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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par sylvine1

1 Tête à tête Sylvine tvq@femmes.net 27-10-2004, 11:49 Partie 1
par Sylvine
Mercredi 10, 19h30, boulevard des italiens.
- Madame Durrieux ?
Hélène sortait de son bureau très tard comme d'habitude. La jeune femme qui l'interpellait ainsi devait l'attendre depuis un bon moment.
- Oui, c'est moi...
- Je suis Élise Herbert, la femme de Michel.
- Ah ?
Elle n'a pu que laisser échapper cette manifestation de surprise mêlée d'étonnement. La femme de Michel... c'est vrai, il est marié, mais... elle détaille la jeune femme élégante dans son tailleur noir. Du charme, beaucoup de charme. Mais comment une fille pareille ?...
- Je sais ce que vous pensez... en fait, si je suis venue à votre rencontre ce soir, c'est pour vous remercier.
- Me remercier ?
- Oui, pour tout ce que vous avez fait pour Michel, votre soutien...
- Vous savez, je suis chargée des ressources humaines et mon rôle consiste aussi à favoriser l'harmonie dans l'entreprise.
- Peut-être, mais vous avez été formidable. Et si je peux me permettre, pourrions-nous discuter ensemble devant un verre, un soir qui vous conviendra ?...
Hélène Durrieux sentait venir le piquant de la curiosité... Elle sort son agenda électronique.
- Volontiers, demain soir, ça vous conviendra, à cette heure, ici même ?
- Parfait, absolument parfait !
La jeune femme semblait soulagée. Hélène la regardait s'éloigner et prendre place dans sa BMW Z3. Elle connaît bien, son DG a la même.

Jeudi, 19h30

Elle était là, devant sa voiture, parfaitement à l'heure.
Toute la journée, Hélène n'avait pu penser à autre chose. Le matin, elle avait croisé Michel, rien dans son comportement ne laissait apparaître qu'il aurait pu été informé de la démarche de sa femme.
- Bonjour, je connais un petit bar où nous serions tranquilles. Hélène a eu à peine le temps de lui répondre. Une femme d'action, pensait-elle.
Elle conduisait rapidement et sûrement. La voiture quittait la rue Lafayette pour s'engager dans la rue Chabrol.
- Chic ! Une place...
Créneau exécuté comme à la parade. Impressionnant. En fait de bar, c'était plutôt un bistro. Elle semblait bien connaître la patronne et s'installait à la table du fond isolée par une cloison. Les deux femmes se sont assises posant sacs et foulards à leurs côtés.
- Que désirez-vous prendre, madame Durrieux ?
- Un verre de Chablis, mais appelez-moi Hélène.
Élise souriait.
- Alors, je suis Élise... Deux Chablis ! Ou plutôt une bouteille, nous avons beaucoup à bavarder...

Hélène était au comble de la curiosité.
- Et bien, Élise, vous vouliez me rencontrer ?
Curieux, pensait-elle, à présent elle comme intimidée... Elle prend sa respiration.
- Voilà. Je voulais vous rencontrer pour vous remercier mais aussi... m'informer de ce qui s'est passé réellement. Oh, Michel et moi ne nous cachons pas grand-chose, mais vous savez, les hommes... Ah, vous avez sursauté quand j'ai dit " homme " ? Vous avez raison, Michel n'est pas un spécimen très représentatif de l'humanité mâle, mais c'est celui que j'aime.
- Je suis désolée, je ne voulais pas...
- Ne vous excusez pas, Hélène... si tout le monde avait votre ouverture d'esprit... Voilà, je voudrais connaître l'évolution de Michel ces derniers mois et le détail des... difficultés qu'il a rencontrées... et puis, je devine que vous voudriez en savoir un peu plus sur lui ? Marché conclu ?
- Marché conclu ! Vous savez déjà que Michel a intégré notre société voilà déjà quatre ans, soit une année avant ma propre arrivée. A l'époque, j'ai étudié son dossier, en tant qu'ingénieur conseil, il était bien noté pour son efficacité et sa disponibilité. Ensuite, j'ai pu moi même vérifier tout cela et puis, il avait, je dois dire, - j'espère que vous ne le prendrez pas mal - un certain charme, comment dire, oui, indéfinissable...
- Je vous en prie... et puis, cela s'est dégradé ?
- Pas sur le plan professionnel, mais vous savez, dans une entreprise comme la notre, tout se sait et un DRH digne de ce nom ne peut rester à l'écart des ragots, quitte à faire le tri à posteriori.
Donc, on m'a " informé " que Michel portait des dessous féminins sous ses vêtements.
- Et qu'en avez-vous conclu ?
- Dans l'absolu, il n'y avait rien d'alarmant. C'est, j'imagine une pratique assez courante et inoffensive. Ce que je craignais en revanche, c'était les rumeurs qui pouvaient s'ensuivent. Je décidais de ne pas intervenir, après tout, les dessous, c'est par nature très personnel, n'est-ce pas ?
- Évidement.
- Cela dit, je ne pouvais, je l'avoue rester indifférente et je me suis mise à observer Michal avec un autre regard...
- Alors ?
- Alors, oui, cela s'est confirmé.
- Comment ?
- Il portait des collants sous son pantalon. Ce n'était pas des chaussettes, j'en reconnaissais la texture, j'avais les mêmes.
- Et cela se voyait de façon évidente ?
- Non, bien sûr, mais quand il était assis, il suffisait d'observer ses chevilles...
- Et vous l'auriez remarqué si vous en aviez pas été informée au préalable ?
- Non, c'est vrai, je n'aurais rien vu, mais ensuite...
- Oui ?
- Un jour de mai, la clim est tombée en panne. La température est vite devenue difficilement supportable avec les grandes vitres, vous savez. Habituellement, on est assez coincé sur le plan vestimentaire, mais ce jour là, tout le monde a laissé tombé vestes et cravates... alors, j'ai vu.
- Quoi ?
- Michel portait un soutien-gorge sous sa chemise.
- Quel modèle de soutien-gorge ?
- ... bien, j'avoue que je n'ai pas vraiment remarqué... Un Simone Pérèle, je crois, à la dentelle.
- Rien de spécial, ce soutien-gorge ?
Légère hésitation.
- Si, il ne causait aucun renflement. En fait, il ne se remarquait que par la transparence de la chemise. Et puis, j'ai remarqué aussi la chemise : c'était un chemisier.
- A quel détail l'avez-vous vu ?
- Le sens de boutonnage et les pinces de poitrine...
- Ses collègues l'ont-ils remarqué aussi ?
- Évidement, particulièrement les femmes.
- Michel semblait ressentir cette attention ?
- Et bien non, ou alors, il ne semblait pas en tenir compte.
- Et cette fois-ci, vous avez réagit ?
- Je me suis posée la question longuement, et puis la clim est repartie, vestes et cravates ont repris leur usage, tout est revenu dans l'ordre.
- Qu'est-ce qui vous a incité à s'entretenir avec lui ?
- L'escalade. Oui, l'escalade les jours suivants. Ses chaussures étaient incontestablement des chaussures de femme.
- Des talons ?
- Non, bien sûr, enfin pas plus de deux centimètres, mais le style, le dessin étaient féminins. Elles laissaient apparaître son collant et cette fois-ci, de manière évidente.
- Son comportement a-t-il changé ?
- Et bien oui... vous savez, dans mon job, quand on observe le comportement de quelqu'un, en général on trouve ce que l'on cherche...
- Et cette fois-ci ?
- Michel est devenu de loin notre meilleur ingénieur... il a fait gagné beaucoup d'argent à l'entreprise. Un élément irremplaçable pour une boite. Et serviable, attentif à tout le monde...
Il semblait habité par le bonheur, oui, c'est ça, le bonheur.
- Vous l'avez invité à un entretien ?
- Oui, mais totalement informel. Il a accepté et m'a proposé le lendemain en fin de journée.
- Il ne vous a pas demandé la raison ?
- Non, pas du tout. Je l'ai reçu vers dix-huit heures. Il s'est assis sur le bord du fauteuil face à mon bureau. C'est là que j'ai remarqué que son costume...
- Oui, son costume ?
- Ce n'était pas un costume mais un tailleur-pantalon.
- A quoi l'avez-vous reconnu ?
- Simple, les fentes en bas et la glissière sur le côté.
- Vous avez été troublée ?
- Oui, je l'avoue... je lui ai dit " votre tailleur est ravissant "... " merci ", m'a t-il simplement répondu.
- Vous avez été directe !
- Oui, et j'en étais la première surprise.
- Ensuite ?
- Je ne lui ai posé qu'une question : pourquoi ? Il semblait un peu étonné. " J'imagine que vous voulez parler de mes vêtements ? " " Oui ", j'ai répondu. Il m'a raconté des trucs sur le confort qu'on trouve dans les fringues de femmes, et tout ça...
- Vous n'avez pas cru un mot ?
- Non, pas un seul. Il doit exister une raison plus profonde.
- Et vous avez raison...
- Élise, si vous voulez que je continue, il serait bien, qu'à votre tour, vous me parliez de votre mari... - J'en conviens. Que voulez-vous savoir ?
- Tout, enfin, c'est vous qui voyez...
- C'est une longue histoire, on commande à dîner ?

Vous désirez connaître ls suite ?


Partie 2

- Nous nous sommes connus quand nous avions douze ans. Nous étions au même cours de danse classique. Ses parents venaient juste de divorcer, je m'en souviens bien, les miens en ont fait autant peu de mois ensuite. Oh, je sens ce que vous pensez, sur ce que l'on raconte sur les danseurs et tout ça. Non, il n'était pas efféminé, mais attention pas une brute, non. Pas efféminé mais à la fois délicat et puissant. Quand il dansait, il paraissait être dans un état second...
J'en suis tout de suite tombée amoureuse.
- Amoureuse ?
- Oui, complètement, et je n'étais pas la seule fille, sans compter les garçons...
- Il répondait à toutes ces attentions ?
- Non, c'était cela le pire. Non, il restait sur sa tour d'ivoire, là haut. A la fin d'année, il est parti sans rien dire. J'ai su que sa mère et lui s'étaient installés en Hollande.
- Plus de nouvelles ?
- Non, plus rien jusqu'à nos retrouvailles sept années plus tard.
- Dans quelles circonstances ?
- Le hasard, enfin je le croyais. Sa mère et lui étaient de retour à Paris. Nos mères se connaissaient un peu, elles se sont revues. Il avait peu changé, toujours aussi beau et mystérieux. Sauf peut-être des traits encore plus fins... Nous nous sommes revus régulièrement. Tout d'abord, il repoussait doucement mes avances, et puis il a cédé. On me résiste rarement. Juste avant de se déshabiller, il s'est mis à pleurer. J'ai mis ça sur le compte de l'émotion, mais ce n'était pas cela du tout...
Il m'a tout raconté...
- Ah ?
- Sa mère était d'origine hollandaise, elle avait décidé de s'installer chez sa sœur à Amsterdam. Elle trouvait rapidement du travail et Michel continuait ses études.
Mais, voilà, à la suite d'une compression de personnel, on lui a demandé de prendre un poste en Indonésie. Michel est donc resté chez son oncle et sa tante.
- Et j'imagine que sa tante et son oncle ont eu une... fâcheuse influence sur lui ?
- Non, pas du tout. En Hollande aujourd'hui, le droit à la différence est sacré. Pas un parent n'oserai imposer une idée à ses enfants, c'est ainsi. Non, ce sont des rencontres au lycée qui ont été déterminantes. Drogues, sexe et climat de permissivité, c'est un cocktail explosif.
Je ne sais si Michel avait des prédispositions homosexuelles ou bi, mais il a rencontré un homme, le père d'une de ses camarades de lycée.
Ce quadra qui jusqu'alors n'était pas homo est tombé follement amoureux de Michel. Sorties, cadeaux de plus en plus féminins, il en était fou.
Michel a pris la mesure de sa féminité, de son physique androgyne, son comportement a notablement changé. Il a commencé à s'habiller en fille pour sortir, puis chaque jour.
- Et ses études ?
- Cela n'a rien changé. Il allait en cours en fille, c'est tout. Ce sont les Pays Bas.
- Mais son oncle et sa tante ont réagi ?
- Il faut les comprendre. En plus de cette permissivité nationale, ils ne savaient pas vraiment gérer la situation. Que faire ?
- Ils en ont informé sa mère, tout de même ?
- Non, ils reculaient la décision chaque jour, jusqu'à cela deviennent franchement délicat...
- Comment cela ?
- L'amant de Michel est allé très loin. Il quitté sa famille pour s'installer avec Michel dans un appartement. Et il s'est procuré des produits.
- Des produits ? De la drogue ?
- Non, mais des hormones féminines, des œstrogènes en doses massives.
- Et Michel en a pris ?
- Oui, beaucoup.
- Avec quels effets ?
- Quand sa mère a débarqué à l'improviste, elle ne l'a pas reconnu.
- Comment cela. De la poitrine ?
- Oui, mais aussi des hanches, ce qu'on appelle les caractéristiques sexuelles secondaires. Les hormones ont été d'autant plus efficaces que sa puberté n'était pratiquement pas entamée. Et puis, son amant lui a fait pratiqué de légères opérations de chirurgie esthétiques... le nez, le menton et les pommettes...
- C'est incroyable !
- Il en était très amoureux.
- Et sa mère quand elle a découvert son fils ? Comment cela s'est-il passé ?
- Mal, très mal. Elle l'a arraché à tout cela et l'a reconduit de force à Paris. La seule chose cocasse...
- Oui ?
- Michel n'avait plus de vêtements de garçon et ses caractéristiques étant tellement féminines, il a voyagé en fille pour le retour.
- Comment était-il ?
- Sa mère a brûlé toutes ses photos de cette époque, mais je suis parvenue à en retrouver deux prises par des amis d'alors. C'était une très jolie fille, bien plus féminine que ses copines de lycée. Une photo en particulier m'a marquée : il était entouré par des amis dans un jardin public. Il était heureux, cela se voyait dans son regard il avait une expression que je n'ai revue que très récemment.
- Comment était-il, je veux dire physiquement ?
- De longs cheveux bouclés lui tombaient sur ses épaules nues... il portait une longue robe très décolletée, vraiment sexy...
- Et ensuite, de retour à Paris ?
- Sa mère n'a jamais accepté ce changement. Elle lui a fait consulté des médecins qui lui ont prescrit des hormones masculines afin de renverser ce qui avait éte fait. Il ne faut pas oublier que Michel n'avait que dix-sept ans et était mineur...
- Et son amant en Hollande ?
- La mère de Michel a porté plainte contre lui, il a été emprisonné, il a perdu sa famille, son job, son honneur. Il s'est pendu dans sa cellule.
- Mais, c'est affreux !
- Oui, on peut le dire.
- Et Michel, son traitement a été efficace ?
- Oui, en partie. Malgré l'instance de sa mère, les médecins ont refusé de lui administré des doses massives, le risque de cancer étant trop important. Sa poitrine s'est réduite, c'est vrai mais d'un seul bonnet. De C, il est passé à B. Entre temps, Michel est devenu majeur, il s'est opposé à une mastectomie malgré la fureur de sa mère.
- Mais sa poitrine, actuellement ?...
- Elle est restée à l'identique : un bon 85 B.
- Il a une poitrine depuis cette époque ? Je l'aurais remarqué !
- Il était bandé en permanence jusqu'à ces derniers mois où il portait un soutien-gorge modifié qui comprimait ses seins...
- C'était donc cela... Mais vous, Élise, vous étiez complice depuis longtemps ?
- Il faut que je vous raconte... Un an après cet intermède Hollandais, nous nous sommes mariés. Tout le monde était persuadé que Michel avait rejoint le " droit chemin " comme on dit.
- Mais vous ?
- Je n'ai jamais été dupe...
- De son hétérosexualité ?
- Paradoxalement non. Je suis persuadée que Michel n'a jamais été véritablement homosexuel...
- Mais pourtant...
- Son amant hollandais ?
- Oui...
- Toute la confusion vient du fait que cet homme ne l'a aimé qu'en tant que femme. Michel se sentant femme n'avait pas le sentiment d'être homosexuel en aimant un homme. Logique, non ?
- Heu, oui, je vois... Et vos relations, excusez-moi d'être indiscrète...
- Ne vous excusez pas. Michel est un amant merveilleux, le meilleur que j'ai rencontré, et pourtant...
- J'ai du mal à imaginer...
- Vous avez raison, car nos relations n'ont décidément rien à voir avec la norme généralement admise et par conséquent imaginable ! Pourtant, nous sommes heureux et seulement cela devrait compter, non ?
- Oui, je l'admet... Maintenant, j'aimerai connaître le pourquoi du dérapage car il y a bien eu dérapage vers la féminité, non ?
- Oui, vous avez raison bien que le terme dérapage me semble bien mal adapté. Tout est parti de nos vacances de l'an dernier. Nous avions décidé de faire une randonnée en Bretagne, vous savez, les sentiers de grande randonnée, les GR...
- C'est exact, il m'avait parlé de ce projet.
- Les premiers jours ont été conformes à nos projets. Nous trouvions chaque soir un gîte d'étape pour nous restaurer et dormir. puis, il y a disons, un concours de circonstances...
- Ah ?
- Ce jour-là, il faisait particulièrement chaud, le soleil tapait vraiment fort et Michel avait égaré sa casquette. Vous le connaissez bien, avec ses cheveux blonds et sa peau claire, il grillerait après seulement deux minutes ! Alors, je lui ai passé un foulard que j'ai noué dans ses cheveux. Il était vraiment craquant comme cela ! Après dix-sept heures, le soleil n'était plus aussi virulent et pourtant Michel conservait son foulard. Nous sommes arrivés au gîte et nous avons rencontré Louisette, la propriétaire des lieux...
- Alors ?
- C'était une femme extrêmement chaleureuse et sympathique. Elle s'est jetée vers nous pour nous aider à descendre nos sacs. " Bienvenue, mes jolies, votre chambre vous attend, vous avez juste le temps de vous faire belles avant le dîner à sept heures et demi ! "
- Et bien...
- Nous nous sommes regardés et nous avons retenu un fou-rire à grand peine ! C'est là que j'ai observé mon mari. En effet, la confusion n'était pas vraiment étonnante ! Le fichu dans ses cheveux blonds et surtout sa petite poitrine se détachant sur son polo, tout cela avait abusé la brave Louisette ! De plus, il avait un sac à dos de fille à cause de sa poitrine...
- Vous étiez dans une drôle de situation !
- Oui, nous avions peu de solutions. Nous pouvions dire la vérité, mais cela aurait déstabilisé la pauvre Louisette. Nous pouvions aussi ne pas descendre dîner mais nous avions faim et Louisette avait préparé notre repas...
- Restait la solution de dîner entre filles ?
- Exactement ! C'était ce que nous croyons être la solution qui réglait le problème sans frais. Après tout, demain nous serions loin !
- Comment avez-vous fait ?
- Michel s'est épilé les jambes et les bras, je lui ai passé un soutien-gorge qu'il remplissait bien, il a insisté pour porter la petite culotte assortie.
- Vous auriez du vous méfier...
- Oui, je sais, mais moi aussi, j'étais prise par le jeu. Évidement, je ne trimballait pas une super garde-robe dans mon sac à dos, mais je lui ai trouvé un petit haut assez décolleté et une longue jupe à fleurs. - Une jupe ? Vous n'aviez pas de pantalon ?
- Si bien sûr, mais il a insisté pour une jupe à cause a -il dit du renflement sur un pantalon.
- Vous y aviez cru ?
- Oui, car cela me plaisait d'y croire.
- Comment la soirée s'est-elle passé ?
- C'était merveilleux. Non seulement Michel était la plus jolie de la salle, mais il était aussi et surtout la plus enjouée, la plus gaie, le plus spirituelle... jamais je n'avais vu Michel comme cela.
- Vous pensez que c'était son " camouflage " qui l'avait rendu ainsi ?
- Oui, quoi d'autre ? Je me suis rendue compte qu'avec un tout petit maquillage, un coup de peigne, des boucles d'oreille, un p'tit haut et une jupe, Michel devenait la plus heureuse des filles !
- C'est incroyable !
- Et pourtant, ces derniers mois, vous avez été bien obligée d'y croire ?
- Oui, bien sûr, mais c'est la rapidité avec laquelle cela s'est fait ! Et tout cela s'est terminé le lendemain matin...
- Non ! Ce soir là, nous avons sympathisé avec un jeune couple à notre table. Ils nous ont facilement persuadés de faire route commune le lendemain.
- Qui a accepté la première, vous ou Michel ?
- Michel, évidement.
- Il n'attendait que cela ?
- Oui, c'est vrai et je le savais...
- Donc, vous étiez condamnés à jouer la comédie ?
- Condamnés n'était pas le mot juste...
- Je vois. Et cette journée ?
- Formidable ! Michel s'est montré fantastique...
- Vous avez trouvé de quoi l'habiller ?
- Oui, jusqu'au surlendemain où nous avons fait certains achats pour lui.
- Et que ressentiez-vous de voir votre mari sous l'apparence d'une femme ?
- Hum. Je sais que c'est a priori assez étrange, mais j'étais heureuse pour elle...
- Elle ?
- Oui, elle. Comment penser autrement si vous l'aviez suivie le long de ce sentier côtier... elle était devant moi, je lui avait passé une petite jupe blanche et un haut sans manches rose. Je voyais ses seins bouger, s'épanouir, eux qui avaient été si longtemps contraints. Je distinguais son soutien-gorge sous ses aisselles, un soutien-gorge qui n'avait rien de superflu, je vous l'assure... Ses fesses semblaient elles aussi libérées du carcan du pantalon masculin, sous la jupe, elles avaient trouvé leur liberté, les conditions de leur épanouissement. Et puis, surtout, il y avait la vraie personnalité de Michel, et cela, loin de me chagriner, après tout, j'avais perdu un mari, tout cela me mettait en joie. Je n'ai jamais eu d'enfants, mais je crois que ce que je ressentais ce jour là à la suivre sur ce sentier, et bien je crois que ça devrait y ressembler... un peu.
- Et depuis ce jour mémorable ...
- Depuis ce jour, pour moi Michel appartient au passé. Michelle est née ou plutôt est re-née... Vous devez penser que je suis folle, n'est-ce pas ? Je vous comprendrais aisément, mais c'est ainsi.
- Non, je suis certaine que vous n'êtes pas folle, ni vous, ni Michelle... mais je voudrais comprendre votre parcours. C'est donc à votre retour de vacances que vous avez commencé une certaine transition sociale, dirons-nous, c'est exact ?
- C'est exact. Nous avons commencé à sortir de plus en plus souvent, nous nous amusions bien toutes les deux, je vous l'assure. Michelle était à la fois un mari quelque peu résiduel, c'est vrai, mais aussi ma meilleure copine ! Et puis, après quelques mois, tout cela nous a apparu assez vain... Michelle était toujours obligée de se cacher sous la défroque de Michel, l'ingénieur conseil modèle... Obligation de porter perruque, un travail colossal chaque soir pour le vernis à ongles, et tout cela pour se donner une apparence trompeuse.
- C'est là, j'imagine que vous avez conçu un plan ?
- Oui, un plan, c'est cela. Cela consistait à donner à Michel un look graduellement plus féminin... Les premières étapes vous ont totalement échappées mais pourtant, elles étaient essentielles pour Michelle. Cependant, il est vrai que dès qu'il a remarqué qu'on l'avait... remarqué, cela nous a mis dans un certain état d'excitation... Il savait que des tas de questions sans réponse circulaient sur son compte, il en abusait...
- Comment cela ?
- Je dois vous avouer une chose... Vous nous en tiendrez pas rigueur ?
- Non, allez-y.
- Et bien, la panne de la clim, c'était Michel.
- Comment cela ?
- C'est lui qui l'a mise en panne afin que vous découvririez son soutien-gorge...
- Oh, que cela est pervers !
- N'est-ce pas ? Étape importante, l'entretien que vous avez organisé. Là, il a su qu'il pouvait passer à la vitesse supérieure. C'est à cet instant que vous avez découvert son tailleur pantalon. Et bien, il en portait depuis un mois déjà. Il était assez catastrophé ! En fait, il a fallu attendre qu'il porte des collants chairs et des petites talons...
- Élise, je savais que Michel n'était pas seul et je savais aussi qu'il suivait un plan minutieusement élaboré. En fait, pour la société, je savais que cela n'était réellement peu important. Après tout, Michel n'avait pas de contacts avec l'extérieur, l'image de l'entreprise n'en était pas affectée outre mesure... Quand à l'intérieur, le problème résidait dans le trouble qui ne pouvait que survenir parmi le personnel... je dois dire que l'image excellente que cultivait Michel dans la boite a certainement retardé l'apparition de ces problèmes. Vous ne le savez peut-être pas, mais ma direction avait été informée très tôt de ce qui se passait et elle m'a demandé des comptes. J'ai défendu votre mari en leur disant que tout cela n'était pas si grave et que j'étais sûre que tout cela resterait dans des limites acceptables.
- Vous le croyiez ?
- Au début, oui jusqu'au lundi matin où il est arrivé au bureau le visage manifestement maquillé. De plus, il avait un sac à main et des escarpins. Je l'ai convoqué de manière officielle le matin même. Vous comprenez, je m'étais engagée auprès de ma direction...
- Je comprends fort bien. Et la suite ?
- J'imagine que vous la connaissez aussi bien que moi...
- Peut-être, mais j'aimerais avoir votre éclairage...
- Je lui ai demandé de s'expliquer franchement, cette situation insidieuse n'avait que trop durer... je lui ai aussi fait savoir que des sanctions pouvaient être prises.
- Que vous a t-il répondu ?
- Qu'il était fermement décidé à poursuivre son parcours... alors, j'ai pris rendez-vous devant lui à notre médecin conseil. Il est sorti.
- Comment l'aviez-vous trouvée ?
- Comment cela, son look, son comportement ?
- Oui.
- J'avais une femme devant moi. Pas un travesti ou quelque chose comme cela. Tout collait, le look, le comportement, le maquillage... et puis, elle était aussi sûre d'elle-même !
- Parlez-moi du mardi.
- Il était allé chez le coiffeur et surtout...
- Surtout ?
- Il portait une jupe.
- C'est une étape importante selon vous ?
- Oui, bien sûr. C'était la dernière touche, le passage vers l'autre rive...
- Et ses collègues ?
- Réactions très contrastées, mais bonnes dans l'ensemble.
- Surprise ?
- Oui, un peu. Nous sommes cent-quarante-cinq, tous n'avaient pas de contacts professionnels directs avec lui, mais enfin tous le connaissaient au travers de cette transition. Seulement cinq personnes se sont plaintes. Le hic, c'est que parmi elles se trouvaient notre directeur général ainsi que le délégué syndical tous deux enfin réunis dans la bêtise.
- Vous n'êtes pas tendre.
- Je n'ai pas à l'être. Si les réactions auraient été négatives disons à trente pour cent, je n'aurais pas défendu Michel malgré toute le sympathie que j'avais pour lui. Mais, là, il faisait quasiment l'unanimité... il fallait voir les encouragements, les bises qu'elle recevait ! Je craignais un peu les réactions des femmes, mais elles l'ont intégrée très vite. Elles ont reconnue une des leurs, sans doute...
- Mais subsistaient des problèmes...
- En Comité de Direction, j'ai évoqué la première son cas avant que le DG ne le fasse. J'ai proposé que pour nous, Michel deviendrait Michelle, cela résoudrait tous les problèmes de ces derniers mois. Il fallait savoir accepter le fait accompli.
- Le DG n'était pas de son avis, j'imagine...
- Évidement, il voulait la flanquer à la porte, tout simplement... Alors, j'ai proposé un vote au niveau de l'entreprise, après tout, c'est un problème relationnel crucial pour la boite... Je suis parvenue à l'arracher. Les résultats du vote, vous le connaissez et les conséquences qui en découlent.
- C'est de cela que je voulais vous remercier...
- Oh non, ne me remerciez pas et puis, j'avais un argument de poids auprès de mon DG...
- Ah, lequel ?
- Il y a quelques années, notre bureau de Genève a connu un précédent...
- Un autre transsexuel ..?
- Oui, elle est même devenue la maîtresse de notre DG de Paris...
- C'est incroyable !!! Et qui est-elle ...?
- Ma chère Élise, là, vous manquez un peu de perspicacité...

Responsable du site : Lucie Sobek


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