant, il était allé voir une course de voitures sur la piste ovale locale. Une souvenir lui restait, c’était de voir les équipes de mécaniciens bondissant vers les voitures à peine arrêtées, faire le plein de carburant, changer les pneus et d’autres choses. En trente secondes, tout était fait et les voitures pouvaient repartir... Pour Mike, il lui semblait être une de ses voitures. Une légion d'esthéticiennes s’affairait autour de lui, chacune exécutant rapidement un procédé d’embellissement. Il était révisé, tout comme un moteur. Quand elles auraient terminé, il quitterait du salon de beauté comme une nouvelle personne.

Sa chevelure était lavée et mise dans des rouleaux. Sa peau était traitée avec une variété d'onguents et de crèmes. Pas moins de trois manucures pour poncer et peindre ses ongles (et ceux des orteils aussi ! ). Plusieurs fois il essayait bien de faufiler un regard vers le miroir, mais en vain. Mike voulait crier, courir, crier la vérité. Toute sa vie il avait essayé de lutter contre son image un peu efféminée, maintenant il avait capitulé ! Bien sûr, dire à tout le monde qu’il était un homme serait la pire humiliation, alors...

Enfin, c’était terminé. Plusieurs employées restaient autour du fauteuil, admirant leur travail. Mike avait souvent entendu des témoignage de gens qui avait bénéficié (?) de la chirurgie esthétique. Le médecin enlevait les pansements, et hop ! Une toute nouvelle personne. Mike pensait qu’il s’agissait de véritables âneries. Rien ne pouvait changer radicalement le visage de quelqu’un.

Un regard vers le miroir changea radicalement son attitude. Quelqu’un qu’il ne connaissait pas le regardait avec de grands yeux dans le miroir. Quelqu’un avec une longue chevelure rousse ondulée qui tombait avec grâce sur les épaules. Quelqu’un avec des ongles rouges, longs, et des mains délicates. Quelqu’un avec une peau pâle et douce. Quelqu’un avec une bouche peinte avec un rouge exotique et des joues délicates. Quelqu’un de joli. Quelqu’un de féminin. Une femme.

Mike savait, bien que son esprit refusait d’en traiter l'idée, qu'il était ce quelqu’un.

C’était une transformation que même Brian ne pouvait surpasser. Mike sourit de lui-même. Mais l'espoir minuscule qu’il conservait en lui depuis qu’il avait consenti à s’habiller comme une femme, l'espoir qu'il ne pourrait jamais passer comme une femme, est mort, définitivement mort. Il se tournait vers le personnel.
« Vous avez fait un travail incroyable. Je peux honnêtement dire que je n'ai jamais été aussi jolie dans toute ma vie. »

Avec son meilleur sourire forcé, il allait vers la chambre d’habillement récupérer ses vêtements. Quand il revint, les esthéticiennes lui donnèrent un coffret contenant des shampooings, conditioners, gels, et des produits de maquillage pour un mois. Quand il entra dans la pièce d’attente, Tracy l’attendait.

« Michelle ! » s’exclamait-elle « tu es génialement divine ! Tu vas faire l’envie de chaque fille ! » Molly les rejoignait et ajoutait :
« Et n’oubliez pas, le désir de chaque garçon ! » Tracy et Molly riaient.
Mike rougissait jusqu’aux orteils.